GRE
"'·":''
fu~
atl<
matiere,
on ne vit point che'!. les Ro·
maws,
01
la uoble ému lation qui animoit les
Crtts,
ni
les produélions lub!imes de ces maltres de l'art, que les
~ges
íuivans ont céJ¿brés, dont les moindres relles nous
Iom Ji précieu x,
&
qui, dans !Ons les genres, CervetH
&
lerviroot toíljours de modeles aux oations civilifées ca–
pables de gout
&
de
íentimen t .
.Article dt M. le Che–
'Valier
D E
J
A U
e
O U R T •
G
R Fe S M O D
1!
R
t<
E S
conjidlriJ par rapport
a
la
rdi¡{ion,
(
l/ifl. eccllf)
font des chrétiens fchifmati·
ques , aujourd "hui ÍOUt[liS
a
Ja dominntion du graod-fei–
gntll r ,
&
répandus daos la Grece, les lles de 1'Archi–
pd,
a
Connan tinople
&
daos 1' Orieot, o
u
ils ont le
ltbre exercice de leur religion .
Le fchiíme des
Crees
commen>a daos le neuvieme
fiecle íous leur patrÍ3rche Phorius,
&
íons l'empire de
Michel
111.
íurnommé
le B r2vmr
ou
I'Tvrogne:
mais
ce ne fur que dans
le
onzkme qu'il fu t coníommé par
le
patriarch~
Michel Cerularius. Dan s
le treizie me
&
le quinzieme liecles, aux conciles de Lyon
&
de F io –
reoce , la réunion des
GrecJ
a\'eC l'égliíe romaine fut
plurót tentée que con fommée;
&
depuis ce tems-lil les
Grecs
pour la plílpart Cont demeuré's fcb ifmatiques, quoi–
quc parmi eux
íl
y ait un alfe7. bon nombre de carho–
Jiques obéilr:1ns a 1 'églife romaine, fur-10-ur dans les 11es
de 1',\rchipel.
Voyez
S
eH 1 s M E.
Les
grecs
fchifmatiques oc rcconnoilfent poiot l'au·
torité du pape,
&
le regardent íeulement cnmme le pa–
t~iarche
des Latins. lis om quatre patriarehes pour leur
nation; celoi de Conflantinople, qui fe dit le premier;
cclui d'A lexandrie, celui d' Amioche,
&
celui de Jé–
rufalem. Le patriarche d'Alexaudrie réfide ordinairement
a
u grand Cairc ,
&
cetui d'Aurioche
a
Damas - Les.
chréticns qui habirent la Grece propremen t dire, ne re–
connoiífeutpour leur chef que le patriarche · de Con–
fiantinop.lequi
y
fai t Ca
réfidence,
&
qui en élt1 par
les métropolitains
&
archeveques, puis confirmé par le
grand-feigneur. Tous leurs patriarches
&
éveques
fon~
religiecx de l'ordre de S. Bafile ou de S. Chryíollo–
me.
Lts
prélars
&
les religieus
grecs
portent Jeurs
che–
veus longs comme les féculiers en Europe,
&
diffetent
en cela des aurrcs nations oriemales qui
les portenr
cou rts . L eurs habits pon tifi caux
&
f.1cerdotaux fon t en–
tierement différens de ceux dout on ufe daos l'eglife ro–
maine. lis ne fe fer venr poinr de íurplis ni de bonnets
quarrés, mais Cculement d'aubes, d'étoles
&
de chapes.
lis célebrent la meffe avec one efpece de chape qui n·en
poin r ouverte ou fendue par le devant. Le patriarehe
porte une dalmatique en broderie, avec des manches de
m eme;
&
fur la tete uhe couronne roya le , au lieu de
m itre. Les éveques ont une cerraine roque
a
oreilks,
femblable
a
u
o
chapeau fans rebords.
lis ne portent
point de crofle, mais une béquille d' ébene, ornée d'i·
voire ou de nacre de perle .
On ne célebre qu'une Ceule melfe par jour en cha–
que églife greque ,
&
deu~
les
f~tes
&
dimanches. l is
n'oot poinr d'aurre traduélton de la Brble que celle des
Septanre. l is nienr que le fairtt-Efprir procede du Fils,
&
néanmoins admini!lrent le bopteme au n
des trois
perfoooes de la fainte T rinité. l is ont la m
e
cr4an-
ce que les Latins au fujet de l'eucharinie; mais ils con –
Cacrent avec do pain levé,
&
donncnt la communion
au peuple fous les deux eípeces . lis n'admettelll poin.t
de
purgatoire , quoiqu'ils avoueot dans leur marryrolo–
ge qu'il y a un
~tang
de fe u, par lequel paffem les ames
qu i ont quelques fouíllures pour en l' rre purifiées. li s
prient D ieu pour les défunrs ,
&
célebrenr des meffes
a
feur in ten tion pour les délivrer de ces peines' ou fe–
Ion d'aotres, pour fléchir la miféricorde de D ieu , qui,
Ceion eux, ne doit juger perfonne qu'a la fin dn mon–
de . Il
y
etl a auffi qui penfent que les peines des Chré–
tiens ne Cerom pas éteroelles en enfer . lis traitent d'hé·
rétiques ceux qui
~e
font pas le flgne
~e
la croix
co~me eux
c'efl-ii-drre eo porrant premteremenr la matn
au cOté 'droit
puis au gauche; paree que, difeut-ils,
notre Stigneu; don'na fa main droire
la premiere pour
erre crucifiée. li s ne veolent poinr d'images en boffe oo
en relief, mais feulement en plate peinrure ou en gravure .
lis ne Ce ferv enr point de mofique oi de cloches dans les
églifes , .
&
tieooent tes femmes Cé'parées des hommes
(t)
Qui.:on<JUe
comp;uern les
mamrs
des Grecs
d'aujourd'hui
avec
les
anciens
y
trouvera une bien grMde diftercnce de forte que
3.
ce que
e~ous
en racontent lc!s plus
c~lebres
voyagt:urs, on ae pcut pas par
aucune
ro~h:re
les comparer enfemble.. L·on peut dé.duire de cela
GRE
797
par de! trcillis. A Conflaminople , la p!Opart des Chré–
tiens o
m
des. chapelets ; mais dans, la
G
rece, il n'y
en
a guereqm Cachent le
P ater
&
1
Ave.
En général
les
Cr.csmoderneJ
ront fort ignorans , meme Jeurs
é~
veque<, pretreS
&
religieUX, Jes
JettreS
étant 3UJOOrd'
·hui au(Ji négligées parmi
COK ,
qu'elles y étoieot autre–
fois cultivées. On trouvera répandu dans ce D iélion–
naire ce qui: concer?e les opinions
&
les pratiques des
Crees modernes,
Íort fur
le dogme, foit
fur
la difci–
pline, rous les différens
tirres qui
y
fonr relatifs.
( r )
On compre parmi les
Crees modernet
plufieurs
ío–
ciétés ou feéles chrériennes répandues en O dem ,
&
qui
onr leurs éveques
&
leu<S patriarches particuliers; com·
me les Maronires ou Chrétiens du mont L iban, les
Arméniens , les Géorgiens, les Jacobires,
les N <no–
riens, les Cophtes,
&r. Voy.
M ARON IT ES, A R–
MENtENS,
& c.
( C)
G RE
e
E' (E
G L 1S¡;: DE L A)
1-lifl. ccrléf
L'!–
glife de la Grue,
qu'il faut dininguer de
l'!glife gre–
r¡ue,
ell l'Eglife établie par S. Paul
&
par
fes collé–
gues ,
a
Corinthe, a Thelfaloniq ue,
&
aunes líeux
de
l'ancienne
Crece
eu E urape. On peor encere y ajo(l–
ter l'égliíe fondée par les apOrres,
á
E phefe,
a
Antio–
ct.e,
&
daos les autres villes de
la Grece allatique.
(D.
J .)
G RE
e
E,
(.
f. (
Géog.)
N ous compreootts aujou rd'
hui fous le oom de
Crece ,
divers pays qoi n'en étoieut
pas tous an cienoemenr,
&
qu'on pourroit diviler en íept
parties foílmiCes au grand-feigneur: íavoir,
1°.
la Ro–
manie ou Rumelie , qui étoit la Thrace des anciens
:
2.
0
.
la Macédoine , qoi renferme le Jamboli,
le Co–
ménolitari
&
la Janna:
3°.
I'Aibanie;
4°.
la Li••adie:
5'o..
la Morée, autrefois le Péloponnefe: 6°. l'lle de
Candie, autrefois C rete: 7°. les 11« de
I'Archipel au
nombre de quaranre-trois.
Toute cette étendue de pays en bornée a l'efi par la
mer Egée, au nord par
les provinces du D3oube,
a
l'oüerl
&
au Cud par une partí e de
la M éditerranée.
Le gouvernemeot politique s'exerce íous le déparrern<nt
géoéral de deux bachas, de ce lui de R umélie
&
du ca–
pautan bacha. Celui de R omélie a fous tui 24 íangiacs;
le capou
rao
bacha, qoi erl l'amirnl de 1'Archipel, a fou'
fe s ordres
trei~e
íaogiacs .
La religion dominante en le Mahornérifme; le Chri–
fi ianifme du rit grec , fuivi par le plus grand nombre
des habitans qui culrivent les 11cs de 1'Archipel, y ea
toléré .
Les langues d'ufage Cont le turc
&
le grec vu lgaire ,
La langue turque efl employée par les Mahométans ,
&
la greque par les C hrér iens .
Les denrées, fur · tour celles des \les de 1' Archipel
dont il Ce
fait un grand commerce, conrinenr en hui–
les , vins, foies croes, miel, cire , coton , froment,
&e.
L'ile de Candie e(\ renommée pour fes oliviers qui ne
mcurent que de vieille!fe , paree qu' il o'y
g.ele
¡amais.
Chio en célebre pour fon manic
&
pour fes vins;
Andros, Tine, Thermie
&
Z in, pou r lcurs Coies;
M ételin qui efl l'ancienne L esbos , pour Ces vins
&
fes
ligues;
Na~ie,
pour fon émeril; M ilo, peor fou íou–
fre;
S
a
mus , pour íon ochre; Sipbanto, pour fon co–
tan; Skino, pour íon fromeor ;
A
morgas, pour une
eípece de licben, plante propre
a
teindre en rouge'
&
que les Anglois coníommenr,
&c.
Cependant la
Cree<
a elfuyé tant de revers, qu' on
ne trou•e plus en elle aucune trace de fon ancienne
gloire
&
de
fa grandeur pa!fée . Ses villes autrefois
(¡
nombreuíes
&
fi
ftoriflanres , n'offrent aujourd'hui que
des monceaux de ruines; fes provinces Edis fi belles
&
fi fertiles, foot deíertes
&
fans culture . Telle el! la pe·
íanreur du joug des Ottomans fous lequel les habitans
gémiffenr , qu'ils en Conr cotieremenr accablés,
&
leur
feul afpeél ne fair appercevoír que des efprirs abattus •
Voye~
GRECS.
( D .
J .)
GREeE AStATlQllH,
(Ciog. anc. )
on a aurre·
fois ainfi
nomm~
la partie de I'Aiie ou les GreCI s'é–
toient érablis, principalement I'Eo lide, l'looie , la Carie
&
la D oride, avec les Hes voilloes. Ces G recs alis–
tiques envoyerent
le long de
la Propontide
&
m~me
jufqu'a11 fond du Pont-E11xin, des colonies qui
y
éra–
blírent d'autres colonies: de-la vient que l'on
y
trouve
des
qu'il n'eft p;¡.s
d'~ucune conf~quence
le raifonnemem que MM.
B:ty–
le
8c
le PrtHident de Montefquieu,
8c
Helvetitll foodent (ur le
cli–
mat pour ea inférer lea
mQ!uu
dea aations.