GRA
qu
n~
mbite
p:!S
moios d'auc01ion que la cohore des
xra,s.
Nuas a'covifagcoos pas ici le richc fermicr comme
uo
oa~rier
qoi laboure loi· memc la rcrre ; c'ell un en·
trcpreneor qoi gou veroc
&
qoi fait valoir fon eotrepri–
fe par foo inrelligence
&
par fes riche!Jes. L'agriculro·
re cooduitc par de riches culrivateors en une profeffion
rri:s-honn~te
&
ues- lacr1ti~e. rcfcrvé~
a
des hommes
libres en .!rat de faire les avances des frais con!idéra·
bies qu'e1ige la culture de la terre,
&
qui occuP" les
payfans
&
Icor procure roO¡oors un gaio coovenable
&
afsOré . VoiU, felon l'idée de M. de Sally ,
les vrais
fermien ou les vrais
tioaocicrs qo' on doir érablir
&
foil!eoir daos un royaame qui polfede un grand
rerri–
roire; car c'e!l de leurs richelfes que doir nai1re la fub–
lilhnce de la oarioo ,
l'aifance publique, les
revenos
du fouveraio , ceui des propriéraires , du clergé, une
g rande dépenfe diflribuée
a
toutes les profeffiom, une
nombreufe populatioo, la force
&
la profpérité de l'é–
rar .
Ce fonr les grands revenos qui procurent les grandes
Mpcnfes; ce font le; grandes depeofes qui augmenren<
la populacion, paree qu'elles érendenr
1<
commercc
&
les rravaux,
&
qu'ellcs procurcnt des gaim
á
uo grand
nombre d'hommes. Ceur qui n' env ifagem les avanra–
ges d' une grande popularion que pour enrretenir de
grandes armécs , ¡ugcm mal de la force d'on état. Les
m iliraires n'ellimcnt les ha mmes qu' aoranr qu' ils fonr
propres
~
fairc des foldats; mo;s l'hommc d'érar regrcr–
re i<s h(){llffieS deniuc!s
a
la guerre , comme UD prO·
priéraire rcgrette la rerre employée
~
former
le folfé
qut en nécetlaire pour confa ver le chnmp . Les grlli1-
des armt!es
1'
épuilenr ; une grande populatioo
&
de
grandes richelfcs
le ren.Jeor rcdoorable. Les avanra¡;es
les plus eiTeoricls qui réfuhenr d'unc grande populoc•on,
fonr les prodod ons
&
la coufommorion, qoi
ao~rneu·
tenr ou fonr mouvoir les
richclfe; pécouiaires do
ro–
yaume . Plus une natioo qni a uo bon rerritoire
&
Utl
commercc r'acile' en peuplée' plus elle ell ncbe ;
&
plus elle efl richc , plus elle efl puitfaote·.
11
n'y a peut–
l:rre pas rnOin> au¡ourd 'hu i de richetfes pécuniaires dan s
le royaume, que dans le riecle paOé: mais pour ¡oger
de l'étar de ces richdfes ,
il
ne faot pas les confidérer
fimplement par rappOrl
a
leur quantité, mais auffi par
rapport
a
leor circulation rclarive
a
la quaorité' au dé–
bit
&
au bon prix dcs produdion du· royaume. Cenr
fepriers de blé
a
l O
Jiv. le feptier, font primiti vement
une richefTe péeuniaire quatre t'ois auffi grande que ro
fepriers
a
ro
livres le feptier : ninfi
la quantiré des ri•
chclfes etille auffi rédlemcnt dan< la valeur des produ·
álioos, que daos les cfpcces d'or
&
d argenr , lur-tour
quand le commerce avec l'érranger afsOre le prix
&
le
débil de ces produdioos .
Les revenos font le produir des rerres
&
des hom–
mes. Saos le rravail des hommes, les terrcs n'onr au·
'I'om<
JI/l.
(·•) Nous ne fuppofons
rci
qu'environ
lO
millions de tailfe
fu r les fcrmiers des di.Jtmes, mlis le produrt des dixmes
n'ét;lnt point chnrgé des ftais de culture il
clt
fufeepti–
ble d'une plus íone taxe: ainfi
la
dixme quien nfferméc'
c•en-il-dire qui n·en pas réunic nux curts , pouvnnt mon–
ter
il
plus de roo milhons por le rétablilfcm. nt, leur cul–
ture pourroit avec ¡ultice erre impoféc ; plll$ de
~o
mil–
líoos de rnillc. En c!fet, elle ne ferolt pas, daos ce cos
m~me'
proportionnée
a
celle des cultivatcurs;
&
ceu~
qw affermcrorent leurs dixmes, profi'teroient encare
be<~u
coup fur le rér>blitremcnt de notre culture.
(
b)
Peut-etre que la trulle cgale
a
la moitié du fermage
pnr~itra
forct:c,
&
cela peut-t!tre vrai en cffet; mais
~u
moms cette taillc étant lixée, les fermiers s'y conf'erme–
rorent en a!fermant les terrcs . Voila l'avanrnge d'uoe tail–
le qui feroit fi xée: elle nc feroit point ruineufe , paree
qu'elle feroit pré\ríle par les fenmers; au licu que la taille
arbttrarre pcut les ruiner' étant fu¡ets
a
des augmcntJtions
fuccellives
pcnd~nt
lo
durce des bam<, & 1ls ne peuvent
é'"ter leur pcrte par aucun arrangcmcnt fur le prix du
ferm.1ge. Mais routcs les fois que le fermier connoitm
rar le ¡mx du bail In
Nillc
qu'il doit payer, il ne lnif–
lcrJ pomt rombcr fur lut certc 1mpolition, ainfi elle ne
pourra p>S nuire
a
1.1
culture; elle fcra prife fur le pro–
dmt de h ferme,
&
In parne du re1•enu du
pr~pnct;'IIC
en fera meilleurc
&
plus alfurce; paree que la tltlle n ap–
ponera pomt d'obtbcle
a Ll culture de fon bien; au con–
traite , b taille i
mpofée f.msr~gle
fur le fermier, rcnd
l'<!tat de celui-d
inceno .in; Ion gam ell limit¿ par fes ar–
ran¡¡cmens avec
le propriét:lire, ti oc peut fe preter nu<
vanalions de cette tmpo
fition: fi elle devienr trap forte,
il ne pcut plus füre les
fra.isde la culmre ,
&
le bien
GRA
7IS
cané valeur . Les biens primitifs d' on grand élat font
les hommes , les rcrres
&
les oe!liau>e . Saos ks pro·
doits de l'agricolture, une nation oe pcur avoir d'aurre
reífourcc que la f•brica riou
&
le commcrce de rra6c;
mais l'une
&
l'aorrc ne peuveor fe foihenir que par les
richelfcs de l' érranger : d' ailleurs de tclles
rcl.lourccs
fonr fort bornées
&
peu afnlrécs,
&
elles oe peuvent
fuffire qu'a de perirs r'rars .
Obfor'Oatiom
[ter In t,ille l<vf•
[Hr
la cultur.
du
trai"s .
On ue doir impoti:r les f«m•ers a la raille qu'
avec beauconp de rerenue íur le pco6t
d<~
beniaux ,
paree que ce fonr les befiiaux qui fonr produire les ter·
res: mais
fans étcndre
la
taille fur cetrc partie ; elle
pnurroit par
1'
accroiffemeot des revenus monter
ii
une
impofirion égalc
a
la moirié du prix du fermage : aiofi
en fe conformanr aux rc•·enos des propriétaires des rer·
re~
qui feroienr de quaere e<nts mrllioos, la raille amli
augmentéc
&
boruée-la poor
tnure impofltiou
fur
les
f<rma~es ,
prodoiroit enviran
~oo
millions,
&
cela non
compris celle qui e!l impoíée
fur les
renriers
&
pro·
priécaircs raillablcs, fur les maifons, fur les vigncs, fur
les bois
~aillables
, fur le fermage parricolicr des prés ,
íur les voitur iers, fur le> IJlllrchands, for
les payfans ,
fur les artiían , manouvriers, &c.
Sur les
100
millions de raille que produiroir la cul-
ture des
grnins
•
il
faur
en
retrancher enviran
fo
pout
l'elemption des nobles
&
privilégiés, qoi font valoit
eui-mémes la quantité de rerrcs permifc par les ordoo·
nances , am!i il reOeroir 190 millinns; mais
il fau t a–
JOOter la raille des fcrmiers des ditmes, qui éranr réu –
nies
a
CeS 190 millioos , formeroit 3U • moios pllUt
le
rotal de la tad le
200
millions.
(a)
La proporrion de la raille avec le
loycr des rerrcs ,
ell la regle
la plus sO re pour
1'
impo!ition fur les fer–
miers,
&
pour les garantir des incon••éokns de l'impo·
fitiou arbirraire;
le propriétaire
&
le fermi<r cnonoi[–
íen t chacun Icor objet,
&
leurs inrér éts réciproqucs
fi.
xeroienr au ¡u!le les droits do roi .
(b)
11
feroir bien
ii
defirer qu'on pOr rrouver une regle
suffi sOre pour
1'
impolitinn des mérayers . Mais !i
la
culture fe rérabliO"oir , le nombre
des
fet miers qogmeo–
tcroi~ d~
plus en plus , celui des mérayers dimiuueroit
a
proporriou : or une des co nditions elfentielles pour lo
r<'tabliO"emcnr de la culture
&
1'
augmcnra¡ion des fer–
miers' en de réfonner les abus de la
taille arbitraire,
&
d'af,Orer aox cuhivateurs
les fonds qu ' ils avanccnt
poor In culture des rerres . On doit fur-rour s'arracher
a
garantir les fermicrs, comme étant les plus uriles
i
l'érar, des dangers de eerre impofition. A offi éprouve–
r-on que les defordre
de la raille
fonr moins deflru–
Elifs dans les villcs taillables que dans les campagoes ;
paree que les campagnes produifenr les revenos,
&
que
r~
qui dérruit les revenos détruit le royaume . L' érat
des habirans des villes eO érablí fur
tes
revenos
&
le<
X
x x x
2
vil-
efr dégrndé.
n
fnut toiljours que l'impofrtion porte fur
le fonds,
&
jamais fur
la culture ;
&
q u' elle ne porte
fur le fonds que rclativement
á
r.,
valeur
&
il
l'état de
la culture , & c'ell le fermage qui en dédde.
On peut
foup~onner
que la taille proportionnelle aux
b.1ux pourroit Qccofionncr quelqu'intclligence frauduleufe
entre les propriétaites
&
les fermiets, d:tnS l'expofé du
prix du fermage daos les baux; mais b
ftireté du pro–
priétatre exigeroit quelque claufe, ou quelqu'aéle parti·
culier inufité
&
fufpeél qu'il f"udroit défendre : telle fe–
roit, par exemple, une reconnoilfance d'orgenr prété par
le propriétaire au fennier. Or comme
il
eft
tr~s-rarc
que
les
proprié~aires
pretent d'abord de
l'argent
o
leurs
fe~miers, cet aéle feroit trop fufpeél, fur-tout
fi
la dore érwt
des les premiers tcms du bail, ou ti l'aéle n'étoit qu'un
billet fous fcmg privé. En ne permettant point de rell<;S
con••cntions, on exclueroit la fraude. Mats on pourrmt
admettre les aélcs qm furvieudroient trois ou
qu~tre
ans
nprcs le commencement du bnil, s'ils étoienr p•
Ot~
par–
dc.\'ant notalre,
&
s'ils nc chnngeoient rien . aux claufes
do baH; car ces aéles políérieurs -:e
~?urrment
pos fer–
vir
~
des arran•emens frauduleux a
1
cgard du pnx du
fermage, &
ilt
pCU\'COt devenir nécelfaires entre le pro–
prlétaire
&
le fermier,
a
caufc d<S acctdens qlll quelque–
fois arrivent allX bel1iaux ou aux mmrrons pcndant la
durée d'un bail'
&
qui
eng;~geroient
un propriétaire
a
fecourir fon fcrmier . L'argem avancé fous la forme de
pot-de-1•in par le fermier, en dim!nution du prix du bail,
dl: une fraude qu'on peut reconno11re par le rrop bas pnx
du fermaae, par comparaifon :wec le prix des 3.utres ter–
res du pa)•s . S'il
y
avoit une dilfércnce trop marquée,
il
faudroit aniaotir le bail,
&
cxclure le feruuer