GRA
rec1proque des narions le fourient mutuellemeut pu les
richdles des vendeurs
&
des acheteurs.
XI
V. DaltJ le tommerce riciprovue, la nationJ r¡ui
f!tndent
lamarehandifeJ /eJ
plru
nle../JaireJ
011
In
plttJ
tltilu,
r.mt/'
avantag~
¡i1r
ceiieJ
t¡ui
'lJtndent lts mnr–
cbandif
eJ de Juxe
.
-une nation qui efl alfOrée par fes
biens-fonds d'uo commerce de denrées de fon cru,
&
par conféquent auffi d'uo commerce intérieur de mar–
chandifes de main-d'reuvre, efl indépendanre des nutres
nacioos . Elle ne commerce avec celles-ci que pour
• entretenir, faciliter,
&
étendre ron commerce exrérieur;
&
elle doit, autanr qu'il en poffible, pour conferver
Ion indépendance
&
fon avnntage daos
le commerce
réciproque , oe tirer d'elles que des marchand ifes de
luxe,
&
leur vendre des marchandifes nécelfaires aux
befoins de In vie.
Elles croiront que par la valeur réelle de ces différentes
marchandifes , ce commerce réciproque
leur efl plus
favorable. Mais l'avantage efl toíl¡ours pour la nation
qui vend les marchandi(es les plus uriles
&
les plus oécef–
faires.
Car alors foo commerce efl établi fur le befoin des
autres; elle ne leur veod que fon fuperflu,
&
fes achats
ne ponent que fur fon opulence . Ceux-13 onr plus
d'intérét de luí vendre, qu'elle n'a befain d'acheter;
&
elle peut plus facilement fe retrancher fur le luxe ,,
que les auues ne peuvenr épargner fur le nécelfaire.
11 faut meme remarquer que les états qui fe livrent
aux manufaétures de luxe , éprouvent des viciffirudcs
facheufcs. Car lorfquc les tems four malheureux ,
le
cornmerce de luxe Janguit,
&
les ouvriers fe trouvent
fans pain
&
fans emploi.
La France pourroir, le comrnerce étant libre , pro–
duire abondammeot les denrées de premier befoin, qui
pourroienr fuffire
a
une grande coofommation
&
a
un
grand commerce exrérieur ,
&
qui pourroient foíltenir
daos le
royaume un grand commerce d' ouvrages de
maio-d'ceuvre .
M ais l'étar de fa population ne lui permet pas d'em·
ployer beaucoup d'hommes aux ouvrages de luxe;
&
elle a mi' me intéret pour faciliter le commerce exté–
rieur des marchandifes de fon era, d'eotrerenir par l'achat
des marchandifes de luxe , un commerce réciproque avec
l'étranger .
D 'ail\eurs elle ne doit pas prétendre pleioemenr
a
un
comrnerce général. Elle doit en facri fier quclques bran–
ches les moins Importantes
~
l'avanrage des aurres par–
ties qui lui font les plus profitable;,
&
qui augmenre–
roient
&
alfOreroient les revenus des biens-fonds du ro–
yaume.
Cependanc tnut commerce doir erre libre, paree qu'il
e!l de l'intéret des rnarchands de s'attacher aux bran–
ches de commerce extérieur les plus fOres
&
les plus
profitables.
JI
fuffit au gouvernement de veiller
a
l'accroilfement
des revenus des biens du royaume, de ne point gcner
l'iodu!lrie, de 1laiffer aut cicoyens la facilité
&
le choix
des dépenfes.
De ranimer l'agriculrure par l'aétiviré dn commerce
dans les provinces od les denrées font combée; en-noo–
valeur.
De fupprimer
les prohibiri.ons
.&
les empcchernens
pré¡udiciables au commerce mténeur
&
au commerce
réciproque euérieur.
D'abolir ou de modérer les droirs exceffifs de riviere
&
de péage, qui dérruilent les reve'!us des provinces
éloignées , od les denrées ne
peuven~
erre
comme~r;ables
que par de longs uanfporrs; ceux a qu1 ces, drons ap–
panieonent, feront íuffi ía mmcnt dédommages par
~eur
pare de l'accroilfement général des
revenos de; b1ens
du roy&ume.
11 n'efl pas moins néceffaire d'éteindre les priv iléges
'I'ome
f/11.
(a)
Les chemins ruraux ou de communication avec les gran–
des routes, les villes
&
les marchés , manquent ou font
mauvais prefque par-tout dans les provmces, ce qm ell:
un gmnd oblhcle • l'aétivité du Commerce. Cep.endant
il
fcmblcqu'on pourroit y rémedier en peu d'annees; les
propríétures font trap intércffés a la vente des denrees
que produifent leurs bíeos , pour qu'ils ne vouluffent_pas
contríbuer aux dépenfes de la rép.trmon de ces
chemm~.
On pourro1t done les impofer pour une pente t:txe re–
glée au rou la livre de la tallle de leurs fcrmiers,
&
dont
les fenmcrs
&
les payfans fans bien fcroient exempts.
Les chemms
it
rcparer feroienl
dée~dés
par
M~l.
les m–
tendane daos chaque diftnét, apres avolf conf<lite les
h~-
GRA
721
furpris par des provioces, par des v'illcs, par des com·
muoautés, pour leurs avanrages paniculiers .
ll el1 important auffi de fJciliter par-rout les com–
municarions
&
les rranfports des marchandifes par les
réparations des chemins
&
la navigarion des
rivicres .
(a)
11 en encore eCfenriel de ne pas aCfujettir
le co m–
rnerce des denrées des prov inces
a
des défenfes
&
a
des permiffions palfageres
&
arbitraires, qui ruinenr les
campagnes íoos le prérexre captieux d'aísu rer l'abondan–
ce daos les villes . Les vil les fubfiflent par les dépeo–
fes des propriétaires qu1
les habiteor ; aiofi ea détrui–
fant les revenus des biens-foods, ce n'efl ni
favoriler
les vilks, ni procurer le bien de J'état .
Le gou vernement des revenus de la narion ne doit
pas étre abandonné
a
la difcrétion ou
a
l'autQrité de
l'adminiflration fubalterne
&
parriculiere .
On no doic poinr borner l'cxporrarion des
graim
a
des provinces
parriculier~s,
paree qu'elles s'épuifeor a–
vam que les aucres provinces puilfenr les regarnir ;
&
les habitans peuvem erre expoíés pendam quelques mois
a
une dilette que l'on attribue avec raifon
a
l'expor–
tation.
Mais quand
la
liberté d'esporrer efl générale, la le–
vée des
grainJ
n'efl pas fenfible ; paree que les mar–
chands tirent de toutes les parries du royaume,
&
fur–
tout des provinces od les
grains
font
a
bas prix .
Alors il n'y a plus de provínces ou les denrées foient
en oon-valeur. L'agriculrure fe ranime partout
a
pro–
porrino du débit.
Les progres du cornmerce
&
de l'agriculrure mar–
ch~nt
eofemble ;
&
l'exportation n'enlcve ¡amais qu'un
fupertlu qui o'exilleroit pas fans elle,
&
qui enrrerient
tou¡ours l' abondance
&
augmente les revenus du ro–
vaume.
- Cer accroilfement de revenus augmente la popularion
&
la conlommarion , paree que les dépenles augmen–
tenr
&
procureor des gains qui attirent les hommes.
Par ces progri:s un royaume peur parvenir en peu de
t~ms
a
un haut degré de' force
&
de profpérité. t\infi
'par des moyens bien fimples, un fouverain peut faire
daos les propres écars des conquétes bien plus avama–
geufes que celles qu'il entreprendroit
íur Ces voilios .
Les progres fout rapide,; fous H enri l
V.
le royaume
epuifé, chargé de dettes , devine bientót un pays d'a–
bondaoce
&
de richelfes .
f/oyez.
1
M
r 6
T .
Ob{ervationJ
[~<r
la n!ceffité dn rirh•f!eJ pour la ml–
tllre
d<J
grarm
•
11 ue faut ¡amais oublier que cet état
de profpérité auquel nous pouvons prétendre, feroit
bien moins
le fruit des travaux du laboureur
que le
produit des riche(Ji:s qu'il pourroit employer
a'
la cul–
t~re
des recres. Ce font les fumiers qui procuren! de
fiChes mo1lfons; ce font le< befiiaux qui produifenr les
fumie~~;
c'ell l'argem qui dono e
les beniaux ,
&
qui
fourmt
~es
hommes pour .les gouverner. On a vC, par
les déra1ls précédens , qu1
les frais de trente millions
d'arpeus de
terre. traicés par la perite culture, oe font
que de .28) milhons ;
.&
que. ceux que l'ou feroit pocr
30 tnllllon, d'arpens b1cn rra1rés par la grande culture
leroienr de 710 rnillions ; mais daos le premicr cas
1~
produir n'en que de 390 millions:
&
daos le
fecond
il feroit .de
1,
378 ,
ÓOO ,
000.
De plus grands frais
produ~rorent
encore de plus grands profits ·
la dépenfe
&
les hommcs qu'ex ige de plus la bonne 'culture pour
l'achat
&
le gouvernement des belliaux, procuren e de
leur cóté un produit qui n'efl guere moins confidéra-
ble que celui des récoltes.
.
L~
mauvai(o
cul r~re
exige cependanr beaucoup de
rravad; maiS le culuvareur ne pouvant faire les dépeo–
fes nécelhires, fes rravaux Com infruétucux; il luccom–
be :
&
les bourgeois imbécilles attribuent fes mauvais
fucce s
a
la parelfe . lis croyent fans doute qu'il (uffit
de labourer, de rourmcnrer la
terre pour la forcer
a
Y y y y
por-
bitans , qui enftútc les feroient exécuter par des entrepre–
nems. On réparcroit d' abord les cndroits les plus impra–
ttc\bles, on
perfcétionneroit fuccefii\•emcnt
les
chemms;
les fernuers
&
payfans feroient enfuitc chargés de les cn–
tretemr. On pourroit
f.tir~
aYec
les provmccs de pareils
arrangcmcns pour les
Uv1eres
qui pcuvent Ctre rcndnes
navig.tbles.
!1
y
a des provinces quí ont fi bien reconnu
l"utihté de ces rrnvaux , qu'clles ont demandé elles-memes
¡,
ctre autorifées ;, en fuire les depenfes ; maiS les befoms
de l'état ont quelquefois enlevé les fonds q\1e l'on
y
avoit
deltinés: ces mauvaiS Cueces ont étoulfé des mfpofitions
fi avanu¡;eufes au bien de l'érat .