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GRE

~lorifiant d~s

belles inflitotions de Solon, ils

néglig~r~nt

de

1~•

pratiqoer . Sparte leur e6t généreofement cédé

l'cmpire de la

mer;

mais Athenes prétendoit comman–

der par-rout,

&

croyoit que poor avoir particolierement

cootribu~

a

délivrer la Grece de l'oppreffion des Bar–

bores,

elle avoit acquis le droit de l'opprimer

a

fon

roor. Voi!a eomme elle fe gouvrrna depois la bataille

de Plarée,

&

pendant plus de cinqoante ans .

Dorant cet efpace de rems, S parte ne fe doona que

de foibles mouvemens pour reprimer fa rivale; mais

a

la fin prefi'éc par les plaintes réirérées de rootes parts

cootre les vexations d'Arhenes, elle prir les armes pour

obtenir jullice ;

&

Arhenes raiTembla toutes fes forces

pour ne la J3mais rendre. C'ell ici que commence la

fameufe goerre du Péloponnefe , qoi appolla taot de

chaogemens daos les inrérets,

13

poliriqoe,

&

les mceors

, de la Grece, époifa les deux répobliques rivales ,

&

les

foro;:a de ligner un trairé

de

paix qui remit los villes

greques afiariq ues daos une entiere indépendance . Thucy–

dide

&

X énophon ont immortalifé le fouvenir de cette

guerre fi longue

&

(i

croelle, par l'hilloire qo'ils en oot

écrite.

Tout faifoit préfomer que la Grece alloit joüir d'oo

profond cepos, quand Thebes parut afpirer

a

la domi–

nation; jofque-la Thebes unie raorót avec S parte, tantót

avec Athcnes , o'avoit tenu que le fecood raog , fans

q11e l'on

foopo;:onn~t

qu'on JODr elle préteodroit le pre–

m ier. On fut bien trompé-

dan~

cette confiaoce. Les

Thébains extremement aguerrís , pour avoir prefque tofi–

jotlrs eu les armes

~

la main depuis la guerre do Pélop–

ponnefe,

&

pleins d'un defir ambitieux qui croiífoit

a–

proportion de leurs forces

&

de leur courage, fe trouve–

rent trop ferrés daos leurs anciennes limites; ils rompi–

rent avec A theoes , attaquerent Platée ,

&

la rafereot.

Les Lacédémooieos irrités marcherent contr'eox , eotre–

rent ave

e

une puifi'ante armée dans leur pays ,

&

y pé–

nétrerent bien avant : tous les

GruJ

crurent Thebes per–

duc; oo ne favoit pas quelle refi'ource elle pouvoit trou–

ver daos uo feul citoyeo .

Epaminondas que Cicéroo regarde comme le premier

homme de la Grece, avoit été élevé chez fon pece

Polymne, dont la maifon éroit le reod<?.- vous des fa–

vaos,

&

des plus grands mairres daos l'art militaire .

1/oytz dam

Coroelios N epos

In dltailf

de l'édocation

d'Epaminondas,

&

fon admirable cara8ere . Ce ¡eune

héros défit totalement les Lacédémoniens

a

Leu8res,

&

leur porta

m~me

un coup mortel, dom ils ne fe re–

Jeverent Jamais. Aprcs cette v 8 oire, il travería

1'

A t–

rique, pa(fa l'Eurotas ,

&

mit

le fi ége devant Sparre;

m ais confidérant qn'li alloit s'attirer la haioe de tout le

P éloponnefe, s'il détruifoit une fi puiUante répoblique,

il fe contenta de l'homilier. Cependaot ce graud hom–

me, plein d'une ambition demeforée poor la gloire de fa

patrie, vouloit loi donner fur mer la meme fupériorité

qu'il lui avoit rendue fur terre , quaod la fin de fes

jours lit échoüer un fi grand pro1et, qoe lui feul poo–

voit foO tenir.

JI

mourut d' une bleífure qu'il

re~ot

i

la

bataille de Mantinée, ou

il

avoit mis les enncmis

en

déroute .

On vit alors la Grece partagée en trois puiífances .

Thebcs richoit de s'élever fur les ruines de Lacédé–

mone . Lacédémone fongeoit

a

réparer fes penes; A the–

ncs, qooiqu'en apparence dans le partí de Sparte, éroit

bieo-aife de voir aux mains fes deox rivales,

&

ne pen·

foit qu'a les balancee, en anen daut la premiere occafion

d'accabler l'uoe

&

l'aotre. Mais une qoatrieme poi!Tan–

ce les mic d'accord,

&

parvint

a

l'empire de la Grece:

ce fue Philippe de Macédoine , un des profoods poli–

tiques,

&

des graods rois que le hafard ait placés fur

le trone .

Elevé

a

Thebes

che~

le pere d'Epaminondas, il eut

la

mcme éducatinn que ce héros ; il y étoit en qualité

d'ótage, quaod il apprit la conllernation des peuples de

Macédoine par la pene de leur roi Pcrdicas fon frece

ain é , toé dans un combat centre les lllyrieos. A cetre

noovellc , Philippe fe déroba de Thebes, arriva daos

fa patrie, réduilit les Péonirns fous fon obéitTance, fer–

ma la porte du royaume

i

Pauíanias priuce do faog ro–

yo!, v•inquit les l llyriens,

&

fit une paix captieufe avec

Athenes. Enhardi par ces premieres proípérités, il s'em–

para de C rénide que les Thafiens avoient biltie,

&

Y

ouv rit des mines, dont il employa le produit

:1

enrre–

teoir un poiflant corps de troopes étrangeres'

&

a

s'ac–

quérir des créatures.

11 avoit vitiré les principales vil les de la Grece ; il

en avoit étudié le génie, les intérets, les forces,

&

la

foiblelfe .

Ll

favoit que la corruption s'éwit ¡:lifi'ée

par.-–

'lWit

llll.

GRE

793

toat , qu'en oo mot la Grece dans cet:e cooJonélure

fembloit oe demaodcr qu'un mairre. Convaiocu de cene

vériré, apees avoir long-tems médité fon proj et,

&

l'a–

voir caché avec une profonde ditJimolarion, il vainq uic

les

GretJ

par les

Greo ,

&

oe parot etre que leor in–

llroment . Démollhene leor parloit de l'amour de la

gloire, de l'amour de la patrie, de l'amour de l'it>dé–

pendance;

&

ces belles paffions o'exitloient plus . A u

1-ieu de s'unir tres-étroitement , pour fe garantir d'on

ennemi

fi

redoutable qui étoit

o

leurs porte;, ils fireot

rout le conrraire,

&

fe déchirerent plus que jamais par

la guerre civile, qu'on nomma la

guerrt fae rle.

Philippe vit avec plaifir cene goerre qui affoiblifi'oit

des peuples dont il fe promeuoit l'empire,

&

demeura

neutre, jufqo'a ce que les Thelfaliens furent afi'ez aveu–

gles pour l'appeller

a

leur fe cours .

JI

y vola , chaífa

k:ur tyran ,

&

fe concilia l'affe8ioo de ces peoples ,

doot l'excellente cavalerie jointe

:1

la phalange macé–

dooienoe eut depuis taot de part

:1

fes focce<,

&

enfuite

a

ceux d'Alexandre. A u reroor de cetre emreprife ; il

s'empara do pa!Tage des Thermopyles; fe rendit maicrc

de la Phocide, fe fit déclarer Amphi8ion, général des

GruJ

centre les Perfes, vengeur d' Apollon

&

de fon

temple; enfin la vi8oire décifive de Chtronée íur les

Athénieo s

&

les Béotiens, couronna fes autres exploits.

Ainfi la Macédoine jufqu'alors foible, méprifée, fooveot

tributairc,

&

toOjours réduite

a

meodier des prote8ioos,

de\'int !'arbitre de la Grece. Philippe fot toé par trahi–

íon a l'age de 47 ans , l'an du monde 3648; mais

i1

eur l'avantage de laitrer

á

íoo fils un royaome craint

&

refpe8é, avec une armée difciplinée

&

viélorieufe.

A lelandre n'eut pas plfitót poorvO au-dedans de fon

royaume, qu'il alla fondee for fes voifins . On le vit

en moins de deux ans fubjuguer ia Thrace , palfer le

Danube, baure les Getes , prendre une de leurs villes;

&

repaOant ce fieuve , recevoir les hommages de diver–

fes nations, chatier en revenan! les Illyriens,

&

ranger

au. devoir d'autres peuples; de-U voler

a

Tbebes qu'un

faux bruit de fa mort avoit révolté contre la garnifon

macédonienne, détroire cette ville;

&

par cet exemple

de févériré, tenir en bride le relle des

GruJ

qui l'a–

voient déJa proclamé leur chef.

Apees avoir téglé le gouveroement de la

Grut,

il

partit pour 1'

A

ti

e l'ao du monde 365'0 avec une armée

de

trente-huit mil le hommes,

tra~<erfa

I'Hellefpoot,

&

s'avan~a

vers la Granique , ou il remporra fa premiere

vi8oire fur les Perfes; enfuite

il

poolfa Ces conquetes

jofqu'ii Sardes qui fe rendit

a

lui;

&

parcourant la cOte

d' Afie ,

il

coorinua de foOmettre cout joíqu'a la C ilicie

&

la Phénicie: de-li revenaot par l'intérieur des terres,

il

fub1ogua la Pamphylie, la Pilidie, la Phrygie, la Pa–

phlagonie,

&

la Cappadoce ; il gago• la barail le d' lífus,

&

bien-tót apres celle d' Arbelles , qui cofira l'empirc

:l

Darius . On fait la faite de fes exploits . Ce pnocc

con~ot

le deiTein de cooqoérir les

1

ndes ,

il

s'empara

des royaumes de

Ta~ile

&

de Poros, il continua fa

route vers l' Océao , arriva íur les confins du Carmao,

fubjugua les Cofféens,

&

moorot

ii

Babylone l'an du

monde 366o. S'il el! vrai que la vi8oire lui donna

tout,

il

fit tout auffi pour fe procure

e

la vi8oire ;

&

peut-l'tre e!l-ce le feul ufurpateur qui puiífe fe vanter

d'avoir fait répandre des !armes

a

la famille qu'il avoit

renverfée du throne.

C 'e ll daos ce troifieme ige de la Grece qu'il faot

admirer le nombre incroyable de grands hommes qo'

elle produifit, fOit pour la guerre, foit pour les Seico–

ces , ou pour .les Am . On trouvera daos

Corntlitu

NtpoJ

&

dans Plutarque d'excellentes vies des capirai–

nes

gruJ

du !iecle d'Aiexandre; liftz-les,

&

les

rel1fe~

fans ce!fe.

Entre les poetes, Efchile, Sophocle. Euripide,

&<.

pour le tragique; Eupolis, Crarinos, Arillophane,

&e.

pour le comique, acquirent une réputation que la pollé–

rité leur a confervée . Pindare-, ma lgré la {lupidité repro–

chée

i\

fes compatriotes, porta l'ode

:i

un degré fubli–

me, qoi a été plus admiré qu'irnité -

Par mi les oraceurs, on diO ingue tingulierement Dé–

mo{lbene, Efchine, l focrate, Gorgias , Prodicus, Ly–

tias,

&<.

Entre les philofophes, Anaxagore, Mélifi'e, Empé–

docle, Parménidc, Z énon d'Eiée, Efope , Socrate, Ea–

elide de Mégare, PIatoo, Arillme, D iogene, Ari{lip–

pe, Xénopbon, le ml'me que le général

&

l'hillorien .

Entre les hilloriens, oo connnit H érodote, CtéÍias,

Thucydide,

&

e.

Voye?.

la fuitt de ut articlt.

Le célebre Méthon trouva l'ennéadécatéride, ou la

fameufe période de

19

anoées; découverte que les

Hbhhh

thé·