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700

GRA

baillis

&

fénéchaux des

lieu~

ou il

y

a fiége préfidial;

&

dans les provinces o u il n' y a point de prélidial ,

l' adre[e fe fait aux Jnges re[ortitfans nuement aux

cours.

On ne peut préfenter les lemes d' abolition , rémif–

fion, pardon ,

&

pour eller

~

droit , que

1'

accufé ne

foit aéluellemenr en prífon,

&

il doit

y

demeurer pen–

dant toute l'inllruélion,

&

jufqu'au Jngcmem définitif;

&

la lignification des lettres oe peut fufpendre les de–

crets ni l'iollruélion, jugement

&

exécotion de la cnn–

tumace, fi l'accufé

11'

el! dans les prifOIIS du JUge ao–

que! les lettres auront éré adre(fécs .

On doit préfenter

les

lettres dans les trois mois de

lcur date; mais comme l'accufé el! ordinaircment ab–

fent,

&

me me fouvent qu' il ignore qu' on ait obtenll

pour luí des leures , on en a accordé quelquefois de

nouvelles apres les trois mois expirés.

Les charges

&

informations a\•ec les lettres ' meme

les procédures faites depuis l'obtention des lettres, doi–

vent etre incelfamment apportées au grerfe des ¡uges

ausquels l'adreffe des !emes el! faite;

&

1'

on ne peut

procéder

l'entérinement, que toutes les charges

&

in–

formations n'ayeot été apportécs

&

communiquées avec

les lettres aux procureurs du roi, quelque diligence que

les impétrans ayent faire pour les faire apporter, fauf

a

décerner des

ex~cutoires

&

nutres peines contre les.

greffiers négligens.

Les lettres doivent étre fignifiées

a

la partie civile,

pour donuer fes moyeus d'oppuf1t:on ;

&

le procureur

du roi

&

1~

partie civile peuvcnt, non- obllant la pré·

fentat;on des lettrcs de rémidion

&

pardon , ioformer

par addition,

&

fnire recoller

&

confronter les témoins.

Les demandeurs eo lettres d'abolition , réminion

&

pardon , font tenus de les préfenter

il

1'

audience tete

nue

&

a

genoux fans épée;

&

aprcs qu'elles out été

líles en leur préfence, ils doiv<nt affirmer qu' ils ont

douné charge d'obtenir ces temes, qu'elles coutiennenr

vérité , qu'ils vculent s'en fervir : aprcs quoi ils font

rcnvoyés en prifon ,

&

enfuite (out interrogés par le

r~pporteur

du proces.

De telle oarure que foient les temes de

grace,

ceux

qui les ont ímpétrées doivent l'tre interrogés fur la fel–

lette,

&

l'interrogatoire rédigé par écrit par le grcffier,

&

envoyé en cas d'appel avec le proces.

Si les Jemes font obtenues pour des cas qui nc fo–

ient pas

graci~bles

, ou

fi

elles ne font pas couformes

aux charges, l'impétraot en el! débouté ; paree qu' on

fuppofe que le roi a éré furpris, fon intention n'c!tant

de faire

gracc

qu'autant que le cas el! graciable.

Vo–

yez

l'ordonn . de

t670,

tít.

~vj.

( A)

G

R A

e~

s Ex

pE

e

T

A

T r v

1!

s, font des provifioos

que le pape donne d'avance d'un bénéfice qui n'ell pas

encare vacant.

fl

y

en a de généules, par lefquelles

le

pape vem qu'un tel foit pourvO du premier bénéfi–

ce qui vacquera;

&

il

y

en a de fpécinles , par lefquel–

les

le

pape mande

ii

1'

ordinaire de conférer un ccrtain

bénéfice

a

un tel.

Cette maniere de conférer les bénéfices n'éroir point

pratiqoée

p~r

les premiers papes,

&

elle

-a

tOUJOUrs été

reprouvée en France ,

a

1'

exceptioo de

1'

expdlntivc

des indultaires

&

de celle des gra.dués .

Voy.

Fevret,

tr, de l'abw

,

l.

ll.

ch. vij.

&

cí-apr.

G

R A D

u

~·s,

]NDULTAIRES, MANDATS APOSTOLt–

Q

u

E S.

(A)

G RAe

1!

P

R 1

N

e 1PAL E, (

Hift.

mod.)

titre qu'

on donnoit autrefois 3 l'évGque de

Lié~

e, qui el! prin–

ce de l'Empire . La reine Marguerite daos

fu m<moi–

r<r

raconte qu'on le trnitair aioli : mais depuis

il

a pris •

celui

d'altef{e.

11

n·y a point auJOurd'hoi de baron dans

la

haurc Allemagnc,

&

fur-tout en Autriche, qoi oe

f.:

f~ffe

dunner ce litre d'honoeur. Les Anglois s'en fer–

vent

a

l'égard de> éveques

&

des perfoones de la pre–

m iere qual ité aprcs les princes . Comme on le donne

en A llemagne aux princes qui ne foot pas du prem;er

rang, les

~mbalfadeurs

de Frnnce l'accorderent d'abord

a

t'éveque d'Ofnabruk, qui étoit nmba!fadeur du col–

lége éleéloral

a

Muntlcr , mais cnfuite ils le rraiterent

d'ahe[:. Ce titre de

gra.e príncipale

n' el! plus main–

tenant d"ufnge en notre langue.

(G)

G RAe E, (

Gramm. Littlrat .

&

Mit holog.)

dans

les peri<JOne>, dans les

ouvr~ges,

figoifie non-feulement

ce 'f"i plaít,

mai>

ce

'fltÍ

plaít

IIV.C

attraít.

C'ell pour–

quo¡

le> aocien< avo;ent imaginé que

1~

déeffe de la

be~

uté oc dtvo't Jamais paroltre faos les

gracer.

La beau–

t¿ ne déplait ¡amais, mais elle peut etre dépourvílc de

CC

Chlrtne fecret qui iO\'Íle

a

]a

rcg~rder

quÍ attire

qui remplit l'arne d'un fentimem doux. Le;

gracer

dan;

GRA

la figure, dans le maintien, daos l'aélíon,

d~ns

les dí–

fcours, dépendent de ce mérite qui

~ttírc

.. Une

~elle

perfonne n'aura point de

gracer

daos le v1fage,

lJ

la

bouche el! fermée fans fourire , li les yeux font fans

douceur. Le férieux n'ell Jamais gracieux; il n'attire

poiot;

il

approche trop du fevere qui rebute .

Un homme bien-fait, dont le maimíen el! mal af–

st1ré ou gené, la dérnerche précipitée ou pefante , les

gel!es lourds, n'a poiot de

grace,

paree qu'il n'a ríen de

doux, de liam daos fon extérieur.

La voix d'ml orateur qui

manquer~

d'inflexion

&

de

douceur,

fer~

fans

¡,rae.

.

11 en el! de meme dans tous les nrts. La propor–

tian, la beauté, peuvent n'ctre poim

gr~cieufes.

On

ne peut dite que les pyramides d'Egypte ayent des

gra·

ces.

On ne pouvoit le dire du coloffe de Rhodes, com–

me de la V énus de Cnide. Tout ce qui el! unique–

rnent dans le .genre fort

&

vigoureux, a un mérite qui

n'ell pns celuí

d~s

grn<er. Ce

feroit mal connoltre Mi–

chel-Ange

&

le Camvage, que de leur attribuer les

gra–

ces

de l'Albane. Le fixieme livre de t'EnEfr"de ell fu–

blime: le quatrierne a plus de

grace.

Quelques odes

galantes d'Horace refpirent les

¡,ra«r,

comme quelques–

unes de fes épltrcs enfeignent In raifon.

11 femble qu'en général le petit, le joli en toot gen–

re, foit plus fufecpt ible de

gracer

que le grnod. On

loneroit mal une orai(on fuoebre, une tragédie, un fcr–

mon, ti on leur donnoit l'épithete de

gr~~<iuoc

.

Ce n'ell pas qu'il y ait un feul geore d'ouvrage qui

pui!Te ctre bon en étaot oppofé aux

$racer.

Car leur

oppofé el! la rude[e, le fauvage, la téchererfe. L'Her–

cule Farnelc ne devoit point avoir les

gracer

de I'A–

pollon du Belvedere

&

do!

I'Anrinoü~;

mais il n'efi ni

fe e, ni rude, ni agrelle. L'incendie de Troye daos Vir–

gile u'cll point décrit avec les

gracer

d'uoe élégie de

Tibulle. 11 plalt pnr des beautés forres. Un ouvrage

peut done

~tre

fans

graccs,

fans que cet ouvragc ait

le moindre defagrément. Le terrible, l'horrible, la de–

fcription, la peimure d'on monllre, exigent qu'on s'é–

toigne de tout ce qui el! gracieux : mais non pas qu'on

arfeéle uniquement l'oppofé. Car li un artille, en qucl–

que genre que ce foit, n'exprime que des cbofes af–

frcufes , s'il ne les adoucit pas par des contralles agréa–

bles,

il

rebutera.

La

grace

eo pcíntore, en fculpture, eonfille dans la

molle

(Ji:

des contours, daos une expreffion douce;

&

la pcinture a par-detfus la fcolpture, la

gracc

de l'u–

nion des parties, celle

des

figures qui s'animeot l'unc

par l'autre ,

&

qui fe prctent des agrémens par

1

curs

nttirudes

&

par leurs regards. -

Voya,

l'a~tíclc

jitivnnt.

Les

grac.s

de la diélion, foit en éloquence , foit eo

poéfie, dépendent du choix des mots, de l'harmonie

des phrafes,

&

encare plus qe

la

délicateffe des idées,

&

des defcriptions riantes. L'abus des

gr11c.r

tll l'af–

férerie, comme l'abus du fublime el! l'empoulé; tou–

te perfeélion el! prcs d'un défaut .

Avoir de la grace,

s'entend de la chofe

&

de la per–

fonne.

Cet

ajrtfte'~?Unt,

&et

ouvrage,

cttte

fe mme, n

de la grac.

.

La bonne

grace

appnrtient

a

1~

perfonne

fculement.

Elle fe prlfente de bonn< grace.

JI

a

fiút

de bonne grace

ec

'f"'on attcndoit de fui. Avoír da

graces.

dépend de l'aélion.

e

ette fe

m

me

"

du gra–

Cei

danr fon mRineien, dans a

qt~'ellc

dit, da111 ce

'fU'

cll< fait

.

Obtcnir {a grace,

e'el! par métaphorc obtenir foo par–

don: comme

faire grace

el!

pardonn<r.

On fait

grace

d'one chofe, en s'emparant du relle .

Les

rommir fui

prirent toru fes ejfetr,

&

fui firent grace de fon ar·

gcut. Faire du gracer, ripandre des grares,

el! l.e plus

bel

ap~nage

de In fonveraineté, c'ell

[aire du bi<n:

c'cfl

plus que jullicc.

A voir les bonncr graces d< 1('"/'lu'rm,

oe fe dit que par rapport

ii

un fupérieur;

avotr la bon–

uu grnrcr d'ttne dame.

c'ell erre fon amant fnvorifé.

Etrc

<n

groc.,

fe dit d'un courtifan qui a été en di–

f~:race;

on ne doit pas faire dépendre fon

bonhe~r

de

l'un, ni fon

m~ lheur

de l'autre. On appcllc

hu11ner gra–

cu,

ces demi-rideaux d'un lit qui font aux clltó du

chevet. L<S

grac.r,

en latín

charitu,

rerme qui fi–

gnifie

aímabler.

L es

Gracer,

divínités de

1'

antiquit~,

font une des

bellcs allég•nies de la mythologie des Grecs. Comme

cette mythologie varia tOUJOUrs tantllt par l'imagination

des Poé tes, qui en fureot les théologiens, tantC.t par

les ufages des peupks, le nombre, les noms , les at–

tributs des

Gracn

chsngerent fouvenr. Mais en fin on

s'accorda

a

les fixer au nombre de trois ,

&

a

le nom–

mer

Aglal, Thalie, Eupbrofine

,

c'ell-a-dire

bríllant,

'

/ltllr,