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GRA
elles out
r<~Q.
A inli
les molécules huileufes doivcnt
entiler
les
cc.nduits adipeux ,
les cauatl.< fecréroires
des fucs graitfeux, taudrs que. !es glohulcs du fang con–
tinuent leur roure daos le mrlreu des aneres, pour paf–
fer daos
le~
ve ines.
f/oyn
S
E
e
R E"r 1
o
N .
Ces fucs érant continuellement portés dans les cellu–
les adipeufes, s'y accumulent, les rempliifent jufqu'a ce
que ces cellules rétHlent
a
une trop grande dilaralion,
&
fe vuident dans les voifines a proportion que les pre–
m icres
re~oi vent
de nouvelle matiere pour etre dillri–
buée aus fuivantcs,
&
ainfi des uoes aux autres, JUf–
qu'a celles qui communiquent
a
des veines fangu iocs
correfpondnntes, qui
re~oiven t
la furabondance
~es f~~s
graifleux dont fe déchargenr les
cellulcs , aprcs qu rls
les oot toutes parcourues daos
l'intervalle des arteres
qui rampent dans l'inréricur.des
rnembr~nes,
&
.les vei–
nes
qui en parrent. Le furntemenr hurlcox qur fe
far t
continucllement 3-travers les membrancs de ces cellu–
les conrribue
a
rclacher les tuniques de ces artercs'
:l
en atl<>iblir le rcírort, rend par·li le mouvement du
taog plus lent, tout éraot égal , que daos d'aulrcs ar–
teres aufli éloignées du cenrre du mouvement; enforte
que cene lenteur favorife beaucoup la
l"éparation des
molécules huilcufes ; ce qui
forme dans
les animaux
gras une difpofirion 3 s'engraiff<r toO¡ours davanrage ,
fur-tou t lorfqu'a ceue difpofi rion particulierc fe JOint le
défaut d'exercice; par ori
l'i mpul iion du fang daos les
vaiCTeaux capillaires, ell
en~ore
conlidérab lement dim i–
nuée ,
&
chaq uc parrie du fang
fu it alors de plus en
plus la
tendance
i\
la cohéfion, que lui donne fa gra–
vité fpt!c ifiqne' a proporrion que la force du torrent
s'affoiblir; rendance qui cll une des principales caufes
qui concourent dans
la fecrétion de la
graiff•,
comme
daos celle de toutes les autres humeurs .
Et comrne les
fucs huileux en fe féparant du fang,
ne font pas abfolument dégagés des parties
féreufes ,
puifqu'elles fcrven t de véhicule
a
toutes les humeurs en
générnl daos leur cours, ils ne pourroient pas pren·
dre la confinance de
g•aif!•
,
s'ils ne
fe dépouilloient
pns de ces parries qui leur deviennent
inuriles
&
leur
cmpéchent de former un tout homogene . La natore
pourvoit
a
cene dépuration vraiflernblablement, en fai–
fant dans
les cellules adipeufes memes une nou velle
fecrétion des parries aqueufes par des vaiifeaux colla–
téraux qui partent de ce.s cellule<
&
re~oivent
ces par–
ties pour
les porter daos
les vai.[feau x
lymphariques ;
enforte que les fucs graiCTeux parvie11nent
:i
s'épaiflir de
plus en plus
3
proportion qu'ils
re
dépurent dovautage,
&
qu'ils perdent plus de leur mnu vemenr progreflit" dans
les différerucs cav ités des cdlules qu'ils parcourent ;
&
a
mefure que les molécules huileufes fe réunilfent en·
rre elles en verru de leur analogie naturelle, fan s au–
cun corps érranger interméd iaire,
&
acquierenr plus de
confillcnce : d'ori s'cnfuit enfin la forrnation complerte
de la fubnance onélueufe contenue daos ces cellu les ,
qui devient un e vraie
graif!•
;
ce qui peut étre com–
paré
~
ce qui fe fa ir daos cerra ins arbres, dont les
fu
es
abondans principalement en parries aqueufes daos
le
tronc·, fe tihrent daos
les branches
&
daos l'écorce,
de maniere que ces parties s'en féparent enrierement
&
qu'il en réfuhe des fubnaoces huileufes , in6ammables ,
comme les baumes, les rétines. L a
graiff<
tiré du corps
des animaux n'ell pmais dépouillée
:i
ce poinr- lá de
fon humidité; mais pour peu qu'elte ii>it espofee
~
l'a–
élion du fcu pour en faire évaporer les parties aqueo–
fes qui lui reílent , elle devieor aifém enr fufcept ible de
prendre ftamme.
Plufieurs phyfiologifies
regarden t
la
graiff•
ou
les
fucs huileux, 6ltrés,
&
dépofés daos les ccllules des
différenres membranes adipeufes , comme une matiere
qui érant reporrée de ces ccllules par des veines daos
la
m1íre des humeurs ' eíl principalement defiinée
a
cootribuer
~
la formation des globules rouges du fang,
&
par conféquenr
3
la ourrition .
f/oyez
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A N
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u
1 F 1·
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A T 1
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N ,
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R 1 T 1
o
N •
Tel efi l'ufage général
qu'ils amibuont 3 cctte fubílance;
il
n'cfi pa
doureox
qu'il ne fe fa fJe une circularion des parries ftu ides de la
grt~iJJ<,
qu'el les ne reotrent daos les vaiifeaur !anguins
apres avoir pnrcouru les cellules adipeufrs qui font
en~
Jre les arrercs
&
les veioes correfpondaotes. Cela cfi
bien prouvé par ce qui arrive
3
la
fuite de• e>ercices
violens, des grande, maladies qui peuvent confumer la
~;.raiffe
la plus abondante eo tres-peu de tems : elle efi
torcec par k s grands mouvemens mufculaires,
~
par–
courir fes cellules a1•ec promptimde,
&
a
fe reméler
daos le fang;
& m
eme Ruyfch, (
de gland. fabr. ad
B otrrh.
)
rapporte 3Voir ouv ett le corps d'on cheval
GRA
tres·Lr1S, dont les cellules de l'épiploon furent trouvées
rompues par l'dfet d'une courfe furcée .• au point
q~'il
s'éroit répandu plulieurs livres de
graiffc
lrquéfiée lous
forme d'huile daos la capacité dn ba - vcnrre ; ce qui
a.oit caufé fubi rement la mort de
l'anímal . Le me–
rne aureur (
loco titato
)
afsOre aufli qu'il a eu occa–
fion d'obferver des malades dont la ticvre avoit dimi–
nué en peu de Jours le poids du corps de plus de tren–
te livres.
La trop grande chaleur animale
&
l'agiration cura–
ord inaire des homcurs ,
rendent la
graiff•
plus flu id
e,
la foot renrrer plus promptement de fes cellules daos
la malre des humeurs,
&
empechent la réparation des
fucs adipeux en les détouroaot de leurs cooluirs fecré–
toires , en ne \eur permettaot pas d'y cntrer
a
caufe de
la rapidiré avec laquelle ils fe préfeotent a leurs orífi–
ces , d'ori ils foot comme enrrainés pat le torrent.
Malpighi prérend que le principal effet pour lequel la
graiff<
el1
reporrée daos !1 maCTe du fang, efi d' en
adoucir l'acrimonic que les circulations répérées lui foot
conrraéler, d'en envelupper les fels e ultó par la cha–
leur, le mouvement,
&
l'a\kalefcence qoi s'en
fuir _
Mais l'obfervarion paroir contraire
a
ce
fentiment, puif–
qu'on voir ordinairement que la tievre ell plus arden–
re,
&
les humeurs plus difpofées
á
rancir , a dev enir
acres daos
les
fuJers gras, que daos le; maigres ,
&
que
les animaux qui ont le plus de
grt~iffe
,
&
daos
lefquels elle efi plu; ferme, moins difpofée a circoler ,
a
erre reponú daos le fang. font d'un caraélere plus
doux
&
plus benin .
11
en certain que la
grt~iffe
ne
peut pas erre broyée par l'aélion des mufc\es ou de'S
vaifleaux , échaurfée par
le mouvement des humeurs
au poinr d'étrc liquétiée
&
rcmelée daos la maiTe des
humeurs , fans fe corrompre
&
devenir extrcmement
nuilible
a
1'
économie animale-. M ais n'efi-il pas plus
vraille mblable que les parries huileufcs qui fouruit, que
rend au fang la
graiff•
par fa c'rcular'ou narurelle, fans
échautfemens. foor deílinées principalemeut
a
la forma–
tion de la bil e
&
des autres humeurs, daos la compo–
fition defquelles
il entre de ces parties? L' amas de
grt~iffe
qui fe fait daos l'épiploon, donr le fang veineux
fomni
ii
la veinc - porte en abondamment chargé des
pnrties huileufes qui s'y foot mélées, ne femble-t-il pa
pro
u
ver ce qui vienr d' erre avancé ?
17•yet.
F
o '
E
(
Phy/iol.
) ,
E
P
1 P Lo o N.
Quoi qu'il en foit, les ufages de la
graiffe
fur lef–
quels il n'y a pas de contenation, font rous relatif>
3
des effim particuliers' topiq ues: ainfi ce!le qui en ren–
fermée daos la membrane
~dipeufe
fous
la peau , con–
tribue a
déf~ndre
le corps des inJures de l'air ,
&
fur–
tom du froid, en mettant
a
cou vert un grand nom–
bre de vaiíreaux fanguios
&
de oerfs dinribué. fous les
tégumens de toure l'habitudc du corps . Elle fert aulfi
a
tenír la peau rendue' égale daos fa furface pour l"ar–
ron diJfement des formes daos Jes différentes parries ou
il rnanqueroit fans ce moyen . C'efi ainfi que la
graif[t
contribue beaucoup
~
ls beauté du corps, en empochant
que la peau
ne
fe ride, en remplilfant les vuidcs daos
les inrervalles des mufdes, oú
il
y
auroir fa os elle d.:s
enfoncemens défeélneus
.l
la vire' particulieremen!
a
l'égard du vifage , fous la peau des JOÜcs , des rern–
pes, ori il fe rrouve daos l'embonpoinc des pelorons de
graiff•
qui
foG leven! les tégumens
&
les mettent de
niveau avec
les parties faillantes , doot
les eodro·ts
qui (eroieor creul> ,
fe
trouvcnt eovironnés . La m2-
me chofe a licu par rapport
aux ycux , dont le glo–
be en
~ufli
enveloppé daos la
gratj{t,
e1cepté dans fa
parrie amc!"rieure, pour qu'il fort d'un volume propor–
rionné
a
la ca viré de l'orbite,
&
coro me pour meure
ii
couvert
les mu fcles de ces organes des frottemens
con rre les parois oíreufes qui les conriennent
( attendu
qoe toutes les membranes adipeufes font infenfibles par
elles-memes
)
,
&
pour faciliter le J•u des innrumeos
qoi fervent
a
les mouvoir. La
graijje
ferr encare par
la tranfudarioo huileufe qui s'cn fait, 3 enrretenir une
cerraioe
flexibilité , une rnolleife convenable dans
la
peau, pour favorifer
le jcu des va,ifeaux
&
des nerfs
de cette partie,
&
pour faciliter la
tranfpiration cuta–
née, en confervant aux pores
Icor pcrméabilité . El–
le efi aufli d' une grande util"tér aux mufcles en gé–
nbal, en leur procurant
ll
foup ciTe néceifairc
a
leur
aélion ,
&
en
empochant
le frol!ement des fibres mu–
fculaires entr'elles
&
leur defl¿chemenr , qoi contriboe
plus que
ll
foiblcife
3
empCher
de
fe mouvoir les per–
(oones qui fonr daos le marafme.
La
gra•ff•
facilite la forú d.s excrémens
&
do fre–
tos, en rempliiJJn t les intervalles qur fe rroaveot enrre
le