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f
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GRA
néce!Taires pour opérer plus promptement: on charge
d'abord la premiere de tout le no ir du tableau;
&
pour
rompre J'uniformité qui tiend roit trop de la manieee ooi–
re, on ménage dans les aunes planches, de la grainu–
re qui puilfe glaccr fur ce noir. On aura attention de
rcnir les demi-reimes de cette premiere planche un peu
foibles, pour que Con épreove
re~oive
la couleur des au–
tres planches fans les faiir.
Le pnpier étant done chargé de no ir, la feconde plan–
che qoi imprimera en bleu, puifqu'on
n.:
la
for~oit
que
pour aider á faire les ombres' doit erre beaucoup moios
forre de grainure qo'elle ne l'étoir en rravaillan t fu• les
premiers príncipes: de meme la planche Jnune
&
la
planche rouge qoi fervoient auffi á forcer
les ombrcs,
ne feront prefque plus chargées que des parties qui de–
voienr imprimer en jaune
&
en rooge,
&
de quelques
autres parties encare qui glaccrom pour foodre les cou–
leur s, ou qui réunies en produiront d'aurres; ainli que
le bleu
&
le pune produiront enfemble le verd; le roo-
~
ge
&
le bleu produiront le pourpre,
&
c.
Le cuivre defiiné pour la planche naire Cera graioé fur
route la fuperficie ; mais en
rra~ant
fur les aurres, oo
pourra réferver de grandes piaces qui refieront palies.
AinG en s'évirant la peine de les graioer, on s"évircra
encare cellc qu'on efi obligé de prendre pour ratirfcr
&
polir les places qui ne doiveot rieo fournir
a
l'im–
preffioo.
Quand on efi ooe fois parveou á fe faire un modele,
on en bien avancé: que ¡'aye, par exemple' un por–
trait
a
graver;
¡¡
s'y trouve, je fupp6íe, cenr teintes
différentes; J'eOampe en couleur d'un faint· Pierre que
j'aurai coníervée avec les cuivres qui l'ont imprimée,
va décider une partie de mes reimes,
&
voici com–
meot.
]e veux colorer l'écharpe do portrait; cette écharpe
me paroít par la confronrarion, de la meme teinte que
la ceinture de mon S. Pierre anciennement imprimée;
j'examine les cuivres du S. Pterre, je reconnois qu'il
y
a rant de Jaune,
taor de r-ouge daos leur graioure;
alors potlf rendre 1'écharpe do porrrait, je ré!erve en
jaune
&
en rouge autant de grainure que mes anciens
cuivres eu ont pour la ceimure do fai111-Píerre.
D n caJ particrdierJ
tflJÍ
pcttvcnt
exiger
fine cint¡t!.ie–
me planche.
ll
fe reocontre dans q)leiques tableau.>f de
rranlporens á rcndtc, qui demandent une planche ex–
traordinl\ire; des vitres daos 1'
Archit~aurc,
des voilc:s
daos les draperies, des nuées dan
les ciels,
&c.
le
papier qui fait le clair de nos teintes, a été couvert de
dift"érentes couleurs ,
&
par cooíéqtJern ne peut plus
fournir aux traolj>arens ' qui doivent erre blancl ou blan–
cMtres,
&
paroitre par-dellus rou¡es les couleurs. On
fera done obligé ponr fnire fcntir la tranfparence, d'avoir
recours a uoe cioq01eme, ou pl0t6t
a
l:'uo des quarre
cuivres qui ont déjit uavaillé.
·
je cherche a rendre, Je fuppofe, Jes vitres d'un pa–
laÍS, la planche rouge n'a rien fourní pour ce palais,
&
conferv e par conféquent une place fort large fans grai–
nure; J'.en vais profirer pour y
~raver
a
u burin quel–
ques traits qui imprimés en blanc
fur
le
blouilt.redes
vitres, rendroot la tranfparence de !'original,
& m'é–
pargneront un c:inquieme cuivre: les épreuves de certe
impreffion en blanc fe tirent, pour les corriger, fur du
papier bleu .
Oe concluera de cette explication , que par une éco–
nomie, forr co1maire il efi vrai
a
la fimplicité de no–
tre art, on peut prolitcr des plaGes lifrécs dans chaque
planche, pour donner de certaines t<>uches qui augmen–
reron r !a force,
&
avec d'aurant plus de facilité, que
la
m~me
planche imprimera fous un meme tour de pref–
fe, plulieurs couleu rs á-la-fois, en menant diffórentes
tcinres dans des parties erfez éloignée
les unes des au–
\res pour qu'on poi(fe les étendre
&
les erruyer (j¡r
la
planche fans
les confondre.
L'
imprimeur inrelligeot ,
maítte de difpofer de toures fes nuances
&
de les éclair–
cir avec le blauc a¡nCué, aura grande atteotion de con–
fui ter le
ton dominant pour confervcr l'harmonie.
De l'impre.!fion .
Le papter, avaut d'étre mis fous la
prerfe, lera trempé au-moins viogr-quatre heures: on ne
rifque rien de le faire rremper plus long-te¡m.
On tirera;
ti
J'on veut, les quatte
&
les einq plnn–
ches de fuire , fans Jailfer fécher
les couleurs; il fem–
ble meme qu'elles n'eo íeront que mieux mariées: ce–
pendanr fi quelque obflacle ,• oppofe
a
res impreffions
précipirées, on pourra laifTer fécher chaqoc couleur,
&
faire retremper le papier autant de fois qu'il recevra de
planches dilférentes.
On
ne
fauroit arriver
a
la pcrfeEtion du rableau fans
GRA
imprimer beaucoup d'clfais; ces efTais ufent les planches;
&
quand on efl daos
le
fort de l'imprrffion, on ell bien–
tót obligé de
J~s
reroucher. Les cuivres, pour ne pas
fe flarer, rireroqr au plus
Jix
ou huit cellt> épreuves fans
alrération fenfibile .
Les ellampes colorées exigent des attenrions que d'au•
rres eflampes n'oxigcnt pas; par excmplc, J'impruneur
aura foin d'oppuyer
!"e.
doig11 encré1 fur le revcrs de
Ion papier aux quatre coins du cuivre , afin que ce pa–
picr pui!Te recevoir focceffivemeot, angle fur ang le, too–
res les planches dans fes repcres.
V.
1M P RE S S
1
o
N
EN
TAILLE-DOUCE.
DeJ couleurJ.
Tour es les cou leurs doivent
~tre
traní–
parente~
pour glacer 1' une fur 1' autre,
&
demandent
par conféqoenr un choix particulier; elles peuvent erre
broyées
i
l'huile de noix; cependant
la meilleure
&
la
plus r,ccarive ell !'huile de pavots; que!le qo'clle foit,
on
y
a¡oGtera toliJOurs la dixieme partie d'huile de li–
thorge: c'efi
a
l'imprimeur
á
rendre fes couleurs plus
ou moins coulantes, felon que fon expérience le gui–
de; mois qu' il air grande aueotion
á
les faire broyer
exaEtement fin, fans cela elles entreor avee force daos
la grainure , o'en finteot qu'avec peine; elles hapent le
papic r
&
le font déchirer.
D11 blanc.
L es
tranfparens doot
iJ
a été parlé, fe–
ront imprimés avee du blanc de plomb le mieux broyé.
Du noir.
Le no ir ord1naire des 1mprimeurs en taille–
douce efl celui qu'on employe pour la premiere plan–
che, quand on travaille
a
quarre cuivres;
011
y
3JOÜ–
tera un pe u d'indigo, pour le difpofer á s'unir au bleu.
D" bleu.
L'iudigo fair auffi norre bleu d'eflai; met–
tet-le on poudre,
&
pour le purifier Jeltez-le dam no
marras; verfe·¡, derfns orfez d'efprir-de-vin pour que le
matras foit divifé en rrois parties; la premiere d'indigo,
la
feconde d' efprit-de- vin ,
la troirieme vuíde: (aites
bouillir au bain de Cable,
&
ver fez eníu;te par ioclina–
tion l'efprir-de-vin chargé de 1' impureté; remenez de
nouvel efprit-de· vio,
&
recommencez la meme opé–
ration JUÍqu'a ce que cet efprir ((me do matras íans
erre raché; lailfez alors vorre marras fur le
fe
u jufqu"a
licciré . Si au Jieu de faire é1•apor"r vous dillillez l'e–
fprit-d e-vin, il
Cera bon encare
a
pareille puritication.
L'indigo ne ícrt que pour les eiTois; on cmploye
a
l'impreffi on le plus beau bleu de Prulfe: rnais il
fout
íe gardc r de s'en fervir pour eff'4'er les planche ; il les
tache Ji fon qu'on a de la peine
a
reconno\tre enluite les
défauts qu'on cherche
á
corriger.
Dujarme.
Le llil de grain le plus foncé efi le jau–
ne qu'oo broye pour
no~
imprelúons; on n'en trouve
pas tot'tJours che7. les macchands qui de!cende afie<z bas,
alors on le fait ainli.
l?reoez de la graine d' A vignoo, faites-Ja bouillir dans
de J'eau commuoe: jenez-y pendanr qu'elle bont. de
!'alun en poudr.e: paiTez
la reinture 1Hrave:s un Jinge
fin,
&
délayez-y de !'os
de
fech e en poudre avec de la
craie blanche, panie égale: la dofe n'efi point pre(cri–
te; on tilrera l'opération pour qu'elle fourniffe un fiil de
grain qui con[ervc
a
l'huile une conleur
~en
foncée.
Drt
rouge.
On demande pour le roug
une laque
qui s'¿loigne du pou rpre
&
qui approche
·o nacarat;
elle fera mélée a«c deux parties de carmin le mieux
choifi: on peor auOi faire une Jaque qui contienne en
eJJe-méme [OUt Je carmÍn nécerfaire
j
011
f
melera, fe–
ion J'occalion, un peu de cinnabre minéral
&
noo ar–
tificiel. 11 e(l ii.-propos d'avenir que pour faire les ef–
fais, le cinnabre feul' me me l'artificiel, fuffit.
Nous pouvons af,ilrer que pour peu qu'on ait de pra–
tique dans le deiTein, Ji
l'on fuit exaEtement les opé–
rarions que nous venon< de décrire, on tirera des épreu–
ves qui feronr de bonnes
copi~s
d'un tablcau que!
~u'il
foit;
&
J'on ne doit pas regarder comme un foible a–
vantage, de rrouver daos les Jivres d' Anoromie, de Bo–
taniqoe, d'Hifioire nnrurelle, des efiampes fans nom–
bre, qui, en apportant
les coruours, donnent auffi les,
couleurs. On peut ¡uger de l'urilité de cctte noovelle
décou vene, en examinant les planches anatbmique< im–
primées depuis quelques années
a
París par le lieur Gau–
tier de J'académie de DiJon, qui
j
In mort de le Blon a
fuccédé
a
Con privilége apres avoir été íon éleve. Quel–
ques aurres éleves ont auffi gravé ditféren1 morceoux;
&
ces morceaux, avec ceux du fieur Gautier, f(1nc e·
fpér~r
que 1e nouve! art fera bien- tót
.1
fa perfeEtion .
G
R A V U R E E N M A N l E R
.E
N O 1 R
& :
ce genre
de gmvure s'efi appell6 pendnnt un tems en Francc,
l'art
noir;
les étrangers le connoílfent affet commu–
némeot rous le nom de
mcz.::.a-tinta.
On prt!rend que
le premier qui ait rravoillé en
manitre noire
e(\ un prin-
ce