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734

GRA

1°.

La matiere de la propofition efl la

totalité des

arties qui entren! daos ía compofition;

&

ces porties

font de deux eípeces,

logiq11u,

&

grammaeicalcs

.

LC6 porties logiques font les

exp~efl!ons

totales de cha–

cune des idées que l'efprit

opper~oit

néceCTairement daos

l'ooatyfe de

la penfée, favoir

le

ft~jct,

l'attribut ,

&

la

copt~lc.

Le fitjet efl la portie de la propotition qui

exprime l'objet dans lequel l'efprit

apper~oit

l'ex iflence

on la non-exiflence d'une ruoditication; l'auribut efl

celle qui exprime la modification, dont l'efprit apper–

~oit

l'exiflence on la non -exiflence dans le fu1et;

&

la

copule efl la portie qui exprime l'ex illcnce ou la non-exi–

flence de l'auribut dans le fuj et.

Les panies grammaticales de

la propofition íont les

mots que les befoins de l'énonciation

&

de la :angue

que l'on parle y (ont entrer, pour conflituer la tora–

lité des porties logiques.

Voy.

S

u

JET

&

e

o

puL

E .

Les ditférentes manieres dont les porties grammatico–

les conflituent les parties logiques, font naltre les dif–

féren tes efpeces de propofitions; les fimples

&

les com–

pofées, les

incomplexes

&

les complexes, les princi–

-pales

&

les incidenres,

&c. Voytz

PRo Pos r

T

1

o N,

f.j'

ce

qr<Í

en

tft dit

a

/'artic/c

CON S

T

R

U C

T

rO N.

2°.

La forme de la propolition confifle daos les in–

flexions part iculieres,

&

daos l'arrangement refpeéhf des

difiercntes porties dont elle efl compofée. Par rapport

a

CC!

objet, la fyntaXe cJl difierente daos chaque lan·

gue pour les détails; mais toutes fes regles , daos quel–

que langue que ce foit, fe ropportent

il

trois chefs gé–

néraux, qui font la

Concordance,

le

R ig1mc,

&

la

Conflrttflion.

La Concordance efl l'uniformité' des accidens com·

muns

~

plufieurs mms, comme font les gcores, les

nombres, les cas,

&c.

L es regles que la fyntaxe pre–

fcrit fur

13

concoraance, ont pour foodemeot un rap –

port d'identité entre les mots qu'elle fait accorder, par–

ce qu'ils exprimellt COOJOintement

DO

meme

&

Ullique

ob1e1 . Ainli

la concorda11ce cfl ordinaircment d'uo mol

modificatif avec

un

mOl fub1eélif, paree que la modi–

ficatioo d'un fujet n'efl autre chofe que le fuJel mo–

difié. Le modificatif fe rapporte au

fubjeélif, ou par

appofition, ou par anribution; par appofition, lorfqu'ils

font réunii pour exprimer une feulc idée précife; com–

me quand on dit,

ces bommu favans:

par anribution,

lorfque le modificatif efl l'attribut d'une propofi tion dont

le fubp·élif cfl

le fu jet , comme quand on dit,

ces hom–

mcs fu",

e

fava ns .

Toutes les langues qui admetttnt daos

les moJoficatifs des accidcns fem blables a ceux des fub–

jtél:ifs, rnc:ttcnc

c~s

mots

en concordance da os le cas

de l'appotition, paree que l'identilé y efl réelle

&

ué'–

ceCTaire; la phlpar t l'eligent encare daos le cas de l'at·

tributiol1, paree que l'idcntité

y

efl

rétl le: mais quel–

ques-unes ne l'admettent pas ,

&

employent l'adverbe

au l:cu de l'adjeélif , paree que daos l'aoalyfe de la pro–

pofition elles en,•ilagent le I'UJCI

&

l'attnbut comme deux

objet; féparés

&

ditférens: ainfi pour dire

ca bommes

favans

, 011 dit en allemand ;

diefe gelebrten mimmr,

comme en latin,

bi dotf/1 viri;

mais pou r dire

ces hom–

mcs font favmii,

on dit en allema11d,

diefe miinmr

find gclchrl,

comme 011 diroit en latin,

h1 vin jimt

dofle,

ou

o)

m

doflriná,

au lieu de

direfunt dotli.

L'u–

ne de ces deux pratique; ef\ peut-étre plu conforme que

l'autre auJ lois de la

Grammaire glnlrale;

mais eotre–

prendre for ce pri11cipe de réformer celle des deux que

l'on croiroit la moins exaéle, ce feroit pécher contre

lo plus dfe11tielle des lois de la

Grammairc ginlrale

meme ' qui doit abandonner fa ns réferve le choix des

m oyens de la parole

a

l'ulio¡(e,

!)¿<cm penes arblfrium

efl

f.j'

jru

f.j'

norma foqrttndi. 1/oy.

CON

e

OR DA

ce,

APPOStTION,

&

UsAcE.

L e

R égime ell le figne que l'ofage a établi dans cha–

que Jangue, pour i11diquer le rapport de déterminat ·on

d'un mot

~

un nutre. Le mot qui efl en régime fert

ii

rcndre moins vague le fem général de l'auue mot au–

quel il ell fubordonné;

&

celui-ci, par cettc applica–

tioo particuliere, acqaiert un degré de précition qu'il n'a

point par lui-mtme . Chaqoe langue a fes pratiques dif–

férentes pour caraélérifer le régimc

&

les diftérentes e–

fpcces de re!gime: ici c'efi par la place;

li

par des pré–

politions; ailleors par des

tcrminaifons; par-tout c'etl

par les moyens qu'il a plt'o

a

l'ufagc de confac¡er.

Vo–

ycz:.

RE'

e

t

M

E

&

D

E'T

E

R

M

r

N

ATto

N.

La Cunflroél'on efl

1' arrangement des parties logi–

ques

&

grammaticales de la pro¡o tition. On doit difliu–

guer deux Cortes de conflruélion: !'une

analytiqru,

&

)'al.)(

re

u{rullc.

La connruaion analytique en celle ou les rnots fom

GRA

rangés daos le

m~me

ordre que les idées fe préfcntcnt

;\

l'efprit dans l'analyfe de la penfée. Elle appartient

i

la

Grammairc glnlralc,

&

elle efl

la regle invariable

&

univerfelle qui doit fcrvir de bafe

~

la conf\ruélton

particuliere de quelque langue que ce foir; elle n'a qu'

une maniere de procéder, paree qu'elle

n'

envifage qu'

un objet, l'expofition claire

&

fuivie de la penfée.

La conflruélion ufuelle, efi celle ou

les mot>

font

rangés daos l'ordre autoriCé par l'uf.qge de chaque lan–

gue. Elle a ditférens procédés,

a

caufe de In diverfité

des vues qu'elle a • combinér

&

3

concilicr: elle ne

doit point abandonner totalemcnt la fuccellion analyti·

que des idées; elle doit fe prcter

a

la fucceffton psthé–

tique des objets qui intéreCTent

l'ame;

&

elle oc doit

pas négliger la fuccelli on euphonique des exprellions les

plus propres

~

llater l'oreille. Ce mélange de vOes fou–

vent oppofées nc peut íe faire fans avoir recours

~

quel–

ques licences' fans fairc qu<lques

invcrlions

a

l'ordre

analytiq ue , qui en vraiment l'ordre fond amental : mais

la

Grammairc ginlralc

approuvc

lOUI ce qui mene

a

fon but, a l'exprellion fidele de la peofée. A;n li quel–

que vrais

&

quelque néceffaires que

foieot les prioci–

pes fondamcntaux de la

Grammair. gbtiralr

fur l'enon–

ciation de lo penfée; quelque eonformué que lei ofages

particuliers de s langues puiCTent avoir

a

ces principe1 ,

on trouve cependant daos toutes, des locutions tout-a–

fait éloignées

&

des principes mérophyGques

&

de, pr1-

tiqucs les plus ordinaires; ce font des écam de l'ufa–

ge avooés meme par la raiíon. La confiruéliou

uf:~el­

le eCl done

/imple

ou

figt~rlc:

limpie, qoand elle foit

fans écart le procédé ordinaire de la langue; figurér ,

quand elle admet quelque

fa~on

de parler qui s'éloigne

des lois ordinaircs. On donne

a

ces locutions particu–

lieres le nom de

figures de conflruflion,

pour les diilin–

guer .de celles dont nous avoos parlé plus haut,

&

qui

!o nt des figures de mots, les unes relatives

a

u maté·

riel,

&

les autres au feos. Celles-ci fotll

les divcrfcs

altérations que les ufages des langues autorifent daos la

forme de lñ propofition,

(voy. F

l

G

U R

E.

f.j'

CoN·

S

T

R

u e

T

toN). C'efi communément fur quelques-unes

de ces tigutes, que font fondés les

idiol'Ímes particu–

liers des laugues,

&

c'efi en les ramenaut

il

la con(lru–

élion analytique que l'on vierll a·bout de les expliquer.

C'ell l'ooolyíe feule qui remplit les vuidei de l'ellipfe,

qui juflific les redoodances du pléo11afme , qui éclaire

les détours de l'inverfion . Voil3, nous ofons le dire ,

la maniere la plus naturelle

&

la plu1 sílrc d'introduire

les Jeunes gens

a

l'intelligence du !aun

&

du

~;rec.

Vo–

yn

CON

T

R

U

e

T

1

ON,

1

D 1

O

T

l S

M E,

1

N

V

E

S lo

N'

M

6'T

H

o DE.

Ü~

voot par cette dinribotion de I'Ürthologie, quel–

le

lont les bornes précifes de la

Grammairc

par rap–

port

~

cet OhJet. Elle n'examioe ce qui concerne les

mots , que pour les employer enfuite

a

l'exprellion d'un

feos total daos une propofition . Faut-il réunir plulieurs

propofitions pour en compofer un difcours ? Chaque

propofition ifolée fern tOOJours du refTort de la

Gr11m·

m

aire,

quant 3 l'exprellion du feo s que l'on y eovifa–

ge ra; mais ce qui con cerne l'enfemble de toutes ces

propolitions, efl d'un nutre diflriél . C'efl a la Logique

~

décider du choix

&

de la force des raifons qne l'on

doir employer pour éclairer l'efprit: c'efl

a

la R hétori–

que

a

régler les tours' les figures' le flyle dont on doit

fe ferv ir pour émq_uvoir

le creur par le fentiment, ou

pour le gagner par l'agrémem. i\infi

la

L ogique en –

feigo: en quelque forte ce qu'il fau t dire ;

la

Gram–

mairt,

comment il fau t le dire poor ctre cmendu '

&

la

Rhé'torique , comment

il

convicnt de

le dtrc

p•

ur

períuoder.

De I'O rtograpiJc.

L es Arts n'ont pas été portés du

premier coup

3

leur perf<élion ; ils n'y font parvcnns

que par degrés,

&

apri:s bien des changemens . A nfi

qoaud les hommes fongerent 3 communiquer leurs pen–

fées aux abfeos ' ou

a

lei tranfmettre a la poflérité' ils

oe s'avifercnt pas d'abnrd des fignes

les plu1 propres

a

prodoire cet etfet . lis commencerent par empk>yer

des fymboles repréfentatifs des chofes,

&

ne fimgerco t

3

peindre la pnrole mémc , qu'aprcs avoír recunnu par

une longue expérience l'infuffifance de

Icor premiere

pratique,

&

l'inutilité de leurs cf!orts pour la pcrt<:élion–

ner outan t qo'il conveno. t

a

leur1 befoins.

f/oyrz

E

e

R

r–

TURE, CARAC TERE S, HlEROGLYPHES.

L'écriture fymbolique fut dona remplacée par l'écri–

ture ortographiq ue , qui efl la repré'fentation de la paro–

le. C 'efl ceue derniere feo le qoi en l'ob1et de la

Gram–

mair~

;

&

pour en expofrr l'art a

\'t'C

méthode

~

il n

'y

a qu'a fuivre le plan meme de l'Onhologie. Or nou•

avoos