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GOU
vent le> recherches anatomiques faites dans les yeux de
ceux qui font morts avec la
goutte-fereine.
On a toü–
jours crouvé le vice daos le nerf optique, qui daos quel–
quts fujets, étoit deiTéché, exténué,
&
de la moitié
plus m
1
nce qu'
il
ne doit etre naturellemelll: telle efl
1'obf<rvation de Booet,
Jepultret. anat. lib.
l .
fdl. xvij.
obfrrvat.
3
&
S·
Le mGme auteur
a
autli trouvé,
(Jo–
co citato, obfervat.
1.) une tumeur qui comprimoit ce
nerf
a
fon origine;
& (
ibid. obfervat.
4·) 1
'artere ca·
rotide ex tremement pleine de fang, qui
ii
fon entré
e
dans
1'
orbite, produifo't le
m~me
eflet fur ce nerf.
Wepfer
(de apopl.
hift.
jv
)
rappone avoir vil, daos
le cas doot il s'ugit, du
fang
&
de la férofité extra–
vafes
&
pefans,
fur
le principe du nerf optique. Pa–
wius (
obfervat. anntom. ij.)
dit avoir vü une vetlie
pleine d'une humeur aqueufe, qui pre!foit les nerfs opti·
ques dans leur conjonétion . Pl:ltérus fait autli mention
d'une tumeur dure
&
ronde portant fur
ces mi!mes
nerfs .
i\infi la caufe qui les affeéle de paralyfie, peut avoir
fon
fiége ou vers lcur origine
&
leur traJet dans l'in–
tétieur du crone, ou
il
leur entrée daus l'orbite; elle
peut auffi fe
trouver daos l'intérieur de ces nerfs , c'efl-
3-dire dans
les vai!feaux fanguins qui pénetrent dans
leur fubflance, ainfi que le démontrent les anatomifles
modernes,
&
entre autres Wepfer déj:l cité,
de cicr<&.
a'fttat.
Ces vaiffeaux qui fo nt des branches de la ca–
rotide interne, dont quelques rameaux entourent auffi
les nerfs optiques
3
leur entrée dans
l'orbae, venant
a
recevoir trop de fiwg' par quelque caufe que ce íoit'
produifem
1'
etfet ou de porter, de prtiTer de dedans
en-dehors fur les fafcicules des nerfs qui compofent les
optiques,
&
de les comprimer contre la circonféreoce
offeufe du ttou de l'orbile, par Jeque! ils pétietrent dans
l'ceil , ou de s'appuyer dans leur dilatation contre cene
méme partie ambiante , fufceptible de réliflance pour
réagir en quelque forte fur les nerfs reíferrés
&
com–
me étranglés dans ce paiTage.
C'efl principalement
il
la compreffion de ces diffé–
rens \'aiífeau• engorgés, qu'on doit auribuer la caufe
de la
goutte-fereine
périodique, qui ct!fe ordinairement
des que cet engorgement cefle par qudque moyen que
co puiífe étre.
11
efl autli
tres-vr ai(J'emblable que l'on
doit chercher la caufe de la
go11tte-[ereine
imparfaitc,
dans une forte d'infiltration féreufe des membranes de
J'oeil,
&
íur-tout de
la fclérotique, daos la partie ou
elles entourent l'iofertion du nerf optique dans le globe
de
1'
ceil; enfurte que par
leur épatffiffemen t contre
nature elles comprim<ot ce oerf,
&
rendent paralyti–
que une partie des tilet
oerveox qui le compofent, en
latffa ot fubtifler daos quelques-uns qui reflent libres, la
facult¿ de tranfmettre le; impretlions de la lumiere, qui
ne peuvent alors qu'étre coofidérablement atfoiblies
a
proportiou qu'elles rendent on moindre nombre de traits
de l'image pcinte fur la rétioe; de íorte méme qu'il
arrive quelquefois dans certaines
gouttes-Jereinu
impar–
faites, que l'on voit diflinélemeot la moitié fupérieure
o u ioférieure ou latérale des objets, fans voir rien de
l'autre moitié, paree que
1'
une des deux efl abfolu–
ment paralytique, tandis que l'autre refle libre. Le cha–
noine dont parle Saint-
Y
ves, dans foo
traité des ma–
ladies des ycux
qui étoit af!'eété d'une
goutte-fereine
im–
parfaite, da
m
laquelle il voyoit la repréfentation de fon
ceil malade de ce mcmt ceil fur le papier qu'il regar–
doi¡, c'efl-a-dire la repréfentation de l'nvée, de la par–
tíe colorée de cet ceil, obfervation contirmée par une
fem blable du
fameu~
medecin oculille,
M.
Petit, com–
muniquée
3
l'académie des Scieoces; ne pouvoit éprou–
ver cet et!et, qu'autant que les rayons de lumiere qui
le portoient fur les points paralytiques du fond de fon
ceil, étaot rélléchis fur la furface poflérieure de l'uvée
en étoieot autli renvoyés fur d'autres poiots de la
ré~
tine qui étoient fufceptibles d'en recevoir des impref–
fions .
Tontes
les caufes occaGonnelles de la paralyfic en
g énéral, auxquelles fe ¡oignem des caufes particulieres
qui
en
détenninent
l'tff~t
fur
l'organe immédiat de
la
vitioo, peuvent donner lieu :\
la
got~ttc -fereine.
f/oyez
PAR AL Y
s
1
~.
Ainfi dahs les fujets pléthoriques, tout
ce qui peut fairc rcfluer le fang
&
les autres humeurs
vers la partie fupérieure, comme les convulfions ,
les
reilerremens fpafmodique , les dforts du vomi(femem,
de l'occouchernent,
&
autres femblables; la fuppretlioo
~e
h¿morrho't'des , du flux meollruel, peut donncr lieu
a
des dépóts
fu~
le principe des nerfs optiques , ainli
que les métaflafes de matieres morbitiques, qui fe foot
daos les fievres malignes potrides ;
la repercotlion des
GOU
éruptions cutanées,
&c.
les coups, les commotions qoÍ
p uveot caufer quelque tiraillement, quelque compref–
lion dans les libres des nerfs optiques; la trop grande
application
a
la
leéture
&
a
tout autre exercice de la
vifioo, foit avec trop foit avec trop peu de I!Jmiere;
ce qui fatigue, affoiblit la rétine daos
le premter cas,
en y excitan! une feofibilité trop durable, ou
1'
uvée
dans le fecond cas , en dilataot trop la
pr~nelle
pour
l'admitlion du peu de rayons qut
fe
pré(entent ; les
grandes évacuatioos de bonr.>e.s
~umeurs,
fur-tout de la
femcnce, qui
en
général aftotblt!Teot beaucoup
&
ren·
dent cet effet plus particulierement fenfible dans les
oc–
ganes ou l'atonie ert de plus grande conféquence, com–
me dans ceux de la voix, de la vifion (
voyez
E
U·
N
u
QuE ) ;
en un mot, tous les vices des .différeotes
humeurs par exccs' par défaut' par les quahtés' peu–
vent égalemeut contnbuer a établir les différentes cau–
fes occafionnelles de la
goutte-fcreine
.
Ceue maladie cfl regardée comme incurable lorfque
la cécité efl compleue, qu'elle efl iovétérée, que
les
fuJc<S qui en font atleélés foot d'un
~ge
avancé, d'uue
conflitution foible' délicate' languiffante'
a
la fui te de
violentes maladies , fur-tout de quelque aunque d'apo–
plexie,
&
Jorfqu'elle efl jOinte
a
la _paralyfie de. quel–
que partie du corps . La
goHtte-feretne
qut efl tmpar–
faite daos des fu¡ets )Cunes
&
robufles,
&
méme cel–
le qui efl parfaite, mais périodique, font tres-
~ouvent
fufceptibles de guérifon, fur-tout lorfqu'elles furvtennent
d' un eogorgement fanguin dans les parties atfeélées.
La coration de la
go11tte-[ereiJJe
doit étre .dirigée
!•·
lon les indications que préfente la nature bten étudtée
&
bien établie des caufes qui l'oot produite: aiofi com–
me ces caufes foot tres-difficiles
a
découvrir,
a
diflin–
guer les unes des autres, il efl auffi
tres- difficile de
bien entreprendre le traitement de cette maladie ,
&
en–
care plus rare de le fuivre avec fucces; il n'y a que
la
gotttte-fereine
périodique
d~ns
les fujets
ro.bu!les
!
cau!ee par un engorgement de vaiífeaux
fan
gumsq~t
compriment le ncrf optique ou qui couvrent fes ramt–
tications daos
la rétine, qui étant bien connue , peut
etre aifément goérie par
la
faignée révulfi•e '· par les
fang-fues appliquées
tl
la tempe , par le
rét~blrlfement
du Rux fupprimé des regles, des hémorrhotdes,
&c.
au lieu que dans
les perfoones d'uoe mauvaife confli–
tution, dont la malfe des humeurs efl pituiteuli:, caco–
chimique, toote
goutte-
[ere
ine
caufée par un dépót
d'humeurs féreufes ou de toote autre natorc , qui pe–
fent fur le nerf optique
&
le privent de
fa
fenfibilité
naturelle , efl ucs-difficile
a
détruire ; oo ne . peut l'at–
taquer que par les purgatifs, les cnuteres, les fétons,
les velicatoires, les errhins,
&
en un mot pnr toos les
fecours propres
a
évacuer
&
a
détourncr les humeurs
peccantes du
fi~ge
de la maladie : on peut aoffi ofer
des
remedes fondans ,
favonneux , mercuriels,
&c.
mais
le plus fouvent ces remedes
font
ioutiles
&
ne
font que fatiguer les malades ; ce qui efl abfolumenc
tOÜJOUrs vrai par rapport aux remedes appliqués fur les
yeux
m~
mes; paree qu'il oe peut en réfulter aucun ef–
fet daos le fiége du mal, qui efl trop éloigné des par–
ties fur lefqoelle•· peuvent fe
faire les applications ; at–
tendu qu'il efl dans
le
fond de l'orbite,
&
peut-etre
meme au-dela, daos l'intérieur du erane . On ne peut
excepter que
le cas oii le nerf optique efl compri–
mé par l'épaitliiTement humoral de la
fclérot ique ; ce
qui étant bien connu , peut donner lieu aux remedes
topiques , qui peuvcnt alors étre employés pour forti·
fi er les membranes de l'c:eil , leur donner du reífort de
proche en proche, afio qu'elles fe dégorgent des hu–
meurs furaboodantes ,
&
qu'elles oe s' eo
laiífent pas
abreuver de oouveau; mais ce cas n'a Jamais Iieu dans
la
goutte-fereine
parfaite: il n'y a que l'ignoraoce ou
la chnrlatanerie qui puilTe engager
il
tenter la guérifon
de cette maladie par des collyres ou
toutes aotres ap–
plications fur les yeux .
A
u furplus, pour un plus grand
détail fur cette maladie,
voyez
les
traités du mafadie.r
du yeux
de Maitre-jan, de Saint-Yves; ce qu'en di–
fent Sennert , R iviere ,
&
les thefes pathologiques
&
thérapeutiques d'Hofl'man,
fyft .
med. ration . tom.
IV.
par
t.
IX.
cap.
;v.
(
d)
G
OUT TE', adjeél. femé de gouttes ,
en terme
de Blafon anglois,
lignitie un champ chargé ou arrofé
de gouttes .
En blafonnaot, il faut exprimer la couleur des gout–
tes, c'efl -a-dire
gormé
de fable, de guenles,
&c.
Quelques auteurs veuleot que les gouttes rouges foient
appellées
goutteJ de fang;
les noires ,
gouttn de poix;
les
blanch~s
'
goutteJ d'eatl
.
e
hamben
.
GOUT·