GRE
ce de couronoement qui détend la
gnff•
des iojures de
l'air. Cerre méthode de grdfer efl peu ulite'e, fi ce o'ell
pour ,le chataignier, le tiguier, l'olivier, le noyer,
&c.
qu'il (<roit trl:s-diflidle de faire réuffir en les grerl3nt
d'autre
fa~on
.
Grt./1• m approcht.
Cette mérhode nc peut s' exé–
~uter
qu'avec deux orbres voifios
l'un de
l'autre, ou
donr l'uo étaor en cailfe peur erre approché de l'aurre;
elle fe fait fur la fin do mois de Mai lorfque les arbres
font en pleine fe ve . O o ne laitfe qu'uoe tige au fujet,
qui doir étre au-moins de la grolfeur du doigt,
&
danr
on coupe la tete : oo fa ir au·delfus de
In
rige coupée
&
en peote, une entaille propre
~
recevoir la bonne
branche réduire
a
moi11é de
fa groCJeur. On amiocit
ceue branche fur les c6rés
&
en-de!Tous, de
fa~on
qu'
elle puilfe emrer daos l'entaille, la remplir cxaétemcnt,
&
que les écorccs pu'lfont fe
toucher
&
Ce
réunir de
pan
&
d'autre: on couvre enCuite les ouverrurcs avec
du ma!l ic ou de la glaife que l'oo a¡u!le
&
que l'on
nuache comme
3
la
grtjfe
en feme. L orfque par !'e–
xamen que l'on fair deux
ou
rrois mois apres, on ¡uge
que les écorces font fuffifamment réunies; on coupe
la
bonne branche au-deflous de la
gre./1<,
&
oo lailfe
encare fubti!ler quelque rems les enveloppcs pour plus
d'afsOrance. Cerre mérhode de greftcr réuffir difficile–
ment; oo ne s'en fert que pour quelques arbrit!eaux
curieux
Gr.ffc m
éwf!on.
C'efi la plus expéditive, la plus
éte.odue,
&
la plus fimple;
la
plus ufirée,
la plus na–
turelle,
&
la plus sO re de roures les m¿rhodes de
gr.f–
fts.
Un ¡nrdinier peur faire par ¡our rrois cenrs ecur–
lóns, au J;eu qu'a peine peur-il
fairc ceot
gr.ffo
en
fenre, quoique ce foit la mérhode la moins loogue a·
pri:s celle en écuífon: on pcur
m~me
pour celle-ci em–
ployer de JCUllel gens, qui font bien·tÓl !lilés
a
CClle
opératiun. Pref<]Oe
rou~
ks
arbres ptuv-.H fe grclfér en
éculfnn: on court les rifques de la plus grande inccr–
ritule en grelfanr les fruits
~
noyau par une aurre mé–
thnde;
&
c'efi la meilleure dont on puiiTe fe ferv1r pour
les orbres curieui
&
étrangers; ríen de plm limpie que
l'allirail qu'elle exige. Un grelfoir
&
de la 61a11e, voi–
]3
tour . L
1
gr<j{<
en éculfo r réuffir plus ordirrairemcnr
qu'aucuue ourre forre de
grtjfe;
&
d'auranr plus >ilre–
menr, que fi la premiere opérarion manque, ce qui
'ap–
per~oir
en moins de quioze ¡ours, on peur
la répéter
plut•curs fois pendant tour le
tems de la durée de
la
feve. Aucune méihode n'efi plus narurtlle, puifqu'elle
approche le plus qu'il efi poffible des voi<s de la na–
tute; il fuffit de la limpie fublliturion d'un ceil faite
a
uoe branche: c'e!l, pour ainli dire, !romper la nature.
Auffi cette maniere de grelfer a-r-elle li bien prévalu,
qu'on n'cn cmpluie prdque pa> d'aurre 3-préfent, avec
cerre grande raifun de plus , que
l<s
fujers n'en fonr
nulkmeut de,lh>noré>; v ogr incifions manqu ées fur u–
ne branche, la laitfent toOJOUrs vive
&
enriere; qucl–
qu« plaies caufées
a
l'écorce fe
recouvrenr aifémenr,
&
on peor recommencer l'anuée [uivante. Enfin les
arbres grdfés de ceue maniere donnent plut6t des fleurs
&
des fruirs, que lorfqu'ils font grelfés en feote.
O n peut
grcffer m
lcttf!on
pendan! routc
la belle
faifon, depui> le commencement du mois de Mai. ¡uf–
qu'n la fin de Seprembre; li ce tt'e!l qu'il en
faur ex–
ccprer les rems de plLJie, les chaleurs trnp vives
&
les
grandes
r~chere!Tes.
11
faur auffi
le concours de deux
circonfianccs; que le fujet foil en fe ve, ainfi que l'ar·
brc fur lequel on prcnd l'écuffoo: le prO¡(r/:s des écuf–
fon~
que \'on peut faire pendan! cinq mois de la belle
faifon, o'erl pas le mi' me, ceux que l'on fair avanr la
S . Jean poulfenr d/:s la meme année; c'e!l ce qu'on
appelle
{(tlfjon
,¡
la porif!•;
ceux que l'on greffe aprcs
ce tems te nomment
lc11.ffon
ti
CPil
dormaat,
p.arce qu'
ils ne poutfent qu'au printems de l'année fuivanre. Au
furplus pour l'un
&
l'aurre cas l'écu!Too re fait de la
me!me maniere .
Ce qu'on appelle proprement
1'lw./Jon
n'e!l autre
chofe qu'un reil levé fur une brar1che de l'nnnée; on
choilit pour cet eft'et fur l'arbre dont on veur mulriplier
l'efp<ee, une des premieres branches de l'année, dont
]es yeux foienr bien nourris
&
bien formés . La l?re–
miere allenrinn fera de couper tomes les feuilles JUfque
contre la queuo, afio d'empccher d'autant moins la dif–
liparion de
la feve
&
le de11échemeor de 1' ceil. On
peut au befoin conferver ces branches pendan! deux ou
rrois jours , en les faifa m rremper par le gros bout daos
un peu d'eau, ou en les piquant eu rerre daos un heu
frais
&
a
l'ombre.
Pour lever J'écu!Ton ou l'rei\ de delfus la btanche ,
T•mr VII.
GRE
80I
on fait avec le greffoir rrois incifions ttiangulaires daos
l'écorce qui environoe l'reil;
la premiere entravcrs
a
deux ou trois lignes au-de!Tus de l'reil; la fecoude
a
J'un
des córés. en defcendant circulairement pour qu'elle
re
termine au delfus de
l'ceil;
&
la
truifieme de 1' aurre
c6té en feos contraire, de
fa~on
qu'elle vknne croiler
la feconde
a
enviran Ull demi·pOUCe au-deC!ous de l'ceil,
&
que ces trois trairs falfent enfemble une efpece de
rriangle dont la poiore foit eo bas; puis en pretlant
&
tirant adroirement avec res doigts celte purrion d'écor–
ce, fans olfenfer l'ceil, elle
fe
dérache aifémeot fi
1~
fe–
ve efi fuffifante.
L'écuOon étant lev é, on le rient entre fes levres par
la queue de la feuille qu'on doit y avoir
lailfée ex–
pres; enfuire on choifit fur le fu¡et un endro:r bien u–
ni,
o
u
l'on fait ave
e
le grelfoir
deu~
incifions comme
fi l'on tiguroir la leme majufcule
T,
&
on en propor–
rionne l'étendue
:1
la grandeur de l'éculfon que l'on y
veur placer; puis on dc!rache avec le manche du
gro~
foir l'écorce des deux angles rentrans,
&
on
fa ir en–
trer l'écuCJon entre ces deux écorces, en commenpnt
par la pointe que l'on fait defcendre peu·:l·peu ¡ufqu';l
ce que le haur de J'éculfon rc!ponde exaétemenr
a
J'é–
corce fupérieure du fu¡er. On prend enfuirc de la filar:
fe de chanvre, ou encore mieux de
In
laine filée, dnnr
on paOe plulieurs rours fans couvrir l'ceil,
&
que l'on
af<Ore par un nreud, pour mainrenir les écorces
&
fa–
cilirer Jeur réunion.
Lorfque cetre
gr.ffe
a éré faite
a
ceil pnutrant, c'efi·
a-dire avanr la S. Jean, des qu'on
s'app«~
•ir au bour
de
huir ou dix ¡ours que l'écuflon e!l bien vif
&
qu'il
e
O
prcr
a
poulfer, on coupe le
fu¡~r
.l
quarre doigts
au dclfus de l'éculfon, afin qu'en dérerrninant
IJ
feve
a
fe porter SVCC plUS d'abondance fur
le OOU\'el ceiJ ,
il
puilfc poulfer plus vire
&
plus vigoureufemem; en–
Cuite on relftche peu-:l·peu ou on coupe ent1e1emenr la
ligarure par·derriere l'écu!Ton, :1-mefure du progri:s que
l'on
opper~oir:
mais li c'e!l
a
ceil dorman! que la
grcf–
[<
ait été ta •re,
c'efi-~·dire
apri:s la
S.
Jean, on ne dé–
gage l'éculfon
&
l'on ne coupe la tete du t'u¡er qu'au
prinrems fuivam, lorfque l'éculfon commence
a
pouf–
fer.
On connoit encare d'aurres manieres de greffer tel–
les que la
gr.ffc
f'ur
les racines, la
guff•
en quoue de
verge de foü<t , la
greffe
par térébration,
&c.
mais la
trop grande incertirude de leur Cueces les a fait négli–
ger.
C'e(l principalemenr pour la multiplicarion des bon–
nes efpeces d'arbres fruir iers , que l'on fait ufage do la
gre/fc.
attendu qu'en les élcvant de remence. un ne
r~
procureroit que
tres- raremeo r la meme forre de fruit
donr on auroir femé la graioe: il ell bien con!lant d'aillears
que la
greff•
conttibue
:i
perfcét'onner les fruits par les
circuits
&
les dc!tours que cette opération occalionnc
a
In
fe ve, en la
for~aur
de traverfcr le> inflexions
&
les
rephs qui fe for ment roO¡ou rs
il
l'elldroit
ou
la
grtjfe
s'unir au fu¡ er . Mais on 11e peut par le muyen de la
gr./fe
changer l'efpece des arbres. ni meme produire
de nouvelles variérés; ce grand ceuvre efi relervé
a
la
feule oarure: tout l'art fe réduit
i
cet égard
a
donner
aux fruits un ffJrt petir dcgré de perfeétion. On fe fcrt
auffi de la
gr./fe
pour mulriplier plutieurs
ar~rilfeaux
curieux.
&
meme quelques arbres' rels que
les belles
cfpeces d'erable, d'orme, de mOrier,
&c.
mais
a
ce
dttnier égard, c'e!l au détriment de la
fi gure , de la
force,
&
d~
la durée des arbres; ils ne peuvenr Jamais
récupérer la beauté qu'ils auroienr cue
&
l'élévarion
qu'ils auroienr prife daos leur état nnrurel.
On e!l bien
reveno du merveilleliK que les onciens
qui onr trairé de 1'Agriculture,
&
q11antité de moder–
nes apri:s eux, attribuoient
a
la
grejfe:
a
les en croi–
re, on poavoir faire par cetre •·oie les méromorphofes
les plus étonnantes
&
changer
la
propre nature des cha–
fes, en faifant produire :\
la vigne de l'hnile au licu de
vio,
&
aux arbres des fur.;rs
les
fruirs les plus déli–
cieux, au lieu des graines feches qu'ils rapporrent. A
les cnrendre, le plaranc pouvoir devenir un arbre frui–
tier
&
produire des 6gues, des cerifes, ou des pom–
mes : mais ¡e me fuis afsuré par plulieurs expc!riences,
que le platane cfi peut·etre de rous les arbres celui qui
efi le moins propre
:l
ferv ir de
fujet pou r la
gr.jfe
;
non-feulcment les fruit> que l'on vient de citer n'y re–
prennenr pns, mliS meme un
feul éculfon de figu 'et
fait mourir le platane;
&
ce qu'il y a de plus fur pre–
nant, c'c!l que les écuOons pris
&
appliqués fur le me–
me arbre n'onr poitll encore voulu réuffir, quoique cer–
re épreuve ait été répétée quamité de fois. Les chao•
1
i i i i
gc-