GOU
truit, rcprenne vigueur
&
fe rnoltiplie pour former uo
IIOU\'CI
3CCCS,
On connoit mieux les efti:rs de ce rnaudir
levain ,
qu'on n'en connolt ni In nntorc oi les qualités. A en
ju¡;er par les principaux, In douleur exceffive, la cba–
leur, les concrétions
pl~treofes
ou pierreufes; par les
vrines épairTcs, chargécs de caroocules
&
d'on fédirnent
tarcareux oo pl3treox;
&
par foo affociation avec
la
pierre daos In veffic : oo peot croire que fa nature ell
falinc, tnrtareofe, acre, mordaore,
&
peot-etre picrreu–
fe, comme l'a avancé Quercetan daos une confultatioo
(ur la
gou:te
&
le calcul,
&
comme n'ofe le décider
Sydenham.
On ne conoolt guere mieux les caufcs éloignées de
la
go11t:e,
que la qunlité du levain; la muhitude de cei–
Jes qu'on accufc, oe prouve que trop bien qu'on igno–
re la plus coupable . Hippocrate a écrit que
les bQ–
vcurs d'eao, les eunuques, les eofans avant l'age de
puberté,
&
les femmes avaot d'avoir perdu leors re–
glet, n'étoicnt point fu¡ets
a
la
goutte.
JI en a cooclu
qu'elle étoit filie de Bacchus
&
de V éous. Mais l'ex–
p~ience
a démemi tout
ce
qu'il a avancé
a
cet égard;
&
toos ceux qui étoient de Con
tems favorifés d' une
heureufe exemption, avoient déja pcrdu leur privilége
du tems de Galien,
&
ne joiliiTent plus d'aucun par–
mi nous, ot.i le nombre des goutteox tant homme(que
fetnmes. en de ven o prodigieux.
Oo oe Canroit douter que
les exces daos
!OUS les
gen res ne foient capables d'attirer la
gor¡tte,
commc ils
le
font de produire toute aurre maladie , relle que l'aa–
hme, la rniJ(raine,
la néphrétique,
&c.
mais on ne
voit pas alfa cbirement qu'ils ayent le pouvoir de l'en–
¡;endrer, non plus que les autres maladies qu'on vient
de citer. Tous les esces nuifent, co ce qu'il;
é~uifent
o u qu'ils dérangent les fonél:ions du corps,
&
qu un le–
vain qni fcroir peut-erre demeuré caché toute fa vie ,
fe
trouve pnr-13 difpofé
a
germer comme une Cernen–
ce,
!i
fe développer
&
a
produire fon aél:ion. On ne
fauroir pourtant aísOrer qu'un tel exces, par exemple
celui du vio, ait
en~endré
la
goutee
.
Le nombre des
goutteux ivrognes ell
rrcs-peri<,
&
celui des ivrognes
non-goutteux trcs-grand. S'il
y
a des vins propres
a
fomenter ou
il
irriter la
go11ttc,
comme on le prétend
des vins de Moravie, de Bobeme, du Champagne mouf–
feux,
&c.
il
y
en a auffi, tels que les vios d'Efpa–
gne, de Bourgogne,
&c.
qui non-feulement nc luí font
point contraircs de l'aveu de tout le monde; mais qoi
en font pliitót le préfervatif
&
le remede ,
li
l'on en
croit M. Liger daos
Con traité de la
goutt< ,
&
Am–
broili: Paré qoi,
li'IJ. XVlll. thap. xj-v.
rapporte un;
exemple de guérifon par la crapule qu' on n'avoit pu
obtenir p1r aucu11 mure moyen,
&
qui la confeille deux
ou troi; l'ois le
moi~
pour fe pr€ferver de la
goueu.
La
Bourgogne
&
la Champagne font prefque eKemptes de
la
gouttc,
!elon 'M, Ligcr,
~
caufe de leurs vins;
tan–
dis qu'clle
ea
cndémiqne en f.'landrcs
&
en Norman–
die, ot.i
l'on n'en cueille point. S'il ell vrai que ces
heureufe~
pruvinces n'enfantent point de gouttcu><, el–
les de••icndront l>ien-tót la patrie de ceu! qui le fon t;
J'~gr¿mcnt
du remede aotanr que fes venus, augmen –
teront duque JOUr le nombre de fes partifans
&
de leors
citoy.:ns. Le ,·in ne doit pourmnt pas fe trop glorifier
encore de fu nouvelle fortune; l'eau dont perfonne ne
fait exci:s,
&
qui avoit été accufc!e , felon Sennert,
de donncr la
go:tttr
i
ceux qoi en bQvoient par goO t
ou par néccffité, JOüifioit depuis
long-tems de 1' hon–
neur d
'ctreun fpécitique, quand le vio convaincu d'é–
tre le
!t.ulcoupable ell ven u le luí clllever; s'il man–
que de
pouvoir ponr fotltenir fa oouvelle réputarion, il
fera bieo-tót dt!poffédé. La gloire vrnie oo tanlfe que
l'eau
&
le 'in ont eus en difterens tems d' étre tantót
les auteurs
&
tantót les libérueurs de la
gotttte
,
mar–
qu~
trop bien qu'il
funt auffi
indilférens
a
ron égard
•¡uc les sutres ehofes noo-natmclles,
&
qo'oo ignore
parfait<tnent toutes les
\'Cnies cnu fes de cene cruellc
m.laJie.
11
en en des etces de V énus comme de ceux de
B.IC–
t'hll<;
les iutempérnns font mal3des
apr~s
leurs d
¿bau–
che;, de tome aurre mJiodie que de
(:¡
goutt<;
s'il de–
'
u:nncnt
~uuueux, il~i
oot cela. de commun avec les
plus
r~tcnu
.
11
)'
a plus de gouueux modé'rés eo n–
ttH>ur, qu'il n·,. en a de débauchés. On peor rsifonner
ll>Ut de méme Je
1~
bonne-chere
&
de tOO>
les
ex
ces,
b:
conc,urc qo'il n'en efi aucun en particulier qui ait
h
fWp!tété.
~e
f?WJuíre la
geutlc;
mais que ChJCUn _PCO t
tell m nt dtlpoler le corps, que le levnin engendre de
Tom<
f'll.
·
GOU
675
lui- meme ou par une caufe incoooue
&
cacbée
fe ré–
veill e
&
fe mene en aél:ion pour forrner la m;ladie.
L es geos
de
la campagne
&
ceox qoi s'occupent
a
des travaux péniblei, fon t moins fo¡ets
a
la
goulle
que
eeu x de la ville
&
que les faioéans: mais ce n'efi pas
a
raifon de leur fobriété; ils foot des CiCCS de \•Ín
&
fouvent de fe mmes, comme ceux de la ville. La pu–
reté
&
la falubrité de l'air daos lequel ils viveot, les
mettent fans doute
il
couverr; s'ils refpircnt quelque
portian du levain gootteux, ou qo'il en nailfe daos leur
fang, leurs travaux pénibles
le diffipent avec la fueor
&
les autrcs évacuations, avant qu'il ait eu le rems de
fe manifefier .
Non-feolement la nnrure du levain gouneux
ea
incon–
nue, non-feulement on ignore les caofes éloignées qui
lu í donneo t nairrance , on n' ell pas méme d' accord
toucbao t le vrai fiége de la
goutl<
.
11 d i décidé qoe
c'ell fur l'aniculation qu'elle fe ¡ctte: mais fur qoelle
partie de l'articulation
?
efi-ce fur
les ligamens, for les
glandes fyooviales, [ur le pério(le? voila. fur quoi les
Medecins font partagés.
U
ell certain que daos les vio–
lentes attaques de
goutte,
daos
~a
go11tte
aocieone
&
confirmée, tomes ces parties font auaq uées, ainfi que
la peau
&
tout
ce
qui compofe le membre allligé; mais
elles oc
l'ont pns été tootes daos le meme inaant,
il
en efi une qoi a été la prerniere occupée, la préférée,
fm laquelle le levnin a comrnencé
i\
re depofer,
&
de
laquelle, comme d'un centre, il a rayonné
&
s'ell éreo–
du tout-aotour dans le voilinage. Cene partie favorite
paroit etrc le périolle de la tete des os principalement;
enfone qoc la
go11etc
peot (me regardée comme une
vraie maladie des os.
La premiere preuve de la préféreoce do levain gour–
teux pour
le
périofie, cll que daos les premiers momeas
d'un acccs de
goutte
avant le gonflement,
&
daos les
derniers apres qu'il ell diffipé , on peut fentir avec le
doigr eo prerranr , le point de la dooleor fur le corps
de l'os,
&
qu'oo peut faire JOÜer l'articolation avec la
main faos peine
&
fans rouft'rance, quoiqu'elle ne
poif~
fe pas exercer Jlbrement fes fonaioos.
L a deoxieme, c'ell que la douleur gagne
&
s'éteod
tout du long des os ,
le long des phafanges ,
&
du
métalarfe oo do métacarpe, fel on qu'elle ell aux piés ou
aux maios; ce qui met le comble
a
l'impoiffaoce de l'e–
xercíce du membre rnalade.
La troifieme, c'efi que les os fe tordent,
&
que leors
tétes fe gonfient daos certaines
gouttes
d' un mao\YIÍS
caraaere
>
indépendamment de
tOute COOCrétioo Oll
dépót.
La quarrieme, c'efi que la
go11tec
auaque fouvent
le
talon, ou il n'y a ni rynovie ni ligamens.
.
L a cinquieme en fin, c'ell que daos l'odontalgie, qui
efi uoe des plus cruelles
goutt.s,
l'humeur oe pcut tom–
ber que fur le périoae de la deut anaquée
&
qu'il n'y
a ni fynovie ni li¡:amen t pour la recevoir .'
11
ne parott
done pas que ce loir la fy.novie qui
foit l'humeur io–
feél:ée du levain gou tteux, comme plus analogue avec
lui qu'aucune amre. L'expérience proove au contraire
qu'elle en la derniere attaquée,
&
que l'intérieor de l'arti–
culation ell en bon état, taodis que l'extérieor foolfre
beaucoup. Ce n'efi qu'aprcs un long-tems
&
daos les
goutt<S
ooüées, que les articulations fe déplacent ,
&
qo'elles
re~oivent
des dépóts daos leur iotérieur.
D iag,oftte
.
On oe fauroir méconooitre la
gouet<
,
lorfqu'une douleur vive vicnt fubitemeot, en pleine Canté,
&
faos favoir poorquoi , attaquer quelqo'une des arti–
culatioos, principalement qoand elle commence par une
fe ule, par
le
pié ou la main,
&
qu'elle n'efi accom–
pagnée en nairranr d'aucune tomeur: quaod cette dou–
leur fe déclare la premiere fois daos le cceor de l'by–
':er, au milieo de. la noit, ou
qu'ell~
redooble daos le
In; qnand elle pnve In partie auaquée de
la
force
&.
de la liberté de l'exercice qui tui convieot ,
&
qo'elle
la read impui!Tante
&
foible meme qoelque rems apres
f~
dilfipatioa ; quand elle p;oduit aprcs les
~rcmieres
vmgt-quatre heores un gonfiemenl, de la chalenr, ?es
bar.remens fans aucune fuppurat ion , une roug;ur vrve
q01 dégénére bien-16t eo violer ; quand elle le renou–
velle chaque anoée au milieu de l'hyver, oo vers la fin
do prin-rems ; eofin Jorfqu'elle dépofe
&
qu'elle laille
des nceuds, des concrérions plaueufes oo pitrreofts ao><
parties qu'elle a martyrifées.
L a
go1dte
irréguliere
&
remomée n'ell pas moins évi–
dente que la régolíere , qoaod le
levain dépofé daos
fon liége natorel, l'abandoooe, aprcs lt paroxyfme com–
rneacé, poor aller occuper qoelqu'autre panic ou qoel–
qoe vifcere.
11
o'en ell pns de meme lorJque le. levain
Qqqq
:z.
gou-