GOU
vantage . Aioli l'épée d'un conquéunt renverfe, con–
fond, déuuit routes choíes;
&
par elle In íociéré
&
le
go!lver·,umtnt
font mis co
pi~ces
,
pare~
que ceux qui
Jont
fubjugués, font privés de la proreéHon de ce
gM·
vtrnemen&
done ils dépeodoienr,
&
qui étoit delliné
a
les défendre . Tour le moudc con<;oir ailé!menr , que
lorfque la fociété efl di!loure, le
go11vtrnemmt
ne fau–
roir fublirler: il cfi auffi impoffible que le
gottvtrnemrnt
fublille alors, qu" il
l'efi que la firuélure d'une maifon
lilbírfie , aprcs que les matériaux done elle avoir c!té
confiruite , onc été ft'parés les uns des aulles par un
ourngan, ou onc été confondus péle-mek en un mon–
ceau, par uo tremblemenc de terre.
indépendamment de ces malheurs , il faut convenir
qu'il n'y
a
point de fiabilité abíolue daos l"humanité ;
cae ce qui exifie immuablement, exifie nécdlaircmenc,
&
cec amibut de
1'
Erre íupreme ne peut appanenir
a
1'
homme ni
a
fes ouvrages . Les
gouvrrnrmrn1
les
mieux
innitués , ainli que les corps des animaux
les
mieux contlitués, portent en eux
le principe de
leur
de(lruél ion . Ecablilfez avec Lycurgue
les mcilleures
lois; imaginez avec Sidney
les moyens de fondcr la
plus íage répoblique; faires avec Alfred qu' une narion
nombreuíe uouve fon bonheur dans une monarchie ,
touc cela ne durcra qu'un cenain cems. Les états apees
''O::tre acerus
&
aggrandis, lendent enfuite
a
leur dc!ca–
dcnce
& il
leur ditrolution: ainli la feule voie de pro·
longer la durée d'un
gouvrrnrmrnt
florilfant, ell de le
ramener
il
chaque occalion favorable, auK principes fue
Jcfquels il a été fondé. Quand ces occalions fe pré–
fcncenc fouvenc,
&
qu' on les failit 3-propos, les
gou–
vrrnemnn
font plus heureux
&
plus durables; lorlque
ces occalions arrivent rarement, ou qu' on en protire
mal , les corps politiques fe detrechent, fe fannem,
&
péritrent.
Art. de M. Ir Chrv.
D
1!:
JAu
e
o u R
T.
G o
U
v
E R
N
E M E
N
T M
1
t.
1
T A
1R
E , (
llrt milit.
)
c'ell le commaudement fouverain
&
la difpolition de
tout le pouvoir militaire d'une narion par
terre
&
par
mer .
Voy.
G
O U V E
R
N E M E
N
T. (
Q)
G o u vER N
E M E N T, (
Marine
)
c'en la conduite
du vailfeau. Le maltee
&
le pilo1e ne fom pas relpon–
fables de In force des couraos ni des vents conrraires,
mais ils le doivent ecre de la manceuvre
&
du mau–
vais
gorwrrnemrnt.
(Z)
G O U V E R N E R,
v.
aél.
trrmt dr Grammairc.
JI oc fuffic pas, pour exprimer une
pet~fée,
d'accumu–
ler des mots indil\inélemenc: il doic y avoir entre tous
ces mots une corrélation univerfelle qui concourre
~
l'expreffion du fens
total . Les noms appellatifs,
les
prépolitions,
&
les verbes rclalifs, ont effenliellement
une lignification vague
&
générale, qui doit €tre
dé·
tenntnée tanró t d'une
fa~on,
tanr6t d'une aulle, feion
les conjonélures . Ceue détermination fe fait
CO\TinlU·
nément par des noms que
1'
oo joinc aux motS indé–
tcrminés,
&
qui, e
u
conféquence de leur denmation ,
fe revetent de telle ou telle forme, prennent
e
elle ou
tclle place , fuivant l'ufage
&
le génie de chaque lan–
gue.
O r ce íonc les mots indécerminés qui, dans le
lan·
gage des Grammairiens
gouvrrnent
ou
rigifj"rnt
les
noms détcrminans. Ainli les méthodes pour apprendre
la
langue
latine difent , que le verbe aélif
gouvernc
l'accufatif: c'en une expreffioo abregée, pour
dllt,
que
quand on vcut dooner
a
la Ggnitication vague d' un
verbe aélif, une déterminalion fpéciale tirée de
1'
indi·
cation de l'ob¡et auquel s'applique l"aélioo énoncée par
le verbe, on doic menre le nom de cet ob¡et au cas
accufacif, paree que l'ufage a del\iné ce cas
a
marquer
ceue fone de fervice.
C'ell une métaphore prife d'un ufage tres· ordinnire
de la vie civ ile . Un grand
gouvcrnr
fes domeniques,
&
les domeniques auachés
~
fon
fervice lui fonc fub–
ordonnés ; il leur fai t poner fa livrée, le public ht re–
connolt
&
décide au coup-d'ceil , que ce! homme ap–
partiem
~
tel mnitre. Les cas que prenrient les noms
déterminatifs font de mO::me une Corte de livrée ; c'crl
pnr-lil
qu~
l'on juge que ces noms fonc, pour ainli di–
re, auachés au fervice des mots qu'ils déterminenc par
l'expreffion de l'ob¡et, de
la caufe, de
1'
effet , de In
forme , de la mariere ,
&
e.
lis font
ii
leur égard ce
que les domel\iques font
a
l'égard du maitre : on die
des uns dans le fens propre, qu'ils font
gouvtrnlJ;
on
le dit
de~ a~tres
daos le fens figuré.
.
11
fero11 a delirer, dans le
(!y
le didaélrque, fur-1001,
dom le principal mérite conlil\e dans
In neuecé
&
la
précifion, qu'on pOt fe patrer de ces expreffions figu·
rées, toOJOUrS un peo éoigmatiques. Mais
il
en tres-
Tome VIl.
GOU
d:fficile de n' employer que des termes propres ;
&
il
fnut a\•oücr d"ailleurs que les termes figurés dev1ennenc
pwpres en queJquc fone, quand ils font confacrés par
l'ufage
&
définis avec foin. On pouvoit cependam
é–
viter
1'
emploi abulif du mol done
il
ell
ici quellion ,
ainli que des mors
rlgir
&
rtgime,
derlinés au me me
ufage.
11
étoit plus limpie de donner le nom de
com·
pUmrne
a
ce que \'on appelle
rlgrme,
paree qu'il fert
en etfe t
a
rendre complet le feos qu' on fe propofe
d'exprimer;
&
alors on auroit dit
touc
fimplemeet :
le
complément
de te/leJ pr<pofitiont doit etrc
,¡
te/
,.., ;
Ir
complément obreélif
du wrbc aEltf doit ftre
a
l'ae–
cu{atif,
&c.
M. Dumarfais a fait ufage de ce moc en
bien des occurrences, f.1ns en fairc en fon lieu nn arti–
cle expres : nous développerons nos vfies fur cct ob·
¡ct
au
mot
R
f.'G 1M E,
en y expofanc les prmcipes de
Grammaire qui peuvent y avoir rapport. On
y
verra
que l'on peut quelquefois
a
pcu de frais
répandre la
lumiere fur les élémens des Sciences
&
des Arts.
(E.
R. M.)
Gouv~RNER,
v. aél.
voyrz;
G o uvE R N
E–
M E N T.
G o uvE R
N~
R,
(Marine)
c'erl ten ir le timon ou
la barre du gouvernail pour conduire le vailfcau
&
poner le cap
fur le rumb de ven t qu'on veuc fuivre.
On die
gouvrrnrr
au nord , au fud , ponr dice
fmrt
rorttr
au oord , oo au fud. (
Z)
GOUVERNEUR D'UNE PLACE DE
G U ERRE,
C.
m. (
llrt milie.)
ell le premier com–
maodant ou le premier ofticier de la pbce . Dans les
villes importantes, oucre le
g011vcrnrur
il
y
a un offi·
cier général qui a le commandemenr des noupes. Ce
fecond, ou pl0t6t principal commandan t , a été ima–
giné pour modérer le trop de pouvoir que les
gouvcr·
murr
avoieot autrefois ,
&
les empécher de pouvoir
rien faire
d~ns
leurs pinces de cootraire aux
imemioos
du roí. M. de Puyfegur, pcre du célebre maréchal,
autcur de
J'Art de la gutrrr par rrglts
&
par prin–
ciprJ
,
avoit donné
lo prem•ere idée au
roi Louis
XIII.
de l'établilfement de
ces
commandans. Elle n'a
été pleinement exécurée que fous Louis
X 1
V.
Le
chevalier de Ville a fait un
traité de
la
charge du
gouvernr11r1 drs pla<es,
dans lequel ces officiers peu·
venc puirer d'excellemes innruélions pour s'acquiuer di–
gnement des fonélions de leur emploi. (
Q)
G o uvE R
N
E
u
R n'u
N
J
E
u
N E H
o
M M E, (
Mo–
ra/e.)
L'ob¡et du
gortvtrnmr
n'efi pas d'inl\ruire fon
éleve dans les Lemes ou daos les Sciences. C'crl de
former fon cr.eur par rapport aux venus morales ,
&
priocipalemem
a
celles qui conviennent
a
fon état;
&
fon efprit, par rapport
a
la conduite de
la vie'
a
la
connoitraoee du monde
&
des qualités nécelfaires pour
y
réuffir.
Le
gouvernmr
erl qaelquefois chargé de fon éleve
des l'!lge de fep t ans; ce qui n'a guere lieo que che?.
les princes. Ordinairemenc,
&
chez les gens de qu•li·
té, le ¡eune homme lui en remis, lorfqu'ayant 6ni
1'1!–
tude du latín,
il
en fur le point de commencer fes e–
xerciccs,
&
de faire les premicrs pas dans le monde .
On ne le confidérera que daos cene derniere époque.
Les qoalités qu'
il
doll avoir, les précautions qu'
il
faut apponer daos le choix qu'on en fait , la conduite
des pareos avec luí , 13 lienne avec fon
éle,•e : voili
les quatre points qui feronc la mariere de cet article.
A·
1'
age ou
le ¡eune homme efi
remis entre les
mains d'un
gortvtrnmr,
l'c!ducacion n' erl plus uue af–
faire d'autorué, c'ell une atfaire d'inGnuarion
&
de rni–
fon. Ce n'en pas que l'autorité en foit bannie, mais
on ne l'y doit moncrer que fobremenc,
&
qunnd tous
les autre. moyeos fonc épuifés . Alors les penchans font
décidés, les volomés font fortes, l'efprit en plus clair–
voyant, l'amour·propre plus en garde, les paffions com–
meocent
il
paroitre . 11 faut done de In part du
gott·
vrrnwr
plus de relfources dans 1' efpric, plus d' exp<'·
rienee, plus d'nn, plus de prudence .
Si l'éducation précédence a été mauvaife, il ne faut
pas fe flaucr de la répnrer ep entier: on développera
les talens, on palliera les défauts, on fa uvera le fond
par la fuperficie . 11
feroit
~
fouhaiter qu' oo püt faire
mieux; mais cela feul doit étre regardé comme un ob–
jer trl:s-imponant . Quand les peochans foot vicieux ,
c'en en détruire en partie les effecs,
&
ce n'efi pns rcn·
dre
UD
petit fervice
ii
l'hommc en particulier
&
a
J'hu–
maniu! eo général, que de les compenfer par des
ra·
leos, de leur donner nn frein quel qu'il foit ,
&
de les
empecher rle fe montrer
a
découvert.
Beaucoup de pareos ne font pas plus anentifs
il
cene
Ssss
par·