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GRA

de !'uf.1ge

emp~che

qu'on ne puilfe l'affigner d'une ma·

niere ji1e; fes oracles n' ont qu' une vérité momenta·

uée. Daos l'un

&

daos l'autre cas, il oe faut négliger

aucune des relfources que le hafard peut otfrir, ou que

l'art d'eofeigoer peut fouroir.

Le moyen le plus utile

&

le plus

avou~

par la rai–

fon

&

par l'expérience, c'en de divifer l'objet dont on

traite en ditférens points capitaux, auxquels on puilfe rap–

porter les d¡tférens principes

&

les diverfes obfervations

qui concernent cer ob¡et. Chacun de ces points capi·

raux peut

~tre

foudivifé en des partics

fubordonnées,

qui ferviront

~

mettre de l'ordre daos les marieres

r<–

latives aui premiers chefs de dillribution . Mais les

membres de ces divifions doivent etf<étivemcnt préfenrer

des parties différentes de

l'o~Jet

total, ou

les ditfórens

points de vOe fous lefquels on fe propofe de l'envifa·

ger;

il

doit y en avoir a

!Tez

pour faire connoltre tour

l'objet,

&

a(fez peu pour ne pas furcharger la mémoire,

&

ne pas difiraire l'auention. Voici dooc comment nous

croyons devoir diC!ribuer la

Grammair.,

foit géoérnle,

foit particuliere.

La

Grammair.

confid.re

la parole daos deux états

ditfércos, ou com

me prono

ncée, oo comme écrite: la

parole écrite en

1'

image de la parole prononcée ,

&

cellc-ci en l'image de la penfée. Ces deux points de

vile peuvent done etre comme les deux principaux points

de réunion, auxquels on rapporte toutes les obfervatioos

grammaticales;

&

toute la

Grammaire

fe divife ainfi

en deux parties générales, done la premiere qui

traite

de la parole, peut étre appellée

Orthologi<;

&

la fe–

conde, qui traite de

1'

écriture , fe nomme

Orthogra–

phe.

La néceffité de caraélérifer avee précifion

les

points faillaos de notre

fyn~me

grammatical,

&

la li–

berté que

1'

ufnge de notre langue parolt avoir lailfée

fur

la formncion des termes techniques, nous ont dé–

terminés

a

en rifquer plufieurs. que l'oo trouvera dans

le tableao que nous allons préfenter de la dinribution

de

la

Grammair<.

Nous ferons en forre qu'ils foieot

daos l'analogie des t<rmes didaéliques ufités,

&

qu'ils

exprimcot exaaemem toute

1'

éteodue de

1'

objet que

nous prétendons leur faire défigner:

a

mefure qu'ils fe

préfenteront, nous les

e~pliquerons

par leurs racines .

Aiofi

le mot

Orthologie

a pour rncines ;

1 ;,; ,,

reétu1

,

&

~o.;yo.c,

fermo;

ce

qui

figoifie

maniere áe bien

parl1r.

De I'Orthologie.

Pour rendre la peofée fenfible par

la pnrole, on e(t obligé d'employer plufieurs mors, aux–

quels oo attache les tens pnrtiels que

l'~nalyfe

déméle

daos la peofée totnle. C "etl done des mots

qu~l

en que–

Ilion dam la premiere partie de la

Grammaire

,

&

on

peut les

y

contidérer ou ifolés, ou ratrcmblés, c'en–

ñ·dire, ou hors de l'élocutioo, ou daos l"enfemble de

l'élocution: ce qui partagc nacurellement le traité de la

pnrole en deox parties, qui foot la

Lexicologir

&

la

Syntax<

.

Le terme de

Lu:icologie

fign ifie

<xplication

án motJ;

R. R.

>..i~~r,

'llo&abrtlum,

&

hÓ)'H,

Jermo.

Ce

mot a déja été cmployé par M. l'abbé Girard, mais

daos un fens différent de celoi que nous luí affignons,

&

que fes racioes m emes paroitfent indiquer. M. Du–

elos femble divifer commc oous l'ob¡et du traité de

la parole; il commeocc aiofi fes

r.mar'f11e1 ft<r 1< der·

nier chap. d<

la Grammaire giniral<:

,

La

Gram–

'

maire

de que!que laogue que ce foit, a deux

fbn–

:. demens, le

f/ocabt1laire

&

la

Syntax<,..

Mais le Vo–

cabulaire n'en que le catalogue des mots d'une languc,

&

chaque laogue a le ficn _; au lieu qoe ce qoe

n~us

_ap–

pelloos

Lrxicologir,

contlent fur cet objet des pnnc1pes

raifonnés commuos

~

toutes les langues.

J. L"office de la Lexicologie efl done d' cxpliquer

tour ce qui con cerne la connoilfance des mots;

&

pour

y procéder avec méthode, elle en confidere le

maté–

riel,

la

valmr,

&

!'étymologie.

1°.

Le marériel des mots comprend leurs

;/lmmJ

&

leur

profodie.

.

.

.

Les fons

&

les awculauons font les parues élémen–

taires des mots,

&

les fyllabes qui réfulteot

d~

leur

combinaifon, en foot les parties intégrantes

&

Hnmé–

diates.

Voyez

S o N & S Y

L

LA

B

1!.

La Prolodie tixe les décifions de l'ufage par rapport

a

l"accenc

&

a

la quantité. L'accent en la mefure de

l'élé"nrioo, comme

In

qoantité

di

la meCure de la du–

rée da foo daos chaque fyllabe .

f/O)'tZ

P R o S o

D

t

1!,

A

e e

E N T,

&

Q

u

A N

r

1

r

E'.

Les mocs ne coofervent pas toOjours la forc:ne.

!11"–

térielle que l'ufage vulgaire leur a affignéc

pr~miUYe·

m ene; fouvent

il

fe fnit

de~

changemeos, ou dans

le~

parries

é

lémcntaircs, ou daos les parties intégrances qu¡

les compofent, fans que ces liceoeos avouées de l'ufa·

GRA

733

~e

en alrerent la

tignification: comme daos les moti

rtlligio

,

amafli, amaricr,

au lieu de

rdigio

ama–

vifti, amari.

On donne communément le

oo~

de

fi–

gures.

aux divers changemens qui arrivent

a

la forme

macénelle des mots.

V oyez au mot

F

r G oRE

l'arti–

ele

des figures de diélion qui regardent le matériel da

mor.

2°.

La valeur des mots confine daos la totalité des

idées que l'ufage a attachécs

:1

chaque mot. Les dif·

férentes efpeces d'idées que les mots peuvent raUem–

bler daos leur fignificatioo, donnem lieu

~

la Lexico–

logie de dil!inguer daus la valeur des mot• trois

fens

ditterens; le

fmJ fondamental,

le

Jms JPé•ifi'l'",

&

le

f•m accident<l.

Le fens fondamentnl en celui qui

réfulte de l'idée

fondamenrale que l'ufage a attachée origioairement

a

la

lignificarioo de chaque mor: cette idée peut €tre com–

mune

~

plufieurs mocs. qui n'ont pas pour cela la me–

me valeur, paree que

l'efprit l'covifage daos chacun

d'eux fous des points de vOe ditférens. Par rapport

~

cette idée primirive, les mots peuvent

~tte

pris ou daos

le feos propre, ou dáns le feos figuré. Un mot elt

daos le feos propre, lorfqu'il en emplayé pour réveiller

daos l'efprit

1'

iMe qu'on a eu intention de lui faire

figoi6er primitivement;

&

il en daos

le fens

figuré,

lorfqu'il en employé pour exciter daos l'efprit une au–

tre idée qui ne lui coovient que par

Con

analogie avec

celle qui efl l'objet du fens propre. Oo donne com–

munément le nom de

tropu

aux divers changemens

de cette efpece, qui peuveot fe faire daos le feos fon·

damental des

m

oes.

f/oy<z

S

E

N

s

&

T

R

o PE .

Le fens

fpécifique en celai qai réfulte de la ditféren–

ce des points de vt1e, fous lefquels l'efprit peut envi–

fager l'idée fondamentale, relativement

:1

l'analyfe de

la peofée . De-la les différentes efpeces de mors, les

noms, les pronoms, les adjeélifs,

&e,

(

voyn

M

o

T,

N o

M,

PRo

No

M,

&c.)

O o trouve fouvent des mots

de

la

m

eme

efpece, qui lembleot ex primer la m<!me

idée foodarncntale

&

le mcme poim de vile

anal~tique

de l'efprit; on doone

a

ces mots la qualificarion de

jjnonymes,

pour faire encendre qu'ils ont précifément la

meme figoificarion ;

&

on appelle

jjnonymie

la propriété

qui

les fa ir aiofi qualilier. Nous exammeroos ce qu'il

y a de vrai

&

d"utile fur cette matiere

ar<x articlu

SVNONYMI!S & SYNONYMIE.

Le feos accidente! en celui qui réfulte de la ditférence

des relations des mors

a

l'ordre de l'énonciacion. Ces

diverfes relations font communément indiquées par des

formes différentes, telles qu'il plalt aux ufages arbilrai–

res des Jangues de les fixer: de·li les geores, les cas,

les nombres, les perfoones, les tems, les ínodes (

vo·

yo:.

A

e e

1

D H N T

&

tous /u motJ

'!'"

noru vmons

d'indit¡utr).

Les ditférences lois de l'ufage fur la gé·

oération des formes qui expriment ces accidens, con–

niruent les déclinaifons

&

les coojogaifoos.

floy.

D

H'·

eLINAISON & CoNJUGAISoN.

~

0

L'Ecymologie des mocs en la fource d'ou ils font

tirés . L'érude de l'érymologie pcut avoir deux tins dif–

férentes.

La premiere en de fuivre l'analogie d'une langue,

pour fe mcttre en éta! d' y introduire des mocs oou–

veaux, felon l'occurrence des befoins: c'en ce qu'oo

appelle la

formation;

&

elle fe fait ou par

di rivation

ou par

compojilion .

De·lil les mots

primitifJ

&

les

dé–

rivls,

les mOis

fimplu

&

les

tompofér. f/oyez

F

o

R–

MATioN .

Le fecond objet de l'étude de l'érymologie, en de

remonrer effeélivemeot

a

la fource d'uo mor, pour en

tixer

le véritable feos par la connoilfance de fes roci–

nes

glnlratritu,

ou

illm~ntairti,

ntZtltrcllts

ou

llran~

g<res:

c'en

l'art itymologit¡ue,

qui

fuppofe des mo–

yens

d'invention,

&

des régles de

criti'{'"

pour en fai–

reufage. f/o

iy .

ErYMOLOGIE&ART ETYMO·

LOGIQ.OE.

Tels font les points de vOe foodamentaut auxquels

oo peut rapporter les priocipes de

la Lexicologie . C'en

aux diéliooonires de chaque langue

i\

marquer fur cha–

cuo des mots qu'ils renferment, les décilions propres

de l'uCage, relarives

:1

ces points de vOe .

f/oy rz

D

J–

o

T 1

o

N N A

1

R

1!

&

plu/iturs remarqun d<

l'article–

E

N

e

Y eL o P E"D 1E .

11 . L'office de la Syncaxe en d'expliquer tour ce qui

concerne le concours des mots réuois, pour expnmer

une P.enfée . Quand o'\ veut traofmettre fa peofée par

le fccours de la parole,

la

totalicé des mots que l'on

réuoit pour cene fin, fait une propof!tioo; la fyntate

eo ezamine la

malier<

&

la

formt.