GUE
~nciennes
commémorations de la
ruine
&
du
renou–
vclltment du monde' qoi a dil etre un des principaur
ob;cts de
la Morale
&
de la religion fous
la lai de
nato re. Naos favons que íous la lai écrite
&
íous la
loi de grace, les f2tes ont fucceffivemeot eu pour mo–
tifs la célébration des évenemens qui .ont donné
&
pro–
duit ces lois: nous pouvons done peníer que íous
la
lai de naturc qui les a précédées, les fétes ont dü a–
voir
&
ont eu pour ob;et les grands évenemens de l'hi–
floire de la nnture, entre
lefquels il n'y en a pas eu
fans doute de plus grands
&
de plus mémorables que
les révolutions qui ont détruit le genre humaio,
&
chan–
gé la face de la terre.
C'cfl apres avoir profondémcnt étudié les dift'éreos
Ages du monde fous ces trois points de vile, que nous
oi(HlS haíarder que telle a été !'origine de la religion
des
G11ebreJ
&
des anciens rnages . Si nous les confi–
dérons dans leurs dogmes íur I'Agriculture, fu r la pa–
pu¡atian,
&
daos kur diícipline domellique, taut naus
y
retracera les premicrs beíains
&
les vrais devoirs de
l'homme , qui n'ant jamaís été fi bien connus qu'aprl:s
la
ruine do genre humain deveou íage par fes malheurs.
Si nous les enviíageons dans les terreors qo'ils ont des
éclipfes , des cometes ,
&
de taos les écarts de In na–
to re,
&
daos leors traditinns apocalypxiques, nous
y
re–
cannaltrons les trilles refles de l'eípece humaine long–
tems épauvantée
&
eftrayc! e par
le íeul fouvenir des
phénomenes de leurs anciens defaflres. Si nous analy–
fons leur dogme des deux príncipes
&
leurs fables for
les ancieos combnts de la lumierc cootre les ténebres,
&
que noos eu rapprochions tant d'autres traditians a–
nalogoes répandues cbn di ven peuples; noos y rever·
rons auffi ce méme fau que quelqoes-uns ont appellé
cbaoJ, dlbrou i/leme11t,
&
d'
autres
cr¡ation
&
r:cnou:
"Vellement .
En étudiant Icor culte do feo,
&
leurs pref–
fentimens
fUI
les incendies futurs, nous o'
y
retrouve–
roos que le
reffem1ment des incendies parlé; ,
&
que
des nfages qui en devoient perpétuer le fouvenir: en
fin
ti naos ks ruivons daos ces fttes qu' ils célebrent
pou r le íoleil
&
pour tous les élémens, tout nous y
retracern de meme de> iullitutions relatives
i
cet ancien
objet qoi a été perdu, ooblié ,
&
corrompo par
les
Guebru,
par les Perfes eox-memes ,
&
par
tous les
aotrc> peoples do monde qui o'ont préfentemcnt que des
traces plus ou moins fombres de ces rdigieuíes com–
mémorations' qoi daos un cenain age ont été géné'ro–
les par toute la terre ,
C'efl une grande qodlion de favoir
fi
les
GrubrcJ
d'ao;ourd hui fant idolatrel,
&
li
le feu
íacré efl l'ob·
Jet rée l de leor adorat ion prélente. L es Tures, les
Pcr–
tans,
&
les lod'ens les r<gardent comme tels; mais fe·
lon les voyageors européens, les
GuebreJ
prétendent
n'hanorer
1<
teu qu'en mémoire de leor législateor qui
fe íauva miraculeufement du milieo des
flammes;
&
pour fe difl inguer dos idolatres de l'lnde, ils fe ceignent
rous d'un cordon de laine oo de poi! de chameau . l is
aí,Orent reconnnltrc un dieo fopri:me, créateur
&
con–
fcrvac eur de la lomiere; ils loi danoent fept miniflres,
IX
ces minif!res eux-mómes en ont d' nutres qu'ils in·
voqoent auffi comme génies interceffeurs: l'étre fupre–
me ell fupérieur aux príncipes
&
au>< caofes; mais il cfl
vrai que leur théologie oo leur fo perflition attribue tatlt
de pouvoir
a
ces príncipes fobalternes. qu'ils n'en laif·
fent goere no fonverain, ou qu'il en fait peo d'uf.1ge;
ils admenent auffi des intelligences qoi réfident daos les
af!res
&
goov ernent les hommes ,
&
des no¡¡es oo créa–
tures inférieores qui gouverncnt les corps lnanimés;
&
(
1)
Jc
(uis
éton.néqu'on :1ppelle nne grande quellion celle de f.woir
Ji
lts
G~ttbru
d'aujoHrd'h"'i
fut
idoiAtrn .
L'apologie qu'on fait
ici
des
Gu~:br ~
dt &res
fcmltl:~ble
:1
ccl~e
.tvec qui
l
1
or~hyre,
Eunapie,
Apolée
&:
les
a~trcr
recen) l•latomclcns a'
dfor~o1~nt
de
(e
déJi.
vrl!r Je l'ldol3me ou
l'olitetfme leur oppoCé, comme contraire 3
l:t
raifon
par
le~
premieu Vercs.
&
A¡·olog1lles de la Religion
Chrétienoc. Scldea
tl:tns fon
Jivre
dt Dii1
Syril (S,nt.
11.
ciJ11p.
Yll!
p11~ 1~
a.
&
fi'iv.
) Bt)'ero
~:ms
fes addirion'
a
u
SciJen
(
flll·
g4,
&
317 ) Hornic
dans
fon
l11fioire philofophique (
llv.
1.
chap V.
(T
VI. )
&.
fin:tlement Drucher dans
fon htnoirc philo(o–
ph que nou• fournHfenc en divers endroiu plu6cuu clairs argumena
.d'oil J'on cléJu1t que les GaebrCJ
fonc des vrais Idolatres. 1.h:
m~me que l't1oit Zoro;dlre,
&:
les aociens magiciens de Perfe, done
les G1
ebre' fe vanumt
de
(uccéder.
Mais
J'&rois nop loin
fi
jc
vou.
lois n
'approfondi.- dans cene rechcrcbe. Cet art1cle méme m'en
fournit
Je,
.1
r~umen11
Le1
Guthre~
:.ccordcot
t11nr
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ful~tüt,ftl 9~'i!J
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les Gue.
breo'
•dn.ttttllt d11
ltlttllijrntn tpú
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d•ns lts .Ajlrn t
les
Gue.
hre!l
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t
daos lt
"•1.1111
du 6•n
i:r
d11 miiNll•il
prmtipt,
&c.
Jes Gut:brc:• done Ion¡ ,ldot.ures.
&
toute r,rfonne qut 111=1 dan•
~
a.rticle
le~ cér~moa1ca
fupcr!Hticafe•
qu'i • pratiqucat envers le
GUE
chaque arbre, comme chaque homme , a fo·n patron
&
fon gardien .
e[)
lis ont perliljé daos le dogme du bon
&
do mau–
vais príncipe: cene antique héréfie,
&
peut-étre la pre"
miere de toutes, o'a été vraiffemblablement qu'une fui–
te de l'impreffioo que fit for les hommes le fpeélacle
affreo>< des ancieos rnalheurs du monde,
&
la coofé–
queoce des prcmiers raifonnemens qu'on a cril religieu–
fement devoir faire paur ne paint en accufer un dieu
créateur
&
confervateur. Les anciens théologiens s'ern–
brouilloicnt aotrefais fort aifément daos les chafes qu'
ils ne pouvoien t comprendre;
&
l'on peot juger cam–
bien cene quellion doit etre épineuíe poor de pau vres
gens, tels que les
Grubra,
puifque tant
&
de fi graods
génies ont effayé en vain de la réfoudre oavec too tes les
lumiercs de Icor raifon.
Au rcfle les
Gt~ebreJ
n' oot aucun idole
&
aocune
image,
&
ils font vrai!Ternblablement les feuls peoples
de la cerre qui n'en ont jarnais eu ; taut l'appareil de
leor religion confifle
a
entretenir le feu faeré'
a
refpe–
éler en général cct élément'
a
n'y rnettre ;amais ríen
d~
fa le ni qui puilfe faire de la fomée'
&
a
ne paint
l'infeéler
m~me
avec leur haleine en voulant le foof–
fl er; c'efl devant le feo qu' ils prient daos leurs mai–
fons, qu'ils font les aéles
&
les fermens;
&
nul d'en–
tre eux n'oferoit fe par;orer qoaod il a pris
a
témoin
cet élémeot terrible
&
vengeur: par une íoite de ce re–
fpeél, ils entretiennent en tout terns le feu de
leur fo–
yer
ils n'éteignent pas rneme leurs lampes,
&
ne
fe
ferv'ent ¡amais d'eau daos les incendies qu'ils s'elforcent
d'étouffer avec la terre . lis ont aoffi diverfes cérémo–
nies légales paur les hammes
&
pour les fe mmes, une
efpece de bapteme
a
leur naiiTance,
&
une fone de
confeffion
a
la mort; ils prient cinq fois
le ;our en
r.,
tournant vers le foleil, lorfqu 'ils foñt hors de chez eox ;
ils ont des ;eOnes reglés, qoatre fe tes par mois,
&
fur–
toot óeaucaup de vénération pour le vendred i,
&
pour
le premier
&
le
20
de cbaqoe !une: dans
lturs ;oors
de dévotion
ils ont entre eux des repas commom ou
l'on partage 'également ce que chacun
y
appone fuivant
fes facoltés.
lis
ont horreor de l'attouchement des ca davres, n'en–
terreo t point leurs martS ni oc les brülen.t;
il>
fe can–
teotent de les dépafer
a
l'ai.r
dans
de> enceuues morées,
en mettant aoprcs
d'
cux
d1vers u!lenfiles de ménage.
L'air
&
la féchereffe du pays
permct~ent
fans daute cet
uíage qui feroi't dangereox
&
défagréable poor les vi–
vans daos taut nutre climat ; mais il en efl forti chez
les
Guebru
cette foperflition fingoliere, d'aller obferver
de quelle fac;oo les oifeaux do citl viennent attaquer ces
corps; fi
le corbeao prcnd 1' reil droit, e' efl un
ligne
de falot,
&
1' on fe ré; oüit; s'il prend 1' ceil gaoche,
c'ell une marque de réprobatian,
&
l'on pleure for
le
fon du défont: cette efpece de cruauté envers les marts,
fe traove réparée par un aatre dogme qui étend 1' hu–
manicé des
GuebreJ
joi'qoe dans l'aotre vie; ils préten–
dent que le mauvais príncipe
&
l'enfcr feront detro its
avec le monde ; que les démans feront anéantis avec
Icor empire,
&
que les réprouvés apres leors fouffrao–
ces' retrooveront
a
la
fin un die u clémcnt
&
miféri–
cardieox dant la contemplatian fera leurs
dé
!ices. Mal–
gré l'ignorance des
G11ebres,
il
íemble qu' ils ayent vou–
lo prendre un mi lieo entre le paradis extravagaot de Ma–
hamet
&
le redootable enfer du Chriflianiíme.
(2)
Des peaples qui ont un culte fi
fimple
&
des dag–
rnes li pacifiques, n' aoroient paint dO fans doote etre
l'ob;et de la haine
&
do mépris des Mahamétans; rnai<
non-feulement ceux-ci les déteflent, ils les oot encore
se-
feu. o.vouera qne le
cuhe de cct l:lcment
appell~
par les
Gr~CJ
comme dit
Se
!den,
-.vf~,¡...
n' cl'l: pas
fymbolique, ni rdauf.
mais propre,
&
droi
t .(1)
L'humaniré des Gnebrcs roucha.n¡ les chatimens de
l':~~tre
vic.
il
ne faut
l'appeller
aunc:mcnt bumaníté, maia foli.e
c-on~r.11re
3 I'En-
~~ri1: ;~~~n,~n~~O: J~i h~m~:¡'t~
14
J
6
dt f:~!~m~~a/ ·q~~~~~~e"1~:te~~~é
dc:a chañmens de I'Enfer fait un graad rore 1 Dieu
aaffi
bien qu'3
fa
Oi\·i~c
juf'tice laquelle
dans l'Enfer
ch~tic:
leJ mec:hnns
m~ios
en–
cere qu'ds n'en méritent. C'd\ une vénté Ev3ngehqae, qut
me
me
a
été
coonue par pll' Gcura de
GentiU l
l'aídc UOiqucment de la
raifon; ces
ven
de Virgile n'c:n Jaitfent
pou
douu~r
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Ord. Prtdwu. S. Th. L. TJ/11
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