GRA
fer de
meme
entre les rouleaux: ladite ella
m
pe aura –
,
fait
(a
cootre-éprcuve fur la planche veroio. Aprc·
, quoi il faut graver fur ceue planche les rehauts,
&
,
les faire fort profondément crcufer
a
l'eau-forre. On
" pcut exécuter la meme chofe avec
le
bario,
&
me–
, me plus facilement.
, La plus
~rande
difficulté daos tour ceci
ea
de rrou–
" ver du paprer
&
une huile qui ne faffe point jaunir
ni rouffir le blanc: le mcilleur
ea
de fe fervir d'hui–
le de noix rres-blanche
&
tirée fans feu, puis la met–
" rre daos deux vaiffeaux de plomb,
&
la laiffer
a
u
foleil
¡ufqu'~
ce qu'elle foit épaiffie
a
proportioo de
., l'huile foible dont oous altoos parler . Pour
1'
huilc
,
fone on taiffcra l'un de ces vaiífeaux bien plus
de
,
rems au
foleil .
,, 11
faut cnfuire avoir du blanc de plomb bien ner,
, &
l'ayant lavé
&
broyé cxrremement fin,
le fairc
,
fc!cher
&
en broyer avec de l'huile foible bim
il
fec,
, &
apres
l'allier avec de
l'aurre huile plus forre
&
, plus épaiffe, comme on fait pour le noir. Puis ayan t
,
imprimé de nuir ou nutre couleur fur du gros pa-
picr gris , la premiere planche qui
ea
gra vée enrie–
,
remenr, vous en laifferel fécher l'impreffion pendan!
., dix
a
douze
jours: alors ayanr reodo ces ellampes
humides,
il faur encrer de ce blaoc la planche o
u
" fon r gravés les rehauts' de la
m
eme
fa~on
que l'on
,
imprime ordioairemenr, l'eCfuyer,
&
la pofer enfuite
,
for la feoille de papier gris
déj~
imprimée, enfone
., qo'elle
foit jullemeor placée daos
le creox que
la
, premiere planche y
a
faite, prenant garde de ne point
,
la meure
a
l'envers , ou le haot en bas . Cela fni:,
, il
ne s' agit plus que de
faire paífer entre les
rou–
,,
leaux
, .
Ce difCI)UrS d' Abraham Boffe ea louche eo plufieurs
endroits. Nous al lons tftcher d'expofer la maniere de
graver en camayeo, d'uoc maniere plos précife
&
plus
cl aire.
Les planchos deflioées
a
la
gratmr.
en tamayeu
fe
feront de poirier préfétablement au buis; paree que fur
le premier de ces bois les malles prenneor mieux
la
couleur que fur le fecond.
11
ne faut pas d'aotres ou–
tils oi d'aurres principes que ceo¡¡ de l'anicle précédent
fur la
grav11re
w
boiJ
•
ll
faor graver aotanr de plan ches ou rentrées que
l'on vcot faire de tcintes . L es
plus grands clairs ou
les jours, comme hachures oo rehauts de blanc, doi–
vear etre formés en crcux dans la planche, pour laiCfcr
30
papier
m ~me
a
en
donner la couleur . Qoelquefois
00
gravera fur coivre'
a
l'eau-fortc, le trait de l'eaam–
pe, fur-toot
fi
l'on ne peor imirer le croqu is original
tracé a la plum
e
&
lavé, fans que ce trair foir fort
délié.
Le mérire de cene
grav11re
confillera principalement
dans la jufleffe des renrrécs de chaque planche ou rein–
¡e : on
y
réuffira par le mnyen des pointes ajuflécs
&
de la frrfqucrre, comme
a
l'impr•ffion en leures; mais
m ieox eneore par la prelfc en
taille-douce,
&
d'une
machine te lle que celle door nous aliaos donner In de–
fcription.
Lorfquc les planches ou renrrées d'une eflampe au ronr
toutes é!é deffiuées fon
Jo
a
e les unes fur les autres , en
bois, bien équarries
&
gravées au nombre de trois au–
moins, une pour les ma!fcs
1
es moios· brones, o
u
l'oo
a.ura gravé en creux les rehaurs, une ·poor les malfes
plus brunel,
&
une pour
le
traít ou les contour;
&
coups de force des fi gures, chacone n'ayant rien de ce
qu'on aura gravé fur une
autr~;
J'oo aura une machi–
oc de bois de
ch~ue
ou
de noyer, de
l'épaiiTeur des
planchés gravées'
&
a
pou de chofe pres de la largeur
de
b
preffe en raille-douce .
Certe machine fera compoféc de rrois pieces jointes
eufemble par des teuons
a
mortoife;
l'une formée en
talud ' pour pouvoir erre gliiTée facilemenr· entre les
rouleaux de la preffe fur
la
rAbie,
&
ayanr de chaque
cóté une perite bnnde de fer lixée avec des vis for Con
épaiffeur
&
fur l'épaifleur des deo
K
nutres. L'nn mel–
era daos le vuide fur l'efpace de la preffe, des langes
de drap plus ou moins,
feloo
l'exigence, pour que la
gravttre
vienue bien .
JI
faudra que le papier foit mouii–
Jé bien a-propos. On en preodra une feuille, qu'on
in férera en équerre, felon la marge qu'oo y voudra
lai!Ter,
fOlll
la piece en
talud
&
(ous l'uoe des deux
nutres , par- ddfus les langes. On eocrera de la cou–
leor qu·on v<!odra, la premierc p!aoche ou rcnrrée ,
c'dl-3-d~re
la plus claire, avec des bailes femblables
a
celles des faifeurs de papiers de capilferie.
L
'on pofera
adroiremeor cene planche du cÓ!é de la
gYa1JHre,
for
GRA
la feuille de papier qu'oo a étondue fur les langes, un
peu deffous la piece en talud,
&
l'uue de> detn autres.
Oo obfervera de t•approche
r b•en JUile
de
l'angle ou
e–
querre
de
ces pieces. Cela
i.ur,un
pofera lur la plan–
che quelques langes, maculntures , nu aurre> choli:s mol–
kttes, afin que tournant le mt>u liuct,
&
fail•n t paffer
le tou r entre
les rouleaux,
1~
coukur qui ea lur
In
gravure
s'au3che bien ao papier . Cctte tcinte foire fur
aurant de feuilles qu'on voudra d eaJmpt>, on potrera
avee les mémes précaotious
a
la fcconde teiotc;
&
ainrl
de fui te. S'il
y
a plus de trois teinre>, ou commen–
cera toO¡ours par la plus elaire; on parlera nox brunes,
qu'on tirera fucceffivemetlt en palfanr de la mnins bru–
ne
a
celle qui l'ea le plus,
&
l'on fin ira par
le tr<lit
ou par la planche des coorours: ce qui achevera l'e–
ílampe en camayco ou clair·obfcor.
C·ea ainli ( dir M.
Pa~illon)
qu'onr été imprimés
les
beaux cam•ycux que MM. de Caylus
&
Crozar
ont fait exécuter: c'efl ainli qu'on
ea
parveou
~
ne
poinr confondre les
rentrées; c'ell de ce dernier foin
que dépend toute la beauté de ce genre d'oovrage.
Qoarn aox cooleurs qu·on employcta, elles font ar–
biunires;
Oll
les prendra
a
l'huile
OU
la détrempe; le
billre ou la Cuie de chemin!!e
&
!'índ igo follt les plus
ulités; l'cncre de la Chine fera
f<>rt bien; il en
ea
de
meme de la terrc d'ombre bien broyée'
&t.
M. de Montdorge obferve a.vec raifon daos le mé–
moire qo'il nous a communiqué U-deffus qu'il
y
a
grande apparence que les efté:ts de ce genre de
grav11•
re,
combinés avec les elfets de la
gravttr<
en maniere
noire, ont fa ir naltre les premieres idées d•imprimer en
trois couleurs,
ii
l'imitation de la peiorure .
. Cer article a été rédigé d'apres l'ouvrage d'Abcaham
Boífe
&
celui de Fetibien,
&
les lamieres de M. de
Mpnrdorge
&
de M. Papillon.
Qoaor aux rrois anicles qui fu ivenr, ils foot tels que
nous les avons
re~us
de M. de Montdorge.
GRAVURE I!N COULEURS, A' L'tMITATJON
n
¡¡
LA
P
1!
1 N
Tu
RE.
Cette maniere de graver efl un
art nouveau' dont la découvene ea précte ufe
a
d'autres
a
m;
J acques Chriaophe le Blon, nnrif de Francforr,
élcve de Cario M•rs¡e, en ea l'inv"nteur: on doit
placer l'époque de corte
inv~nrion
entre t720
&
1
730;
1'./\ngleterre en a v6 naitre les premiers eúais;
~
.-eioe
commen~oieot-ils
a
y réuflir, que
le B,on pnlfa en
France ( c'étoir en
t 737); un
rouleau d' épreuves é–
chnppées de l'auelier de Londres, compofoit nlor; tout
fon bien; mais quelqoes amateurs étonnés de
l'effer
merveilleox de trois couleurs imprimées fur la papier,
voulurent (uivre des opérarions
fi
flngulieres,
&
fe réu–
nireor pour mettre l'invenreur en état de donncr des le–
~nns
de fon art; les commeocemens fu rene dif!iciles .
Quaod le Blon rrarailloir
a
Londres, c'éroit ao cemre
des graveurs en maniere noire;
&
cette maniere qoi fair
la
bale du oouvel are étoit toralemenr nbandonnée en
Fraoce.
Les eftets du nouveau genre de
gravttre
font les con–
féquences
des
principes que le Blon a établis daos un
traite
drt colorii;
perfuadé que les grauds colori(les ,
que le Tirien, Rubens, Vaodeyk, avnient une manie–
re invariable de coloricr,
il entreprit de fonder en
príncipes
l'hormon ie du coloris ,
&
de
la rldoire en
pratique méchaniqoe par des reg les sO res
&
faciles: rel
efl
le riue d'on traité qo'il
á
publié
a
Londres en an–
glois
&
en
fran~ois:
ce trairé
a
été réimprimé
&
fait
partie d'un livre intitulé
l'art d'imprimer le1 tableaJtX,
a
Paril
17>7-
!1
ell
rc v ~ru
du certificar de MM. les
commiffaires qui forent nommés par
le roi pour étre
dépofiraires des fecrets de le Blon .
C'ea
eo cherchanc
les regles du coloris, qoe j'ai
u ouvé, dit l'invenreur, la
fa~on
d'imprimer les ob¡ets
avec leurs couleurs nnrurelles;
&
pnCfant en fui re
a
des
inaru&ions préliminaires, il jeue les fondemens de fon
art, en établiflanr que la Peimure peut repréfenter tous
les objets vifibles avec trois coolcors, favoir le ¡aune,
le rouge,
&
le bleu, puifquc tootes les nutres couleurs
font compofées de ces trois primiti ves; par ex.
le
¡au–
ne
&
le roo¡;e fonr l'orangé; le rouge
&
le bleo fonr
le pourpre, le violet; le bleu
&
le ¡aune fnnr le verd.
Les d•tfétens mélanges des troi> couleors primirives pro–
duifenr toures les nuanccs rmaginables,
&
leur réuoion
prodoit le noir: je nc parle ici que des couleurs ma–
térielles, ajo6!c-t-il, c'dl- a-dire des couleurs door fe
fervem t.s Peintres; car le mélange de toutes les cou·
leurs primitives •mpalpables ne produ•r pas le ooir, mais
précifémcnt le contrairc;
il
prodair le blaoc. Le blanc
dl