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794

GRE

théniens firent grnver en

!emes d' or

au

milieu de

la

place publique.

f/oye<.

E

N N

~'A

D !i'C

i'\

T g'R 1DE.

En fin, tous les arliíles les plus célebres door oous

parlerons plus bas, fleument dans le troilieme

~ge

de

lo Grece; &ge incomparable qui fit vo\er la gloire de

cette narion ¡ufqu'au bour du monde,

&

qui la pane–

ra Jufqu'á la

fin

des liecles

!

Q!uurieme áge de In Grece.

Alcsandre mourut fou–

vernm d'un étar qui compreooit la Thrace, la Macé–

(loine, l'Jilyrie, I'Epire, la véritable Grece, le Pélo–

ponnefe, les

iles de I'Archipel,

la

Grece aliarique,

1'

Afie rnineu¡e,

la Phénicie,

lB Syrie, l'Egypte,

1'

A–

rabie,

&

la Perfe . Ces érats rourefois n'éroienr ríen

moios que conquis foliderneor; on avoit cédé aux for–

ces, au courage,

a

l'habi\eré, ou

li

l'on vcur,

il

la

fortuoe d' Alcxandre; mais

il

n'éroir pas pof!ible qu'un

joug

(j

oouveau

&

li rapiderneor impo[é, fOr de lon–

gu1! durée;

&

quand ce mooarquc auroit eu un

ti

ls ca–

pable de luí fuccéder, il y a lieu de oroire qu'il n'au–

rolt pO

long-rerns conteoir

ranr de peuples,

ii

diffé–

rens de mreurs, de langages,

&

de religion. Toujours

ell·il síh que la divifion ne

tarda guere de fe meme

emre les préteodans

a

un

ti valle empire; auffi vir-on

que les principaux royaumes qui fe

formerent des dé–

bris de la fortune de ce grand conquérant, au nombre

de

n

ou

13,

fe réduifirenr en

fin

a

rrois: l'Egypre, la

Syric ,

&

la Macédoine, qui fubfitlerent jufqu'ií la coo–

quere des Romains .

Cepet1daot au miJieu de rant de troobles, les

Grecs

ne furenr [e faire refpeéter de perfonne;

&

loin de pro–

ti

ter des diviGons des Macédonicns, ils en furcnr

les

premiers la viélime;

011

oc fongca pas meme

a

les mé–

oager, paree que la foibleífe ou la vengeaoce d' Anri–

parer les avoir réduits, les rendoit prefque méprifables.

L~ur

pays fervir de théatre

:1

la guerrc,

&

leurs villes

furenr en proie

mil le defpotes, qui s'emparerent fuc–

ceffivcmenr de l'aurorité fouveraine, jufqu'a ce que les

Achéens Jetl<renr les fondemens d'une république, qoi

fur le dernier efforr de la

liberté des

Grecs

,

&

le fruit

de la valeur d' Aratus, narif de Sycione.

Ce jconc gue'rrier o'avoit que vingr ans, lorfqu'il for–

ma le deífein rnagnanime de rendre la

liberté a roures

les villes de la Grece, donr

la

plus grande ·parrie étoit

opprimée par des

ryrans,

&

par des garnifons macé–

doniennes.

11

comrnen~a

l'exécuriou de ce projcr par

fa propre parde;

&

plufieurs aurres villes enrrereor dnns

la confédérarioo vers l'an

:P

r

de la foodariou de Ro–

me.

La .vtte des Achéens étoit de ne faire qn'une limpie

république de ro ures les vil!es du Péloponnefe,

&

Ara–

tus les y enaour-:igeoir rous les jours par fes exploirs •

Les rois de Macédoine don! ce projer bleífoit les in–

térets, ne fongerenr qu'a le rraverfer, foir en pla<;ant

aurant qu'ils

le pouvoient, des ryrans daos

les vil les,

foir en donnant a ceux qui

y

éroieut déJa établis , des

tronpes pour

s'y

maintenir. Araros mir toute fon app\i–

cation

a

chaífer ces garnifons par Ja

force. ou a en–

gager par la douceur fes villes

opprim~cs

a

fe joindre

a

la grande alliance. S

a

prudence, Con adreífe,

&

fes

rares qnalités contribuerent cHrcmement

a

]e

fccon–

der ; cepehdant

il

ne réuffit pas; les Eroliens

&

Cléo–

mene roi de Lacédemone s'oppoferent

li

forremenr

a

fes vues, qu'ils parvinrenr

a

les faire échoüer. En

ti

o

les Achéens apres avoir été défairs plu{ieurs fois, ap–

pellerent Phil

ippe 1

l.

roí de Macédoine

a

leur fecours,

&

l'attirerent

da.os

Icor parti, en lui femerranr la for–

tereífe de Corinthe; c'ell pour lors que ce prince dé–

clara la guerre aux Eroliens; on la nomma la guerre

des alliés,

Jo<iale

bdl11m;

elle

commen~a

l'an f34 de

Rome,

&

dura trois ans.

Les Eroliens

&

les Arhéniens réunis, mais également

aveuglés par 13 haioe qu'ils portoienr au roi de Macé–

doine, ioviterenr Rome

a

les

fofirenir,

&

Rome ne

gardant plus de mefure avec Philippe,

lui déclara la

guerre . L es anciennes injures qu'elle en avoit•

re~Oes ,

&

les nouveaux ravages qu'il venoir de faire fur les ter–

res de fes alliés , en furenr un prétexte plaufible.

Rome a\ors enrichic des dépouilles de Carrhage, pou–

voit fuffire aux frais des gucrres les plus éloignées

&

les plus difpendieufes; les dangers dont Annibal l'avoit

rnenacée, n'avoienr fait que donner une nouvelle force

aux refTorts de fon gouvcrnement. Tour éroir poffible

a

l'aéliv ité des Rornaios

r

a

Ieur amour pour la gloire,

&

au courage de leurs légions. Quelque legere con–

noiífance qu'on ait de la feconde guerre puniquc, oo

doit femir l'érronge difproportioo qui fe rrouvoit entre

les forces

d~

la république romaine, fc!condée par une

GRE

partie des

Gru1,

&

ce!les de Philippe. Auffi ce prince

ayattt éré vaincu, ftH obligé de foufcrire aux conditions

d'une hurnilinnte paix qui le lailfa fans rutlourcc. Vai–

nemenr Perfée fe ftata de venger Con pere; il

fur

banu

&

fait prifoonier l'an de Rome

596,

&

avec

lui

finit

le royan me de Macédoioe.

Les Romaios elfayerent deslors fur les

Gre<I

cette

polirique adroire

&

[avante, qoi avoir déJa trompé

&

fubjugué rant de narions: fous prérexre de cendre

3

cha–

que vil le fa liberté, fes !oís,

&

fon gouvcrnemen t, i\s

mirent réellemenr la Grece dnns l'impui(!ance de fe réu–

nir.

Les Eroliens s'éroieot promis de grands avanrages de

la parr des Romains, en favorifant leurs armes corme

~hilippe;

&

pour toute récompeofe ils ft; virent obligés

a

ne plus rroubler la Grece par leurs brrgandngts,

&

a

périr de mifere,

s'i\s

ne

tilchoient de fubfiíler par le

travail

&

l'iodullrie. Cet étar leur parur io(upportable;

mais comme le joug éroir dé¡a rrop pefanr pour le fe–

coüer fans un feeours étranger,

ils

cngagerent Aorhio–

chus roi de Syrie,

a

prendre les armes conrre la répu–

blique. La défaire de ce prince lui lit perdre 1' A

tic

m i–

neure;

&

rous les

Gt·ecs

enfemble fe trouvercnr

~ncore

plus aífervis par la puiffance des Romaios.

Remarquons ici avec un des plus beaux génies de oo–

tre liecl e, l'habileté de leur conduite apres la défaire

d'Antiochus. lis éroient malrres de I'Afrique, de !'A–

fie,

&

de

la Grece, fans y avoir prefque de vi!les en

propre.

11

fembloir qu'ils ne conquilfenr que pour don–

ner; mais ils

retloient

(j

bien· les maitres, que lorfqu'ils

faifoient la guerre

a

quelque

prio~e

'

ils

l'accabloienr •

pour ainfi dire, do poids de mut l'univers .

11

n'éroit pas rems encore pour les Romains de $'ern-

. paree des pays qu'i\s venoien t de conquérit. S'ils avoient

gnrdé les villes prii'es

a

Philippe, ils auroieor fa ir ou–

vrir les yeux

a

la Grece enriere. Si npres In fe conde

guerre punique oo celle contre .Antiochus, ils avoienr

pris des tcrres en Afrique ou en Afie , i\s n'auroienr

pu coofcrver des conquetes

fi

foiblernent érablies .

ll

fa\loit arrendre que toutes les narions fuffeot accoOtu–

mées

•a

obéir comme libres

&

comme alliécs, avanr

de lcur commander comme fujettes,

&

qu'elles euffent

ét-é

fe perdre peu-2-peu daos

la

république romaine,

comme les fleuves voor fe perdre daos la mer.

Apres la défaire de Philippe, de Perfée,

&

d' Antia–

chus,

Ro

me prir l'habirude de r-égler par elle-meme les

ditférends de routes les vil!es de la Grece. Les Lacé–

démooiens, les Béotiens, les Eroliens,

&

la Macedoine,

étoient rnngés fous fa puiffance; les Arhéniens fans for–

ce par eux-memes,

&

fans alliés, n'éronnoienr plus le

monde que par lr.urs haífes flareries;

&

l'on ne mon–

tnit plus

fi¡r

la tribune olí Démotlhene avoit parlé, que

pour propafer les decrers

les plus

lkhes . Les feuls

Achéeos oferent fe piquer d'un reíle d'indépendaoce,

lorfque les Romains lcur ordonnerenr par des dt'putés

de féparer de leur corps Lacédemonc, Corinrhe, Ar–

gos,

&

Orcomene d'Arcadie. Sur leur refus, le fénat

leur déclara la guerre,

&

le Préreur Mérellus rempor–

ra fur eux deux viétoires: !'une aupres des Thermopyles,

&

l'autre daos la Phocide. Enfin, Rome bien réfolu e

de faire refpe.éter fa puiiTance

&

de pouífer fes avanra–

ges auffi loin qu'il lui feroir poflible , envoya le con–

fui Mummius avec les légioos, pour fe rendre rnaitre

de roure 1'Aoha·le. Le choix éroir terrible,

&

le fucces

a!TOré.

Ce confnl célebre par la rullicité de fes mreurs, par

fa violenec

&

la dureté de fon caraétere, par fon igno–

rance daos

les Arrs qui charmoient In Grece, dtffit

pour la derniere fois

les Acbéens

&

leurs alliés . 11

paiTa tour nu fil de l'épée , livra Corimhe ao pillage

&

aux flnmmes. Cerre riche capitale de !'.Achate, cette

vi!le qui fépara les deux mers, oovrir

&

ferma lePé–

loponnefe; cette vil!e de

la plus grande importaoce ,

daos un rcms olí le peuple

grec

éroit un monde,

&

les

villes

grer¡ues

des nations; cene vil!e, dis-¡e,

fi

grande

&

li

fúperbe, fut en un momeor pillée,

rnvagée, ré–

duire en cendres,

&

In

liberté des

Grecs

fur

:l

jamais

enfevelie fous fes ruines. Rome viétorieufe

&

rnalrref–

fe fouveraine, abolit pour loes daos rourcs les vi!les le

gouvernemenr populaire. E o en mor, la Grece dcvinr

provincc

rom~ine,

fous le nom de

province d'Achate.

Ce graod évenemenr arriva l'an de Ro me 6o8,

&

l'an

du monde 3838.

Durant ce quatrieme age que oous venons de par–

courir, la Grece

61

roíljours éclorc des héros, mais ra–

rement plulieurs :l-la-fois comme dans les liedes précé–

dens. Lors de la baraille de Marathoo , on avoir vtl

daos