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GUE

Daos ceue bataille, !'afie droite de l'armle de F rance

fut cntieremeoc m 'i'e en dérouce ,

le centre bauo ,

&

l'ailc gaache uo pea poulfée. Malgré cela

i'vl.

le Prince

foOtio t le combat;

M.

de Tureooe baJtit l'aile droicc

des ennemis;

&

la

n11Ít

votant

incontin~nfl,

ltJ deux

flÍies

'{t•Í

nvoient batttt

<e

'!"¡

ltoit devane elles , dr–

meurertnt en batadle /'une

á~'llant

/'nutre. A une

het~rre

aprt.I minuit ,

l'atmle

ennttnie tommtnfa

ft

rdirer,

&c.

Un des principaux avantages de la

grurrt

offenfive,

c'ell de faire [ubli!ler l'arm6e aux dépcns de l'ennemi,

Par cene raifon, cctre

gt~trre

pea< étre moins difpen–

dieuíe que la

guerre

défenlive , ou l'on ell obligé de

~ iv re

íur roo propre terrein.

, L 'empereur L éopold lgnace fe plaignant, di! M.

de Sama-Crux, , de ce qo'il ne favoic ou preodre des

,, fonds poor payer fes arrnécs, WalClein Con général

,

lui répondit , que

le remede qo'il y rroovoit écoit

de

lever une

lois

plus de uoupes . L'tmpereur lui

ayant

repliqué comment il poorroic encretrnir ccnt

m ille homrnes , poifqo'il n'avoit pas le moyen d'en

faire fubfi!ler cioquaote mi!le; Walflein le íatisfit ,

,. en

lui repréfentant que cinquan te mille hornrnes ci–

roient leor íubfillaoce do pays ami,

&

que cent mille

le

tiroient do pays enoerni .

Le prince d'Orange, !ui1•ant ce proverbe allemand,

il

rfl

toltjours bon d'atta<her

la

rhtvaux aux

arbres do

onnemis,

die

,. que ce!

m

qui faic uoe

guerr.

offenGve

,

peUI, daos un malheur, avoir recours

a'

fon propre

,. pays; paree

qo~

n'ayant poilll fouffert de la

guerrt,

on

y troovera abondamment too e ce qui ell nécelfaire: au

,

lieu que celoi qoi la foutienr fur f,s états , oe fauroit en

, plofieurs JOOrl faire

les prépnratifs con venables poor

entrer dans le pays ennemi. Enfiu en

fe

tcnam íor

la défenfive oo ne peot que perdre, ou toUt·au-plus

,

con fa

ver

ce que l'on a,

&

en attaquant

011

peut ga-

'' gner.

Rrfi. mil.

par M. le marquis de Sanca-Crux,

lome IV. eh. ij.

De la guerrt dlfmfive .

La

grurre

défenfive en beao·

coop plus diflicile

&

plus favante que

la précédeote.

Elle demande plus d'adrelfe , plus de relfoucce daos

l'cfprir,

&

beaucoop plus d'auention daos la conduite.

, Dnns la

guerre

offenfive on compre pour ríen ce

, qu'on I':'anque. de faire; paree que les yeux atteutifs

" a

ce q\11 fe

fatt '

&

remplis d'one aétion éclatance

,

oc fe tournent point ailleurs,

&.

n"c:nvif:lgent point

e~

, qu'on poovoit faire . Dans la

guerre

défenfive , tn

moindre fa ute efl mortelle,

&

les difgraces font en–

" core exagérées par la crainte, qui efl

le vrai micro-

fcope des maux'

&

on les snriboe tootes

a

un fcul

" homme . On ne

re~

arde que le mal qoi arrive ,

&

"

non

Ct!

qui pouvoit arriver de pis

l

fi

on ne

l'avoit

:: empéché; ce qoi en bonoe porcie devro.il e.tre cnmp<é.

,. pour un bien, .

MI

m. dt

i\llontccuccoli,

J,v.

lll.

rh.•

iifM.

de Feoquieres obferve qu'il ell bien diflicile de.

prefcrire des max imes générales dans cette e!'pece de

f

surre,

paree qo'elle ell toote, dit-il, dans la prudence

&

'efpri c de prévoyauce de celui qoi la cond uit .

,

On

pe01 dire

f~ulement

qu'elle a écé

touc-a-fait

imprévOe , ou qu'elle n'a pns été prévile alfe'!. tÓI,

,. ou que la perte d'une bacaille, ou de quelque place

coolidé'rable, !'a rendue eelle, qooiqu'elle cuc eo un

,

no tre comme

ncem

ent.

, A

o premier

c.as

, le peu de troupes qo'on a fur pié

doit étrc menogé; l'infanterie jwée, feloo la quan–

"

tité des places qo'on

a

3

garder, daos cdle que l'on

,

peuc croire le plus indifpenfablement attaquéc, aban ·

donnnnt aittÍI

a

l'ennemi celles qui daos In fuite de

"

la

gt<<rre

pourroient etre plus facilement conquifes'

0 0

, qu'il poorrn le plus diflicilement conferver. L a cava–

'

lerie doic c!trc mife en campagne, mais en état d'avoir

,: une retraite sO re; elle doit incommoda

les

fourrag~s

, &

les convois de l'ennemi, empecher que fes parus

, ne s'écnrcen t trop de fon srm ée ,

&

ne Jetlettt u op

,

facilemeut

In

terrear daos le dedans do pays.

, L e plac pays ne doit point étre ménagé .

JI

fau l

,

en retirer daos les meilleures places tout ce que l'on

" peut en óter'

&

confumer meme par le feu

taos les

, grains

&

fouruges qu'on oe pcut rnettre en lieo sOr ,

,

a6n de diminuer par-la la fubfiilnnce ai(ée de l'armée

ennemie. L es be!lisux doivent /!ere auffi

reovoyés

,

dans les lieux les plus éloignés de l'ennemi;

&

aocant

,. qu'il fe peot, couvens de grandes rivieres,

otl.

ils

,

trouvcrom plus de silreté

&

une !ilbli!lance plus ni–

''

fé~

, .

Jl-lém.

de

M.

le marquis de Feuquieres,

s-me–

/l.

p.·g.

1..

Tomt

17/l.

l

GUE

857

Quelqoe ioconvénienc qo'il paroilfe

y

avoir

;l

ruiner

fo~

pays '· c'ell pourtam

da~JS

des cas pr<lfans une opé–

rauon md1fpeofable; , car

11

vaut m teas, dit on grand

capicaine, ,, fe conterver un pay

rumé, que de le con-

ferver. pour fon enoemi ... C'e(l une mu ime , que

nol bteo pobltc ne peuc

~tre

litus

.¡uelque préJudice

aox particuliers .... au!Ti uu prince ne fe peur dé–

meler d'one périlleufe entreprife'

5il

veut cornplairo

a

!OUt , .

.

Ó<

ks plUS grande

li.

ordinaireS

f~UteS

que

oous faifons en matiere d'étaE

&

de

grurre

provien-

" nenl de re lailfer emporter

a

cene

complaifa~ce

dont

,

le repentir noos vtent qoand on n'y peuc plus ;emé–

" dier,.

P arfait

<t~pieaine ,

par

M.

le doc de Rohan.

L orfqoe la

grserrt

n'a pas été abfolument imprévile

qo'oo a díl s'y auendre par le9 difpoli tioos de

l'enne~

mi, par l'augrne111ation de fes troupes,

les

amas de vi–

vres

&

de fourrag<S dans fes places froocieres; olors otJ

peuc preodre de> précau tions pour lui réllner. Pour cet

effet on fait promptemem de nouvelles levées de troopes;

00 réunil enfemblc dans les lieox les pln< propres

a

fer–

mer l'entrée do pays, ce!les qu'on a dé)ll fur pié;

&:

l'on furme des rnagall ns de munitions de toute efpece

daos les lieox lts moins cx pofés.

On

cherche aoffi

a

tirer do fecoors de fes alliés, foit

par des diverÍions, ou par des corps de troupes . En–

fin l'on doil s'appliquer

a

faire enforre de n'etre point

furpris ,

lt

bien déméler les delfeins de l'eunemi,

&

em–

ployer toos les expédtens que la connoiGance de

!aguer–

re

&

do pays peuvent fuggér<r pour lui réliller.

11

arrive f{¡u vem qu'uo prince qui fait la

guerre

a–

la fois de plofieurs có<és, o'ell pas en· écar

de

la faire

ot!en fivemenc par-tout; alors il prend le parti de la dé–

feulive do cÓ<é ou il fe croit

le

plus en silretll; mais

cette défenfive doit etre conduite avec tant d'arl

&

de

prodence, que l'ennemi ne puiffe s'eo dourer. , Le

, projet de cene efpece de

guerre,

dit

M.

de Feoqoie–

" res , mérice autant de réflexions

&

de capacicé-, qu'

, aocuoe nutre ; elle ne doit )Btnais fe faire que du có–

"

té ou l'on ell sOr de réduire l'enoemi

a

palfer une

,

riviere diffi cile, o u on pays (erré, coupé de défilés,

, &

lorfqo'ou a íur cene dviere une place forte bien

monic, que l'on faora ctre un objec indifpeofable, par

I'<Ittaque de laquellc on pOorra préfumer qu'il per–

" dra un tems

afie~

confidérable po ur avoir celui de

,

la fecourir oo de le eombattre,.

Quoique la

g:urre

défenlive Í<>it plus difficile

a

foil–

tenir que l'otfenlive, M .

le cpevalier Folard prétend

que

le~ g~nérau~

les plus mal-habiles íont ceux qoi la

propoknt; au heu que

les

plus confommés daos la (cien–

ce des armes cherch<nc

a

l'éviter: la raifon en efl fans

doo<e, qu'il paroir plus aifé de s'oppofer aux deiTeins

de l'ennetni, que d'en former

foi~ m eme;

mais avec uo

pto d'fnent1on on

s'apper~oit

bien-tót que

l'ar~de

ré–

duíre

UO

ennemi

a

J'abfttrde,

&

de devioer

IOUS

fes

prOJets, demande plus de capacité

&

d'inte\ligence que

pou r l'auaquer

a

force ouverte'

&

le faire craindre pour

Jon pays . Si l'ennemi peor pénétrer qo 'on

a

ddfein de

f< ten ir

fu r

b

défenfive

a

fon égard' il doit devenir

plus eotrepreuant. " AjOO!c'!.

a

cela' dit le fa van! com–

" mencateor de Polybe, qu'one défenfive ruine l'écat,

,

ti

elle dure long- tems ; car oune qo'elle n' efl Ja–

" mais fans quelqoe pen e , oo f:1os

la ruine de notre

,

fron ticre que nos armées mangenr, c'e!l que com–

" me on craint également que l'ennemi coule for toote

,

fa ligoe de cornmonication, pour couper ou péoétrer

la nótre pour faire quelqucs cooquétes, on

fe voit

obligé de monir euraordinairement tomes les places

,

de cette frontiere, p3rce qo'elles fe rroov eot égalé-

ment mcnacées :

&

que! c!l le prince a!le'!. puillant,

,

continue ce mCme auteur, poor

fournir tourcs

fes

,

fortererfes de vivres

&

de monicions de guerre pour

1 ,

foiltenir un long liége ,

?

L orfqoe par les éveoemens d'one

grurre

rnalheureu–

fe on en daos le cas de craindre de

fe

comrnettre avec

l'onnemt,

il

fao t éviter le< aétions géoérales en plainc,

&

cherchcr, comme le faifoi t Fabius Maximus,

a

har–

eeler l'ennemi , loi couper fes vivres

&

fes foorrages,

s'appliqoer " ruiner ron armée en détail ' en fe tenant

!00jOUr> a·port.!e de pro6 ter de fes faotes , en OCCU–

panc des po!les sOrs

&

avautageox , ou fa fopériorité ne

foit poi

u

e

a

craindre; en un mot ,

fu ir , comme le dit

, M.

Folard, toute occafion de combame ou la fu–

" périori1é do nombre peut beaocoup,

&

cbcrcher cel–

" les ou le pays milicera pour noos: mais il n'appar–

" rient pas, dit-il, aux généraux médiocres de faire la

,,

guerr1

de cette íorte ,

&

lorfqu'oo prince ell

aífe~

,~

heureot poor avoir des ¡:énéraox du premier ordre

l

Qqqqq

.,

fon