GUE
l'arc pour lancér
~galemem
le¡ fleches: car toutes ces
arme~
foot de la plu, haute arHiquité .
Apres avoir armé
le~
comha11ans,
il
fot aifé de s'ap–
perccvoir qo_'en les
faif~nt
agir en foule
&
fans ordre ,
Jls ne pouvorent fe ferv1r de leors armes,
&
qu'ils s'em–
barrafferoieot réciproquement.
Pour remédier
a
cet inconvéniem, on les forma fur
des ligoes droites,
&
1
'on mit plulieurs de
c~s
lignes
les unes derriere les antres, pour en augmenter la for–
ce.
f7oler.
RANGS
&
FtLES.
Apres avoir arm! les
troupes
&
leur avoir donné
l'arrangemcut précédent'
il
fallu t leur apprendre
a
fe
fervir de leurs armes,
&
a
fe mouvoir en ordre de rous
les feos; c'eCl-a·dire qu'il fallut Icor apprend re l'exerci–
ce ou le manic men t des armes,
&
les évolutioos.
Vo–
Jt:G
E
X E R
e
1
e
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V O L U T 1 O N •
Les hommcs en farfJnt ufage de leurs armes conrre
l'ennemi' chercherenr
a
fe couvrir ou a fe garenrir de
Jleff<t des liennes. Pour cet cffet on imagina les armes
dé'feo fi ves, telles que les cafques, cuirafles, bouclicrs,
&c.
f/oyez
ARME S
DE' FE
N S 1 V E S.,
L es rwupes é'rarJt armées ou exercées, ,il fallut
les
divifer en pluli curs corps, propres
a
agir
&
a fe mou–
voir facilemeor : de-la
!'origine des compagnies, des
cohortes, des régimens, des bataillons,
&c.
On fongea aufti
ii arranger
ces
différens corps entr'
eux , comme les troupes
le font daos lcurs corps par–
&iculiers,
&
l'on forma les ordres de baraille fur deux
ou rrois lignes de rroupes.
Voy.
L
t
G N E DE
T
Ro u–
PES'& ÜRDRE
DE
BATA I LLE.
On
ne s'avifa
vrai!Tcmblablemenr pas daos les pre–
miers tems de faire combarrre les homrnes a cheval ;
rnais il ful arfé de s'appcrcevoir bien r6r do befoin de
la
avaleric pour pour fu;vre
l'ennemi, le difperfer a–
pres fa détaire,
&
l'emp~cher
de fe rall ier.
11
y a appar ence que la cavalerie fur d'abord defli–
née
~
cer dfer,
&
qu'elle oe conlifloir goere qu'en rrou–
pes
legeres: mais on vir enfuire que cene cavalerie
pourroit encore
rendre d'aorres Cervices; qu'elle éroit
propre eo plaine
a
combartre l'eonemi'
&
que d'ailleurs
pnr
la rapidité
de
fes mouvemens, die pouvoit fe traof–
porrer bien- rór d'un
lieu
en
un aurre
&
fe tirer do
danger bien plus promptemeot que l'infanrerie: on for–
ma done des corps de cava\erie plus ou moios oom–
breui, fuivant la nature des peup)es
&
des
poys
ou
l'on
faifoir la
grurre
(a) .
La cavalerie pouvant harceler l'infanrerie eo campa–
gne,
&
ttlayer de la défaire fans craindre de fe com–
mcrrre par la facilité qu'elle a de fe redrer, oo imagi–
na des armes de
longueur pour
la
renir en rtlpeél;
c'eCl-ii-dire qu'oo inven ta les fari!Tes ou les piques, dont
la longueur empechoir le cheval do cavalier de romber
fur le fanraffin: par-la l'infan rerie put paroirre en plai·
ne devanl la cavolerie,
&
la combarrre meme avec a–
vaorage; mais la cavalerie fut
roOjours jug¿ néceffaire
dans
les armées puur foilteoir
&
fortifier l'infanrerie
daos les liem ouverrs, dooner des nouvelles de l'enne·
mi, le poorfuivre apres la défaire ,
&c.
11
eft
vrai!fembl~ble
que les ditférentcs chofes doot
on vieu t de parler, occupereot d'abord les nations guer–
rieres,
&
que la foniñcatioo doit auffi fon origine auJ
premieres eorreprifes des puiffances qui vouloient s'af–
fujettir les auttes . , D'abord , dit le comre de Pagan
daos fon
traite de fortification,
,
les campagnes é–
" roicnt les plus agréables demcures;
1'
afsOrance des
parriculiers confifloir en l'innoceoce de tous,
&
les
venus
&
les vices n'admettoieor point encere de dif·
,. férence parmi les homrnes; mais lorfque l'avarice
&
l'af\lb'rioo donoerenr lieu aux commandemens
&
aux
conquétes, la
foibleffe cédaot
a
la force, l'oppref–
!ion [uivit les vaincus , . Les rnoins pui!fans fe reu-
~irent
eofemble dans le meme lieu, pour etre plus en
érat de fe défendre: de-lil !'origine des vi!les. O o s'ap–
pliqua
a
les enrourer d'uoe eoceiore, capable d'eo fer–
mer l'eorrée :. l'enoemi. Cene eoceinte fur d'abord de
limpies paliffades , puis de
rnurs entourés de foífés ;
oo
y
aJoCita eofuite des rours.
//oye<.
F
o
R
r
1 F
te
A.–
T
ION.
A mefure
que
la fort iñcation fe perfeél ionooir, l'eo–
nemi ioveotoit ditférentes machines propres
a
en M rruir_e
les ouvrages: telles fureot le bélier
&
les aurres rnacht-
(a)
n
n'eft pas quellion d'examiner ici
fi
les aociens.
30
líeu de monter fur les chevau:x pour combame , les ont
d'abord attelés
a
des chars.
ous renvoyons pour ce fu.:
GUE
853
B
E'L
1 E R,
B
A
L
1-
oes de
Jl.llerre
des anciens.
Voye:.
STE, CATAPUL Tt;.,
&<-
Ces machin es oor éré en ufage Jofqu'a l'inveotioo de
la poudre, qui douoa lieu d'irnaginer le canon, le mor–
rier, les arquebu(es, les nroufquers, les fullls,
&
nos
aotres armes
a
feu .
L 'iovenrion ou la décotiverre de la poudre
~
canon,
qui a donné lieu de changer J'ancienne forrification n'a
pas iorroduir beaucoup
~
nouveaurés d•ns les armes of–
fenfives do foldnt. Le fufil répood afie?. e¡aélement aux
armes de
jet des anciens; mais
les armes défenlives
ont éré abandonnt'es iofenllbkmeor daos l'infanrerie,
~
caufe de la difficulré d'en avoir d'aiTez forres pour ré–
fitler
a
la violence du fulil. La cavalerie a feulement
des plaClroos ou des devaots de cuiralfe,
&
les officiers
des cuiraffes eorieres, que les réglemeos les obligeot de
poner.
f7oye:.
ARMES
DE,FENSIVES'.
Dans les commencemen s , oii les armées s'éloignoient
peu de leur demeure ordinaire,
&
ou elles étOiefir peu
de jours en campagne, les rroupes pouvoient refler fans
incoovéniens expofées aux inJures de l'air. Mais lorf–
qu'on voulur Icor faire
tenir la carnpagne plus
long–
rems, on irnngina de leur dooner des tentes ou des c–
fpeces de maifons de roile, qub les
foldats pouvoient
porrer avec cux. On forma alors des camps,
&
1'
on
fit camper les arrnées.
f7ox.
CA
s r
RAM
~:.:r
A
1:
ro
11.
O
o penfa auffi alors
a
fortifier ces camps , pour les
meme
a
l'abri des furprifes de l'ennemi' faire
repofer
les troupes plus rranquillement,
&
dimiuuer le grand
nombre de gardes qu'il auroit fallu pour
la sureré du
camp.
Toores les différeotes chafes dont nous venons de
par ler, fe font infenfiblemenr érablies par l'ufagc par–
mi roures nations policées. Celles qui y ont donné le
plus d'arrenrion
&
qui les onr porrées au plus grand
poinr de per feélioo, ont tOUJoors eu .un avanragc con·
fidérable fur celles qui
les avoienr plus négligées. Ce
n'e!l pas le grand nombre qui décide des fucces
a
la
gttern,
mais l'habileré
des
chefs,
&
la bonré de
1
o
u–
pes difciplinécs avec foin,
&
formées daos tous les e–
Jercices
&
les manceuvrcs miliraires. D e· la vicnt que
les Grecs, auxquels on efl parriculicrement redevable
des progres de l'art militaire, avoient trou vé
le mo·
yen
avec de perites armées de vaincre les nombreufes
arméc< des Perfes. R ieo de plus admirable que la fa–
meufe retraite des dix mille de X<nophoo.
Ces
grecs ,
quoiqu'en p.erit nombre au rnilieu de l'empire des Per–
fes, ayaot prcs
de
huir cenrs lieues
a
faire pour fe re·
tirer,
o
e pOreor erre entamés par les forces d'Arraxer–
xes' lis furmonrerent par leur courage
&
par l'habileré
de Jeurs chefs
IOUS
les obC\acJes qui s'oppofoieot a Jeur
rerour .
Quelqu'utiles que foient l'exercice
&
la difcipline pour
former de bonnes rroupes, l'art de la
guerre
oe confi–
Cle pas uoiq aement daos cet ob¡er . Ce n'efl qu'un mÓ·
yen de parvenir plu >Üremeut
a
réuffir daos fes enrre–
prifes : ce qui apparrienr eífenriellemeot
a
l'art de
la
grurre,
&
qui le caraélérife, c'efl l'art de favoir em–
ployer les troupes pour leur faire exécuter tout ce qui
peut réduire l'enoemi plus prompremeot.
&
le
forcer
a
faire la paix; car la
gr.err.
eCl un étar víoleor q<Ji ne
peut durer,
&
l'ou ne doir la faire que pour fe pro–
curer la joüiffance des douceurs
&
des avaorages de la
paix.
Il
eCl facilc avec de la boone volonré, de l'applí–
cation,
&
un peu de difcernement, de fe merrre au fait
de rourcs les regles ordinaire de la
guerre,
&
de fa–
voir les différeores maoreuvres des troupes; mais le gé–
nie de la
guerre
ne peor fe dooner oi s'acquérir par
l'érude. Elle peut feulemenr le perfeaioooer. On peut
appliquer
a
J'art de la
g~<erre
ce que l'Horace frao–
~ois
dit du jeu d'échets comparé
a
l'an de faire des
vers .
Savoir la marche eft chofe trts-t<nÍe,
'}orler le
jeu,
c'efo le frr<it dtt glnie;
Je
dir le fruit
dt<~glnie
achevé,
P ar longt<e itude
&
travail &ultivl.
Savoir tootes les rnaoceuvres de
la
gturre,
tout ce
qoi concerne l'ordre, la difpolition
&
l'arrangemeot des
troupes, tout cela quoique rres-orile
en
Coi
&
abfolu–
ment
jet
a
i'article
EQ..o
t
T A TI
o
N.
11
nous fuffit que
la
cava–
lerie ait
été
de
la
plus haute antiquité dans les armées ,
&
c'ell furquoi les ancieos :tuteurs ne l:ti.!fent aucun doute,