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GRA

daos le dernier cas otl les frais foot les

m~

mes, le re–

veno do propriéraire ue feroir que de l4fO livrcs

&

la

parr de chaque mérayer 4f3 liv. Si la raille éroit

a

l'é·

gal du riers du reveno du propriéraire, elle moureroir

497 livres; c.: qui feroit pour la raxe de chaque mé·

tayer

102

livres : il ne tui rclleroit de fon produit que

348 livres, qui ne

po~rroicnt

pas fuflire

a

fes dépen–

fes; il faudroit que la moitié pour le moins de la taille

des cinq métayers , retombat fur le propriétaire qui efl

chargé des grandes dépeofes de la culture,

&

a un re·

vena iocertain .

Aiofi felon cette maniere d'eavifager les revenos ca–

fuels des propriétaires qui partagent avec des métaycrs,

ti on impofoit la taille

a

1'

égal du tiers de

ces

re

ve ·

nus, les propriétaires p!yeroient pour la taille au-moins

!lo riers de plus fur leurs terres, que les propriétaires

dont les terres font affermées ,

&

dont le reveno efl

determiné par

ll!

fermage fans incertirude

&

fans foin;

car par rapport

a

ceux-ci , la taille qui feroit égale au

tiers de leur reveno , ell en·dehors de ce meme reve–

no, qui ell reglé

&

afsOré par le bail ; au lieu que ti

la taille fuivoit la me me proportion daos

1'

autre cas,

la moitié aa - moins retomberoit fur le reveno

indécis

des propriétaires . Or la culture avec des métayers efl

fort ingrare

&

fort difficile

a

régir pour les propriétai·

res, furtour pour ceux qui ne rétidenr pas daos

leurs

terres,

&

qui payeat des régitfeurs ; elle fe

trouveroit

trop furchargée par. la taille, ti elle étoir impofée dans

la m€me proporriou que daos la grande culture.

Mais la proponion feroir ju(le

il

l'égard de

1'

une

&

de l'autre,

11

la raíl le étoit

a

1'

é~al

du tiers ou de la

moitié des revenus des propriétatres daos la grande

&

daos la perite culture, ou les terres font affermées ,

&

ou les propriétaires ont un revenu décidé par

le fer–

tmge: elle feroit JUfle auffi,

ti

elle étoir enviran éga–

le au qnart du

reveno cafuel du propriétaire qui fait

valoir par le mayeo des mérayers , ce quart fero ir 3-

peu·pres le !lxieme de

la

pan du mérayer .

Aiali en connoilfam a·peu·pri:s le produit ordinaire

d'une mérairie , la

taille proporrionnelle

&

fixe feroit

convenablement

&

facilement réglée peodant le bail du

métayer, au filieme ou au cinquieme de la moitié de

ce produit qui rév iea t au métayer.

ll

y

a des cas otl

les terres font

(j

bonoes , que le

métayer a'a pour fa parr que le tiers du prodnit de la

métairie: daos ces cas memes le riers tui efl aufli avan–

tageox que la moitié du produir d'une métairie dont les

[erres feroienr moius boanes: ainCi

la tai\le établie fur

le meme pié daos ce cns-13' ne feroit pas d'un moin–

dre produir que daos les aurres, mais elle feroir foible

proportionnellemeot au reveno du propriétaire qui au·

roic pour fa part les deux tiers de la récol te; elle pour–

roit alors erre mifc

:l

l'égal du

tiers du revenu : ainti

ea taianl les métayers daos les cas otl la

récolte fe

panage par moitié , au fixieme ou au cinquieme de

leur part du produit des

grains

de la métairie, on au–

roit une regle générale

&

bien limpie pour érablir une

taillc proportionne\le, qui augmeoteroit au profit du roi

a

mefure que

1'

agricolture feroit du progres par la ti–

herré du commerce des

graim,

&

par la sil reté d"une

impofition

dér~rminée

.

Cette ímpofition reglée fur les baux daos la grande

culture, fe trouveroit erre 3-peu-pre

le double de cet–

Ic de la petite culture; paree que les produits de !'une

fonr bien plus confidérables que les produirs de l'autre.

Je ne fais pas

11,

relarivemenr

a

1'

état aéluel de la

taille, les

rnxes que je fuppofe rempliroienr

1'

objct ;

mais

il

feroit facile de s'

y

conformer , en

fu ivant les

proportions con veoables.

Voy

u.

1

M P

6

T .

Si ces regles étoienc conllammenr

&

exaélement ob–

fervéef,

fi

le comrnerce des

graim

éroit libre,

ti

la

milice 4'argnoit

1

es enfans des fermiers,

ti

les corvées

éroient 3bolies

(a),

gr.aad nombre de propriétaires tail-

(a)

Les fermiers nn peu ailes font pren.dre

a

Jeurs enfuns

des profeffions chns les villes, pour les garantir de la mi–

lice;

&

ce qu'il y a de plus defavomageux

:t

l"agricultu–

te, c"eft que uon-feulement

la

corupagne perd les hom–

mes déftinés l etre fermiers, mais nuffi les richeffes que

leors peces employoient ;,.

la

culture de

la

rerre. Pour

arr~ter

ces etfers dcftruéüfs M. de la GalaiJiere, inten–

dant <le Lorraine, a exempté de la milice .Par 110e

o~donuance ' les charreriers

&

fils des ferQllers '

a

rat–

fon des charrues que leur emploi exige. Les

corvée~

~ont

on charg.e les payf.,ns. fonc cres-defavantageufes a

l

~tat

&

au n:n, paree qu'en réduif:lnr les

payfit~s

a

la

mifere, on les met daos l'impuin:mce de foutemr leurs

GRA

7I7

lables réfugiés dans les villes fans occupation, rerour–

neroiear dans

les campagnes

f~ire

valoir paifiblement

leurs biens,

&

parriciper aux pro6ts de

1'

agricullure .

C'efl par ces habitans aifés qui quitteroieot les ville1 a–

vec su reté, que la campagne fe

repeupleroir de culri–

vateurs en étar de

rétabli~

lA culture des terres . lis pa–

yeroient la taille comme les fermiers , fur les profirs de

la culture, proportionncllemeot aux re venus qu'ils reti·

reroient de leurs terres , comme fi elles étoient afler–

mées;

&

commc propriétaires

taillables, ils payeroien t

de plus pour la !•ille de leur bien

m~

me, le dixieme

du reveno qu'ils retireroient du

fe rmage de t.urs ter–

res, s'ils oe les culrivoient pas eux·mémes. L'intérét

fait chercher

les érablillemens

honn~tes

&

lucratifs. ll

n'y en a point ou le gain foit plus certain

&

plus irré–

prochable que daos l'agriculture, ti elle étoit prorégée:

ainti elle feroit bien-tór rérablie par des hommes en é–

tar d'y porter les riche[es qu'elle

ex ig~.

11 feroit me–

me tres-convenable pour favorifer la noblelle

&

l'agri–

culture, de permettre aux genrilshommes qui font va–

loir leurs biens, d'augmenter leur emploi en alfermant

des rerres,

&

en payant

1'

impotition

a

raifoo du prix

du frrmage; ils

rrouveroient un plus grand profit,

&

contribueroient beaucoup aux progres de l'agricuhure .

Cette occupation er. plus analogue

il

lcur condition,

que l'érar de

ma~chands

débitans daos les villes, qu'on

voudroit qui leur fut accordé . Ce furcrolt de marchands

daos les villes feroit méme forr préjudiciable

a

l'agri–

culrure, qui efl beaucoup plus intérelfanre pour

l'état

que le tra6c en détail, qui occupera tOUJours un alfez

grand nombre d'hommcs .

L'érar -du riche laboureur feroit confidéré

&

proté–

gé; la grande agricuhure foroit ea vigueur daos tour le

royaume; la culrurc qui fe fait nvec ks bceufs difpa·

rohroit prefqu'entierement, paree que le profit procu–

reroit par-tout aux propriétaires de riches fermiers en

érat de faire les frais d'une bonne culture;

fi

la petite

culture fe coofervoit encare daos quelques pays otl elle

paroitroit préférable

a

la grande culture , elle pourroir

elle-méme prendre ooc meilleu re forme par l'arrrair d'un

gain qui dédommageroit amplement les propriétaires des

avances qu"ils feroient : le métayer alors pourroit payer

fur fa par! de la récolte la me me taillc

~ue

le fermier;

car

(i

un métayer avoit pour fa part t8 ou

w

boif–

feaux de blé par arpen! de plus qu'il n'en recueille par

la perite culture ordinaire,

il

trouveroit en. payanr qua–

tre ou cinq fois plus de tai\le, beaucoup plus de pro–

lit qu'il n'en retire aujourd'hui. L'étar de la récolte du

métayer pourroit done fournir aufli une regle sOre pour

l'impo!ition d'une taille proportionnelle.

Voila done au-moins de regles fimples, faciles

&

sú–

res pour garantir les laboureurs de la

caKe arbitraire,

pour ne pas abolir les re venus de

1'

écat par une impo·

tirion deflruélive, pour raoimer la culture des terrcs

&

rétablir les forces du ronume.

L'impofi rion proportionnelle des autres habitans de la

campsgne, peut etrc foodée aum fur dés profit ou fur

des gains connus; mais

1'

obJ•t écant beaucoup moins

importan!,

il

fuflit d'y apporrer plus de ménagement

que d'exaélitude; car l'erreur feroit de peu de confé·

quence pour les revenus du roí,

&

un etfet beaucoup

plus avanrageux qui eu réfulteroit, feroit de favorifer la

popolation .

La

taille daos les villes ne peut fe

rnpporrer aux

m~mes

regles: c'efl

a

ces villes elles-memes

a

en pro·

pofer qui leur convienoeot. Je oe parlera[ pas de In pe·

tite maxime de policiqoe que l'on attribue au gouver·

nemeat, qui, dit-on, rrgarde l'impoGtion arbirraire com–

me un moyeu afsOré pour tenir les fuJetS daos

la_

foQ–

miffinn: ceue conduire abfurde ae peur pas

~tre

nnpu–

tée

a

de grands minifires, qui ea connoiífeat t?us les

incoovéniens

&

toar le ridicule. Les

fujets

ta1llables

four des hommes d'une trcs-médiocre fortune, qui oat

plus

petits établiffemens; d'ou réfulre un grand dommoge fur

les produits, fnr la confommation

&

fur les rcvenus: amfi

loin que ce foir m!e éporgnc pour

1

rae. de

t~énager

de

cettc maniere les frais des rravoux pubhcs, ti les paye

tres-cher, tandis qu"ils lui

co~teroient

fort pen, s'il les

fuifoit fuire

o

fes frais; c'eft-a-dire par des pemes taxes

générales dans choque pr?vince , pour. le payemcnt des

ouvriers. Toutes les provmces recooooiJfent tellcment les

avantogcs des travaux qui fucilitent le Commerce, qu'elles

fe pretenr volonticrs

á

ces forres de concributions, pour–

vtl qu· eUes foient employées ftlrement

&

ftdelemenr

a

leurs deftinarions.