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GRE

volt ne foot guere que des

catéchifme~,

&

quelqoes

li–

vr~s

femblablcs, qui om été compo[és ou traduits en

gru

vulgaire par les M'ffionnaires lalins.

Les

GrtcJ

na10reis parlent leu r langue fans

la cold–

ver: la rniíere oú les rédoil la domination des Tu res,

les rtnd ignorans par néceffité

&

la politique ne per–

met pas daos les étnts do grand-feigneur de cult,ver les

Sciences.

Soit par principe de religion ou de barbarie, les Tu res

ont détroit de propos-délibéré les monumens de l'an ·

cienne

Grue

&

méprifé l'étudc du

grec,

qui pouvoir

les polir,

&

rendre

leur

e

mpire florilfam. Bien diffé–

rens en cela des R omains, ces anciens conquérans de

13

Grece,

qui s'appliquerent

il

en apprendre la langue,

nprcs qo'ils en eureot fair la conqut!re, pour puifer la

poliretre

&

le bon goOt daos les Am

&

dons les Scien–

ces des

Grut.

On ne fauroit marquer précifément la différence qu'

il

y a enrre le

gru

vulgaire

&

le

grec

liuéral

~

elle

conlifie daos des rcrminaifons des noms, des pronoms,

des verbes,

&

d' autres panies d'oraifons qui m<ttetH

entre ces deux

langues une dif!"éreoce 3-peu-pres

íen•–

blabl

e

a

celle que l'on remarque entre quelqoes diale–

él.es

de la laogue italienne oo efpngnole. N ous prenons

d

es exemples de ces langues, paree qu'elles Íont plus

connues

que les nu

tres; mais on pourroit dire la

m~me

c:hofe des

dialeél.es

des

langues hébritqoe, tudefque, e·

fclavonne,

&c.

.ll y a auffi daos le

gru

vulgaire plufieurs mots nou–

veauf, qu'on ne u nove point dans le

greo

littérol, des

particules qui paroirfent explétives,

&

que l'ufage íeul

a introduites poor caraél.ériíer cenains tems des verbes,

ou ccrtaines elprell1ons qui nuroietu fans ces particules

le

m~rne

feos, li

l'uC1ge avoit voulu ;'en pn(fer; di·

vers noms de dignités & d' emplois inconnus anx an·

ciens

Gru1,

&

qnantité de mnts pris des langues des

nations voiline<.

DiéJiormaire

de TrhJOJ<X

&

Cham–

btrJ. (G)

• G

RE

e S

(

philofopbie

du).

Je tirerai la divilion

de cer

~nicle

de <rois <'poques princ;pnks, fous lefquel–

les oo perr confidérer l'hilloire des

Grtct,

&

¡e rap–

porterai aux tems ancieus leur

philo(ofbie fabuleufe;

aux

tems de la légi>lation , leor

philofophu polieir¡ru

;

&

aux

tems des écoi<S, leur

pbilofophie (eBJire.

De

la pbilo[uphie

fabule~<fe

du

Grat .

Les H ébreu.<

connoitJoi<n t le vrai Dieu;

les Perfe> étoieDl

tnfiruirs

daos

le grnnd nrt de former les rois

&

de gouverner

les homm<>; 1« Clnldéens nvuient Jetté les premiers

fondcmcns

d~

l' Atlronomie; les Phénicieus eoteodoienr

la

11

nvigation,

&

failt>ient le commerce eh<?. les narions

les plus éloignée>; il

y

avoit

long-tems que les Egy–

ptiens étudloien t la Nature

&

culrivoieot les Atts qui

dépendent de cene étude; tous k> peuples voifins de

]R

Grece étoient verfés dau; la Théologie, la M orale,

Jn

Politique

la Guerre,

1'

A~riculture,

la 1\llétnilurgic,

&

la piOpar; des. Arts méchaniques que

1~

beloin

&

]'indullrie font na11re parm• les hnmmes rallemblés daos

des villes

&

foOmis

o

des lois; en un mot, ces con·

tr<es que le

grec

orgueilleux appella

toO¡ours du nom

de

BarboreJ,

éroicnr policées, lorfque

In

lienne n'é–

toit habitée que par des fauvages difperfés dans les fo–

réts, fuyanl la rencontre les uns. des au

tres~

pa irfant les

fru its de la rerre comme les nntrnaux , rettrés dnns le

creux des nrbres, erram de lieux en

lieux,

&

n'aynnt

entre eux aucune efpece de lociété . Du-rnoins c'efi ninfi

que les Hilloriens mt!mes de la Grece nous la rnon–

treot dans íoo origine .

Dannüs

&

Cecrops étoient égyptiens;

Cadmu~,

de

Phénicie ; Orphée , de Thrace . Cecrops

fonda

la

ville d' Atheoes,

&

fit entendre aux

Grec1

,

pour In

premicre fois,

le nom

redoutable de

'J~<piter;

Ca:l–

mus éleva des autels daos Thebes-,

&

Orphée pre-

'I'ome VII.

(

1)

Le! Gtet!

(e

htiflerent :míli rr.anfporter

p3t' l:

1 liberté

d~

ren(er:

qu•

jJs

nrri\•erem

jn(qu·~

fe ·jouer de

lt:uu

Oic.ux

dan.s les Thé.atres.

~

~

fe moqner

m.&nc.

de l.\ Religion qu'ils

pr

ofeffoietu.

Si cel:l

f~~t,

M"

oltldntdl'

prart,~·Hii•r

tlt

Id

lilurt( 1tt'ils

cvnfrrt~trtnt.

J•NJ

l'.s~r.rue

du

Pu'rru

f:r

du

M~iftrAts

on le

po11rr.1

d~Jaire

des etfl!ts.

'Jue

prodnifoit en cux

t'immotll:!r.!e

liberté de penfer en

f.1it

de

R~hg10n

quoique

faperftitie:ure.

comme l'thoir

celle de tous les

G-:~nls.

'!r

pour

c:onnohr:c

le.s effi:n

&

les

conféquence.J

d'une telle

hben~

¡e

ne veux

p.u

m.:

fc:rvir d'

.\utrc gaide, que Je celle de' Grcc.s ru(!

~

roes.

l'olyb~

homme

.lll(li

profond daos les

~l:flexio~s

q

ui le tr

on–

'1ent

répandllC'\_dan_, fon biftoire, aprc!s rwotr

\le:cme .

d3.ns.le

V'!·

lh•re la difciphne milh-,1ire

d~

Korunin•,

&::

;tprCs

avo1r

f.ut v

oar

la

fupériorité qu'il.s :1\•oient e.n cel:t fur

lc.5 Grecs.

&

fur

les

C:1r-.

c:h~ginien•,

conclur daas le cbapttre Ll

y. (

felon

1;~.

verfion du

Ca-

GRE

,.·ss

fcrivit daos toute la Grece In maniere dont

les dieox

vonloient ttre honorés. Le 1ong de la foperll ition fur

le premier qu'on impofa; on 6t fuccéder

a

la tcrreur

des impreffions féduifaotes,

&

le chsrme naiflitut des

beaux

,'\n; fut emplnyé pour adoucir les mreurs,

&

difpofer

iníenr.blernent les efprils

a

la

cootr~inte

des

lois.

Mais l3 fuperllition o'entre point dans une comrée fans

y inrroduire

a

fa fuite un long cortége de connoilfan–

ces, les unes otiles, les autres funelles. Aoffi-tllt qo'

elle

,·.o

montrée' les organes dcfiioés

a

invoquer les

dieux fe dt'nouent; la langue fe pcrfeélionne; les pre–

miers acceots de la Poé'fie

&

de In Mulique foot reten–

tir les airs; on voit fortir

la Sculpturc do fond des

carrieres,

&

1' Architeélure d'entre les herbes; la con–

fcience s'él'e>ille,

&

la Morale nnlt. A u nom des

dieux prononcé, l'onil'ers prend une face nouvelle; l'nir,

la terre,

&

les eau' fe peuplent d'on noovel ordre d'é–

tres,

&

le cceur de

l'hornme s'émem d'un fentimclll

nouveau.

Les premiers legislateors de

la

Grece ne propoferent

pas

a

fes peuples des doélriues abflraites

&

feches; des

eíprits hébt'rés ne s'en feroient poim occopés: ils par–

lcreot nux fens

&

~

l'imagination; ils nmuferent par des

cérémonies volupteufes

&

gaies: le fpe&acle des danfes

&

des jeux avoit aniré des hommes féroces du haur de

leurs montagnes, du food de leurs antres; on les fixa

daos In plsine, en les

y

entretenant de fnbles , de re–

préfentations,

&

d'images. A mefure que les phénome–

ocs de In nature

les plus frappans fe fuccéderenl, ou

y anncha l'exiflence des dicux;

&

Strnbon croir que

cette méthode étoit la feo le qui pilt réuffir.

Fieri non

potefl,

dit cet autenr,

11t

muliaron

&

promifcrt•• t"r–

b,e

multittedo

philo(Qpbúti

orntione

du,:atur,

excitetter–

qru nd

religiorum, pietMem,

&

fidem; j<d

fr

i('•·r

fti–

titiiJt

pr(ettrea ad hoc op_ut e¡l,

l{llte ine11ti

fiue

j.tb,

Ja–

r:ttm

port.ent.is

nu¡nit. Etcnim frJ.Imen, tegi.s,

t

r

rdo11,

facet, anguii, hafl"''f'" deor11m ehyrjÍI

infix<t"

fi•bu /,c

frmt atqr«

lota thtologia prij"ca.

H.N

au:e

m recep¡a.

fuerunt

ti

'i'Vitatu.m

au8ori/JrtJ, quibtu

vc/

11.ti

larvi1

in–

fipientitlm animoJ terruent.

N •>OS a¡oüterons que l'ufn–

ge des

p~uples

policés

&

voifins de la Grcce, étoit d'en–

velopper leurs connniffaoces fous l<s voiles du fymbole

&

de l'nllégorie,

&

qu'il étoit naturel aux premiers lé–

gislateurs de<

Grecs

de communiquer leurs doél.rines ainCi

qu'ils les nvoient

re~Oes.

Mai< un av•ntnge particulier nux peuples de la Gre·

ce, c'ell que la fuperfiition n'étouffa poiot en eux

le

fentiment de

In

liberté,

&

qu' ils conferverent

fous

l'nlltorité des prl!tres

&

de< magi(\ rnts, une

fn~on

de

penler hardie, qui les cnraétérifo d11US

taos les tcms .

( 1)

Une des premieres conféquences

de ce

qui précede,

c'elt Gue la Mythologie des

GrecJ

ell un chaos d'idé<<,

&

non pas un íyllcme , une m.trqoeterie d'une intl nité

de pieces de rapport c¡u'il eO impo!llble de féparer;

&

cnrnment

y

réuffiroit-on? Nous ne connoilfoos pas la

vie, les mreurs, les

idées , les préJugés des prerniers

hnbitans de la Grece. Nous aurions

la· delfus tout<S

les lomieres qui nous manquenr. qu'il nous

reneroit

a

dcfirer une hilloire exaéte de la

Philofophi~

des peu–

ples voifios;

&

celle

billoire noos auroit été tranfmi–

le, que le triage des fuperllitions

grer¡rus

d'avec les fu–

perllitions barbares feroir

peut-~tre

encore au·delfus des

forces de l'efprit humain .

Daos les

rems anciens, les

legislareurs

étoient phi–

loíophes

&

poetes : la

reconnoilfance

&

1' imbécillité

mettoielll tour· á-tour les hommes au rang des dieux;

&

qu'on devine aprcs cela

f"

que devitH ln vérité déJ:I

déguifée, loríqu'elle eut été abandonnée pendant des

fiecles

a

ceux dont le talent en de feiudre'

&

dont le

but ell d'étonner .

Ggggg

Daos

faubol1)

Std

,,1/.t

r•

t~fJUt prt~ft¡tre

'.tttn's p•p•lis

~

m.tn•

l

4rH'.r"

4'

tpiru'eru ilta 9ttam

J.~

DiiJ hdhtnr.

Et

comm~

aur"

-ravam.

ti

3•

voir

dit

que

les Grccs nc

cro)'Olt:nt.

pas le.t

recus .des

ch:mmens

da Tarmre,

du

Cerbere

&:

de_,

Fu

raes, chofes

''érttablem

·nt

que

l'on

croyoit :\

Rome,

i1

~·cnfuivoit

de cclu

que:

"1";

ru

F•"'_l

.-,.,

•htamt t!pHd

Grt~c~J quid~m

ji

{•lwm _illiJ

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4

plt~u

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jl11 bAbl,u!t,

fiJtm t.smtiJ

Jtrt-.nt

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P•fftwl

Ap,tl

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fotm

in prinúp<atiluu,

lJIUif7J

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i

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•Jwuulwm mwltiJ

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4

C"H<11Ú

ffiNIIflll",

pro¡rtr

j•l_.iUJ".¡JtJJi fiJtm

1jfitif1m

pr~ft41'1f

V

o:

u\

Qtad

efft"r

proJui[ott dtlns

lc:J Grec5 13

libcnC qu'ils

s':mribuo;ent

t!a~s

1e!l aO'J.ire_, de.

R.eligion. Je pui.s

mémc

prouver cela ;tvcc

l'.~urvn­

de plufieun t!crivaios

Greo

1

mai'l

il

en

jnotU

fi

l'on

;'J.VOIIC

quo

fans

b

rdigioo Yrak

Ol\

f.luife qn'elle

(oir,

par l:lqnelle h:s hom...

meo