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GRA

Grew , qui a fait tant de cnrienfe' obfervation' fur

ceue matiere, a remarqné qu'eo général les

graina

oot

q uatre enveloppcs, dootla premierc s'appelle la

<ap[ult,

qui reffemble quelquefois

a

une petite bourfe, comme

celle du crerfon; quelquefois c'cCI une goorfe, commc

cellc des légomcs; qoelquefois elle eCI diviféc en deor,

comme daos l'ofcille

&

dsns la rcnoul!e . La Cecondc

&

la uoifieme eoveloppe s'appelleot les

pra11x

dt la

grai11t,

principalemem daos les fl!ves; leur couleur varie

depois le blanc jo!qu'au noir de jay. La quatrieme

&

deroiere en veloppe fe peot oommer

fuondint

,

paree

qu'clle eCI, pour aiofi dire, daos les plantes, ce que font

dans les animauK les membranes qui eoveloppcnt le

f<rtus : on la peot voir en enlevant fort adroitement les

robes d'une févc nouvellement formé'e.

La figure des

graina

eCI tantOt femblable

a

celle d'on

rein, comme daos ceue efpece de ben appellée

papav<r

fP'""""":

tantót elle oCitriaogulaire, comme daos l'o·

feille

&

daos le fceau de Saloman ; qoelquefois entre

ronde

&

triangolaire, comme dans la memhe

&

daos

la méliffe; qnelqoefois elle ell ronde-pinte, comme daos

les giroflées

&

les amaramhes ; quelquefois fphérique,

commc daos les oavets

&

daos le muguet des bois;

quelquefois ovale, comme dans le peigne de

V

énus

&

dans les tithymales; ou demi-ovale, comme daos l'anis

&

dnns le fénouil , ou demi-ronde, comme daos la co–

riandre.

On

en trouve qoi ont la forme d'une pique, com–

me daos la Jaitue; ou d'un cyliodre, comme daos les

jacobtes; ou d'ooe pyramide , comme daos le bec de

cicogne

i

feoilles de guimauve. 11 y en a de liffes

&

palies, comme cel les du fcandix ; d'aotres qui foot bouii–

Joooo!es, comme celles de l'herbe sur mines; d'autres

qui Cont remplies de petites forfes exagooes femblables

nur rayons de miel, comme celles des pavots , de la

jufquiame, do mufle de veau,

&

du parferage; d'au–

tres qui font percées comme des pierres ponces, !elles

que fonr celles do grémil

&

du phalange de Candie .

La

graint

de

plofieor~

plantes mSles elt hoileufe,

&

cene

grnilft

n'ell nutre chale qu'uoe elpece de pouffie–

re de divorfes couleurs , qui daos

les

fleurs

tient au

fommet des éromioes; elle ell jaone daos le lis blaoc,

rouge daos le lis •frifé, naire daos plufieurs cfpeces de

tulipes; tootes ces graioes repourfent l'eau . Cela fe voit

fort bien daos la fe menee do pié de loop,

lyeopodium;

cnr

fi

on en eoduit le food d'un verre , on s'appercevra

que l'e':m qu'on y verfe

re~oit

une furface conveie,

&

qu'une goutte d'eau y parolt fous la forme d'un glo–

bole rond : l'eau oe pénetrera pas un morceau de toile

ou de pnpier, fi on a eu foin de les frotter auparavaot

comme i

1

fnot avee la

graine

de ceue moulfe terrellre.

Les peaux des

grainer

de coignaffier, de l'herbe aur

peces, de la roquette , de la cameline, .du cre'!'on, du

bnlilic,

&

de plofieurs aotres, font vcrmrfées d un mu–

cilage qui s'banoüit quand elles foot feches.

Toutes les

grainn

de plantes ont des enveloppes

ou des étuis qui les metteot

a

couvert jufqu'a ce qu'

elles foient jettées en terre; on les retouroe, on les me–

Cure

on les enrn!fe Caos dsoger , paree qu'ellcs font

envcioppées

&

garnoties: les unes nairfcnt daos le

~ceur

des fruits

comme les pepios des pommes

&

des

po~res;

d'autres v1ennem daos des gou!fes, comme les

poi~ le~

f~ves,

les grnincs de. pavot , le cacao . Il y en a qut

outre la chair du frutt ont encare de grorfes coques de

bois plus ou moins dures, comme les noix, les aman·

des des abricots, des

p~ches,

&

d'autres fru its, taot des

Jodes orientnles que des Jodes occidentales . Plufieurs

par-delTas Icor coque de bois om un brou amer com–

me nos noix; ou un fourreau hériOé de pointes, enm–

me les chitsignes

&

les marrons d' Inde . lndépcodam–

ment des enveloppes utérieures , chaque

gratlf<

a en–

care fon épiderme ou fa peau, daos laquelle Iom ren–

ferm6s la pulpe

&

le germe.

Toutes ces chales frappent les yeux,

&

bien dovan–

tage cocare, quand on regardc les plus petites

groi"."

llVcc

la tentille; csr alors elles fe montrem aoffl dtf–

férentes daos Jeur figure

&

dans leur cnraélere , .que

le font tous les nutres geores d'etres de

la créatto?:

mais

fi

leur forme ettérieure porte une

fi

grande varté–

té ,

teur firuélure interne étant artificment développée

par des préparations

&

des feélions, offre au microfcope

mille chol"es dtgoe.s d'admiratioo . Je Iuis fllché de n'en

oler citer qoe quclques cxemples .

La

grQ¡,.,

de l'sngéliqoe eCI one des plus odoraotes

du monde : Otel.-eo la premicre pellicule,

&

vous dé–

collrrirel au microlcope ce qui produit

fa

charmantc

GRA

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odeur; c'ell une 6oe gomme ambrée, couchée par filets

for tootes les caooelures de cene femence .

Faites une feéiioo longitudioale au graud cardamo–

me, qu'oo appelle autrement

grain< dt paradiJ,

vous

apperccvrez. d'abord une fubllance poiU'eure noire, con–

tensor une matiere blanche en forme radiée, femblable

il

du fel tres-blaoc ;

&

c'ell auffi probablemem un mé–

Jange de !el volatil

&

de concrétion farineufe , du–

moins Ca

llruélure étoilée

&

fon goOt piquant favorifeor

cene opmton . Mais ce dont on ne peut douter,

&

qui

efi encare plus curieut, le centre de chaque

graine

e!t

rempli d'un petit morceau de camphre pnrfait, le meme,

~

toas égards, que celui de nos boutiques;

iJ

ell toO–

jours de la figure des bouteilles qui oot nu ventre large

&

arroodi, avee un cou long

&

étroit .

La

graint

do grand érable, qo'on nomme impropre–

ment

fy<omor.,

préfeote au microlcope un inleéle qoi

a fes ailes étendues; les ailes Cont tioement vafculaires,

&

les eoveloppes couvertes d'un duvet blanc

&

foyeux

contienoent une petite pelote ronde

&

compaéle . .1\pres

avoir 6té la pcllicule brune qui y ell fermemeot

attach~e,

on décoovre une plante toute verte, fingulierement re-

pliée;

le pédicule a enviran

.¡ ,

&

chaqoe feuille fé-

minale { de pouce de Jongueur: les germes y font de

la llus grande perfeaion .

a pouffiere des

graims

de la .pl\ipart des pavots

étaot cxpofée au microfcope , eCI traofparente comme

la

traint

meme'

&

lui rerfemble entierement.

a fubCiaoce farioeufe des féves , des pois , do fro–

ment, de J'orge.

&

autres graios, en eofermée

dan~

de petites membraoes qui font comme aurant de petits

facs percés de troos a-travcrs de!quels

00

peot voir la

lamiere,

&

qoi paroi!fent des relles de vaiffeaoK cou–

pés; eoforte que probablemeot chaqoc parricole de farine

eCI nourrie par des vai!feaux dont oo ne voit plos que

des eJtrémités tronquées . 11 efi vrairfemblable qoe too–

tes

les

graina

farineufes font formées de petits glo–

bules reofermés dans des membraues qui foot uo amas

de vaiíTeaux dellinés

~

nourrir les divers globulea qu'ellcs

contieoneot..

L'huile des amandes

&

de toutes les

grainn

oléa–

gineules, elt contcnue daos de petits vaíllcaux qoi vOs

~u

microfcope, nairfent des membranes dont ils font

partie. Comme la fubllance oléagioeufe

rc~oit

Con ac–

croiCJement des vai!feaux qoi font daos

les cellules,

&

que la plante fe forme pendan! le tems que la

grainc

ell ea terre, les orífices font formés de maniere

~

ad•

mettre le paffage intérieur de l'homidité qo'ils attireot

en eux pendant leur féjour en !erre: ainfi la

graine

doit

enfier fucceffivcment,

&

faire croitre la plante en grof–

feur, julqu'a ce que la racioe foit devenue capable de

Joi fouroir par elle-meme la nourriture de

1:~

terre .

Le teaeur trouvera un nombre iofini d'autres belJe¡

chafes de ce genre , recoeillies

&

dl!crites exaélement

pa~

le

do~eur

Parfoos , daos fon ouvrage intitulé

A

mttro[<op~<

tbeatre of feeds.

J e le ctte en anglois car

nous n'avons pas éré encare :úfel. curieux pour le' tra–

doire en notre langue . Je remarquerai feolement en fa–

veur de ceux qui voudront s'attacher

i

ces fortes d'ob·

,

ferv~tioo~ ,

qu'elles demandent beaucoup d'adreíTe daoi

la

.dtlTeaton,

&

que la plO.part des efpeces de

¡:raines

dotvent etre préparées pour l'exameo microlcoprqoe en

les trempant daos l'eau chaude , JUfqu'a ce que Jeors

eo~eloppes ~oient

eolevú¡;

&

alors, par exemple, Jeun

feutlles Cémrnales peovcnt etre ouvertM fans déchire·

meot .

Ce n'ell pas au halard ni poor la fimple vOe qu'elt

fait l'appareil merveilleux des

gr~>inu;

oo fait au¡our–

d'hui qu'il n'y a pas une Ceole plante daos le monde,

grande, médiocre ou petite, qoi poi!Te fo produire fans

grai1ft,

foit que la

graitu

ait été mile daos les lieux

memes ou ces plantes nairfent par la main do crl!ateor

ou de l'homme, [oit qu'elle

y

ait été porréc d'ailleurs

au-travers de l'air par les ploies oo par les vents :

il

efi

vr~i

qu'on a été long-tems

~

chercher fans fucces

les

grain<J

des plantes capillnires, de plufieurs efpeces

de fucos, de plantes marines, de mou(fes ,

&e.

mais

l'iodullrie do

nij.

&

du xviiJ. liecle, a decouvert les

gr.ainn

de la piOpart de ces plantes;

&

nous fait ptaa–

mer qoe les aotres n'eo foot p:u dellitol!es.

Les

grAÍif<S

de la fougere,

&

des plaote5 capillaire& •

d'abord vOes par Ca:fios, oot !!té pleinemeot dtmon–

tries par M . Guillaame Cole

&

par Swammerdam.

1/oy<z.

F o

u

e

E R ll .

Les

grain<J

de qoelqoe5 plantet

1mrioes oot été décoavertes psr le c:omte de MarGgli

&pu