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GRE
théniens firent grnver en
!emes d' or
au
milieu de
la
place publique.
f/oye<.
E
N N
~'A
D !i'C
i'\
T g'R 1DE.
En fin, tous les arliíles les plus célebres door oous
parlerons plus bas, fleument dans le troilieme
~ge
de
lo Grece; &ge incomparable qui fit vo\er la gloire de
cette narion ¡ufqu'au bour du monde,
&
qui la pane–
ra Jufqu'á la
fin
des liecles
!
Q!uurieme áge de In Grece.
Alcsandre mourut fou–
vernm d'un étar qui compreooit la Thrace, la Macé–
(loine, l'Jilyrie, I'Epire, la véritable Grece, le Pélo–
ponnefe, les
iles de I'Archipel,
la
Grece aliarique,
1'
Afie rnineu¡e,
la Phénicie,
lB Syrie, l'Egypte,
1'
A–
rabie,
&
la Perfe . Ces érats rourefois n'éroienr ríen
moios que conquis foliderneor; on avoit cédé aux for–
ces, au courage,
a
l'habi\eré, ou
li
l'on vcur,
il
la
fortuoe d' Alcxandre; mais
il
n'éroir pas pof!ible qu'un
joug
(j
oouveau
&
li rapiderneor impo[é, fOr de lon–
gu1! durée;
&
quand ce mooarquc auroit eu un
ti
ls ca–
pable de luí fuccéder, il y a lieu de oroire qu'il n'au–
rolt pO
long-rerns conteoir
ranr de peuples,
ii
diffé–
rens de mreurs, de langages,
&
de religion. Toujours
ell·il síh que la divifion ne
tarda guere de fe meme
emre les préteodans
a
un
ti valle empire; auffi vir-on
que les principaux royaumes qui fe
formerent des dé–
bris de la fortune de ce grand conquérant, au nombre
de
n
ou
13,
fe réduifirenr en
fin
a
rrois: l'Egypre, la
Syric ,
&
la Macédoine, qui fubfitlerent jufqu'ií la coo–
quere des Romains .
•
Cepet1daot au miJieu de rant de troobles, les
Grecs
ne furenr [e faire refpeéter de perfonne;
&
loin de pro–
ti
ter des diviGons des Macédonicns, ils en furcnr
les
premiers la viélime;
011
oc fongca pas meme
a
les mé–
oager, paree que la foibleífe ou la vengeaoce d' Anri–
parer les avoir réduits, les rendoit prefque méprifables.
L~ur
pays fervir de théatre
:1
la guerrc,
&
leurs villes
furenr en proie
a·
mil le defpotes, qui s'emparerent fuc–
ceffivcmenr de l'aurorité fouveraine, jufqu'a ce que les
Achéens Jetl<renr les fondemens d'une république, qoi
fur le dernier efforr de la
liberté des
Grecs
,
&
le fruit
de la valeur d' Aratus, narif de Sycione.
Ce jconc gue'rrier o'avoit que vingr ans, lorfqu'il for–
ma le deífein rnagnanime de rendre la
liberté a roures
les villes de la Grece, donr
la
plus grande ·parrie étoit
opprimée par des
ryrans,
&
par des garnifons macé–
doniennes.
11
comrnen~a
l'exécuriou de ce projcr par
fa propre parde;
&
plufieurs aurres villes enrrereor dnns
la confédérarioo vers l'an
:P
r
de la foodariou de Ro–
me.
La .vtte des Achéens étoit de ne faire qn'une limpie
république de ro ures les vil!es du Péloponnefe,
&
Ara–
tus les y enaour-:igeoir rous les jours par fes exploirs •
Les rois de Macédoine don! ce projer bleífoit les in–
térets, ne fongerenr qu'a le rraverfer, foir en pla<;ant
aurant qu'ils
le pouvoient, des ryrans daos
les vil les,
foir en donnant a ceux qui
y
éroieut déJa établis , des
tronpes pour
s'y
maintenir. Araros mir toute fon app\i–
cation
a
chaífer ces garnifons par Ja
force. ou a en–
gager par la douceur fes villes
opprim~cs
a
fe joindre
a
la grande alliance. S
a
prudence, Con adreífe,
&
fes
rares qnalités contribuerent cHrcmement
a
]e
fccon–
der ; cepehdant
il
ne réuffit pas; les Eroliens
&
Cléo–
mene roi de Lacédemone s'oppoferent
li
forremenr
a
fes vues, qu'ils parvinrenr
a
les faire échoüer. En
ti
o
les Achéens apres avoir été défairs plu{ieurs fois, ap–
pellerent Phil
ippe 1l.
roí de Macédoine
a
leur fecours,
&
l'attirerent
da.osIcor parti, en lui femerranr la for–
tereífe de Corinthe; c'ell pour lors que ce prince dé–
clara la guerre aux Eroliens; on la nomma la guerre
des alliés,
Jo<iale
bdl11m;
elle
commen~a
l'an f34 de
Rome,
&
dura trois ans.
Les Eroliens
&
les Arhéniens réunis, mais également
aveuglés par 13 haioe qu'ils portoienr au roi de Macé–
doine, ioviterenr Rome
a
les
fofirenir,
&
Rome ne
gardant plus de mefure avec Philippe,
lui déclara la
guerre . L es anciennes injures qu'elle en avoit•
re~Oes ,
&
les nouveaux ravages qu'il venoir de faire fur les ter–
res de fes alliés , en furenr un prétexte plaufible.
Rome a\ors enrichic des dépouilles de Carrhage, pou–
voit fuffire aux frais des gucrres les plus éloignées
&
les plus difpendieufes; les dangers dont Annibal l'avoit
rnenacée, n'avoienr fait que donner une nouvelle force
aux refTorts de fon gouvcrnement. Tour éroir poffible
a
l'aéliv ité des Rornaios
r
a
Ieur amour pour la gloire,
&
au courage de leurs légions. Quelque legere con–
noiífance qu'on ait de la feconde guerre puniquc, oo
doit femir l'érronge difproportioo qui fe rrouvoit entre
les forces
d~
la république romaine, fc!condée par une
GRE
partie des
Gru1,
&
ce!les de Philippe. Auffi ce prince
ayattt éré vaincu, ftH obligé de foufcrire aux conditions
d'une hurnilinnte paix qui le lailfa fans rutlourcc. Vai–
nemenr Perfée fe ftata de venger Con pere; il
fur
banu
&
fait prifoonier l'an de Rome
596,
&
avec
lui
finit
le royan me de Macédoioe.
Les Romaios elfayerent deslors fur les
Gre<I
cette
polirique adroire
&
[avante, qoi avoir déJa trompé
&
fubjugué rant de narions: fous prérexre de cendre
3
cha–
que vil le fa liberté, fes !oís,
&
fon gouvcrnemen t, i\s
mirent réellemenr la Grece dnns l'impui(!ance de fe réu–
nir.
Les Eroliens s'éroieot promis de grands avanrages de
la parr des Romains, en favorifant leurs armes corme
~hilippe;
&
pour toute récompeofe ils ft; virent obligés
a
ne plus rroubler la Grece par leurs brrgandngts,
&
a
périr de mifere,
s'i\s
ne
tilchoient de fubfiíler par le
travail
&
l'iodullrie. Cet étar leur parur io(upportable;
mais comme le joug éroir dé¡a rrop pefanr pour le fe–
coüer fans un feeours étranger,
ils
cngagerent Aorhio–
chus roi de Syrie,
a
prendre les armes conrre la répu–
blique. La défaire de ce prince lui lit perdre 1' A
tic
m i–
neure;
&
rous les
Gt·ecs
enfemble fe trouvercnr
~ncore
plus aífervis par la puiffance des Romaios.
Remarquons ici avec un des plus beaux génies de oo–
tre liecl e, l'habileté de leur conduite apres la défaire
d'Antiochus. lis éroient malrres de I'Afrique, de !'A–
fie,
&
de
la Grece, fans y avoir prefque de vi!les en
propre.
11
fembloir qu'ils ne conquilfenr que pour don–
ner; mais ils
retloient
(j
bien· les maitres, que lorfqu'ils
faifoient la guerre
a
quelque
prio~e
'
ils
l'accabloienr •
pour ainfi dire, do poids de mut l'univers .
11
n'éroit pas rems encore pour les Romains de $'ern-
. paree des pays qu'i\s venoien t de conquérit. S'ils avoient
gnrdé les villes prii'es
a
Philippe, ils auroieor fa ir ou–
vrir les yeux
a
la Grece enriere. Si npres In fe conde
guerre punique oo celle contre .Antiochus, ils avoienr
pris des tcrres en Afrique ou en Afie , i\s n'auroienr
pu coofcrver des conquetes
fi
foiblernent érablies .
ll
fa\loit arrendre que toutes les narions fuffeot accoOtu–
mées
•a
obéir comme libres
&
comme alliécs, avanr
de lcur commander comme fujettes,
&
qu'elles euffent
ét-é
fe perdre peu-2-peu daos
la
république romaine,
comme les fleuves voor fe perdre daos la mer.
Apres la défaire de Philippe, de Perfée,
&
d' Antia–
chus,
Ro
me prir l'habirude de r-égler par elle-meme les
ditférends de routes les vil!es de la Grece. Les Lacé–
démooiens, les Béotiens, les Eroliens,
&
la Macedoine,
étoient rnngés fous fa puiffance; les Arhéniens fans for–
ce par eux-memes,
&
fans alliés, n'éronnoienr plus le
monde que par lr.urs haífes flareries;
&
l'on ne mon–
tnit plus
fi¡r
la tribune olí Démotlhene avoit parlé, que
pour propafer les decrers
les plus
lkhes . Les feuls
Achéeos oferent fe piquer d'un reíle d'indépendaoce,
lorfque les Romains lcur ordonnerenr par des dt'putés
de féparer de leur corps Lacédemonc, Corinrhe, Ar–
gos,
&
Orcomene d'Arcadie. Sur leur refus, le fénat
leur déclara la guerre,
&
le Préreur Mérellus rempor–
ra fur eux deux viétoires: !'une aupres des Thermopyles,
&
l'autre daos la Phocide. Enfin, Rome bien réfolu e
de faire refpe.éter fa puiiTance
&
de pouífer fes avanra–
ges auffi loin qu'il lui feroir poflible , envoya le con–
fui Mummius avec les légioos, pour fe rendre rnaitre
de roure 1'Aoha·le. Le choix éroir terrible,
&
le fucces
a!TOré.
Ce confnl célebre par la rullicité de fes mreurs, par
fa violenec
&
la dureté de fon caraétere, par fon igno–
rance daos
les Arrs qui charmoient In Grece, dtffit
pour la derniere fois
les Acbéens
&
leurs alliés . 11
paiTa tour nu fil de l'épée , livra Corimhe ao pillage
&
aux flnmmes. Cerre riche capitale de !'.Achate, cette
vi!le qui fépara les deux mers, oovrir
&
ferma lePé–
loponnefe; cette vil!e de
la plus grande importaoce ,
daos un rcms olí le peuple
grec
éroit un monde,
&
les
villes
grer¡ues
des nations; cene vil!e, dis-¡e,
fi
grande
&
li
fúperbe, fut en un momeor pillée,
rnvagée, ré–
duire en cendres,
&
In
liberté des
Grecs
fur
:l
jamais
enfevelie fous fes ruines. Rome viétorieufe
&
rnalrref–
fe fouveraine, abolit pour loes daos rourcs les vi!les le
gouvernemenr populaire. E o en mor, la Grece dcvinr
provincc
rom~ine,
fous le nom de
province d'Achate.
Ce graod évenemenr arriva l'an de Ro me 6o8,
&
l'an
du monde 3838.
Durant ce quatrieme age que oous venons de par–
courir, la Grece
61
roíljours éclorc des héros, mais ra–
rement plulieurs :l-la-fois comme dans les liedes précé–
dens. Lors de la baraille de Marathoo , on avoir vtl
daos