GOU
l'nr¡¡enr aur enfans, il ne fau1 pas
qo~
ce foir pour l'a–
m411cr,
comme quelqoc¡ parco
l'exigenc, ui puor
le
depeufer
e
o faotacfies, comm" c'dl l'mtcDiioo de be:tu–
coup d'aocres,
~-moins
qo'on n'ait enYie de les rendre
avares ou diffipatcurs .
11
fcmble qu'oo ne fache loüer les eofans que fur Icor
cfprit
&
fur Icor
ligare: fonc-cc
U
les ub¡ecs qo'il faur
Icor préfcntcr comme loüJb)cs? Veo!- on
les
rendrc
fats, préfomptueux, frivolcs? Ces i<lÜJnges fonr d'au–
ram plus ridicules , qu'elles foot prefque roil¡ours fnuf–
fes .
Ce
qu'il faut loüer devaot cux ce fom les chofes
véricablernent loüJblcs: ce qo'on doir loüer en eux,
e'
en Icor dooceor, lcur
ob~i!Tancc,
leur exnél:icode
ii
remplir lcurs devoirs, leur rcfpeél:
&
leur attachcmenr
pour les pcrfoones qu'ils doivcnt aimer; il
ne
fnar les
loüer qu'aurnnr qu'ils le mériccnl. Dircs
a
VOlrc éle–
ve que lorfqu'on louc un enfanr fur loo efprir
&
fur
fa
figure ,
e'
en qu'ou
le
m~prife,
&
qo'oo
nc
voir
r kn en lui qui mérire d'écre loüé.
Veilln fur les perfonucs qui l'npprochcrom; ne le laif·
fn
¡amaís
~nrre
les maios des valcrs, oo d'amres gens
irnprudens
&
grofficrs; que l'cnrréc
de
fa chambre ne
fuir permife qu'i des perfonnes prudentes
&
polies, qui,
quand elles ¡oucrom avcc
luí, fachent conferver de
la
dtccnce;
&
qui , lor fqu'elles lui parlcronr raifon, ne
s'écQrtcnr
¡am~ÍI
de la mora
k
In plus
c~aél:e.
Faice' enf<Htc qu'il nc foir poim daos lc fallon, quand
il
y aura braucoup de moodc;
11
n'y rrduveroir que des
complnilims
011
des gens qui en feroicn t leur ¡oücr :
m
l'un ui
l'autrc ne doi\'COl convenir ;, des parens fenfés.
Les e&emples qn'il vérroit ne feroieol point atrez bons ;
]CS
COil\'Crfoti<>llS qu'iJ entendroit ne fcroicnt poiot af–
fn esaéle;; ócaucoup d':oél:ions fans conféquence, ne
le fonr poinr pour un
enf~nt;
beaucoup de difcours ,
irrepréhcnlibl
s
pour des
gtns
fairs, pourroient l'indui–
rc
en crrcur.
l'eu de gens (om capables de fenrir tout
le refpcél qu'on duit
l
l'~nlance;
aocun n'ctl CJpable
·e
s'y plier,
~-moins
qu'il n'co falfe fon uniquc affai–
re .
Le<
paren< cu>t- mt'!mes ne le pourroient pos;
&
lrur< do(cnurs
&
lcurs esemples feroicnt un piige d'au–
ranr plus dangereui pour l'enfaor, qu'il a plus de rc–
fptét pour cu¡.
11
f,·ra des faults'
il
en
de l'humaniré d'en faire;
mai
li
vous etes anenrive, il en
f<ra
peu . L es enfans
ne fom prc!que jamnis puniffnbles, qu' il n' y
a
ir plus
de la faute de ceux qui les conduifen1 que de la Icor.
PI
u•
vorre c:ondoitc fera égale
&
foOreuue, moins il
ofera >'écarter de ce que vous lui prefcrirC'I.; plus vous
m
·trr<l
de
douceur' d'afleél:lon
&
de bonté daos vos
lco;on
&
daos vo; remonrranccs, plus il
tui
fera fa–
cite de s'y confor mrr ; plus vous l'a venirn de fes de–
voirs , moins
il
f<ra en danger d'y manquer.
11
(era d,, faures par ignorance, il oubliera
c.:
que
vous
lui nurn dir, paree qu'on
l'nurn diClrair;
il
bri–
frr;t ou rcnvcrlera quclque chnfe par érourderie; il rné–
nagera pco fes
v~temens,
&c.
Ces bagarelles vicnneot
d~
J'jfc_.
&
ne rirenr.point
~
c.onfc!quence
pou~
l'ave–
nn: i
taur !'en a\'Crtr; maos
ti ne f>ut
pas
1
eo pu·
nir, 3-moim qu'il
n'y
cut mau' aife intcnrion .
U
nc
de!<>bc!ia3nce , un trair d'humeur, un mol qui
n'cll pas contormc
~
In vériré, une parole
m_alhonn~te , un c"up donné , une dtfpnre
a
''ee fes
treres o
a
fa.·ur~
1
coot
ce
qui
pcot
4tre
le
germe
d'un vice ,
tour
ce qui annonce de la banca
e
ou de l'infenfibilirt, voili
des famcs punilTablcs .
e mémes
t1ures devicndront des crimes du prc·
m ier ordre, qunnd
il )'
aura imentiou mnrqu<'e, r"cidi–
v~
ou hnbirude; car
ti faut conliMu:r les iauces d'uo
eni':!nt, moios
p~r
e
qu'tlles fom, que p.u Icor prín–
cipe
&
par les luir<> qu'ellc• peovenr avoir.
.
La ruoition de> fautes legerc,' ce fera d'en averur
le~ paren~,
&
de Je, loi rcprocher deuot tout le mon–
de.
11
\'OUS
prier~
de n'tn rien
f~ire;
foyn. inexora–
ble: b;cn loin de d
1
flimolcr fes f3otes, il faur les
en–
gtrrr .
11
faur
le
rrndrc fenlible
~
la honre •• fi
vous
'ooln
qu';¡
le dc,•iennc
i
l'honncur . Les taure<
les
plus
l<gerc>
d<'
iendronr graves,
3
me fu re qo'il
y
fcra
mo;ns fenfible · ce fcr-.1 , par exrmpl< , un crime do
prcmier ordre, que de n'avoir pas été fenC.ble
l
la han–
te d'unc petire t>orc .
LJ
punttion de'
~r-.1nd~
crime
(era
l1
privation des
card(
S
de fes psrens
m¿mc
)2
priuc·Oa
l0l3Jc da
bonhcur de les \n•r
Ón ) ¡oindll, fÍii"•nr l'tnarQl:–
ti
de a
lsate , toute
les auttes prÍ\ 1rions poflibles ,
non C•>mmc a¡cn\t m
2 b
premiere, mais comm
en
1101
la lu•te
L <núnt fera ncgli¡¡é dans fon ené-
ri<or, COmrne ti
C ll\
·en¡
Í
UD
enfaot dilgracié de fes
GOU
685
pareos. Toat
le
mnnde faura qu'il en en dif¡:ra-c
&.
toot le monde le fuira . ,.ous ne
luí accordrr<l
d'a–
mafcm<ns qo'auranr qu'il en faot pour
l'cmp<'.:her de
combcr daos la langacur
&
dan
l'aba!l<ment . Vous–
mC,me 'ous fert1. fi n'de avec lui, m>is fans ceffer d'.l–
rre douce. Vous lui t(tel fairc fur fi>n trat les remar–
ques les plus propres
3
le lui
rcodrc amcr ;
''ous luí
rappellcrn qu'il ctl puní, dans le> momens oú il fe·
roit le plus tenté de l'oublier . La durée de
fa puni–
IÍon dépcndra du befoin qu'il a d'étre puni , elle fera
s'il le faut de ploficurs ¡ours ; il vnut micux qu'elle
foir plus longoe ,
&
n'etre pas
obli~é
d'y revenir .
ll
aura bcau prometrre d'étre plus raofonnabk , fes pro·
mdTcs ne f<ront point écoutées . Pour obtenir
f~
gra·
ce,
il
faudra qu'il la mérire ,
&
elle oe fern
¡amnis
accordée qo'd
l'c1c~s
de fa dooleur,
&
l
fa boa
o
e coo–
duire.
En lui
nnnon~ant
que fes parcns confenrent de le re–
voir, fai1e
tui vnloir l'exccs de lcurs bonrés; rappel·
lez-lui la grandcur de la faurc qu'il avoit commife ;
nuendriiTn fon ame, pour
y
poner plth avant la re–
connoilfnnce
&
le repenrir.
De'
que leurs careffcs nu–
ront m;s le fceau a fon pnrdon, il rcnrrera en pol!ef–
fion de fon cilat narurcl ,
&
tout reprendrn fa face JC·
coOtumc'e: mai•
nye~
foin qn'il y ait une li grande dif·
fércnce entre
eeL
érar
&
celui de difgraco, que l'enfant
tremble toO¡uurs d'cncourir le detnier .
j'ai parlé de cerre grande puoiriou , perfundé qu'elle
ne peor avoir lieu que raremcnr. Si l'oo n été ollentif
il
pun;r l'cnfant des
pethe~
fautcs,
il
ne $'cxpofcra pas
3 en faire de plus graude>. A
l'é¡:ard des vetges, ¡e
n'eo ai rien dit, paree qu'il n'en doit pos
~11c
qucCl on
dlns une édocauon bieo faite, li ce n'ell
peut·~rre
daos
le tems ou la doulcor dl le feul
langage que
l'enf•nt
puit1e enrendre; ou bien lorfqu'ayant été précédemmcnt
glté, foil paree qu'il n éré malade, foir par négligen–
ce, il ell parveuu
a
ce point
d'opini~lreté
de dore ntlir·
mativcmenl ,
non:
alors, comme il efi de la plus gran–
de imponance de ne lui pa' céder, c'ell avec In ver–
!í,e qu'il tnut luo ré"pondre.
11
feroir
a
f,mhaiter qu'on le
ltt fans humear; mais fi ¡e coofeillols d'ancndre que
la culerc
fOr
pallée, ¡e ferois sOr que
la faurc
fcroit
ooblic!e,
&
qne l'cnfonr nc fec o
1
pas pooi .
A
l'agc oú
il
ctl, il vaur mieux qu'il foir puni avec un pcu d'ho·
mcur, que de ne l'étre pas .
Dans !Out aulre cas,
&
des que l'enfant en capable
d'un feotimco1 honnére , les verges doivent étre ban·
nies. On n'cn fait ufagc
!i
fou1•ent que par négligence,
par humeur, ou par incapacité ; on reod
ce
chirimcnt
inurile par la maniere donr on l'employc; on
n'y atta·
che pas a!Te-z. de honre.
11
faudroit qu'il fth
1
'annoncc
&
le prélode de rourcs
les nutres punirioos pofliblrs ,
que ces punitions lui fuiTent
impol~es
paree qu'rl s'cll
fair llairer comme un enfanr fans ame
&
fans hnnoeur:
alors ce chatimcnt devicndroit pour iui un évenemcot
onique, dont la feule idée le feroit frém;r; au litu
~ue
de la fa\OO donr on s'y preod,
il
s'accoOturn.e
a
ccue
punition commc
il
route autre chofe,
&
n'y gagne qu'
un dc!faut de plus.
Les coups fonr un chlrimenr d'cfclave ,
&
¡e veur
que
'otre éle,•e Coir un eofnnr bien-né . JlvJ¿nagez
la
fen!ibiliré de
Ion
ame,
&
vous aure-z. mille mn)'ens de
le punir ou de le récompcnfa • acco1uume1·1c
; pcu·
frr
noblemeor, cela n'ell pas
li
difficik qu'un le croit.
Le príncipe de l'honotur etl daos
le< enfans comme
~305
les
hotJ_~mes
fairs , poifque l'amour prnpre
y
en;
ll n'en qoe!hon qoe de le bien diro¡:er,
&
de l'auacher
invariablement
1
des ob1ets
honn~rr..
L es
eni111>
Jimr
incapables de difcullioo, ils oc ¡ugenr des choli:< que
par
le
prox qu'on y mct; mrue-z.
á
un haur príx cel·
les que
YOOS
VOUdrez qu'il cn;me,
&
VOU> \'<frtl
qu'
il
les eClimera ; (lites -lui fa ire une chofe "'Ü blc puar
merltrr d'en flire one aoue
c"dl une rsccl1enre
~co·
nomie. Accordez luí les choies de Ion
lge,
uon com–
me bonoes, mais comme néccthire< ; fo fniblctJc; re–
fufn·le; lui, nnn comrn< eClimsbles, mais raree qu'il
les aime,
&
qo·on nc
d
u¡
¡wint
:l\
oir d' indulgcnce
poor un enfanr qui fe cundo r mol; ne
les luí ¡Jtopo·
fez Jamais comme
des
r<compenfcs d'gnes de lui, thcr–
che"l. ces récompenfes daos des t•b¡ct< qu'il drn e ai·
mer,
&
dont
il
doh
e
t1írc cas toute
f:
''e;
pl.ct1
lrs
dans les cordTe de l(:s parcos , daos qud ae
GC\
oor de
re g1on qa'il n'o;t ro·nt encere rempli ,
3n>
quclqoe
adion fupédcure
:1
Ion
l~e
qo'tl o'3it pnint encere lai–
re, dans le pi> lir d'apprcodre qoelque chofe qu';l ;gno–
re, d os la coofiMr tioo, daos l'ellime,
d:ws
les loúon·
ge5;