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GRA

jttt~r,

gaittl.

Elles étoient toO¡ours aupri:s de \"énus.

Nul voile ne devoit couvrir lcurs chnrmes. Elles pré–

fidoient 3UX bienfaits

0

a

Ja concorde

0

RUI ré¡oüillances,

nu~

amours'

a

l'éloquence meme; el les étoient l'em–

bleme fenfible de tour ce qui peut reodrc

In

vie agréa–

ble. On

les peignoit danfames ,

&

fe

tenant par la

main; on n'entrolt daos leurs temples que couronné de

fleurs. Ceux qui on t infuilé

a

la

mythologie fabuleu–

fe, devoient au-moins avoüer le mérite de ces fiaioos

riaotes, qui anuoncent des vérités done réfulteruir la

félicité du genre humain.

Are. dt M.

DE

V

o r. T

A

I–

R E.

G

R A

e

E, (

Beaux ar/J .

)

Le mor

gmct

efl d'un

ufage trcs-fréquent daos les am.

TI

femble cependanr

qu'on a

toCIJOUCS auribué au

feos qu'il emportc avec

lui quelque chofe d'indécis, de myllérieus,

&

que par

une convention générale on s'efl contenté de fentir

a–

pen-pri:s ce qu'il veur dire fans

l'espliquer. Seroir-il

' 'rai que la!;'"'' qui a ranr de pou••oir fur nous, na–

qolr d'un pnncipe inexplicable?

&

peur-on penfer que

pour l'imircr daos les ouvrages des ans, il fuffife d'uo

fentimenr aveogle

&

d'une certaine difpofirion qu'on ne

peur comprendre? non fans doute. Je crois, pour me

r~nfermer

dans ce qui

regarde l'art de peinmre, que

In

xrnce

des figures imitées comme celle des corps vi–

vans, con!i!lc principalemcnt dans la parfaite !lruaure

des membres' dans leur cxaae proportion'

&

dnns

la

JU0clfe de lcurs emmanchemens. C'ell dnns les mou–

vemcos

&

les nttitudcs d'un homme ou d'unc femme

qu'on diOingoe fur-tout cette

~race

qui cbarme les yeux.

Or li

les membres ont la mefure qu'ils doivent avoir

rtlativement

3

leur ufage'

fi

ríen ne nuit

a

lcur déve–

Joppemeot, fi entin les charnieres

&

les jointures font

tellemenr parfJites, que la volonté de fe mouvoir ne

trOU\'e aucun oh!lacle,

&

que les mouvemcns doux

&

linns fe falfenr f'ucceffivement dans l'ordre le plus pré–

cis :

c'dl alurs que l'idée que nous exprimons par le '

mot

gracc

fcrn excitt!e. Et qu'on o'avance pas comme

\lile (lb¡eaioo rnifonnable' qu'une figure fans ctre telle

que JC viens de la décrire, peut avoir une certaine

gra·

cr

particuliere; qu'on ne diCe pas qu'il

y

a de défnuts

auxquels certaine

gra<eJ

font anacbées.

JI

feroit

im–

pof!ible,

il

ce que ¡e crois, de prouvcr que cela doit

ctre ainfi;

&

lorfqu'on eiJayeroit d'établir l'opinion que

j'attnque, on démSieroit Caos doute dans !'examen des

tuits, des circon!lauces étrsngeres , des gouts particu–

liers, des uf.,ges établis, des habitudes qui tiennent aux

mceurs, enfin des préjugés Cur lefquels on fonde le fen–

timcnt que ¡'attaque R ien ne me paroit devoir con–

tribuer davantage

~

13

corruprion des Arts

&

des Let–

tres, que d'établir qu'il y a des moyens de plnire

&

de

réuffir, indépendans des grands príncipes que la raifon

&

la nature out établis. On 3 peur-étre aufti grand tort

de féparer, comme on le fait au¡onrd'hui, l'idée de la

beauté de cclle des

graco,

que de trop di!linguer dans

les Lettres un

bon

ouvrnge d'avec un ouvrage de

goiJt.

Un peintrc en peignnnt une figure de femme , croit lui

avoir donnú la

gracc

qui luí convienr, en

la rendant

plus longue d'une tete qu'elle ne doit

l'etre, c'efl-3-

dire en donnant neuf fois

b

lon¡;ueur de la tete

:l

fa

fi;;urc , au licu de huit. Seroit-il poffible qu'on arrivat

par un l'ecrer

fi

facile,

á

cer eftet

fi

puillant,

11

ce

u

e

gr.;c.

qu'on rencontre

li

rarement ? non fans doute. Mais

il

e!l plus aifé

d~

prendre ce moyen, que d'obferver par–

faitement la conflruaioo inrérieure des membres, la ju–

fle pofition

&

le JCU des mufcles, le mouvement des

JOinrures,

&

le bnloncement des corps.

11

arrive qucl–

quefuil cepcndant que !'arcille dont ¡'ai prlt! , fair une

illufion pallagerc: tmis il ne doir ce fuccc< qu'a un exa–

men auffi pcu reAechi

&

auffi aveuglc que fon travail.

C'efl aiofi qu'un uuvrage dont le plan n'e!l pas rem–

pli,

ou qui en manque, dans Jeque! la raifon efl fou–

vcnt blcffée, ou la lnngue n'cO pas rel'peaéc, ufurpe

quelquefois le nom

d'o111•rage de gorlt.

Je lailfe

:t

JU·

ger s'il peut y nvoir un

goút vlritable

qui n'exige pns

ln plus JU!le combinaifon de

1'

eCprit

&

de !a raifon :

pctn-il aum y 3voir de

vlritablc gr·ace

G•>i n'ait pour

príncipe

la

p<rfcaion des corps rcbdvc nus ufages

au~ qucls ils font dellinés?

llrticle d<

1'11.

'vV

ATE LET.

G R A

G

1

A

B

LE, ad¡. (

')urífprtJd.)

fe dit d'un cas

ou Mlit pour lcqnel on peut obtenir des !emes de gra–

ee .

Voycz

G

RAe E.

( A )

G R.'\ C 1E

U

X,

aJJ. (

Gramm.

)

efl un terme qui

rnanquoit

a

notre langue,

&

qu'un doit

3

M énage .

Bt>uhours en avoüant que M énage en c!l l'auteur, pré–

rend qu'il en a fait auffi l'emploi le plus julle, en di–

fJnt:

pour moi de

~ui

itJ vtrr n'onl rim de graeieux

.

GRA

701

Le mot de Ménngc n'en a pns moins réutli .

11

veut

dire p!Js

qu'ngrl,zble;

il

indique l'envie de plaire: des

m:1nieres

graci~r,fa,

un air

graci~ux.

Boileau, dans

fon ode {ur Namur,

femblc l'avoir employé d'une fa–

~on

impropre, pour lignifier

moiws fitr, abaif/'é, mo–

defte:

Et deformais graciwx

Alfa.

ti

Lilge,

Bruxellu

Porter fu humbles nouvrlla

D t Namur pris

n

'lJOI )'t?ltX.

La p!Opart des peuples du nord difent ,

notre gra·

tieux

{orwer~in;

apparcmment qu'ils entendcnt

bien-fai–

J.mt.

De

graeiwx

on a

fa

ir

difgracieux,

comme de

gr

ozce

on 3 formé

difkrace

;

des paroles

diJfrncieufn,

une avanture

difgrneiwft.

On dir

difgrncit,

&

on nc

dit pas

grr.cil.

On commence

3

fe lervir du mot

gra·

ciwfer

,

qu> fignifie

recevotr

,

parler oblrgeamment

;

mais ce mot n'e!l pas encor< employé par les bons é–

crivains daos le (!y le noble.

llrticle de

M.

DE VoL·

T A 1 RE.

G

RAe 1

E

u x, (

')urifprrtd.)

ce ter me s'applique en

mat'e;e bénéficiale

J

une forme p3rriculiere

de

provi–

fions qu'on appclle en forme gr3cieufc,

in form,¡ gl'n·

tioJ,Í..

\'oye·¿

ci~dt?..~tmt

F'

O R M E

en matiere blnifi–

<inlc .

(11)

GRAC I EUSE,

(LA)

G<og.

ile de l'Océana –

tlantiquc, !'une des

A~ores,

ainli

nommé~

il

cnufe de

la beautt! de fa campngne,

&

de

l'oboudnnce de

íi:s

fru its. E lle

({l

3 7

licues

N.

O. de Tercere.

Long.

330. 30.

lntit.

39·

20.

(D .

J.)

G R

A D A

T

lO

N ,

f.

f.

(

Gramm.)

il

fe dit en

général d'une dilpofition ou les chofes t'onr conlidé–

rées, comme s'élevnnt les unes au-derTus des nutres .

Ce corps s'efl formé par

un~

grndation

infenfible.

G

R ADA T 1

o s,

~n

tct·meJ de Logit¡uc,

fignitie

ne a'gumentation qui contille eo plnllcurs propolitions

arrangées, de fas;on que

l'attribut de la premi<re foit

le fujet de la fecondc,

&

que l'attribut de

In

feconde

foit le fujet de la troifieme,

&

ainfi des autres, Jufqu'

a

ce que le dernier attribut

vien~e

3

ctre affirmé du

fu¡ et de

In

premiere, comme daos l'arbre de porphyre.

L'homme e!l un animal: un animal efl une chofe vi–

vante: une chofe vivan te cfl Ul\ corps, un corps e!l u–

ne fub!lance, done l'homme efl une fubílance .

Un argument de cene efpecc e!l fufceptible d'une in–

finitc! d'errcurs qui peuvem na1tre de l'ambiguité des ter–

me

, donr un fophi!le abufe; comme dans cclui·ci :

Pierre ert un homm¿o, un homme

en

un animal,

\111

onimal efl un gcnre, un gcnre e!l un des univerfaux,

done Pierre

efl

un dos univerfaux.

CbamberJ.

G

R ,, DA

't

toN, (

Poi/ie)

tableau gradué d'images

&

de femimens, qui cnchériffent

les nns fur les au·

tres; c'cfl ainli que l'on doit préfenter les paffions, en

pcigoant avec arr lcurs commencemens, leurs progri:s,

lcur force,

&

leur étcndue; Je n'eu citerai pour exem–

plc que le fragmrnt de Sapho fur l'amour; il e!l fi beau

que trois grand, pocres, Catulle, Defpréaux,

&

l'uu–

tetlr anglois de

1'

hymne ;\ Vénus, fe

font difputé

In

gloire de le rendre de leur micux, chacun dans leur lnn–

guc . Me permwra-t-on d'inférer

ici

les

trois tradu–

aions en faveur de leur élt!gancc'

&

pour

la

fatisfa–

aion d'un graod uombre de leéleurs qui feront bien·

aifes de les comparer

&

de les JU

0

er?

Ecoutons d'abord Catulle, il dit

i

Lesbie

fa ma1-

trelfe:

11/c

mi pnr cfli: Deo videt11r,

lile,

Ji

fas ejl fuptntrr divos

,

Qfti

Julou adversi'u idn;tulfm

te

Spellnt,

&

nudit

Dulce ridenttm; mr(tro qrrod omnu

Eripit fen[t¡¡ mihr! n,rm /imrrl te

LeJbi,. afPexi, nihil c(t ft•per me

Qttod lot¡uar

anuns;

Lingr~a

fed torpct, tmuis ft•b artiU

Flnmma dimmJat

,

fonieu Ji•opte

TinniuTJt au,.,:.r, goninti

ugrmt1~r

Lumuztl noéle.

Voici mainteoanr ll traduaion de Defpréaux .

Heurmx

'!"'

pres de toi, pour toi fmle foupire,

Q¿.t

Joriit du piar/ir dt e'entendre p,trfer,

Q!1i

u

'l•oit

'f_llelt¡utfoú

dottcem~nt

fui

four-ire,

Les Diera Jmu lwr bowbeur pwvmt-ils l'igaler?

]•