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674

GOU

P~:é.

De ces trois grandes fourccs,

&

principalcment

rl

la

poda~;

re, la

gottttc

pa~

fucceffion

de

te

m~,

par

t>izarccrie

eu

por accidcnr, fe répand d3ns les autre> ar–

tkulations, qui devieanent fa ptoie par extenrion, ou

conJoinrcmcnt, ou lc'parémenr; mais elle o'e(l prcli¡ue

jamtis rcconnue

?OUt

tdle , qu'apri:s avoir débu:é de

!'une des

trois manieres. Auffi Galien remarque+!!,

au fujct de

l'apJ,orifmc

xxviij. de

itJ

]'el':.. 6.

que preí–

qu\tucun gouneux ne le dcvieot, o::u'il n'si: commencé

pnr

t"tr~

podagre.

L~

doukttr door

rcr.ct:

s forp$!Te quelquefois toute pa–

ticncc humaine, n'ell pas le feul li'mptome de la

gottt–

te

er.inaorc; elle e(\ encare accompagn!e d' inquiém-.

des, d'inComnies, de kgers

ri:foos, de mouvemens de

fieHe, de perites fueurs, de dégoüt des alimens, quel–

quefois de d'arrhée,

&

d'une impuiffance ou imbécilli–

d~

forces

a

la par tie foufrrante' telle qu'elle

ell

incn–

pable d'auctmc fonélion ou exercice' meme que!que tems

apr

i:>

la diffipation de la douleur. Ce qu'il y a de re–

marqnable duns cette maladie' c'e(l que la douleur'

a

quelque drgré qu'elle puil1e monter, n'e(l Jamais fuivic

de convuifions ui de mouvemens convulfifs ,

&

que

l'iuAammation accompagnée de gonftemeor, de chalcur

brfllaote, de battemens , de tiraillemens,

&c.

ne tour–

no

j:unais en fuppuration.

A

l'arrivé'e du gonfte:nen r la

douleur diminue;

&

quand le gonftemenr commence

a

fe diffiper, tour fe diffipe auffi : il ne reile plus qu'une

demang<aifon

a

la peau' dont l'épiderme jaunit peu-a–

pea, fe feche,

ro

mbe par lambenux ou par écailles;

&

la partie reprend fon état ordinaire,

a

la réferve qu'elle

confen·e pendanr afTe1.

long-rems une coulcur violette

ou bleue femblable

a

la meumiffurc' qui fuccede

a

la

rougeur

~u

premier momem de la déclinaifon ,

&

qu'el–

le devient auffi quelquefois cedém ateufe pour quelque

tems.

1

Quoiquc la

goiJ1tte,

quand elle e(l nouvelle

&

d'un

caraélere bcnin , nc

laifTe aucune trace apres l'acccs

parfaitement ti ni; en vieilliffant, ou lorfqu'elle e(l d'u–

ne •:-Jauvaife qualité, elle

lailfe fu r les panks qu'elle

attaque des dép6ts gypfeux,

tartareux , pierreux, qui

u fent pr.u· a-peu la peau' l'enfiamment'

&

la percent

pour fe fai•·e JOUr. Elle contourne auffi les os , les

dé–

place, tumé6e lcurs tdres,

&

détruit eofin, en s'invé–

rérant' le moovement des membres attaqués hors me–

me le tem

de• paroxyfmes.

Commc l'a(lhme, la

goute•

efi une maladie intermit–

t ente de toure In vie, elle revient pre(que tous les ans ,

&

fouvent plufieurs fois dans la roeme année; l'hyver'

le pdntems, l'autonne, loot les tem; de fes aoce>. Leur

durée n'a

ri~n

de limin', quoiqu'Hippocrare,

aphorifme

.xljx.

fdl. 6.

la tixe

a

40 i<>Urs. Les premiers ne font

fouvenr que d'uu demi-jour, d'un ¡our, ou deux, ou

trois,

&c.

ils devieonent plus longs a-mefure qu'ils fe

t épetenr; efin en vieill¡fTaot, ils dnren t les mois

&

les

faifons eotieres; de forre que les vieux goutteux fouf–

frent peodant les trois qoarts de l'anoée,

&

n'ont de

libre, encore tres-imparfaitemcnt, que le tems des plus

fortes chaleurs de l'été. Les paroxyCmes qui vieonem

pendant la mnrnrité de l'age,

&

daos les comrnence–

mens d'une

got<tte

confirmée, font les plus douloureux

&

les plus intupportab!es ; i!s

font chacun compofés

d'autrcs petits paroxyfrnes de dix ou dou'l.e heures cha–

que ¡our; les autres qui font

longs,

&

qui regardeo t

J'age le plus avancé, font auffi compofés d'autres pa–

roxyfmrs chacun de plulicurs JOurs, pendant

lefquels

l es doulenrs

Ce

fotniennent au méme degré, mais moins

infu?portables que dans la vigueur de l'Age.

Ourre les paroxyfmes de la

go11tte

qui reviennenr pt'–

rk.diquemcnt , les goutteux foot quclquefois expoíés

a

des acccs fubits

&

irréguliers d'une dou!eur

(j

vive,

(i

véhémentc,

fi

iotolérable, qui furprend quelque partie

du corps, qu'elle jettc le loulfrant daos le defeípoir,

&

q•1'e!le leroit capable de lui arracher la vie,

fi

elle ne

fe diffipolt prefqu'auffi brnfquemenr qu'elle arrive. Ils

font

~uffi

fu¡ets

a

des perites douleurs vagues

&

irré–

gulieres indt'pendaotes des

acd~<

qui dorent plus ou

moins, felon les circoofianccs,

&

qui peuvent meoacer

de qodque paroxyfrne furnoméraire ou de quelque ono–

Dl;llité, felon le fiége c¡u'elles occupent.

Q ;1and la

golltte

s'e(! une fois emparée d' un corps,

elle

y

regoe fe ule ordioairement; les autrcs maladies

en fnnt prerque baonies;

&

s'il o'en décbre quelqu'u–

ne, elle en fort lufpcéle d'erre une

¡;orttt•

déguifée,

a

c~o(e

de

la propriété qu' elle a d'afl·éler, comme un

¡:;roth¿e, t<Hlte. tPrte de formes. Cc:ile qu'elle s'affo–

cie,

&

qui cíl fa compagne 1.1 plus ordinaire, e' ei1 la

pi~rre

daos la veffie,

&

qoelq11efois les hémorrhoi'dcs;

GOU

comrnc

fi

ce n' étoit pas alfez d'elle Ceule pour tour–

m"mer un malt¡eureux gourreux,

&

qu'il

fall

Gt la réu·

nior1 de deux amres terribles maladies pour achever de

le defefpérer .

Dijflrmccs.

Les nrticulations, principalement cel!es

des extrémités, lonr le liége naturel de la

goutte

régu!te–

re qui ·:ieot d'erre Qécrite; mnis

11

o'ell aucnne partí

e

du corps, ni aucun 'vifcere qui ne puiiTe le devenir dans

fon irrégularité. c•e(l pourquoi on difiiogne la

gotttfe

en r<'auliere

&

en

ir~éguliere.

L orfque

le

levatn ne fe

porte "que fur

les piés

&

les mains , comme for

fou

propre domaine, elle c(l parfaitement réguliere; lorfqu'

il tombe fur les aotres articulations, coo¡ointement ou

féparément' elle e(l imparfaitement réguliere;

&

me·

me

irréguliere, fe!on quelques auteurs, quand elle alfe·

éle !es articulations du tronc. Mnis ce n'c(l pas-1:\ la

vraie irrégularité. La

qomte

irrégu!iere véritable, celle

qui mérite le nom

d'~11oma/e,

qu'on appelle auffi

re·

montie,

efi celle qui ;Htaque les

vifc~res

ou

¡ ·¡ntérieu~

du corps,

&

qui fai t autant de malad1es d11féreotes q,u

elle affiige de partics, foit qu'elle s'y jette avan t de tolll·

ber fur le3 aniculations, fui t qu'ellc abandonne les ar·

ticolations pour rentrer dans l'intérieur du corps.

11

y

a des npoplexies , des eíquinancies, des ftuxions de poi–

trine , de" coliques gour teufes ,

&<.

qoi fon t

l'effet du

levain goutteux qui fe porte au cerveau, au gofier, fur

le poumon , dans le bas-ventre,

& c.

La

go11tte

confidérée en

elle·

m~

me

1.

e(l d'un boo ,ou

d'un mauvais caraélere, fimple ou nouée: elle

e(\

d un

caraélere benio , ou benigne, quand fes dou!eurs font

fupportables , qu' elle o:cupe une petite étendue , qu'elle

en bornée aux extrémttés ,

&

que fes parox yfmes foot

courts. Elle efi d' u

o

caraélere nlalin , ou maligne,

quand les fouffrances íont exceffives, qu'elle occupe plu–

fieurs membres a-la-fois ou fucceffivemenr ' qu'elle

me–

nace l'intérieur en s'attachant au tronc ou

a

la té!te '

&

que les paroxyfmes font

li

longs ou re répetenr

¡¡

fou-.

vent , qu'elle dure la meilleure partie de

l'année . Ell e

en fimple, quaod elle le ré(out

par~aitemeo r.,

&

qu:tlle

ne laiffe aucune trace apre< la Colutton parfatte de. 1ac–

ccs. Elle e(l noüée, lorlqu'elle contourne les art•cu a–

tions

qn'elle les déplace,

les gonfte , en dérruit la

moov'erneot,

&

qu'elle y lailfc des concrérion, platreu–

fes , pierreufes,

&•.

O o fait encare plufieurs différences de la

goueee;

l'u·

ne en réccnte ou douteufe; 1' autre ancietllle ou con–

tirmée . L'une etl fixe

&

féden taire , quand elle ;'atta–

che

it

la parrie qu'elle occupe pendnnt route In dur.:e

du paroxyfme . L 'autre efi vague , ambulan te

&

indé·

terminée , quand elle parcoun

plulieu rs articulations

fucceffive ment, fans fe décider pour aucune. L 'une efi

particulie re, quand elle n'atraque qu'uoe an iculation ou

un fe ul membre. L 'aurre e(l univerfelle, quand elle les

atraque tous ou prefque tOUS a· la-fois. Enti n !' une e(l

héréditaire, quand elle e(l

tranfmife par les pareos.

L 'autre e(l accidente!le , quaud elle etl acquiíe

&

née

d'elle-meme.

11 a plu

a

Mufgrave, oo ne Cait pas pourquoi , de

confidérer la

goutte

ou comme mnladie eCTeotielle

&

indépcodante, ou comme rnaladie fubordonuée

&

pro–

duite par une aurre, de difiinguer par conféquenr la

gout–

te

etl idiopatique

&

en fymptomatique,

&

íe bornan t

a

cettc derniere ' de donner un traité détaillé de la fi–

liation de la

goutte

par le rhümatifme , le fcorbnt,

1.1

chlorofe, l'a(lhme, &e, Cornme s'il n'étoit pas plus

raifonnabl<' de eroire que la

goutte

e(l une maladie

wa–

jours premiere, idiopntique

&

elfeutielle; qu'el!e o'ell

engendrée par aucone nutre,

&

que célles dont il la

fait defcendre ne foot qo'une

goutt•

déguifée, ou tour–

au-plus compliquée avec elles, puilqu' on cooooir

la

propriété qu'elle a de fo métamorphofer lous route for–

te de formes,

&

que feloo Mufgrave mcme, elle e(l

tres-difficile, pour ne pas dire impoffible,

a

recooooitre

nvant qu'elle ait pris celle qui lui e(l propre.

Cauf.s.

Nous recevons de oos pilrens au morneot

de la cooception, on nous engendrons en naos

me

mes

&

de notre propre food, ou, comme le penfe Boe

1-

haave, oous acquéroos par la commuoication

&

la con–

tagian, le. levain propre

a

former la

go,.tte.

Ce levaio,

comme btcn d'aurres auxquels le corps c(l fuJet, pro–

doit tant6t un etfet prompt

&

prématuré, tant6t il n'a–

git qu'apres plufreors aonées . Quaod il

~'e(l

une fois

aononcé,

&

qu'il n donoé des marques certaines de

fon exillcnce, (oo propre e(l de fe renouvel!er chaque

anoée, loir que le corps une fois

infeélé foit capable

d'en engendrer une nouvel!e qoantité, ioit que quelqoe

parcelle da premier dompté pour un tems fans erre

uuit ,.