GRA
j:ornmerce de
fiOS
produélioos. On voit trnnquillement
dnns plufi<urs provioces les deorées fans dtbit
&
!'ans
valeur; oo amibue ces defavantages
a
l'abfencc des ri–
ches, qui out abandoooé les provioces pou r fe
ret irer
a
la cour
&
daos les graodes villes;
00
fouhairer.o ir r<u–
]emeJH que
les
é'•cques,
les gouveroeurs des prov,in–
ccs,
&
rous ceux qui par leur érat devroieur y réli–
der,
y
confommnffcnt effeétivemeor leurs revenus; mais
ces idécs font trap bornées ; ne voit-on pns que ce ne
feroit pas augmenter la confommation daos le royaumc ,
que ce ne feroit que la rrnnfporrer des endroits ou elle fe
fait avcc profufion, dans d'autres ou elle fe feroit
n–
vcc économie? Ainfi cet expédient, loin d'augmenter
la coofornmation dans le royaurne , la diminucroit eo–
.ore.
11
faut procurer par-tou r le débit par
1'
exporta–
don
&
la coofommation iotérieure, qui avec la vente
a
l'étraogcr foiltient le prix des denrées. Mais on oe
peut anendre ces avamages que du cornmerce général
des
grainJ,
de la populatioo,
&
de l'airance des hahi–
tans qui procurcroieot toajours un débit
&
une con–
fommatioo néceffaire pour fotttenir le pris des denrées.
Poor mieox comprendre les avantages du commerce
des
graiPJJ
avec
1'
érranger , il e(l oéceffaire de faire
quelques obfervations fondamenrales Cut
le commerce
en
géoér~l,
&
principalemem fur le ¡:ornmerce des mar–
chandi(es de rnain-d'c:eu\'re,
&
fur le commerce des
deorées du era; cnr pour le cornmerce de trafic qui
ne
con~(le
qu'
a
acherer pour revtndre, ce n' efl que
l'ernploi de quelques petits états qui n'ont pus d'autres
reffources que celle d' ctre marchaods. Er cette fone
de cornmerce avec les érraogers oe mérire aucuoe at–
reotion daos un grand royaurnc; ainli nous nous bor·
nerons
a
comparer les avantages des deux nutres gen–
res de cornmerce, pour connoitre celui qui naos inté–
relfe le plus .
M
A X 1M E S DE
G
O O V E R
tl
E M E
tl
r
E'C O N 0-
MIQ.UE.
l.
LeJ travaux d'
ind~tftric
ne multipli•nt pa1 leJ ri–
cbe./Ju.
Les travaux de l'acriculture dédommagent des
frais, pnyenr
In
rnnio-d'reuvre de la culture, procurent
des gains aux laboureurs:
&
de plus ils produifeor les
revenos des biens-foods. Ceux qui achetent les ouvrn–
ges d'iodu(lrie, paye¡Jt les frais ., la main-d'reuvrc,
&
le
gnin des marchands; mais ces ouvrages ne produifenr
aucun reveno au-delii .
Aiofi toures les dépenfes d'ouvrages d'induflrie ne íe
tirent que du rcvenu des biens-fonds; cnr les travaux qui
ne produifeot point de revenos nc peuvent oi(ler que
par
les
richelfes de ceux qui les pnyent.
Cornpare'l. le gnio des ouvriers qui fabriquen! les ou–
vrages d'indu(lrie,
a
celui des ouvriers que
le lnbou–
reur employe
~
la culture de la rerre, vous trouvere·¿
que le gnin de part
&
d'autre íe borne
il
la tiJb(i(lnn–
ce de ces ouvriers; que ce gain n'e(l pas une augrnen–
rarion de tiche!Tes;
&
que la valeur des ouvrages d'in–
duflrie en proponionnée
a
la vnleur meme de la fub–
fiflaoce que les ouvriers
&
les rnnrchands confomrne!H.
Ainli l'nnifao détruir autant en fubti(lance, qu'ils pro–
duir par Con cravail.
11
n'y
a
done pas rnultiplication de richeffes dans
13
produélion efes ouvrages d'iodu(lrie, puifque la
''aleur
de ces ouvrages
n'
augmente que du ptix de la íubú–
llance que les o1wriers confornment. Les gt<lfTes for–
tunes de marchaods ne doivcnt point erre vaes autre–
mcnr; elles font
les effets
de
grandes entreprifes de
cornmerce, qui réuniffenr enfernble des gains fernbla–
bles
a
ceux des petits rnarchands; de méme que les en–
treprires de grands
trav.aux forment de grandes fortu–
nes par les petits profits que l'on retire du travail d'urr
grand nombre d' ouvriers . Tous ces entrepreneurs ne
font des fortunes que paree que d'amres foot des dé–
penfes. Ainll
il n'y a pas d' accroUfemem de richef–
fes.
C'ell la fource de la fubfi(lance des hommes, qui ell
le
principe des tichelfes. C'efl l'induflrie qui les prépa–
re pour \'ursge des hommes. Les proptiétnires, pour
en JOÜir, payent les travaux d'ioduflrie;
&
par-la leurs
revenus deviennent commuos
il
cous les hommes.
Les hommes re multiplient done
i1
pr~portion
d_es
re.–
venus des biens-fonds. Les uns font name ces nchel–
fes par la culture; les nutres les prépareot pour In joüif–
fance; ceuK qui en ¡oüilfent payent les uos
&
les nu–
tres.
11
faut done des biens-fonds
des hornmes
&
des ri–
~he(fes
pour avoir des richerres'"& des homrnes. Aioli
G RA
7 IQ
un c!tat qui nc feroit peuplé que de marchands
&
d'ar·
rirans, ne pourroit IÜb!Wer que par
l~s
re venus des bieos–
fonds des étrangers .
11.
L" travat<x d'indu(lri• contribu.nt
n
la popu–
lation
&
ti
1'
actroif!~ment
d
es
rich~ffn.
Si
onc na–
tion gagne avec l'étraoger par fa rnain-d'ceuvre un mil –
lion fur ks marchandires fabriquées che1. elle,
&
ti
el–
le vend auffi
a
l'étranger pour un rnillion de denrée1
de
íoo era ' l'tm
&
l'autre de ces produits !ont
~galemeor
pour elle un furcrolt de ticheffes,
&
lui font également
avanrageux, pourva qu'elle ait plus d'hommes que le
revenu du Col du royaume n'en peut entretenit; car
a–
lors une panic de ces homrnes ne peuveot rublitler que
par des marchandiCes de main-d'reuvre qu' elle vend
a
l'étrnnger.
Daos
ce
cns une nation
tire du Coi
&
des hommes
tout
le produit qu'elle en peot tirer; mais elle gagne
beaucoup plus fur la vente d'uo rnillion de marchaudi–
fes de Con era , que rur la vente d'un miliion de mar–
<'haodifes de main-d'.-:euvre, paree qu'elle ne gagoe tur
celles-ci que le prix
do
travail de
1'
artiían,
&
qu' elle
gagne rur les nutres le prix du rravnil de la culture
&
le prix des rnatieres produitos par le fol. Ainfi daos l'é–
galité des íommes tirées de la vente de ces dit!erentes
marchandiíes , le cornmerce du era efl
toOJours par
proportion beaucoup plus avantageux.
11 1.
La tra.-atl:< d'indu(lrie
qt~i
ocwpen: /u hom–
meJ att prlj11dicc de
¡,.
crdture áes bi<ns-fomb, nuife11t
n
la pop11lalion
&
J
l'accroif]"emene d<J
richc./JeJ.
Si
une nation qui vend
~
l'érranger pour un million de
marchandires de mnin-d'reuvre, & pout un m'illion de
marchandiícs de ron era' n'n pos arTez d'hommcs oc–
cupés :\ faire valoir les bieos-fonds, elle perd beauCOl1P
fur l'cmplo'i des hommes attachés
a
la fabrication des
marchan di fes de main-d'c:euvre qu'elle vend
á
l' érran–
ger; paree que les hommes ne peuyent alors fe li vrer
a
ce travaii, qu'au préJudice du revenu du Col,
&
que
le produir du rra'vail des hornmes qui cultiven!
In
terre,
peut ecre le double
&
le triple de celui de la fabrica–
tion des marchandiíes de main-d'reuvre.
1
V. LeJ riche.Des deJ wltivatmrJ Jo11e naítre la ri·
che../JeJ de la culture.
Le produit du travail de la cul–
ture peor etre out ou prefque nul pour l' étnt ' quand
le cultivateur ne peur pas faite les frais d'uoe bonne
culture. Un homme pnuvre qui ne tire de la torre par
Con
ttavail que des denrées de peu de valeur,
~o
m–
me
d~s
pommes de terre, du blé noir, des chfttaignes,
&c.
qui s' en nourrit , qui n'achete rien
&
ne vend
ríen, ne travaille que pour lui feul: il vit dans la mi–
lere; tui,
&
la terre qu'il cultive, oe rapportcnt tien
il
l'étar.
Te!
cfl l'effet de I'indigence daos les provinces ou
il n'y a pas de laboureur en état d'cmployer les pny–
lans,
&
ou ces pay(ans trop pauvres oe peuvent
fe
procurer par eux-rnemes que de rnauvais alimens & de
mnuvais vé:tcmeos.
Ainli
1'
emploi des hornmes
il
la culture peut etre
infruélueux daos un royaurne ou ils n'ont pas les richef–
fcs nécelf.1ircs pour préparer la rcrre
il
poner de tiches
moiffons. Mnis les revenus des biens-fonds foot ro8J<>t1rs
affOrés daos uo royaume bien peuplé de riches
labou–
reurs.
V.
La 1rava11x de /'indH(Irie co11trihuent
J
l'atig–
mentation
da
rcvturu des bien-forul!,
&
les rtvenru
d<J bienJ-fonds folltiennent leHrn'IJaJIA" J'ind11jfrie.
Une
narioo, qui par la fertilicé de Con
Col,
&
par la difficuhé
des traorpom , nuroir annuellement une lilrabondnnce
de denrées qu'elle ne pourroir vendrc
ñ
Ces
''oifins,
&
qui pourroit
leor vendre des marchandiícs de maio–
d'reuvre taciles
il
tranrporter, auroir intéret d'attirer
~hez
elle beaucoup de fabriqu'ans
&
d'artifans qui conlom–
meroieot les denrées du pays, qui vcodroient leurs ou–
vrnges
a
l'étranger,
&
qui augmenreroient les richelfes
de la .natioo par Ieurs gaios
&
par Ieur
co~f~mmntion .
Mats nlors cet nrraogemenr n'e(l pas tactle ; paree
que les fnbriqoans
&
arrirans oe fe ralfemblent
dan~
un
pays qu'ii proporrion des revenos aétuels de
.1•
!lnuon;
c'efi-i-dire
a
propOttion qu'il
y
a
des prOprt¿talt,eS
OU
des rnarchands qui peuveot acheter
le~rs
ouvrages •:peu–
prcs auffi cher qu'ils les vendrotent atlleurs,
&
qut leur
en
procureroient le
d~bit
a
meliJre qu'ils les fabriqoe–
roieor · ce qui n'e(l guere poffible ch<'L one nntion qui
n'a
pa~
elle-mémc le débit de
Ces
denrées ,
&
ou la
non-valcur de res mémes denrées ne produit pas aétuel–
lemetH nífe'L de reveno pour établir des maoufaétures
& des travaux de main-d'reuvre.
Un re! pro¡ct ne Feut s'exécuter que fort leotcrnent.
Plo·