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GRA
1°.
La matiere de la propofition efl la
totalité des
arties qui entren! daos ía compofition;
&
ces porties
font de deux eípeces,
logiq11u,
&
grammaeicalcs
.
LC6 porties logiques font les
exp~efl!ons
totales de cha–
cune des idées que l'efprit
opper~oit
néceCTairement daos
l'ooatyfe de
la penfée, favoir
le
ft~jct,
l'attribut ,
&
la
copt~lc.
Le fitjet efl la portie de la propotition qui
exprime l'objet dans lequel l'efprit
apper~oit
l'ex iflence
on la non-exiflence d'une ruoditication; l'auribut efl
celle qui exprime la modification, dont l'efprit apper–
~oit
l'exiflence on la non -exiflence dans le fu1et;
&
la
copule efl la portie qui exprime l'ex illcnce ou la non-exi–
flence de l'auribut dans le fuj et.
Les panies grammaticales de
la propofition íont les
mots que les befoins de l'énonciation
&
de la :angue
que l'on parle y (ont entrer, pour conflituer la tora–
lité des porties logiques.
Voy.
S
u
JET
&
e
o
puL
E .
Les ditférentes manieres dont les porties grammatico–
les conflituent les parties logiques, font naltre les dif–
féren tes efpeces de propofitions; les fimples
&
les com–
pofées, les
incomplexes
&
les complexes, les princi–
-pales
&
les incidenres,
&c. Voytz
PRo Pos r
T
1
o N,
f.j'
ce
qr<Í
en
tft dit
a
/'artic/c
CON S
T
R
U C
T
rO N.
2°.
La forme de la propolition confifle daos les in–
flexions part iculieres,
&
daos l'arrangement refpeéhf des
difiercntes porties dont elle efl compofée. Par rapport
a
CC!
objet, la fyntaXe cJl difierente daos chaque lan·
gue pour les détails; mais toutes fes regles , daos quel–
que langue que ce foit, fe ropportent
il
trois chefs gé–
néraux, qui font la
Concordance,
le
R ig1mc,
&
la
Conflrttflion.
La Concordance efl l'uniformité' des accidens com·
muns
~
plufieurs mms, comme font les gcores, les
nombres, les cas,
&c.
L es regles que la fyntaxe pre–
fcrit fur
13
concoraance, ont pour foodemeot un rap –
port d'identité entre les mots qu'elle fait accorder, par–
ce qu'ils exprimellt COOJOintement
DO
meme
&
Ullique
ob1e1 . Ainli
la concorda11ce cfl ordinaircment d'uo mol
modificatif avec
un
mOl fub1eélif, paree que la modi–
ficatioo d'un fujet n'efl autre chofe que le fuJel mo–
difié. Le modificatif fe rapporte au
fubjeélif, ou par
appofition, ou par anribution; par appofition, lorfqu'ils
font réunii pour exprimer une feulc idée précife; com–
me quand on dit,
ces bommu favans:
par anribution,
lorfque le modificatif efl l'attribut d'une propofi tion dont
le fubp·élif cfl
le fu jet , comme quand on dit,
ces hom–
mcs fu",
e
fava ns .
Toutes les langues qui admetttnt daos
les moJoficatifs des accidcns fem blables a ceux des fub–
jtél:ifs, rnc:ttcnc
c~s
mots
en concordance da os le cas
de l'appotition, paree que l'identilé y efl réelle
&
ué'–
ceCTaire; la phlpar t l'eligent encare daos le cas de l'at·
tributiol1, paree que l'idcntité
y
efl
rétl le: mais quel–
ques-unes ne l'admettent pas ,
&
employent l'adverbe
au l:cu de l'adjeélif , paree que daos l'aoalyfe de la pro–
pofition elles en,•ilagent le I'UJCI
&
l'attnbut comme deux
objet; féparés
&
ditférens: ainfi pour dire
ca bommes
favans
, 011 dit en allemand ;
diefe gelebrten mimmr,
comme en latin,
bi dotf/1 viri;
mais pou r dire
ces hom–
mcs font favmii,
on dit en allema11d,
diefe miinmr
find gclchrl,
comme 011 diroit en latin,
h1 vin jimt
dofle,
ou
o)
m
doflriná,
au lieu de
direfunt dotli.
L'u–
ne de ces deux pratique; ef\ peut-étre plu conforme que
l'autre auJ lois de la
Grammaire glnlrale;
mais eotre–
prendre for ce pri11cipe de réformer celle des deux que
l'on croiroit la moins exaéle, ce feroit pécher contre
lo plus dfe11tielle des lois de la
Grammairc ginlrale
meme ' qui doit abandonner fa ns réferve le choix des
m oyens de la parole
a
l'ulio¡(e,
!)¿<cm penes arblfrium
efl
f.j'
jru
f.j'
norma foqrttndi. 1/oy.
CON
e
OR DA
N·
ce,
APPOStTION,
&
UsAcE.
L e
R égime ell le figne que l'ofage a établi dans cha–
que Jangue, pour i11diquer le rapport de déterminat ·on
d'un mot
~
un nutre. Le mot qui efl en régime fert
ii
rcndre moins vague le fem général de l'auue mot au–
quel il ell fubordonné;
&
celui-ci, par cettc applica–
tioo particuliere, acqaiert un degré de précition qu'il n'a
point par lui-mtme . Chaqoe langue a fes pratiques dif–
férentes pour caraélérifer le régimc
&
les diftérentes e–
fpcces de re!gime: ici c'efi par la place;
li
par des pré–
politions; ailleors par des
tcrminaifons; par-tout c'etl
par les moyens qu'il a plt'o
a
l'ufagc de confac¡er.
Vo–
ycz:.
RE'
e
t
M
E
&
D
E'T
E
R
M
r
N
ATto
N.
La Cunflroél'on efl
1' arrangement des parties logi–
ques
&
grammaticales de la pro¡o tition. On doit difliu–
guer deux Cortes de conflruélion: !'une
analytiqru,
&
)'al.)(
re
u{rullc.
La connruaion analytique en celle ou les rnots fom
GRA
rangés daos le
m~me
ordre que les idées fe préfcntcnt
;\
l'efprit dans l'analyfe de la penfée. Elle appartient
i
la
Grammairc glnlralc,
&
elle efl
la regle invariable
&
univerfelle qui doit fcrvir de bafe
~
la conf\ruélton
particuliere de quelque langue que ce foir; elle n'a qu'
une maniere de procéder, paree qu'elle
n'
envifage qu'
un objet, l'expofition claire
&
fuivie de la penfée.
La conflruélion ufuelle, efi celle ou
les mot>
font
rangés daos l'ordre autoriCé par l'uf.qge de chaque lan–
gue. Elle a ditférens procédés,
a
caufe de In diverfité
des vues qu'elle a • combinér
&
3
concilicr: elle ne
doit point abandonner totalemcnt la fuccellion analyti·
que des idées; elle doit fe prcter
a
la fucceffton psthé–
tique des objets qui intéreCTent
l'ame;
&
elle oc doit
pas négliger la fuccelli on euphonique des exprellions les
plus propres
~
llater l'oreille. Ce mélange de vOes fou–
vent oppofées nc peut íe faire fans avoir recours
~
quel–
ques licences' fans fairc qu<lques
invcrlions
a
l'ordre
analytiq ue , qui en vraiment l'ordre fond amental : mais
la
Grammairc ginlralc
approuvc
lOUI ce qui mene
a
fon but, a l'exprellion fidele de la peofée. A;n li quel–
que vrais
&
quelque néceffaires que
foieot les prioci–
pes fondamcntaux de la
Grammair. gbtiralr
fur l'enon–
ciation de lo penfée; quelque eonformué que lei ofages
particuliers de s langues puiCTent avoir
a
ces principe1 ,
on trouve cependant daos toutes, des locutions tout-a–
fait éloignées
&
des principes mérophyGques
&
de, pr1-
tiqucs les plus ordinaires; ce font des écam de l'ufa–
ge avooés meme par la raiíon. La confiruéliou
uf:~el
le eCl done
/imple
ou
figt~rlc:
limpie, qoand elle foit
fans écart le procédé ordinaire de la langue; figurér ,
quand elle admet quelque
fa~on
de parler qui s'éloigne
des lois ordinaircs. On donne
a
ces locutions particu–
lieres le nom de
figures de conflruflion,
pour les diilin–
guer .de celles dont nous avoos parlé plus haut,
&
qui
!o nt des figures de mots, les unes relatives
a
u maté·
riel,
&
les autres au feos. Celles-ci fotll
les divcrfcs
altérations que les ufages des langues autorifent daos la
forme de lñ propofition,
(voy. F
l
G
U R
E.
f.j'
CoN·
S
T
R
u e
T
toN). C'efi communément fur quelques-unes
de ces tigutes, que font fondés les
idiol'Ímes particu–
liers des laugues,
&
c'efi en les ramenaut
il
la con(lru–
élion analytique que l'on vierll a·bout de les expliquer.
C'ell l'ooolyíe feule qui remplit les vuidei de l'ellipfe,
qui juflific les redoodances du pléo11afme , qui éclaire
les détours de l'inverfion . Voil3, nous ofons le dire ,
la maniere la plus naturelle
&
la plu1 sílrc d'introduire
les Jeunes gens
a
l'intelligence du !aun
&
du
~;rec.
Vo–
yn
CON
T
R
U
e
T
1
ON,
1
D 1
O
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l S
M E,
1
N
V
E
R·
S lo
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M
6'T
H
o DE.
Ü~
voot par cette dinribotion de I'Ürthologie, quel–
le
lont les bornes précifes de la
Grammairc
par rap–
port
~
cet OhJet. Elle n'examioe ce qui concerne les
mots , que pour les employer enfuite
a
l'exprellion d'un
feos total daos une propofition . Faut-il réunir plulieurs
propofitions pour en compofer un difcours ? Chaque
propofition ifolée fern tOOJours du refTort de la
Gr11m·
m
aire,
quant 3 l'exprellion du feo s que l'on y eovifa–
ge ra; mais ce qui con cerne l'enfemble de toutes ces
propolitions, efl d'un nutre diflriél . C'efl a la Logique
~
décider du choix
&
de la force des raifons qne l'on
doir employer pour éclairer l'efprit: c'efl
a
la R hétori–
que
a
régler les tours' les figures' le flyle dont on doit
fe ferv ir pour émq_uvoir
le creur par le fentiment, ou
pour le gagner par l'agrémem. i\infi
la
L ogique en –
feigo: en quelque forte ce qu'il fau t dire ;
la
Gram–
mairt,
comment il fau t le dire poor ctre cmendu '
&
la
Rhé'torique , comment
il
convicnt de
le dtrc
p•
ur
períuoder.
De I'O rtograpiJc.
L es Arts n'ont pas été portés du
premier coup
3
leur perf<élion ; ils n'y font parvcnns
que par degrés,
&
apri:s bien des changemens . A nfi
qoaud les hommes fongerent 3 communiquer leurs pen–
fées aux abfeos ' ou
a
lei tranfmettre a la poflérité' ils
oe s'avifercnt pas d'abnrd des fignes
les plu1 propres
a
prodoire cet etfet . lis commencerent par empk>yer
des fymboles repréfentatifs des chofes,
&
ne fimgerco t
3
peindre la pnrole mémc , qu'aprcs avoír recunnu par
une longue expérience l'infuffifance de
Icor premiere
pratique,
&
l'inutilité de leurs cf!orts pour la pcrt<:élion–
ner outan t qo'il conveno. t
a
leur1 befoins.
f/oyrz
E
e
R
r–
TURE, CARAC TERE S, HlEROGLYPHES.
L'écriture fymbolique fut dona remplacée par l'écri–
ture ortographiq ue , qui efl la repré'fentation de la paro–
le. C 'efl ceue derniere feo le qoi en l'ob1et de la
Gram–
mair~
;
&
pour en expofrr l'art a
\'t'C
méthode
~
il n
'y
a qu'a fuivre le plan meme de l'Onhologie. Or nou•
avoos