Table of Contents Table of Contents
Previous Page  838 / 922 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 838 / 922 Next Page
Page Background

810

GRE

qui pone une fteur double s' appelle en Provence

bt~·

laujlie~· ,

&

P'lr

les B·Jtanilles

malta

pwzi<a ,

flor.

pie·

no ma;ore

,

oo

maitu

p~tni<a

jylvcflru major.

11

pro·

duit d"amples fleurs, compofées d'uo tres·grnnd nom–

bre de pétales fort lcrrés . Les fleurs font

renfen~ées

dans un calice qui n'cfl pas oblong , comme cel01 du

grcnadier

domeflique , mais large

&

applati , de cou–

Jeur ¡aune purpurin, eorinee, ligneul

&

divifé en plu·

ficors lanieres . Ses pétales

fonc

qudquefois

fi

nom·

breux , que les lleurs psroiifenc de grande$" rafes d'unc

coulecr foocée : on les nomme

baiRrtjles

q~and

elles

font contenues dans kur enlice.

Voy.

B ALA U S TE .

L e fruit du

grenad~<r

fao"'•ge ou domefiique égalc

en grorleur nos plus bellcs pommes . Son écorce ell

médiocrement épaitfe

&

comme du cuir , un peu dure

C,t·peudant

&

caifantc, vcne

&

liifc avant la maturité ,

cnfuite de couleur rouge

&

ridé< , qui approche cntin

de

la

couleu r de

la cha taigne, ¡aune incérieurement ,

d'unc raveur afiringeote .

Ce fruit renfcrme plufieurs graios di fpofés en difle·

rentes loges, d' un rouge foncé daos les uns, de cou–

leur d'améthyfie dans les aoves , rempl is de beaucoup

de [uc vineux , quelq uefois doux , que lquefois acide ou

tonant lo milicu entre !'un

&

l'a01re. Ces grains font

difpofés eu maniere de rayon de miel, íéparés par des

cloi fons charnues

&

membraneufes , qui fonr comme

des parois rnitoyennes, ameres, rant6t

bl~nchatres,

tan–

t6r purpurines ,

&

ayant un placenta licué daos le m1·

lieu . Chaque grain efi fcmblablc

a

uo grain de railin,

&

renfermc une íeule fe menee, oblongue ,

compoíé~

d'une ecorce ligneufe ,

&

d'une amando amere un pe11

aflriogenre. On crouve

u~e

efpece tingulierc de

grc·

nade

done les grains ne contienntnr poinr de íemence,

mais .c'efi par accidenr

&

par un ¡eu de la narure .

Le

grenadier

viene naturellemenr daos le Langue·

doc , la Provence, I'Efpagnc

&

l' lralie. On le cultive

avec foin daos les pays tempérés ; les llcurs, les pépins

de fes fruits, le fue, l'amande

&

l'écorce de grenade,

foo r d'ufage .

f/oyn;

G

R

e

N A DE ,

(

Matiere mld.

)

C

D .

J)

G

R E N A D 1E R , (

llgriwlt.)

Enrre les efpeces de

grmadiers

cultivés par les curieux, on nomme princi–

palement le

grmadier

li

fteu r double,

le

grenadier

pa·

naché , le

grenadier

nain d'Amérique,

&

le

grenadier

a

fruit . Les trois premiQrs font préférables au dernier

par leurs ft urs : oo les encaiife d' otdinaire ;

&

e' ell

ainli qu'il> forvenr d'oroemenr aux jardins.

On choitlr pour cet tf!e r une rerre

a

potager de la

meilleure Corte , on la paífe

a

la claie tioe ; on a du

terrcau ; on fai t du

tour un mélangc , moitié

1'

un ,

mo.t é l'autre; on en emplit les caiifes qui doivenr

e–

rre propon ionnées a la grandeur d<S

grenqdurs

qu' oQ

leur dcll ine . L a eerre étant ain fi préparée , on plante

le

grenadrer

apti:' en avoir accommoclé

les racincs ;

quand

~et

arbre efi planté, on a du cerreau

&

de bon

fumier de vache, done on épanche uo doigt d'épaWeur

fur la lopcrticie de la caitfe,

&

on donne ent"uite au

grenadier

un ampl e arrofement .

L es

grnzadiers

3 fru ir ne demnndeor pas

tanr de

précau tion: ils réuffiifcnt meme mleux en pleine terre

qu'en caille; mais il faut que ce foir en efpalier prin·

eipalemcnr'

&

a

une bonne expolition' paree que les

grenades en deviennenr plu1 ¡(roO"es

&

plus colorées.

Les

grent~diers

en caiffe le labourent avec une houlet·

te ou une pinche,

&

ceux qut loor en pleine rctre a·

vec la beche . On doit daos

les granJes chaleurs les

arroíer fréqoemment, autrernenr

1•

fteur coule.

11

efi efientiel de railler

les

grenadi<rJ

.

Le fecret

confifie

a

rogncr les branches qui oaiifent mal placées;

on les retranche ; on conferve celles qui íonr courtes

&

bien nourries ,

&

on racourcir les branches dégar·

nies, afin de rendre le

grmadier

plus touffu : c'ell ce

qui en fait la beauté . On a foin de

les pincer apres

leur premiere pouffe de l'année, quand oo voit qu'il

y

a quelques branches qui s'échappen t . Miller donne fur

ce la d'cxcelleos préceptes; conful tez-le.

Tour

grenadier

a

fteur double,

&

autres qu'on éle·

ve en catlfe, ne doivem avoir le pi¿ garni d' aucune

branche, paree que ce défaut les défigurc,

&

empt'che

que la

t ~te

de ccr arbriifeau ne fe forme agréablemenr.

Si les

grcnadiers

en caifle coulent ,

&

que

les

trap

grandes chaleurs de l'été en fo ent

la

caufe, il faur les

rnouiller beaucoup ;

&

lorfque , malgré ceue précau·

tino, la coulure ne ceife poim ,

il n' y a pas d' autre

parri

a

prendre' que de les changer de cailfes' ri elles

font p<tites, ou bieu de les rencaitlcr daos les me?mes,

en rernplillant les caiifes d'uoe nouvelle rerre préparée.

GRE

L es

grenadiers

s'élevcnr de femencc ;

ils

fe multi·

plicnr aulli de marcares de la maniere qui

fuir . Sup·

puti:z un

grenadia

de beilc efpece, ao pié duque!

il

di veou quelques branches aife1. loogues pour erre cou–

chée en terre , on en prcnd une, on

1

'émonde autant

qu'on ie ¡uge il·propos,

&

de maniere que cellc qui

doir €rre couchée en rerre foir tout·á·fait oeue; enfui·

te on couche ceue branche daos un raynn, on l'arrc?te

avec un perir crochet qu'oo fiche en terre, on la cou·

vre de ter:e, on l'arrofe ,

&

au bout de fi>< mois elle

prend racine.

S'il ne eroir poinr de branches au pié de l'arbre,

&

qu'on foit obligé pour le marcouer d'avoir recours

a

la

t~te,

on choifit la branche qui

y

parolt le plu propre;

on l'émonde, comme on l'a dit,

&

on la couche dans

un poc plcin de terre ,

&

fendu par un c6té, ati n d'y

paifer la branche

&

de 1'

auacher au gros de

1'

arbre ,

ou

ii

quelqu'autre appui que ce foit . Le tems favora–

ble

a

marcouer les

grenadiers

ell

le prio tems ' pour

qu'on puiífe voir en automne ti

les marcoues ont pris

raein

e,

afin de

les

íevrer de leur mere branche,

&

de

les plan ter ailleurs.

Les

grenadiers

f~

perpétuen t aulli de boutnre,

&

c'ect

une bonoe méthode. Pour eel eflet, on choifi t le¡ bran–

ches les plus droites

&

les plus pnies' qu'on coupe

a

un pié de longueur; avant que de les 111<l!re en terre,

on en ratirle un peu l'écorce par le bas l'efpace de doux

uavers de doig t; on rognc le haut, puis on les fiche

daos quolque caiife ou pot rempli de terre convenable,

&

enfuite on les arrofe. L 'ex périence a fait connoitre

qu'une branche de

grenadier

,

accommodée de cene

fa~no,

prenoit ai!i!menc ractne.

Le froid efi l'onnemi morrel des

grenadi.rs.

Poor

les

en garamir, on met oeux qui

Ínnt

en c

aiife daos

~ne

ferro

3

l'épreuve de la geléc. fl.

l'égard des

gre·

naditrs

en pleine rerre, on les

conferv~

comre les ri–

gueurs do froid ' li on tnel

a

lcur pié beaucoup de fu.

rnier,

&

fi

l'on couvre de paillallons

rootc la pali!:

fadc.

Les

grenadiers

a

fteur double,

&

qui ne donnenr poinr

de fruit, commencent

a

fl eurir au mois de Moi,

&

dureor eo lleurs jufqo'en fl. oüt, pourvfi qu'ils loiant bien

gouvcrnés. Les Anglois oor éprouvé que le

grmadia

a

fru ir'

a

licor fimple'

&

~

fteur double, fupponoien t

tres-bien les hyvers de leur climat; les uns les

~aillent

en pomme, d'autres les meuem eo efpalier uu en treil–

le,

&

d'autres préfercnt de

les

planter eu haie, ou dans

des bofC>Uets pour les moins expofer á fentir la fcrpet·

te

&

le cifeau .

Le

grenadier

nain d' Amérique que les habitans col·

tiveor daos leurs ¡ardins, paree qu'il porte des

flcuri

&

des fru its la plus grande partie de l'ann.:e , s'élcve

raremenr au-deifus de crois piés

1

produit un

fruir qui

o'excede pas la groO"eur d'uoe noix,

&

qui n'efi pas

rrop bon

a

manger. Cer nrbrlifeau efi

ta re

délicat ; ce–

pendanr il profpere

ii

rnerveill c, li on le tiem confiam–

rncnc daos

la ferre avec les autres plantes du meme

pays,

&

a

un degré de chaleur modéré. ( D .

J. )

G

RE N A D 1 E R,

f.

m. (

/lrt mi/it

)

foldat d'élite,

l'exemple

&

l'honneur de l'infancerie.

L a création des

grenadiers

daos l'infanterie

fran~oife

efi de l'année 1667. L 'ob¡et de leur infiiturion étoit de

fe porter eo-avanr pour efcarmuucher

&

¡euer de> gre·

nades parmi les troupes ennemies, afin d'

y

met!re

defordre au momem d'une aélion. C'efi de ce fervice

primirif qu'efl dérivé loor nom. Les armés

a

la legere

daos la légion romaine,

&

les ribauds daos les troupes

de nos anciens rois, fa•foicnt 3-peu-pri:s le meme fcr–

vice que les

grenadiers

daos nos armées.

Toures les puiifances de 1'Europe onr des

grm,,diers;

quelq ues princes en onr me! me d<s corps entiers . Noui

n'euminerons ici ni leur forme,

111

leur établilfemenr;

notre ob¡et efi de faire coonoitre leur fervice dans les

rroupes de Fraoce .

L oüis X I

V.

en établit d'abord quarre par compagnie

d'infno rerie; ils fcreor enfuire réunis,

&

formerem des

compagnies particulieres'

a

l'exception de quclque; régi–

meus étrangers au fervice du R oi , qui le; onc confer·

vés jufq u'ici fur le pié de

leur premiere dillribution .

Sa Ma¡cfié établir auffi

en 1744 des compagnies de

grcnadurs

daos chacun des bataillons de mil ice; nous

en parleroos

a

l'articlc

G

Re N A D 1

e

R S

Ro

y A

u

X'

Le corpi des

grcnadiers

ell le modele de la bra vou·

re

&

de

l'in tr~pidrté.

C'efi daos ce corps

rcdoutable

que l'impécuofité goerriere, cara

él

ere difiinél'f du fold3t

frao~ois,

brille avcc le pim d'éclat . Nc>tre hifioire mi·

licaire moderoe fourmille de prodiges dOs

a

fa valeur .

Les