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GRE
lile
etiam 'Lhracrtm populiJ fuit attllor
,
tllnorem
In teneroJ tranJftrre mares, eitrflqt'c jtl'Vtntmn
!Etatis breve ver
&
primos c¡3rpere flores
.
Voila un vilain arr bien centellé .
Amphion contemporain de Thamyris,
~joOte
trois
cardes 3 la lyre d' Orphée; il adoucit les mCEurs des
Thébaios . Trois chafes, dit julien, le rendirent grand
poete, J'étude de
la Philofophie,
le
génie,
&
1'
oifi·
veté.
Melampe qui pnrut aprcs Amphion, fut théologien,
philofophe, poi!te
&
medccin; on lui éleva des tem·
pies apres fa mort, pour avoir guéri les filies de Prre·
tus de la fureur utérioe: on dit que ce fut avec J'cl·
lébore.
Hétiode, fucceiTeur de Melampe, fut contemporaio
&
rival d'Homere. Nous laillerons les particularités de
fa vie qui font allez
inceruio~,
&
nous donnerons l'a·
nalyfe de fa théogonie.
Le Chaos, dit Héfiode, étoit avaot tout. La Terre
fut apres le Chaos;
&
apres la Terre, le Tartare daos
les entraillcs de la Terre: alors l'amour oaquit,
1'
A–
.mour le plus nncien
&
le plus beau des immortels. Le
Chaos engendra l'Ercbe
&
la Nuit; la nuit engendra
1'
Air
&
le
J
our; la Tcrrc engendra le Ciel, la Mer
&
les Montagnes; le Ciel
&
la Terre s'unirent,
&
ils
engendrerent I'Océan, des
tils,
des filies;
&
apres ces
.enfans, Saturne, les Cyclopes, Bronte, Srérope
&
Ar–
gé, fabricateurs de foudres;
&
apres les Cyclopes ,
Cotté, Briare
&
G yges. Di:s le commencement les
.enfnns de la Terre
&
du Ciel fe brouillerent avec
le
Ciel,
&
fe tinrent cachés daos les entrailles de la Ter–
re. La Terre irrita fes enfaus contre fon époux,
&
Ss–
torne coupa les tellicules nu Cicl. Le fang de la blef–
fure tombn fur la Terre,
&
produifit les Géants, les
N ymphes
&
les Furies . Des teflicoles Jettés daos
la
Mer naquit une déeiTe, aurour de laquelle les Amours
fe rall'emblerent : c'étoit Vénus . Le Ciel prédit
:l
fes
enfans qu'il feroit vengé, La N uit engendra le Dellin,
N emelis, les Hefpérides,
la Fraude, la Difpute, la
Haine,
1'
Amitié, Momus, le Sommeil, la troupe le·
gere des Songes, la Douleur
&
la Mort. La Difpute
engendra les Travaux, la Mémoire, I'Oubli, les Guer–
res, les Meumes, le Menfonge
&
le Paqure. La Mer
engendre Nérée, le JUfle
&
véridique Nérée;
&
aprcs
lui, des fils
&
des tilles, qui engendrerent toutes
les
races div ines. L'Océan
&
Thétis eurent trois mille en–
fans . Rhéa fut mere de la Lone, de
l'Aurore
&
du
Soleil. Le Sryx fils de l'Océan engeodra Zelus, Ni–
cé, la Force
&
la Violence, qui furent toujours affi·
fes
a
cOté de
J
upiter . Phébé
&
Creus eogendrerent La–
wne, Aflérie
&
Hécate, que jupiter honora par-dell'us
toutes les
immorrelles . Rhéa eut de Saturne Verla
1
Cercs, Pluton, Neptune
&
]upiter, pere des dieux
&
des hommes. Saturnc qui favoit qu'un de fes enfans le
déthroneroit un
jour, les mange
a
mefure qu'ils naif–
fent; Rhéa confeillée par
la Terre
&
par le Ciel ,
cache
J
upiter le plus jeune daos un aotre de
l'
tle de
Crete,
&<.
Voila ce qu':Hétiode nous a tranfmis en trcs-beaux
vers, le tout mélé de pluGeurs nutres réveries greques.
Voyez,
daos Brucker,
tomt
J.
pag.
•P7·
le commcn–
taire qu'on a fait fur ces réveries. Si l'on s'en efl fer–
vi pour cacher quelques vérités, il
faut avoüer qu'on
y
a bien réuffi . Si Héfiode pouvoit revenir au monde,
&
qu'il entend)t feulement ce que les Chimifles voyent
dnos la fable de Saturne, Je crois qu'il feroit bien fur–
pris. De tems immémoriel, les planetes
&
les métaux
onr été Mligoés par les mémes noms . Entre les mé–
taux, Saturne efl le plomb . Saturne dévorc prefque
tous fes enfaos;
&
pareillement le plomb attaquc
la
pHlpart des fubllances métalliques: pour
le guérir de
cette avidité cruelle, Rhéa lui fait avaler une pierre;
&
le plomb uni nvec les pierres, fe vitrifie
&
ne fait
plus rien aux métaux qu'il attaquoit,
&c.
)e rrouve
daos ces Cortes d'explications bcaucoup d'efprit ,
&
peu
de vérité .
U
IIC réflexion qui fe préCente
a
la leé}ure du pOC•
me d'Héliode, qui a pour titre ,
des joNrJ
&
des tra·
vaux,
c'efl que daos ces tems la pauvreté étoit un vi·
ce; le pain ne manquoit qu'au pareffeux:
&
cela de–
vroir erre ainfi dans !OUt état bien gnuverné.
Oo cue encare parmi les rh¿o•onilles
&
les fonda·
teurs de la philolophie fabuleufe des
Gru1,
Epimc!nide
¡le Crete,
&
Homcre .
~pim~nide
r¡e fut pas inutilc 3 Solon d;¡ 0 s le choi¡
GRE
des lois qu'il donna aux Athéniens. Tout le monde
connoit le long fommeil d'Epiméoide: c'efl , feloo ton·
te apparence, l'allégorie d'une longue retraite.
Homerc théologien, pbilofophe
&
poi:'te , écrivit en·
viron 900 ans avant l'ere chrétienne.
JI
imagina la cein–
ture de Vénus,
&
il fut le pere des graces. Ses ou–
vra¡;es oot été bien anaqués,
&
bien défendus. 11
y
a
deu~
mors de deux hommes célebres que JC compnre–
rois volootiers. L'un difoit qu'Homere n'avoit pas vingt
aos
a
~tre
tu; l'autre , que la religion n'avoit pas cout
ans
a
durer.
I1
me femble que le premier de ces mors
marque un défaut de philofophie
&
de gmlt,
&
le re–
cond un défaut de philofophte
&
de foi.
VoiU ce que nous avous pO
raU"embler de fuppor–
table fur
la
philofophic fabuleufe des
Grec1.
PaiTons
a
leur philofopbie politique.
Philofopbie
poliei~t.e
de1 Grus.
La Religion, l'Elo ·
quence, la Mufique
&
la Poérie, avoieot préparé les
peuples de la Grece
a
recevoir le JOUg de la
législa–
tion ; mais ce JOug ne leur étoit pas encare impofé .
lls avoient quiné le food des forets; ils étoient raflem–
blés; ils avoient conflruit des habitatiom ,
&
élevé des
autels;
ils
cultivoient la terre,
&
facrifioient aux dieux :
du reflc fans conventions qui les lialfent entre eux ,
fans chefs auxquels ils fe full'ent fol\mis d'un conren·
tement unanime, quelques norions vagues du jufle
&
de l'injulle étoient toute la regle de leur conduite;
&
s'ils étoient retenus, c'étoit moins par une autorité pu–
blique, que par la crainte du reffentiment particulier .
Mais qu'ell·ce que cette crainte? qu'efl-ce méme que
celle des dieux? qu'efl-ce que la voix de la confcien–
ce, fans l'autorité
&
la me nace des lois? Les lois, les
lois; voila la feule barriere qu'on puilfe élever contre
les paffions des hommes; c'eO la volonté générale qu'
il faot oppofer aux volontés pnrticulieres;
&
fans un
glaive qui fe meuve égalemeot fur la furface d'un peu–
ple,
&
qui trancbe ou faffe bai!Ter les retes audacieu–
fes qui s'élevent, le foible demeure expofé
a
l'iojure
du plus fort ; le tumulte regoe,
&
le crime avec le
tumulte;
&
il
vaudroit mieux pour la sOreté des hom ·
mes, qu'ils fulfent épars, que d'avoir les mains libres
&
d'étre voifins. En ctfet, que nous offre l'hilloire des
premiers tems policés de la Grece? des meurtres , des
rapts, des adulteres, des incelles, de; parricides; voilil
les maux auxquels il falloit remédicr, lorfque Zaleucus
parut. Perfonne n'y étoit plus propre par fes talens ,
&
moins par ron caraaere; c'étoit un homme dur; ¡¡ a–
voit été p5tre
&
efclave,
&
il croyoit qu'il falloit com·
mnnder aux hommes comme
a
des b€tes,
&
men•r un
peuple comme un troupeau .
Si un européen avoit
a
dooner des Jois
a
nos fauva–
ges du Canada,
&
qu'il cilt été témoin des ex ces aux–
quels ils
Ce
portent dans l'ivrell'e, la premiere
ide'e qui
lui viendroit, ce feroir de leur ioterdire l'ufage du vin.
Ce fut auffi la premiere loi de Zaleucus : il condamna
]'adultere
a
avoir les yeux crevés;
&
fon fils ayant écé
convaincu de ce crime, il lui fit arracher un ceil,
&
fe
fit arracher l'autre.
11
attacha tant d'importance
a
la
législation, qu'il ne permit
:l
qui que ce fut d'err par–
loe
qu'en préfence de mil le citoyens,
&
qu'avec la cor–
de au cou. Ayant tranfgreffé daos un tems de guerre
la loi par laquelle
il
a
voit décerné la peine de mon
contre celui qui paroltroit en armes daos les aiTemblées
du peuple, il fe punit lui-méme en s'ótant la vie. On
attribue la pl Oparr de ces faits, les uns
a
Charondas ,
les autres 3 Diocles de Syracufe . Quoi qu'il en foit ,
ils n'en montrent pas moins cambien oo e1igeoit de
rcfpea pour les lois,
&
quel danger on trouvoir
a
en
abandonner !'examen aux particuliers .
Charondas de Catane s'occupa de In politique,
&
di–
aoit fes lois dans le meme tems que Zaleucus faifi>it
exécoter les
fiennes . Les froits de
fa
fagefle ne de–
rneurerent pas renfermés dans fa patrie , plulieurs con–
trées de l'ltalie
&
de la Sicile en profiterent.
Ce fut alors que Triptoleme
poli~a
les villes d'E–
leuline; mais toutes fes
inflirutions s'abolirent avec le
tems.
Dracon
les
recueillit,
&
y sjoilta ce qui tui fut fug–
géré par
Con
humeur féroce. O o a di! de lui, que ce
n'étoit point avec de l'encre, mais avee du Cang qu'il
avoit écrit fes lois .
Solon mitigea
le fyfieme politique de Dracon ,
&
l'ouvrage de Solon fur
per~eaionné
daos
la ,Cuite par
Thefée, Clillhene, D émettlus de Phalere, Htpparque,
Pitiflrate, Perieles, Sophocle,
&
nutres géoies du pre–
mier ordre.
L~
célebre Lycorgue parut daos le courant de la pre–
mier~