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788

GRE

lile

etiam 'Lhracrtm populiJ fuit attllor

,

tllnorem

In teneroJ tranJftrre mares, eitrflqt'c jtl'Vtntmn

!Etatis breve ver

&

primos c¡3rpere flores

.

Voila un vilain arr bien centellé .

Amphion contemporain de Thamyris,

~joOte

trois

cardes 3 la lyre d' Orphée; il adoucit les mCEurs des

Thébaios . Trois chafes, dit julien, le rendirent grand

poete, J'étude de

la Philofophie,

le

génie,

&

1'

oifi·

veté.

Melampe qui pnrut aprcs Amphion, fut théologien,

philofophe, poi!te

&

medccin; on lui éleva des tem·

pies apres fa mort, pour avoir guéri les filies de Prre·

tus de la fureur utérioe: on dit que ce fut avec J'cl·

lébore.

Hétiode, fucceiTeur de Melampe, fut contemporaio

&

rival d'Homere. Nous laillerons les particularités de

fa vie qui font allez

inceruio~,

&

nous donnerons l'a·

nalyfe de fa théogonie.

Le Chaos, dit Héfiode, étoit avaot tout. La Terre

fut apres le Chaos;

&

apres la Terre, le Tartare daos

les entraillcs de la Terre: alors l'amour oaquit,

1'

A–

.mour le plus nncien

&

le plus beau des immortels. Le

Chaos engendra l'Ercbe

&

la Nuit; la nuit engendra

1'

Air

&

le

J

our; la Tcrrc engendra le Ciel, la Mer

&

les Montagnes; le Ciel

&

la Terre s'unirent,

&

ils

engendrerent I'Océan, des

tils,

des filies;

&

apres ces

.enfans, Saturne, les Cyclopes, Bronte, Srérope

&

Ar–

gé, fabricateurs de foudres;

&

apres les Cyclopes ,

Cotté, Briare

&

G yges. Di:s le commencement les

.enfnns de la Terre

&

du Ciel fe brouillerent avec

le

Ciel,

&

fe tinrent cachés daos les entrailles de la Ter–

re. La Terre irrita fes enfaus contre fon époux,

&

Ss–

torne coupa les tellicules nu Cicl. Le fang de la blef–

fure tombn fur la Terre,

&

produifit les Géants, les

N ymphes

&

les Furies . Des teflicoles Jettés daos

la

Mer naquit une déeiTe, aurour de laquelle les Amours

fe rall'emblerent : c'étoit Vénus . Le Ciel prédit

:l

fes

enfans qu'il feroit vengé, La N uit engendra le Dellin,

N emelis, les Hefpérides,

la Fraude, la Difpute, la

Haine,

1'

Amitié, Momus, le Sommeil, la troupe le·

gere des Songes, la Douleur

&

la Mort. La Difpute

engendra les Travaux, la Mémoire, I'Oubli, les Guer–

res, les Meumes, le Menfonge

&

le Paqure. La Mer

engendre Nérée, le JUfle

&

véridique Nérée;

&

aprcs

lui, des fils

&

des tilles, qui engendrerent toutes

les

races div ines. L'Océan

&

Thétis eurent trois mille en–

fans . Rhéa fut mere de la Lone, de

l'Aurore

&

du

Soleil. Le Sryx fils de l'Océan engeodra Zelus, Ni–

cé, la Force

&

la Violence, qui furent toujours affi·

fes

a

cOté de

J

upiter . Phébé

&

Creus eogendrerent La–

wne, Aflérie

&

Hécate, que jupiter honora par-dell'us

toutes les

immorrelles . Rhéa eut de Saturne Verla

1

Cercs, Pluton, Neptune

&

]upiter, pere des dieux

&

des hommes. Saturnc qui favoit qu'un de fes enfans le

déthroneroit un

jour, les mange

a

mefure qu'ils naif–

fent; Rhéa confeillée par

la Terre

&

par le Ciel ,

cache

J

upiter le plus jeune daos un aotre de

l'

tle de

Crete,

&<.

Voila ce qu':Hétiode nous a tranfmis en trcs-beaux

vers, le tout mélé de pluGeurs nutres réveries greques.

Voyez,

daos Brucker,

tomt

J.

pag.

•P7·

le commcn–

taire qu'on a fait fur ces réveries. Si l'on s'en efl fer–

vi pour cacher quelques vérités, il

faut avoüer qu'on

y

a bien réuffi . Si Héfiode pouvoit revenir au monde,

&

qu'il entend)t feulement ce que les Chimifles voyent

dnos la fable de Saturne, Je crois qu'il feroit bien fur–

pris. De tems immémoriel, les planetes

&

les métaux

onr été Mligoés par les mémes noms . Entre les mé–

taux, Saturne efl le plomb . Saturne dévorc prefque

tous fes enfaos;

&

pareillement le plomb attaquc

la

pHlpart des fubllances métalliques: pour

le guérir de

cette avidité cruelle, Rhéa lui fait avaler une pierre;

&

le plomb uni nvec les pierres, fe vitrifie

&

ne fait

plus rien aux métaux qu'il attaquoit,

&c.

)e rrouve

daos ces Cortes d'explications bcaucoup d'efprit ,

&

peu

de vérité .

U

IIC réflexion qui fe préCente

a

la leé}ure du pOC•

me d'Héliode, qui a pour titre ,

des joNrJ

&

des tra·

vaux,

c'efl que daos ces tems la pauvreté étoit un vi·

ce; le pain ne manquoit qu'au pareffeux:

&

cela de–

vroir erre ainfi dans !OUt état bien gnuverné.

Oo cue encare parmi les rh¿o•onilles

&

les fonda·

teurs de la philolophie fabuleufe des

Gru1,

Epimc!nide

¡le Crete,

&

Homcre .

~pim~nide

r¡e fut pas inutilc 3 Solon d;¡ 0 s le choi¡

GRE

des lois qu'il donna aux Athéniens. Tout le monde

connoit le long fommeil d'Epiméoide: c'efl , feloo ton·

te apparence, l'allégorie d'une longue retraite.

Homerc théologien, pbilofophe

&

poi:'te , écrivit en·

viron 900 ans avant l'ere chrétienne.

JI

imagina la cein–

ture de Vénus,

&

il fut le pere des graces. Ses ou–

vra¡;es oot été bien anaqués,

&

bien défendus. 11

y

a

deu~

mors de deux hommes célebres que JC compnre–

rois volootiers. L'un difoit qu'Homere n'avoit pas vingt

aos

a

~tre

tu; l'autre , que la religion n'avoit pas cout

ans

a

durer.

I1

me femble que le premier de ces mors

marque un défaut de philofophie

&

de gmlt,

&

le re–

cond un défaut de philofophte

&

de foi.

VoiU ce que nous avous pO

raU"embler de fuppor–

table fur

la

philofophic fabuleufe des

Grec1.

PaiTons

a

leur philofopbie politique.

Philofopbie

poliei~t.e

de1 Grus.

La Religion, l'Elo ·

quence, la Mufique

&

la Poérie, avoieot préparé les

peuples de la Grece

a

recevoir le JOUg de la

législa–

tion ; mais ce JOug ne leur étoit pas encare impofé .

lls avoient quiné le food des forets; ils étoient raflem–

blés; ils avoient conflruit des habitatiom ,

&

élevé des

autels;

ils

cultivoient la terre,

&

facrifioient aux dieux :

du reflc fans conventions qui les lialfent entre eux ,

fans chefs auxquels ils fe full'ent fol\mis d'un conren·

tement unanime, quelques norions vagues du jufle

&

de l'injulle étoient toute la regle de leur conduite;

&

s'ils étoient retenus, c'étoit moins par une autorité pu–

blique, que par la crainte du reffentiment particulier .

Mais qu'ell·ce que cette crainte? qu'efl-ce méme que

celle des dieux? qu'efl-ce que la voix de la confcien–

ce, fans l'autorité

&

la me nace des lois? Les lois, les

lois; voila la feule barriere qu'on puilfe élever contre

les paffions des hommes; c'eO la volonté générale qu'

il faot oppofer aux volontés pnrticulieres;

&

fans un

glaive qui fe meuve égalemeot fur la furface d'un peu–

ple,

&

qui trancbe ou faffe bai!Ter les retes audacieu–

fes qui s'élevent, le foible demeure expofé

a

l'iojure

du plus fort ; le tumulte regoe,

&

le crime avec le

tumulte;

&

il

vaudroit mieux pour la sOreté des hom ·

mes, qu'ils fulfent épars, que d'avoir les mains libres

&

d'étre voifins. En ctfet, que nous offre l'hilloire des

premiers tems policés de la Grece? des meurtres , des

rapts, des adulteres, des incelles, de; parricides; voilil

les maux auxquels il falloit remédicr, lorfque Zaleucus

parut. Perfonne n'y étoit plus propre par fes talens ,

&

moins par ron caraaere; c'étoit un homme dur; ¡¡ a–

voit été p5tre

&

efclave,

&

il croyoit qu'il falloit com·

mnnder aux hommes comme

a

des b€tes,

&

men•r un

peuple comme un troupeau .

Si un européen avoit

a

dooner des Jois

a

nos fauva–

ges du Canada,

&

qu'il cilt été témoin des ex ces aux–

quels ils

Ce

portent dans l'ivrell'e, la premiere

ide'e qui

lui viendroit, ce feroir de leur ioterdire l'ufage du vin.

Ce fut auffi la premiere loi de Zaleucus : il condamna

]'adultere

a

avoir les yeux crevés;

&

fon fils ayant écé

convaincu de ce crime, il lui fit arracher un ceil,

&

fe

fit arracher l'autre.

11

attacha tant d'importance

a

la

législation, qu'il ne permit

:l

qui que ce fut d'err par–

loe

qu'en préfence de mil le citoyens,

&

qu'avec la cor–

de au cou. Ayant tranfgreffé daos un tems de guerre

la loi par laquelle

il

a

voit décerné la peine de mon

contre celui qui paroltroit en armes daos les aiTemblées

du peuple, il fe punit lui-méme en s'ótant la vie. On

attribue la pl Oparr de ces faits, les uns

a

Charondas ,

les autres 3 Diocles de Syracufe . Quoi qu'il en foit ,

ils n'en montrent pas moins cambien oo e1igeoit de

rcfpea pour les lois,

&

quel danger on trouvoir

a

en

abandonner !'examen aux particuliers .

Charondas de Catane s'occupa de In politique,

&

di–

aoit fes lois dans le meme tems que Zaleucus faifi>it

exécoter les

fiennes . Les froits de

fa

fagefle ne de–

rneurerent pas renfermés dans fa patrie , plulieurs con–

trées de l'ltalie

&

de la Sicile en profiterent.

Ce fut alors que Triptoleme

poli~a

les villes d'E–

leuline; mais toutes fes

inflirutions s'abolirent avec le

tems.

Dracon

les

recueillit,

&

y sjoilta ce qui tui fut fug–

géré par

Con

humeur féroce. O o a di! de lui, que ce

n'étoit point avec de l'encre, mais avee du Cang qu'il

avoit écrit fes lois .

Solon mitigea

le fyfieme politique de Dracon ,

&

l'ouvrage de Solon fur

per~eaionné

daos

la ,Cuite par

Thefée, Clillhene, D émettlus de Phalere, Htpparque,

Pitiflrate, Perieles, Sophocle,

&

nutres géoies du pre–

mier ordre.

L~

célebre Lycorgue parut daos le courant de la pre–

mier~