~06
GRE
11
y
a une force de meoue
gril<
connue fous le nom
.de
grlfil,
dont
la blaocheur égale celle de
la neige .
Le grélil dl dur
&
pcur ctre comparé
a
de la corian –
dre lucrée .
On ne doir pas confoodre le gréfll avec une aurre
forr e de
grtl•
forr menue aum' qu'on voir quelquefois
romber par un rems calme, hu mide
&
tempéré,
lll
qui
fe fond prefque roOJ nurs en rombanr; elle a peu de con·
1inance,
&
paroir comme faupoudrée d'une efpece de
farine: on peur dire qu' elle rienr en quelque forre le
milieu entre la neige
&
la
grél<
ordinaire.
La chOte de
la
gréle
el! accompagnée de pluGeurs
circonnaoces
la p!Opart aOez connues.
t
0 .
Le tems
en fort lombre, couvert
&
orageux.
2°.
Toutes les
fois que la
grtl<
en un pe u gro!Te, l'orage qui la don–
lle en excité par un venr d' ordinaire a!Tez
impétueux
&
qui continue de foufAer avec violence peodaor qu'
elle tombe. 3°. Le veot n'a quelquefois aucune dire·
8ion bien dércrminée,
&
il paroit foufAer
indifférem–
menr de tous les points de l'horifon: ce qu'on remar–
que a0e'l. connamment, c'en qu'avant la chOre de la
grile
il y a roaJours du chaogemenr dans
les vents ;
li, par exemple, le vem de midi a chaiTé vers nous
J'orage, il ne grelera que quand le venr de nord aura
commeocé
:1
fouffter. 4°. Quand il gréle,
&
méme
avant que la
gril<
tombe, on entend fouvem un bruir
daos l'air caufé par le choc des grain, de
grél<
que le
vent pouiTe les uns conrre les aurres avec impéruoflté.
r
0 .
La
gréle
rombe fe ule ou melée avee la pluie ,
&
daos le premier cas, la pluie la précede ou
la
fu ir .
6°. L orfque la
grt/,
en un peu conlidérable, elle
n
prefque roiljours accompagoée de ronnerre. Plulieurs
aureurs vont plus loio, car ils afsurem comme une cho–
fe
indubitable, qu'il ne grcle jamais fans qu'il tonne;
je erais qu'il feroit difficde de le prouver. A Monl–
pellier oú la
gréle
n'etl pas fréquenre
a
beaucoup
pr~s,
fi
l'oo en ¡uge par comparaifon
a
ce qu'il en
tombe
chaque année
~
Paris, j'ai vO grelcr plus d' une fois
fans enrendre
le moindre coup de
tonoerre. On dira
peut- eue qu'il roonoir alors
a
quelques licues de Mour–
peliler daos les endroits otl étoir le fort de l'orage: ce–
la peut-erre vrai, mai<
le coorraire pourroir !'erre aum.
Ne dounons pas
a
la nature des lois géoérales qu'elle
def.11'0Ue; arretom·OOUS
a
ce qu'iJ y a de Certain
fur
cette mariere , c'en que le roouerre accompagne rou–
jours la
I!,Téle
qui en un peu conGdérable . Jamais le
tonoerre ne gronde
&
o'éciare avec plus de force que
dans ces
gréle.J
exuaordiuaires dont nous avons parlé,
donr les grams font d'une grolfeur
fi
¡>rodigic~fe;
le¡
éclairs, les foudres, fe fucccdcnr fans 1nterrupr1011 ; le
ciel en tour en feu,
1'
obfcurité de l'air en d' ailleurs
effroyable, oo diroit que l'univers va fe replonger dans
foo prcmier ehaos. 7°. Quoique les orages qui don–
nenr
la
grlle
foienr quelqucfois précédés de chaleurs
érouffante>, 011
remarque néa11moins qu'aux approches
de l'orage,
&
plus encore aprcs qu'il a grtilé, l'air fe
refroidit confidérablemenr.
Des phyGcicos célebres paroilfeor perfuadés qu'il ne
grl'le ¡amais que pcndanr le jour: M. HJmbcrger dir
a
ceue occaflon qu'uo de fes amis agé de foixanre.dix
ans l'a afsuré qu'll n'avou J3mais va gr/!ler la nuir.
E·
ltm.
phyfi'f·
n°.
po. Tour ¡eune que Je fuis, Je puis
a~
Orer le contraire; j'ai va plus d'une fois romber de
la
grile
a
Mootpel!ier pendanr la nuit
&
:1
différemes
heures de la ouit .
La
gréle
efl plus fréqueme
¡j
la
fin du printems
&
pendanr l'éré, qu'en aucun auue rems de l'année; elle
e(!
moins fréquente en auronne
&
a!Tez rare en hyver.
¡,e gré(JI tombe communémeur au commencemem du
priotems.
Quand 00 dir que la
gréle
en rarc en hyver, on ne
prétend poinr que ce foir un phénomeoe tour-3-fair ex–
traordinairc d'en voir daos cette faifa o. A Mootpellier,
oú l'on palie quelquefois des années enrieres fans avoir
de la
grile,
¡'en ai v(l
tomber quatre fois peodanr l'hy·
ver da11s 1' inrervalle de huir années confécutives. Le
:¡o Janv ier r74 t fur
il
cer égard tingulieremenr remar–
<¡uable: la
grile
qui romba ce JOUr·la s'amaiTa en moins
d'une demi-heure daos les rues
&
fur
les roirs des mai–
fons
il
la haureur de plufieurs pouces; celle qui éroir
fur les tolts fur plus de vingt-quatre heures a fe fon–
dre, on ne fe fouveooir pas d'eo avoir ¡Rmais ranr vti
en aucuoe faifon de l'année : pendanr qu'e!lc romboir, le
ronllcrre granda fans inrerruption comme dans les plus
gran~; or~ges
de l'éré . On doir remarquer qu'elle tam–
ba
Hrs les neuf heures du foir; ce qui fortifie ce qu'
GRE
on a déja dit conne ccux qui prérendent qn'il ne gre–
le que pendao! le joar .
L es funenes effers de la
grél•
ne foor malheureofe–
menr que rrop connus : cel!e donr les graios égalcnt
en gro!feur des reufs de poule
&
pefeor ¡ufqu'3 une
livre, fair des ravages affreux; elle détruir lans reiTour–
ce les moiiTnos, les vendanges,
&
les fruirs; elle cau–
pe les branches d'arbre, tue les oifeaux daos l'air
&
les
troupeaux daos les piturages, les hommes meme en fon r
quelquefois blelfés morrellement.
Quelque terribles que foieor ces cftets,
la
grél<
en
produiroit de plus fu nenes encare,
fi
la vlrelfe qu'ellt!
acquíerr daos fa chOte u'étoir dirninuée par la réGilance
de l'air.
Tous les pays ne fonr pas égalemenr fuJers
:1
la
gré–
¡,,
les nuages qui la donnenr fe forment
&
s'arrcreot
par préference,
G
l'on peor s'exprimer ainfi, fur cer–
taines coorrées: raremenr ces uuages parviennenr JUiqo'
au fommer de cerraines mont3gnes fort élevées, mais
les rnootagoes les rompenr, comme on dir,
&
les atti–
rent fur les valloos voilins. L'expoGtion
il
de cerrains
vents, les bois, les érangs, les rivieres qui fe rrouvenr
dans un pays, duivenr étre confidérés. lndépendam –
ment des variétés qui nailfent de la Gruatioo des
lieu~,
il eo efl d'autres d'nn autre genre, donr oous fommts
rous les jours les témoins; de deux champs voiGos ex–
pofés au méme orage, l'un fera ravagé par la
?.rile,
l'autre fera épargné: c'en que roores les nues donr la
réunion forme l'orage fur une cerraine étendue de pays
ne donnent pas de la
grile;
il grelera forrement ici
&
a
quatre pas on n'aura que de la pluie. Tour ceci, eft
aifn cnnnu .
La
gréle
,
comme roos les aurres météores, préfen–
te daos le méchaoifme de fa formarion des difficulrés
conGdérables, des myneres profond1, que roure la fa–
gacité des phy ficiens n'a pil encare péoétrer.
Defcartes fuppofe que
les nues , otl elle fe
forme,
foor compofécs de rres·petires porce!les de neige ou de
glace, qui fe fondenr a-demi,
&
qui fe réunilfeor; un
venr froid qni furvient acheve de les geler ; d'aurres
fois
la neige fe fond !lltalement,
&
alors le venr doit
érre esrremement froid pour convertir ces gouttes d'eau
en
gréle. Traél. de
mel~tJr.
cap. vj.
Tour le monde fa ir aujourd' hui que les nuagcs ne
foor pas des amas de
gla~ons,
mais des broui!lards fem–
blables a ceux que nous voyons fi fouveor s'élever
&
fe répandre fur la fuperficie de la terre.
Voyez
N u
A–
GE.
L'hypothefe de Defcartes el! done infoOrenable dans
fa roralité: il n'y a que le venr froid que plulieurs phy–
flciens conrinueor d' admeme fans
trop rechercher
les
difiérentes caufes, qui peuvenr la produire.
D'aurres philofophes, fans avoir recours au venr froid,
imaginent Gmplemeur qu'a la haureor otl fe
forme
·1
3
grne,
le froid de l'armofphere en toOjours alfoz conli–
dérable, au milieu ml'me de l'éré, pour convertir l'eau
en gJace : Cette OpÍoÍOO en fuje!!te a de grandes difli–
CU !tés. On a va fouvent la
grile Ce
former au·dtflus
d'un vallan d une hauteur fort inférieure
il
celle des
montagnes voiGoes, qui ¡oüilfoienr peodanr ce rems-la
d'une douce tempé'rature. C'etl d'ailleurs fans beaucoup
de fondemenr qu' oo fe r<préfenre les nuageo comme
fi
fort élevés au·deiTus de nos
tetes ; ils fonr au con–
rraire trcs·voilios de nous daos les grands orages. Nous
avons remarqué que
le ronnerre accompagne ordinai–
remenr la
grlle;
oo peur done imaginer qoe ces deux
météores fe
formen!
a
peu-prcs
~
la
m~me
diOance
de
la rerre. Or quand le tonnerre en perpendiculaire
fur quelque lieu
&
qu'il éclare forr emenr, l'intervalle
d'I)TJe ou deux fecol!des qu'on obferve enrre l'éclair
&
le bruir, fa ir JUger que
la matiere de
la
foudre n'elt
guere qu'a
180
ou tout au plus
:1
36o toifes de dinan–
ce. Croira·t·on qu'á cer éloigoemenr de la rerre
il
re–
gne oarurellemeur pendanr l'été un froid a1Te1. grand pour
geler l'eau? Ce dernier raifonnernent en pris d'uoe drf–
fertation fur le fujet que nous rrairoos, couronnée par
l'académie de Bordeaux en
I7f2·
M. Mulfcheubroeck attribue la formarían de la
grlle
aux particuJe¡ congelanres, qui répandues daos l'air en
cerraines circonflances glacenr les goutres de pi uie .
E{–
fni
d,
Ph)'fi'f'", tom• 11.
<bap. xxxjx.
Selon M . Ham–
berger, quand la portie fupérieure d'un gros nuage eft
dire8emeor expofée auJ rayons du foleil
&
que 1' in–
férieure en
~
i'ombre' celle- ci fe refroidir au poiot'
que roures les gourres d'eau qui
la compofent
&
cel–
Jes qui leur fuccedent, fe conveniifcnt en glace.
E–
/ím. pb){i<. n°.
no. Si c'étoir·U la véritable origine
d~