GRA
&
34
millions par la petire culture
(a).
Nous allons
examiuer le reveno que
45'
millions de fepriers de blé
peuveor procurer au Roi, conformément aux deo• for–
res de culture qui
les produifeor : nous exammerons
auffi ce qu'on en retire poor la dixme, pour le loyer
des terres,
&
pour le gain du culrivareur; nous com–
parerons enCuite ces revenos avec ceux que produiroit
le
rérabliiTemenr parfair de norre agriculture, l'exporra–
tion étant permife ; car fans cette condition , no>
ré–
coltes qui ne font deílinées qu'il la confommation du
royaome, ne peuvenr pas augmenter, paree que
li
elles
étoient plus abondanres, elles feroient rombcr le blé en
non-valcur, les cultivarturs ne pourroicnt pas en fnO–
tenir la culture, les terres ne produiroienr ríen au Roí
ni aux propriétaires.
11
faudroit done évirer l'abondan –
ce du blé daos un royaume ou
1'
on n' en devroit re–
cueillir que pour
la
fublillance de
13
narion . M ais dans
ce cas, les difctt<s font inévirables, paree que quand
la récolte donne du blé pour rrois ou quarre mois de
plus que
la confommarion de
l'année, il elt
3
li
bas
prix que ce fuperHu ruine le laboureur ,
&
néanmoins
i1
ne foffit pas pour la confommation de
1'
année fui–
vanre, s'il furvienr one mauvaife récolte: ainfi
il n'y
a
que la facilité du débir
a
bon prix , qui puilfe main–
tenir l'abondaoce
&
le profi t.
Etat
de
la grande ct<ltttre
Jo
grainJ
.
La grande
culture eíl aétuellement bornéc enviran
a
fix millions
d'arpens de terre , qui comprennenr principalement
les
GRA
707
provinccs de Normandie , de la Beauce, de
1'
lsle-de·
France, de la Picardie, de la F landre
frao~oife
du
Hainault,
&
peu d'aurres . Un arpent de bonne 'rerre
bien traité par IJ grande culture , peut produire 8 fe–
ptiers
&
da.vantage, mefu re de París, qui eft
240
liv.
pefant; mats toutes les terres
rrait~es
par cette culture
ne foot pas également Cerriles;
C9r
cene culture erl plO:
tllt pratiquée par un reíle d'ufage confervé daos cer·
raines provinces qu'a raifon de
13
qualité des rerres .
D'ailleurs une grande parrie de ces terres eíl tenue par
de pauvres fermiers hors d'état de
les bien cultiver :
c'eíl pourquoi nous n'avons évalué du forr au foible
le produit de chaque arpent de terre qu'a cinq feptiers,
Cernence prélevée. Nous tixons l'arpeot
il
100
perches
&
la perche
3
22
piés.
(b)
'
Les fix millions d' arpeos de rerre
rraités par cette
culture cnrreriennent
tous les ans une fole de deux
millions d'arpens enfemencés en blé; une fole de de u¡
millions d'arpens cnfemencés en avoine
&
autres
grains
de Mars ;
&
une fole de deux millioos d' arpeos qui
font en J3Cheres,
&
que i'on prépare
a
apporter du bié
l'année fui1•anre .
Pour déterminer avec plus d'exaétitude le prix com·
mun du blé daos l'état nétuel de la grande culture en
France, lorfque l'exportation e(l défendue,
il
faut faire
attcmtion aux variations des produits des récoltes
&
des
prix du blé, felon que les années font plus ou moins
favorables
a
nos moilfons .
ANNE' ES.
SEPT!ERS
1
p
R
t
X
1
ToTAL
1
par arpent
.
1
F
R
1\
!S
1
RI!STI!
par arpwt.
par arptne.
1
d11
fepti<r
.
1
par arpent
.
1
Abondaote
Bonne
Moyenne
Foible
Mauvaife
l .
1
l
IV. l
1
10
liv.
1
12
¡o
liv.
1
72
1
6o
liv.
(e)
IO
liv.
I2
.. !
1
1)
1
75'
1
8.o
1)
.
. 3
(e)
1
~o
1
30
9°
1
20
30
Total pour les cinq aonées (
J)
2-5'-- ~
-8-¡-1
1
~1
1
87
Les 87 liv. total des cinq années, frais déduits , di–
vifées en cioq années, donoent par arpe
m
17 liv. 8
f.
de produit net .
AJOttte7.
a
ces
.
Les frais montant
a
17 liv . 8 f.
6o
Cela doonera par chaque arpent au to-------
tal
77 liv.
8
f.
Les cinq années donnenr
2f
feptie~s
, ce qui fait
cinq feptiers année commune. Ainfi pour favoir le prix
commun de chaque feptier , il faut divifer le
toral ci–
delfus par
s
,
ce qui érablira le prix commun de cha·
que fcpticr de blé
a
1)
liv.
9
f.
Chaque arpent produit encare la dinne, qui d'abord
a été prélevée fur la roralité de la récolte,
&
qui n'elt
point enrrée daos ce calcul. Elle elt ordtnairement le
rreizieme en-dedans de toute In récolte ou le dou?.ieme
en dehors. Ainfi , pour avoir
le produit en entier de
ebaque arpent ' il faut ajm1ter
a
77
liv .
8
f.
le produit
de la dixme, qui fe prend fur le toral de la récol te ,
femence comprife . La femence évaluée en argent elt
zo liv.
6
f.
qui avec
77
liv. 8 f.
font
8¡
liv.
14
f.
dont
1
~
pris en·dehors pour
la
dixme, eíl 7 liv. Ainfi
avec la dixme le produit
total, fe menee déduire , eíl
84 liv. 16
f.
Ces 84 liv. 16
f.
fe partageot ainft:
Tome
VIl.
(a )
Si les cultivateurs étoient alfe¿ richcs pour tr.liter les
36 millions d' arpeos par la grande culture, conformé–
mcm aux fix millions qui font traités aél:uellcmcnt par
cctte culture ,
la
récoltc annucllc, feroit enviran de 66
millions de fcptiers, au licu de 44 millions, commc on
va le prouver par !'examen de l'etat aéluel de la grande
culture.
(b"¡
'elt un cinquieme plus par nrpent.• que
la
mcfnre
~e
J',trpcm donnée par
M.
de Vauban; amíi les récoltes do1-
vent produire, felon cctte mefure, un cmquieme de plus
de
grai"
que cet auteur ne l'a cfiimé par
ar~ent.
(c. Le prix. commun réglé, comme on
fait
ordmaire"?ent,
útr les prix différens des annccs, fans égard aux frJJS,
&
au plus ou motns de récolte chaque année, n'ell un pnx
commun que pour les achcteurs qui achetcnt
pot~r
leur
fubfi!\ance la mcme quantité de blé chaque annee. Ce
Pour la dixme
7 liv.
~
Pour les frais .
6o
8
84 liv. 8
f.
Pour le produit uet
17
La culture de chaque arpent qui produit
la
récolte
en blé, eíl de
deu~
aonées. Ainfi le fermier paye deux
années de fermage fur les 17 liv.
8
f.
du produit nct
de cette récolte ;
i1
doit auffi payer la taille fur cettc
méme fomme,
&
y
trouver un gain pour fubfi(ler .
Elle doit done erre diltribuée a·peu-pri:s ainfi:
Pour le propriéraire
!
ou
JO
7
7
(fl
~
Pour la raille
~
ou
9
6
I7
8
Pour le fermier
~
ou
3
9
6
6o
liv. de frais,
&
13
liv. 18
i.
6
den.
pour le propriétaire
&
pour la
taille , font
73
liv. 18
C.
6
d. pour un arpeot de blc!,
qui portant année commune cinq feptiers '
chaque feptier coOte au fermier
14 I)
8
Les années abundantes ,
1'
arpent portan!
fept feptiers'
a
ro liv. le feptier' le fermier
V
v
v
v
2
perd
prix eíl ici le cinquieme de 87 liv. qui elt
'7
liv. 8.
f.
C'eíl a-peu-pres le prix commun de la vente de nos blés
a
Paris.
dcpu~s
long-tcms; mais le prix commun pour les
fermicrs, qm font les vcndeurs, n'eft
qu'environ
rs
liv.
9
lols,
il
caufe de l'iné!!nlité des récoltes.
(d)
On ne parle point
tet
des années fténles, paree qu'elles
font fort mres,
&
que d'.ti!leurs on ne peut détennmcr
le prix qu'elles donncnt aux blés.
(e)
V
o~
u.
le dét.til de ces frais, """
arti
,¡.,
FE
R M
rE
as
O'
F ERMhS.
(/)
ous nc nous reglons pos ici fur l'impofition récllc de
!J
tllllc; nous fuppofons une impofirion qui lailfe qucl–
que prorit au fermicr,
_
&
un re''t'ntt au propriétaire, qui
foúticnne un peu les nche!Tes de la nation
&
l'enrretien.
des tcrres