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720

GRA

Plufieurs uations qui

l'ont renté ont meme o!prouvé

l'•mpoffibiliJé d'y réuffir .

C'dl le feul eas eependant ou le gouvcruemcnt pour·

roit s'oeeuper utilement des progres de l'iudullrie dans

un roya ume fertile.

Car lorfque le commerce du eru e(l faeile

&

libre,

les travaui de maio-d'oeuvre font toO¡ours

atrur~s

in–

failliblement par les revenos des biens-fonds.

V

l.

Une naeion

lJHi

a un grand commerce de

denrlu

de fon crü

,

p~ttt tolijo~trl

cn&re&e1Jir

,

du-moins po:tr

elle

,

ttn grnnd commerct de marchandifa de

m~1iJJ­

d'a>IIVrt.

Car elle peut IOUJ<>Urs payer

a

propordon des

revenos de fes biens-fonds les ouvriers qui fabriquent les

ouvrages de main-d'oeuvre, dont elle

a

befoin.

A inti

le eommeree d'ouvrages d'indutlrie apparticnt

nuffi farement

a

ceue nation , que le commerce des

dénrées de

Con

erO.

V

11.

Une nation qui a peu de comm<rce de denrt!eJ

de fon

crll'

&

'fiiÍ

efl ridttite pollr

ft~bfifter

a

tm

com·

merce d'induftrit, efl dans

tln

ltat pr¡caire

&

inccr–

tain.

Car Con commcrce peut tui erre en levé par d'au–

tres nations rivales qui fe

livreroient avec plus de fue–

ces a ce m eme commerce.

D 'ailleurs cette nation efl toOjours tributairc

&

dépen·

dante de celles qui lui venden! les m¡nieres de premic r

befoin . Elle efl réduite a une économie rigoureufe ,

paree qu'elle n'a point de revenu

:1

dépenfer;

&

qu'elle

ne peut érendre

&

foutenir Con

trafic, fon induflrie

&

fa navigatioo, que par l'épargnc; au líeu que eelles qui

ont des b;ens-fonds, augmenrent leurs revenos par leur

confommarion.

V 11

l.

Un grand commer<e intlritttr de marehandifu

de main-d'a>IIVrt ne pmt fubfifter que par leJ

reventa

du biem-fondJ.

11

faut examiner daos un royaume la

proportion do commerce enérieur

&

du commerce

intérieur d' ouvragos d'induflrie ; car

n

le commcrce

intérieur de marchandifes de main-d'ceuvre étoir , par

exemple, de rrois m illions ,

&

le commerce extérieur

d'un miliion, les rrois quarts de tour ce commerce de

marchandifes de main-d'oeuvre fcroient payées par les

revenos des bien1-fonds de la natioo, puilque l'étranger

n'en paycroit qu'un quart.

Daos ce cas. les revenos des · biens-foods ffroienr la

principale richdfe do ro yaumc. Alors le principal ob¡et

du gouverne m ent

feroit de veiller

a

l'enrrelien

&

a

l'accroiffement des revenos des biens-fonds.

Les moyens confiflcnt dan> la Jibené du eommNce

&

dons la eonferv3tion des richeffes des cultivareurs .

San•

ces cundirían>, les revenos, la pO¡)U!ation,

&

les

produit

de l'induilne

s'an~antHfent.

L'a~riculrure

produit deux ti>rtes de richeffes: favoir

le produit annuel des revenu1 des propriótaires ,

&

la

refl itulion des frais de la culture.

Le

revenos doiven t

~tre

d¿peníés pour

~rre

ditlribués

annuellement

a

tous les cuoycns,

&

pour fubvenir au¡

fublides do l'état.

Les richelfes employt!es aux frais de

la culrure, doi–

vcnr

~Jre

refervées

3UI

cultivateurs ,

&

etre exempteS

de rou•es impofition ; car

Ji

on les enlev,e, o o détruit

l'a~ricu!ture,

Oll

Íupprime les fi3ins des habitans de la

campagne ,

&

on arrétc

la

lourc< des

revcnus de

l'érat.

IX.

Une nation

'fUÍ

a

tm

grtmd ttrritoire

&

'{tti

fa~t

bn:JTtr

1~ p~ix

du denri<J de fon crlt p;ur favo–

nfer la fabrrratton do ouvragtJ de main-d amvre

,

fe

ditmie de tollttJ partJ.

Car li

le eultivareur n'ell pas

dédnmmagé des grands frais que

13

cu lture exige ,

&

s'il ne gagne pas, l'agriculture périt; la mtion pcrd les

revenos de fes biens-fond s ; les

rravaux des ouvrages

de main·d'reuvre diminuent, p:1rce que ces

rr.nv3ux

oe

peuvent plus etre payés par les propriétaires des bien •

fonds; le pap fe dépe11ple par la

m

·rere

&

par la dder·

tío~

des fabriquans '. artilan<.! manouv.riers

&

payfans ,

qm ne peuveot fubiJiler qu

a

proporuon de; gains que

leur procureot les revenos de la natio o.

A lors les forces du royaume fe détruifeot; les richef–

fes s'an6nnti!fen t , les

impo(ition< furcharg en t

les peu–

ples,

&

les re venus du fouverain dimiouenr .

Ainli une conduite auffi mal enrendue fuffiroit feote

pour ruiner un

~tat

.

X.

Lu nvaneagn

du

eommfret

extlrieur

nf conji–

flt!nl pa1 dauJ

l'accroi.D~ment

de1

ricbtffa

picunialreJ.

Le furcrolt de richctl e; que procure le commerce exré–

rieur d'une nation, peut n'etre pa< un furcrolt de richef–

fes pécuniaires , paree que le commerce extérieu r peut

re

faire avec l'étraugcr par échange d'autrc< marchan–

diCes qui fe confomment par cettc nation . Mais ce n'elt

GRA

pas moins pour cette meme nation une richeífe dor

1

elle JUUit,

&

qu'dle pourroit par économie eoovcrtir

en richtlfes pécuniaires pour d'autres ntagcs.

D'ailleurs

le$

denréc; envifagéc; commc marchandi–

(e;,

lonr tout cnfemble riche!fes pécumaires

&

richeífes

réelles. Un laboUJeur qui vend Con blé a un m archand,

efl payé en argenr; il paye ave

e

eel argent le proprié–

taire' la taille' fe, domelliques' les ouvriers.

&

ache–

te les marchandifcs dont il

a

befoio. Le rnarchand qui

vend le blé

a

l'étranger,

&

qui achete de tui une autre

marchandife, ou qui eommerce avec lui par échaoge,

revend

a

Con

retour la marchaudiíe qu'il a rapportée,

&

a\•ec l'argeot qu'il

re~oit,

il rache te doblé . Le blé

envit3gé comme marchandife, efl done une ncheífe

pécuniairc poor les vendeurs,

&

une richeífe réel le pour

les acheteurs.

1\inli les dcnrées qui peuvent fe vendre, doivent

tot•–

i5Jurs erre regardées indilféremmeot daos un état com–

mc

richeiTes pécuniaires

&

comme richeífes réelles ,

doot les fu¡ets pcuvcnr ufer comme il

leur convieot.

Les richefles d'une nation ne fe reglent pas par la

mafle des richelles pécuoiaires. Celles-ci peuvent aug–

mt:nter oo duninuer

Can~

qu'on s'en

:tpper~oive

; car

elles foot teil¡ours effcétives dans un état par leur quan–

tité , ou par la eélérité de

leur circulation ,

a

raifon

de

l'~bondance

&

de la valeur des denrées. L 'Efpa–

gne qui ¡oüit des thréfors du Pérou, etl toOjours épuitée

par fes befoins . L' Angleterre foOrient

fun opulence

par fes richeífes réelles; le papier qui y repréfeote l'ar–

geot

a

une valcur afTOrée par le commerce

&

p~r

les

revenos des biens de la oatioo .

Ce n'efl done pas

le plus ou le moins de richeffes

pécuniaires qui décide des ricfiefles d'un 6tat ;

&

les

défenfes de fonir de l'argent d'uo royaume au pré¡u–

dice d'un commerce profitable, ne peuveot erre fondées

que fur que! que préjugé deíavanrageux.

JI

faut pour le foütien d'un érat de véritables richef–

fes, c'efl-il-dirc des richeífes toUJOUrs renailfantes, toü–

j ours recherchées

&

tOOjours payées, pon r en a••oJT la

joüi!rance , pour fe procurer des commodités,

&

pour

fali<fairo aux brfoins de la vie .

XI.

On ne peue eo>tnoierc par /'feae de

la balan,;e

d11

commtrce

~ntr~

diver(ts

natzon1.

1'

avantag~

d11 com–

merce

&

J'üat dn rhhtfffs de cbaqtu nation

.

Car

des nntions peuvem

~tre

plus riches en hommes

&

en

bien~-fonds

que les autres ;

&

celles-ci peuvent avoir

moins de commerce in térieur, faire moins de confom–

marion ,

&

avoir p10s de eommerce extérieur que cd–

les ..

fa.

D 'ailleurl quelques-uoes de ces nntioos peovenr avoir

plus de commerce de

rrafic que les autres. Le com–

m~rce

qui leur rend le prix de l'achat des marchaodiles

qu'elles revenden• , forme un plus gros ob¡et dans la

balance, f.1ns que le

fond de ce commerce leur foit

auffi a••antageux que ce!ui d'un moiudre eommerce des

autre< nations ' qui venden!

a

l'étranger leurs propres

produétions.

L e commerce des morchandifes de main-d'ceuvre

en

im~ofe

au

m'

paree qu'on confond dans le produ it

le

prix

des matiere prerniere1, qui doir étre diflingué de celui du

travail de fabrication

X 1

l.

C'eft par le eommerce intériwr

&

pnr le com.

merre ext(ruur,

&

fur-tout par

1'

llal áu commerc..,

intiY

IUtr, qu'on

pntt

_111gtr

de la

rhb~J!e

d'tuu

nation.

C.tr

Ji

elle lait une grande confommation de fes den–

es

il haut p11x , fes

richdTes

feront proportionnées

d

l'abondancc

&

a

o

prix

de~

denrées qu'élle confomme;

paree que ces mcmes dcnré<S loor réelletneiH des

richvl~

fe

en raifon de leur abondance

&

de

leur cherté ;

&

elle~

peuvent par la vcn!e qu'on en pourroi1 faire, étre

fufcept ibres de tour autrt emploi dans les befoins extraor–

dinnires.

JI

futlit d'cn avo1r

le

fonds en richeffes réel–

les.

X [1

l.

Une nation ne doit {'oint mvier le eomm<ree

de fu voifim qua>Jd e/Ir tire de Jon fol, de

]e~

hom–

mtJ,

&

de fa 11avigation, le meil/eur prodttit po.flible,

Car elle ne pourrou cien entreprendre par mau vaife in–

tention coutre le cornm<rce de fes voinns, C3ns dérnn–

ger fon é1at ,

&

fans

fe nuire

a

elle-memo ; lilr-rout

daos

le commerce réciproqoe

qu'elle a établi avec

eux.

Ainfi les oatioos

commer~antes

rivales,

&

m

eme

en–

nernies, doivem Erre

plo~

auentives

a

mainlenir oo

a

étendre, s'il e

U

poffible, leur propre commerce , qu'a

chercher

a

nuire dinélrmen¡

a

celui des autres. Elles

doivent mcme

le

tavorifer ' paree que le comme•ce

ré-