GRA
~
l'accroia'emeat des revenos; car ce iont les revenas
qo1 appelleflt les marchands
&
les artiÍJns,
&
qui p
3 -
Jent leors travaux •
l l
faot done coltiver
le pié de
l'arbre,
&
ne pas bornee oos
íoios
:l
gouverner
les
braoches; laifTons-Jes s'arraoger
&
s'érendre en liberté,
m ars ne nég ligeoos pas la terre qoi fournit les íucs né–
ceUaires
:1
leur végétarioo
&
a
leur accroilfemem. M.
Colben tou r occopé des manofaétures , a erO cepen·
danr qu'il fa\loit dimiouer la raille,
&
faire des avan–
ces aoz coltivateors , pour relever l'Agriculture qui dé–
péritfoit; ce qu'il a• a p8 conciliec avec les beíoins de
l'érat; mais il ne parle pas des moyens effentiels, qoi
c onfillent
a
affu¡euir Ja taille
ii
une impofition
reglée
&
a
érablir invariablement la
liben~
do commerce des
g raim:
l' Agriculture fot négligée ; les goerres qoi
é–
toient continuelles _, la m1lice qoi dévalloir les campa–
gnes, dimiouerent
les revenos do
royaume ;
les trai–
rnos, par des íecours patides, -devinrem les (uppóts de
J'érat; la prév<>ySIJc.e du llli'Íniflre s'étoit bornée
a
ceue
malheureoíe
reffource~
dmn Jes ef!ets ont été li fune–
íles
il
la France
(a).
La culture du ble en fort ehere; nous avons beao–
coup plus de terres qu"'il ne nous en faot pour ceuc
culture; il fandroit
la boroer aux bonnes tcrres, dont
le produit íurpnfferoit de beaucoup les frais d'une bon–
ne culture . Trence m illions d'arpens de bonnes >erres
formoroient chaque
:atlllée
om: íole de ro millions d'ar–
pens qui porteroient d11
:hl<!
~
de bcmnes terres bieA col–
¡ivécs, prodoiroient au-moios, aonée commune, fix fe–
ptiers par arpent ,
fem~uce
prélevée : aioli
la
iole de
dlx millions d'arpens donneroit , la
dilln1e
comprife,
~u-moins
6;
millioos de fcptiers de blé. (
b)
La con-
GRA
7II
iommation
int~rieure
veaant
:i
aogmenter,
&
la liber–
té du commerce du blé étant pleinemem
rét~blie
le
prix de chaque ieptier de blé, aonée commune,
peuc
~tre
évaloé
a
r8 liv. un peo plu; ou moín • cela im–
porte
p~U;
mais
a
18 liv. le produit (erolt d<! 108 Jiv.
non compris la dii me .
Poor dérerminer plus sOrcment le prix commun du
blé ,
l'exportation étant pcrmiíe, il faut fairc auentioo
-:rux variations des produics des récoltes
&
des
pri~
du
blt ielon ces produits. On peor ¡oger de l'état de ces
vaciations dans
le cas de
1'
exportatíon, en íe reglant
iur cdles qui arri vent en Augleterre, ou elles ne
s'é–
tendent depuis nombre
d'anoée~,
qo'environ depui
,g
jufqu'a
22
liv.
11
ell
facile
i:le cornprendre pourquoi
ces variarions y iont C. peu confidérables: l'Agrículto–
re a fair de trcs-graods progre
dans ce royaume ; les
récolres , quelque foibles qu'elles y íoient, !ont toOJOUrs
plns que íuffifanres pour la fubfil1ance des habltans. Si
notre agriculture étoít en bon étoct, oous recudlledons
dans une mauvaiie année 8-peu-prc
aotant de blé que
uous eo fournír au¡ourd'hor une bonne récolte: ainu on
ne pourroir, fans des accidens ernraordinaires, éprouvec
la diíerte daus un
royaume ou les moit>dres récoltes
joimes
a
ce qui relleroit néceffairement des bonnes
30·
nées, feroient to6¡ ours au -delfus des
b~íólns
des hnbi–
tans ·' On peut en juger par l'expofirion que nous alloos
donner des variatíons des récoltes que prnduit une bon–
ne culture íelon la diverC. té des années. On
y
remar–
quera qu'uoe mnuvniíe récolte de to m illions d'arpens
do110e 40 millions de ieptiers de blé fans la récolte
il'one meme quanrité d'arpens eníemeocés en
graim
de
Ma<S .
ANNE'ES.
1
SEPTI-ERS.
1
p
R 1 X.
1
TnrAr; ·
FR
A 1-S
1
REST E.
du Jepticr.
par arpent.
par a rpent.
Abondante .. ....
g
liv.
Bonne ..
..
7
M oyenne
6
Fuible ..
5'
M auvaiíe
4
Total
3o-
Le
;>.00
liv.
du total, frais déduits , •di
v i~'
par cinq aooées, donoent pour année commo-
16
liv.
17
J8
19
20
---
~
ue,
ci
. . . .
40
AjoOtez
les frais
66
Total ••
Les ro6 liv. diviíées par fix
f~
ptiers , donnent pour prix cornmun
d u feptier
. . . •
. . • . . . . .
t 7
'3
4
(
e
)
A u prodait de fix
it:ptiers, don<
la valeor
cll
. • • . . • • . . • . . . . . . . . . . . .
to6
Ajotltez pour la dixme
f;
en· dehors pris fnr
IOUt
le produit
&
fur Ja
{~menee
a
prélcver
IO
L e
produi~
tOt:ll de l'arpent eft .
--11_6_
(a) Le ftnancilr
Uttl'f<1',
cl11tp.
üj.
C9'
jv.
(b)
ous fuppofons que chaque arpent produifc fix feptiers ,
ferncnce prélevée: nous fwons ccpendmr qu un bon ar–
pent de terre bten Cllltivé doit produírc davantage. Nous
avons jugé 0.-propos, pour une plus gt;tnde fureté
dan~
J'e{hmonon , de nous fixer l ce produtt; mots afin qu
on puiífe JUger de ce que peut npponer un arpent de
terre, daos le cas dont
il
s·agit
tci,
nous en
Clterons
un
exemple tiré de l'.trti<le F.s"
M
s, donné por M.
le
Ro
y,
lieutenant des chaífes du pare de Vcrfailles. J'ai .tél:ucl-
" lement, dit l'aureur, íous les youx une fermc qni eft de
, plus de trois cents arpens, dont les terres font bonnes
,
fons étre du prernier ordre. Elles étoienr rl y a. quotre
, ans entre les mains d'un fermíer qui les labourort aífez
, bien, mois qui les fumoit tres-mal, paree qu'il vcndoit
,
fes pailles,
&
nourri[oit peu le bétaíl. Ces terres ne rnp–
" portoíent que trois
a
quotre fepriers de blc par .•rpcnt
" dans les meilleures annees;
il
s'eft ruiné'
&
on
1
a con–
" traint de remettre fa
ferme
a
un nutre cultivateur plus
,
indullríeux. Tour a chanae de f.tce;
la
dépcnfe n'a point
., éte épargnée; les terres e':,core mieux. labourées qn'clles
,
n'étoient, ont
été
cou\'ertes de troupcaux
&
de fumicr;
, en deux ans elles ont été amélíorées au point de np–
" porrer dix feptiers de blé par arpent,
&
d'cn f.tire efpé–
" rer encare plus par la fuite. Ce
fucc~s
fera répété tou–
" te> es tots qu'il fera tenté. Multiplions nos troupe:tux,
, nou> doublerons prefque nos récoltes. Puiffe cettc
p,~" funfion fr;¡ppcr égalcruent
es
ferrnicrs
&
les propriétai-
(e)
uB
liv.
1
6>.
liv.
119
66
liv.
S3
108
42
~~
29
14
(d)
T ota l
200
~oot
it
y
auroit de produit
o.etPour le fermage de deux années
Pt>ur la taille
.¡
00 .
.
40
l.
-dilhibaées ainfi :
Pour le fermier
-;i-
ou .
~
oo 20 liv.
~
•• J O
(f)
40
I O
Lo dixme .
. .. .. •.
L es frais
Produit rotal de l'arpcnt
'
.
l O
66
lt 6
tó6
lí v. de frai1i,
&
30 lív. pour la Ulille
&
le
¡;:r–
mage, fom
96
liv.
¡>nT
nrpent : le
produ it éront
fi«
íe–
pticrs , le
fep1ier
cotit<'roit , an!lée
tBmmu.ne, au
f\:r–
micr 16 liv. D ans un année ab6ndante,
a hui! fq>tiers
por arpcnt , le fcprier luí
e<>
u
te
1.2.
liv~es;
étaur vcndu
t6 liv.
il
gague 4 lív. Dans une mauvaiíe aunée,
ti
qua·
11
res! Si elle devenoit générale ,
fi
elle étoit encoumgéc,
11
ROtiS
,·errions btcn-rót I"J\.,grículture faire des progres rn–
,
pides, nous luí dC\
1
riGOS
l'abo
ndance a.vcc
tou~
fes eft'Cts,.
(e)
'ous mettons le prix plus b.ts qu·en Angkterrc, quoi-
que le blé de France foit meilleut; muis
fÍ
nous en ven–
dions
1t
l'
érranger , la
concutr~nce
pourroit faire batíler
le prix de part
&
d'autre.
·
(d)
Daos
la
grande culture aauelle en France, on o remar–
qué ci-devant que le fermier perd dans les bonnes an–
nées; ici il g.1gne, mais
il
perd dans les mauvaifes: ainli
il
u in
téretqu'il y ait beaucoup de blé: au !ieu que dons
!'nutre
c.tsl'ubondunce ruine le fennier ,
&
cclm-c¡ ne
peut fe dédommagcr un peu que d:ms les mauvaífcs an–
nées.
(e)
Le prix commun des acheteurs fcroit le cinquiemc de
90 Ji\·. qui eft r8 lív. c'eft env
iran le príx commun or–
dinaire de la vente de nos blés d.ms ces dernters tems ;
ainfi l'exportation n'augmenteroit pas le prix du blé pour
les arheteurs: elle l'augmemeroit pour les fermiers de
>
liv.
+
f.
par feprier ; ce rcroít fur .Sí míllions de feptiers'
160
milhons de bénefice ¡>Ottr I'Agriculttue, fans que le
blé augment:it de prix pour
l'~chcteur. Voil~
l'a\'antage
d" l'exportation. Ainfi on ne doit pas s'étonoer des pro–
gres
de
r
Agriculturc
en i\.nglctcrre.
(j)
Pour les tenes chargécs du droit de
champ<~rt
ou de la
dixme ogriere, les fermiers ne payent pas taot de uille;
maiG ce qui manqueroit
fe
rcpaodroit fur ceux qui affcr–
mcnt cette efpece de dixme.