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GRE

dlns un meme rerm Léonidas , Paufanias , Miltiades,

Thémtrlocle, Anlltde, Léotichides,

&

plufieurs autres

hom~cs

du premier ordre. On vit daos cet ige-ci, un

Phocton, un Aratus,

&

enfuite un Philopocmen

1

aprc;

lequel la Grecc ne produifit plus de héros dignes d'el–

Je, comme

li die étoit épuifée . Quelqoes rois

1

teJ¡

que Pyrrhus d'Epire, Cléomene de !)parte, fe tignale–

rent

a

la vérité par lcur courage : mais la conduite

1

les vercos,

&

la morale, oe répondoieot pas en eus

a

la valcur.

11 "'

trouve daos cet age quantité de philofophes cé–

J:bres,

&

entr'autres Théophralle, fuccetfeur d' Arinoce:

Xénocrate, fuccetfeur de Platon ,

&

rnaltrc de Polémon,

dout Crates fut

le difciple ; celui-ci forma Crantor

1

qui eut pour éleve Arcélilaüs, fondatcur de la moyen–

ne académie; Epicure

1

difciple de Crates; Zénon, fon–

dateur de la feéle des Sro"iciens; Chrylippe

&

Cléante

qui fuívírent fes fentimens; Straton de Lampfaque péri–

patéticien, fuccelfeur de Théophrane;

&

Lycas

1

fuc–

cetfeur de S1raron . Je nc dois pas oublier Démétrius

de Phalere, l(Hti de la meme école

1

depuis fait archome

d'Arhcnes

1

qu 'il gouvcrna pendant dix ans ; au bout

defquelles le créJit de fes enuemis l'obligea de fe fau–

ver chn le roi Pcolomée : j'nJoílte encore Diogene le

ll•n"cien , différent de Diogenc le cynique ; Critolaüs

1

péripatéticien; Carnéades

1

académicicn; Lacydc

1

fon·

dareur de la nouvelle académie ,

&c.

Entre les Poetes, on diOingue Aratus , qui a traité

de l'Aflronomie eu vers; Calliniaque

1

poete élégiaque;

Méoaodre, poete comique; Théocrtte

1

Bion

1

&

Mo·

fchus, poetes bucoliques.

L 'hitloden Timée, le géographe Eratoflhene

1

&

qucl·

ques autres

1

fe firent auffi beaucoup de répucation par

Jeurs ouvrages .

Mais il faut convenir qu'on s'appcrcevoit déja de la

décndence des Jemes; auffi le cinquieme age doo r nous

parlerons tres-brkvemenc

1

ne peut guere vanter que Mé–

trodore, philofophe

fceptique ; G minos , mathémati·

cien ;

&

D iodore de Sicile

1

hinorien . Les Scienoes

abandonnant la Grcce, prenoient Icor vol vers l' ltalie

1

qui produifit

a

fon tour la fou le d'écrivains célebres du

llecle d' Augune .

Cinqtti<m< ág• d• la Gr.u

.

Pcndaot cet ige qui

commen~a

l'an du mondé 3838 ,

&

qui dura Jufqu'

a

l'empirc d'Oélave, c·en-a d re

116

ans, les Romains

apporcerent peu de

ch~11g<

mens dans les loi> municipa–

les des villes

gr.'{urs

;

ils fe contenterent d'eo tirer le

tribut annuel,

&

d'exercer la fouveraineté par un pré·

teur. Un gouvernement

li doux pour un pays épuifé

par de longues guerres

1

retine la Grece fous la dépen–

donee de In

r~publique,

JUfqu'au regne de Mithridate,

q\ti

tic

feot ir

~

l'univers qu'il étoit eoocmi de Rome,

&

qu'il le feroit tonJours .

De tous le> rois qui attaquerent la puilfance

rom~ine

1

M;thridate feul

la combattit avec courage .

JI

cut de

gronds fu cces fur les premiers généraux romains; coo–

quit une partie de

1'

Afie, la Thrace , la Macédoioe

1

&

la Grece

1

&

oe put etre réduit

~

fes anciennes li·

mites que par les 11iéloires de Sylla .

Ce fnmeox capitaine qui teroit par fa barbarie

la

gloire

que fes grandes 4ualités pouvoieot lui procurer, o'eur

pas pl0t6t obten u

1

rnalgré Marius

1

le commandement

de l"armée contre le roi de Pont, qu'ayant appris qu'il

avoit fail d' Atheues fa forteretle

&

fa place d'armes,

il

réfoltu de s'cn cmparer; mais comme il n'avoit point

de bois pour fes machtncs de guerre,

&

que rien n'étoic

fa eré pour loi

1

il coupa les fuperbes aliées de l'acadé–

mic

&

du Lycée

1

qui étoienc les plus beJUX pares du

monde; bi<n- rllt aprcs il fit

le liége,

&

fe rendit ma1-

tre d'Arhenes

1

ou il abandonna le pillagc

a

ia licence

de fe

troupes , poor fe coocilicr Icor attachemcllt .

JI

H Oit déJ l pillé

Jui-m~me

les thréfors des temples d'E–

pidaure , d' O lympie, de Delphes

1

&<.

auxquels ni

Flaminios , ni Pau l-Emile

1

ni

les nutres capitaines ro–

mains n'avoienr ofé toucher . Ccpendant , Mithridate

1

,

tel qu'un Iion qui regardant fes bletfures ,

n'e~

en

, que plus indigné, formoit encore le de!Toin de délt vrer

,

In Grece, de porr<r la guerre eo

ltalie

1

&

d'aller

a

R ome avec les a01res nations qui l'alferv irent quel–

" ques

fi ecles apres

1

&

par

Jt,

me

mes chemios; mais

,. indignement

~rahi

par Pharuace fon propre fils ,

&

par une armée

effrayé~

des hafards qu'il alloit cher–

:: cher,

il

p~rdit

toute efpéraoce

1

&

termioa fes ;ours

,,

en roi tn.lgntutime

, .

L' prilC: d' Athenes, les viéloires d'Orcomene

&

de

Cheronée, toutes deux" gagoées par

S

y!la: l'an 87

avo~c

Jelus-Chrill;

&

pour dire encare plus

1

la mort de M t·

'fome V il.

G RE

795

t~ridate

1

rendirent la Gr_ece aui Romains faos qu'elle

aa eOuyé de nouvelles vtciffitudes peodaot les diO"enlioos

de CéFar

&

de Pompée. Enfin

1

apres les guerres civi–

les

QUI

firent paiTer l'empire du monde entre les mains

d'Augone

1

il créa trois préteurs l'an i17 de Rome,

pour a_ITílrer davamage le repos de la Grecc, ou p!Otót

fa ferv ttude, done la dorée s'en perpécuée ;ufqu'a om

jours.

J e n'ai pas le courage de fuivre les malheurs qu'elle

a éprouvé> fous

les

fuccelfeurs d' Augulle

1

&

depuis

la translarion du liége impérial de R ome

a

Bizance . je

dirsi

fcul e m~nt qu~

milie fois cnvabie, pillée, ravagée

par cen e uattons différentes

1

tiorhs ,

Scy

thes

1

Alains

Gépides, Bulgares, Afriquains

1

Sarra'

l.in•

1

Croifés;

ell~

de<•in t enfin la proie des Turcs au commeocemeot du

1jv. liecle; totiJours gémilfante dcpuis cene époque,

fous le JOUfl de la porte ouomaoe, elle n'offre aéluel·

Jemem 3 la 1•üe des voyageurs, que des pays iocultes

1

des mafures,

&

de pauvres habitans plongés daos la

mifcre

1

l'ignorance,

&

la fuperllition.

R ijltxiom fur

la

prUmin'"" des Crees dans

In

Scimcn

&

da"s

les Arts .

Tel a été le fort d'un des

plus beaux pay> du monde ,

&

de la nation la plus il–

lullre de l'antiquité; quoi qu'en dife un des judicieux é–

crivains de R ome, qui cherche

~

diminuer la gloire des

Grccs ,

en

avan~nnt

que leur hitloire tire fon principal

lunre du géuie

&

de l'art des nnteurs qui l'oot écrite

1

peut-on s'empécher de reconno1tre que leurs citoyens s'é–

levent qoelquefois au-detTus de l'humanité? Marathon,

les Thermopyles

1

Salamine, Platée

1

M ycale

1

la retrai–

te des dix mil le

&

tant d'autres faits éclatans

1

exécu–

t~s

dans le fein

m~me

de la Grece pendan! le cours

de fes guerres dornefliques

1

ne font-ih pas dignes

1

ne

font-ils pas meme au-deiTus des loüaoges que Jcur onc

donné les H iflorien

?

Mais un éloge particulier que mérite la Grece

1

c'efl

d'avoir produit les plus grands hommes

1

dont l'hifloire

doit garder le fouv enir. Rome ne peyr rien oppofer

a

un . Lycurgue

1

a

un SoIon'

a

un Théminocle.

a

UD

Epnminondas,

&

a

quelques autres de cet ordre. On

ne voit guere de citoyens de Rome s'élever au-dellus

de leur tiecle

&

de leur oation

1

ponr prendre un nou–

vel elfor

1

&

lui donoer une fsce nouvelle . Daos la

G rece au contraire

1

je vois fouvent de ces génies vafles,

puiiJans,

&

créateurs

1

qui s'ouvcent un chemin nouveau

1

&

qni pénétrant !'avenir, fe rendent les maitres des

é–

venemeos.

La Grece abattue, conferva meme une force d'em·

pire bien honorable for fes vaYoqueur> ; fes lumieres daos

les Lettres

&

dans les Arrs

1

foum irent

l'orgueil des

Romaias. Les vainqueurs devenus difciples des vaincus

apprirent une langue que les Homere, les Pindare, le;

Thucydide

1

les Xénophoo

1

les Démonhene

1

les Pia·

ton , les Sophocle ,

&

les Euripide avoieat enrichie

par leurs ouvrages immortels. Des orateurs qui char–

moient déJii Rome , allerem puifer chez

les

Grui

ce taleat enchanteur de tout embdlir

1

ce goOt fin

&

délicat qui doit guider le génie,

&

ces

fccrets de l'art

qui Jui pretent une nouvelle force .

Daos les écoles de Philofophie

1

ou les citoyeos les

plus diOingués de R ome fe dépouilloieot de leu rs preju–

gés, ils apprenoienc

a

refpeéler les

Grtef,

ils rapportoient

daos leur patrie leur reconnoillance

&

leur admiration;

&

leur républiq ue craigl>ant d'abufer des droirs de la viéloi–

re

1

tachoir par fe s bienfaits de dinioguer la Grece des au–

tres provinces qa'dle avoit foOm ifes . Quelle gloire pour

les lettres, d'avoir épargné aa pays qui le. a cultivées

1

des maU·I dom fes législateurs, fes magi!1rats

1

&

fes ca–

pitaines n'avoient pO le garantir? Vengées do mépris que

leur rémoigne l'ignorance, elles foot fílres d'etre refpe·

élées tant qu'il le trouvera d'auffi Julles appréciateurs du

mérire, que l'étoient les Romains .

Si des Scieoces nous palfons aux Beaot-.Arts

1

nous

o'héfiterons pas d'alfOrer que les

Grecs

n'ont point eu de

rivaux en ce gen re . C'ell fous le c1el de la Grece , oo

ne peut crop le

rép~ter,

que le feul goí\t digne de nos

hommages

&

de no é10des

1

fe plut

a

répandre fa lu–

miere la plu< éclatante. Les inventions des nutres pea–

pies qu'on

y

tranfportoit

1

n'étoient qu'une premiere fe–

menee, qu'un germe groffier

1

qui

changeoit de nato–

re

&

de forme daos ce terroir fertile . M inerve

1

a

· Ce

qoe difent les ancieos

1

avoil elle-m<me choili cene con–

trée pour la demeure de;

GruJ:

la température de l'air

la lui faifoit regarder comme le fol le plus propre

a

fa i–

re éclore de beaux génies. Cet éloge eO une 6élion , on

le fait. mais cene fiél "on meme en une preuve de l'in–

Jluence q11'on attribuoit au climat de la Grece;

&

l'oo

Hhhhh

2.

efl