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GRA

ce Rupert. Qcelques aureurs parlent avec éloge d'une

tete qu'il grava avant qu'on el1t Jamais connu ceue fa–

~on

de

graver;

les

opératioos en foot plus prompres

&

les effets plus moelleux que ceux de

la gravure

a

l'eau-forrc

&

au burin: il eft vrai que la prépatation

des cuivres eft un peu longue, mais on peut employer

toures fortes d'ouvriers

a

les préparer.

Prlparation des plan•hu.

Elles feront d'abord cboi–

fies parmi les meilleures planches de cuivre

pl~né;

quel–

ques arriftes préferent le cuivre jauoe pour la grainure;

ils prétendent que fon grain s' ufe moins vlte que

le

grain de ccivre rouge: le gri:s, la pierre-pooce, la pier–

re douce

a

aiguifer, le charbon de bois de faule,

&

en-–

fin

le brunilfoir

a

deux mains, feront employés pour

le polimenr des cuivres; on ne peut

~tre

flir de fa per–

feétion qu'apres, l'elfai fuivant. Faites encrer

&

elfuyer

la

planche par

1'

imprimeur; qu'il la palfe

a

la preífe

fur une feuille de papier mouillé, comme on

y

pa!Te

une planche gravée;

ti

le papier fort de

la prelfe auffi

blaoc qu'avant d'y paífer, la planche eft parfaite fi elle

a quelques défauts, le papier raché iodiquera les endroirs

qu'il faut encare bruoir .

·

D,

la grainure.

Les planches ainti préparées feront

grainées comme 011

les graine pour imprimer eo ma–

niere noire: cette grainure-ci doit erre encare plus fi–

ne, s'il e(t poffible;

&

pour parvenir au dernier degré

<le finelfe, il faut

travailler d'aprcs

les

ioftruél:ions fui–

vaorcs .

Le berceau e(t un inflrnmenr qui a la

forme d' un

cifcau de menuifior; mais le cifeau coopc

&

le berceau

pique commc tme molette dont les pointes font exrrc–

memeut aigt1es; il

tire Con nom du mouvement fans

doure qui le fai r agir,

&

qui relfemblc au balance mene

qu'on donue au bucean d'un enfant.

Voyez.

A

&

B,

Pla11che ooo,

un des cOrés du berceau porte un bifeau

couvert de tilets

de

la groífeur d'un cheveu,

&

cha–

que filet eft terminé par une poinre. L' ouril fera re–

paífé fur

le revers de

fo11 bifeau;

&

l'on aura grand

fuin en l'aiguifant, de conferver rotqours le

rn~me

pé–

rimetre: ce périmetre doit

~rre

tiré du centre d'u11 dia–

metre de

fix

pouces: trop de rondeur caveroit le coi–

vre,

&

moins de rondeur ne mordroit pas a(fez.

Les plus petirs berceaox conferveront le meme pé–

rimetre de

fix

pouces; leurs manches demanden! moins

de force,

&

peuvent etre moins compofés,

voyu.

E

&

F.

Le grand berceau efl. deftioé pour

~rainer

en plein

cuivre ,

&

les petits pour faire les correél:ions.

D ivifez

vos

planches par des rraits de crayon de neuf

lignes enviran; .Je dis

environ,

paree que le cuivre de

grandeur arb1rratre ne fournira pas toiljours la diviGon

jurle de neuf ligues.

Voyez Planche ooo,

au coin

4,

le

m

auvais cffet qui peut réfulter de la div ifion trap

exaéte de neuf lignes.

Pofez le berceau porpeodiculairement daos le milieu

de ebaque divitioo; balaucez en appuyant fortement le

poianet,

&

remootant roíl1ours la planche; parcourez

J'a.:'tre efpace qui re trouve entre deux

ligncs tracées:

cet efpace parcouru, parcouré?.-en un ' autre,

&

l'uccef-

11

vement d'efpace en efpace; le cuivre fera tout cou–

vert de petits poinrs.

Trace'L alors des lignes au crayon fur un fen s difte–

rent; balancez le berceau entre

vos

nouvelles lignes,

&

quaod vous l'aurez paífé

fu r toure la fuperticie du

cuivre, vous cbangere'L eocore la direétion de ces lignes:

en fin quand vous aurez fait travailler le berceau for les

quarre direétions marqaées daos la planche, il

y

a une

précaution

a

prendre.

On parcourt vingt fois chaque direétion , ce qui fait

quJtre-viogt paífagcs fur le rotal de la fuperticie, mais

0 1.

obfervera, eo repa!Tnttt chaque direétion, de ne pas

placer le berceau précifémenr ot't l'on a commencé;

&

pour évirer de fuivre le méme chemin,

il

faut rirer cha–

que coup de crayon

a

rrois lignes de diflaoce do pre–

mier trait qui a

déía

guidé. Ainfi done vons avez tra·

cé la premiere fois dcpuis

I

JUfqu'a

r,

la fecondc fois

vous tracerez depuis

2

jufqu'a

2,

In

troifieme fois de–

puis

3

jufqu':i

3,

&

cela paree que le berceau prelfé

fous le poids de la main, fo rmcroit en faifant tou¡ours

les metnes paffages, une cannclure infenuble qui nttltoÍ!

a

l'esaél:e égalité qu'on demande

a

la fuperficie.

11

faut éprouver la plaoche poor la grainure, com–

me

00

!'a éprouvé pour le poli •

&

qu' elle rende

a

l'impre.llion uo noir également noir

&

par-tour velouté.

On

FUI,

pour certains ouvrages, conferver le fond

blanc

a

une eftampe, comme il

l'eft prefque toíljours

fous les tleurs, fou · les oifeau

x

peints en mioiarure :

pour cela, on grainera feulemeor l'efpace que doit oc-

..

GRA

783

cuper la flcor, le fruit, ou quclquc autre morceau d'Hi·

ftoire naturelle qu'on veut graver,

&

le recte du cuivre

fera poli au bruniffoir .

De

la

fafon

de

graver

fur

la grainure.

L es plan–

ches bien .

prép~rées,

vous deffinerez ou vous calque–

re?.

le

fujet, amfi que nons

1'

avons expliqné .

f/oy<Z

G

R Av u RE E N e

o

ú

LE u R s.

Vous piacere-¿ vo·

tre cuivre fur le couffiner,

&

ti :ous copiez, vous gra–

vere"L

en regardant

tOUJOUrs l'onginal daos un miroir

pOUT voir la droite

a

gauche

&

la gauche

a

droite ,

L'in~

tlrument dont 011 fe fert pour graver, ou plíltót pou r ra–

tirfer la grainure, fe nomme

racloir;

(V.

G,

PI. ooo ;)

iJ

doit erre aiguifé fur

les deux cOtés plats: on fe fert

encere du grattoir, qui oe differe de celui-ci que par–

ce qo'il a trois faces égales. Ce grattoir porte ordinai–

remcnt un brunitToir fur la meme tige

voyez

H.

Le

brunilfoir fert

a

lilfer les panies que le racloir ou le

grattoir oot ratilfées pour fournir des Jumieres: ai11fi

1

'in–

fl.rumeot dans la maniere noire, agit par un motif tout

différent de l'inrlrument qui fert

a

la

gravttre

en taille–

douce: car

(j

le graveur en taille-douce doir en coofé–

quence de l'effet regarder fon bnrio comme

un

crayoo

noir; le graveur en maniere noire doit, en conféquen–

ce

de l'effet contraire, regarder le grattoir comme un

crayon blanc.

11

s'agir en travaillant de conferver la

grai11ure dans Con vif lar les parties

du

cuiv re deftioées

imprimer les ombres, d' émouíf<r les poinres de la

grainure fur

les parties du cuivre dellinées

a

imprimer

les demi-teintes,

&

de rarilfer les parties du cuivre qui

doivent épargn<r le papier pour qn'il puilfe fournir les

luifans. On commence par les malfes de lamiere;

&

par les parties qui fe détachenr géoéralemenr en clair

de de !Tus un fond brun. On va petit-a-petit daos les

reBets; en fin on prépare legerement le tou t par gran–

des parties. Les maitres de l'art recommandent fort de

ne pas fe preffer d'ufer le grain dans l'envie d'aller plus

vlte; car il n'cft pas facile d'eo

r~ mettre

quand on en

a tcop óté; il doit retler par-tour une legere vapeur de

graios, excepté fur

les !nifans;

&

s'il arrive qu'on ait

trap ufé cerraios endroits, on peor regrainer avec les

petirs berceaux

E

&

F,

&

recommencer

ii

r-atiiTer avec

plus de précaution. Ce n'eft qu'cn rira11t fouvent des

épreuves, qu'on fera ell état de juger des effets du grat–

toir.

De l'impr.lfion . Voy.

/'artic/e

1M P RES

SI

O N E N

T

A

1

L L E·D

o

u e

E,

&

foyez averti qn'il cll plus dif–

Jicile d'imprimer en maniere noire qu'co taille- douce ,

par la raifon que les lamieres fe trouveot eo creux;

&

lorfque les pnrties de ces lumieres font étroites, la main

de l'imprimeur ne peut y enrret pour les elfuyer, fans

dépouiller les partíes voilines; on fe fert pour

y

péné–

trer, d'un pcrit bftton poinru enveloppé d'un linge mouil–

lé. Le papier doit etre vieux trempé

&

d'une pftte fine

&

moelleufe; on prend du plus

b~au

noir d'A llemagne ,

&

on le prépar< un peu

!~che:

faut de plus que le¡

planches foient encrées bien

a

fond

a

plufieurs reprifes

&

bien elfuyées

a

la main

&

non au

rorchon.

La

gravurc en manier( noire ,.

difent ceux qui en

rraitent, ne tire pas un grand nombre de bonnes é–

preuves

&

s'ufe fort promptemenr; d'ailleurs toutes for–

res de fuJets, ajoilreot-ils, ne font pas égalemenr pro–

pres

á

ce gen re de

gravrtre.

Les fuJets qui demandent

de l'obfcurité, comme les etfers de nuit, ou les tableau¡

ot't il

y

a beaucoup de brun , commc ceux de Rem–

brant , de Benedette, quelques Ténieres,

&c.

fo11t les

plus faciles

ii

traiter

&

font le plus d'cffet: les portrnits–

y réuffiífent encare alfez bien, comme on le peut voir

P"

les bea ux morceaux de Stnith

&

de

G.

White, qui

font les plus habiles graveurs que nous oyons en ce gen–

re. Les payf.1ges n'y font pas propres,

&

en général

l_cs. fnJets clairs

&

larges de lumicre font les plus dif–

tic!les de rous,

&

ne tirent prefque point, paree qu'il

a

fallo beaucoup ufer la planche pour en venir

á

l'etfet

qu'ils dcmandenr.

A

u refte, le défaut de cerre

grnv11re

e(t de manquee

de fermeté,

&

généralement la grainure luí do110e une

certaine mollelfe qui

u'e(l

pas facilemell! fufceptible d'u–

ne touche favame

&

bardie: elle peint d'une maniere

plus large

&

plus gralfe que la raille-douce; elle colo–

re davatHage,

&

elle:! eft capable d'un plus grnnd effet

par

l'unioo

&

l'obfcurité qu'elle laiOe daos les ma!Tes;

mais elle deffine moins (pirituellement,

&

ue fe

pr~re

pas aiTez' aux faillies pleines de feu que la

grav,re

a

l'eau-forte peu t recevoir d'un habile dcffinnteur.

En

fi n

ceux qui ont le mieux réuffi dans la

gravure en ma–

ni<re noire

ne peuvem guere

~tre

loüés que par le foin

avec lequel ils l'oor traitée; mais pour L'ordioaire ce tra-

vaiJ