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GOU
P~:é.
De ces trois grandes fourccs,
&
principalcment
rl
la
poda~;
re, la
gottttc
pa~
fucceffion
de
te
m~,
par
t>izarccrie
eu
por accidcnr, fe répand d3ns les autre> ar–
tkulations, qui devieanent fa ptoie par extenrion, ou
conJoinrcmcnt, ou lc'parémenr; mais elle o'e(l prcli¡ue
jamtis rcconnue
?OUt
tdle , qu'apri:s avoir débu:é de
!'une des
trois manieres. Auffi Galien remarque+!!,
au fujct de
l'apJ,orifmc
xxviij. de
itJ
]'el':.. 6.
que preí–
qu\tucun gouneux ne le dcvieot, o::u'il n'si: commencé
pnr
t"tr~
podagre.
L~
doukttr door
rcr.ct:s forp$!Te quelquefois toute pa–
ticncc humaine, n'ell pas le feul li'mptome de la
gottt–
te
er.inaorc; elle e(\ encare accompagn!e d' inquiém-.
des, d'inComnies, de kgers
ri:foos, de mouvemens de
fieHe, de perites fueurs, de dégoüt des alimens, quel–
quefois de d'arrhée,
&
d'une impuiffance ou imbécilli–
té
d~
forces
a
la par tie foufrrante' telle qu'elle
ell
incn–
pable d'auctmc fonélion ou exercice' meme que!que tems
apr
i:>
la diffipation de la douleur. Ce qu'il y a de re–
marqnable duns cette maladie' c'e(l que la douleur'
a
quelque drgré qu'elle puil1e monter, n'e(l Jamais fuivic
de convuifions ui de mouvemens convulfifs ,
&
que
l'iuAammation accompagnée de gonftemeor, de chalcur
brfllaote, de battemens , de tiraillemens,
&c.
ne tour–
no
j:unais en fuppuration.
A
l'arrivé'e du gonfte:nen r la
douleur diminue;
&
quand le gonftemenr commence
a
fe diffiper, tour fe diffipe auffi : il ne reile plus qu'une
demang<aifon
a
la peau' dont l'épiderme jaunit peu-a–
pea, fe feche,
ro
mbe par lambenux ou par écailles;
&
la partie reprend fon état ordinaire,
a
la réferve qu'elle
confen·e pendanr afTe1.
long-rems une coulcur violette
ou bleue femblable
a
la meumiffurc' qui fuccede
a
la
rougeur
~u
premier momem de la déclinaifon ,
&
qu'el–
le devient auffi quelquefois cedém ateufe pour quelque
tems.
1
Quoiquc la
goiJ1tte,
quand elle e(l nouvelle
&
d'un
caraélere bcnin , nc
laifTe aucune trace apres l'acccs
parfaitement ti ni; en vieilliffant, ou lorfqu'elle e(l d'u–
ne •:-Jauvaife qualité, elle
lailfe fu r les panks qu'elle
attaque des dép6ts gypfeux,
tartareux , pierreux, qui
u fent pr.u· a-peu la peau' l'enfiamment'
&
la percent
pour fe fai•·e JOUr. Elle contourne auffi les os , les
dé–
place, tumé6e lcurs tdres,
&
détruit eofin, en s'invé–
rérant' le moovement des membres attaqués hors me–
me le tem
de• paroxyfmes.
Commc l'a(lhme, la
goute•
efi une maladie intermit–
t ente de toure In vie, elle revient pre(que tous les ans ,
&
fouvent plufieurs fois dans la roeme année; l'hyver'
le pdntems, l'autonne, loot les tem; de fes aoce>. Leur
durée n'a
ri~n
de limin', quoiqu'Hippocrare,
aphorifme
.xljx.
fdl. 6.
la tixe
a
40 i<>Urs. Les premiers ne font
fouvenr que d'uu demi-jour, d'un ¡our, ou deux, ou
trois,
&c.
ils devieonent plus longs a-mefure qu'ils fe
t épetenr; efin en vieill¡fTaot, ils dnren t les mois
&
les
faifons eotieres; de forre que les vieux goutteux fouf–
frent peodant les trois qoarts de l'anoée,
&
n'ont de
libre, encore tres-imparfaitemcnt, que le tems des plus
fortes chaleurs de l'été. Les paroxyCmes qui vieonem
pendant la mnrnrité de l'age,
&
daos les comrnence–
mens d'une
got<tte
confirmée, font les plus douloureux
&
les plus intupportab!es ; i!s
font chacun compofés
d'autrcs petits paroxyfrnes de dix ou dou'l.e heures cha–
que ¡our; les autres qui font
longs,
&
qui regardeo t
J'age le plus avancé, font auffi compofés d'autres pa–
roxyfmrs chacun de plulicurs JOurs, pendant
lefquels
l es doulenrs
Ce
fotniennent au méme degré, mais moins
infu?portables que dans la vigueur de l'Age.
Ourre les paroxyfmes de la
go11tte
qui reviennenr pt'–
rk.diquemcnt , les goutteux foot quclquefois expoíés
a
des acccs fubits
&
irréguliers d'une dou!eur
(j
vive,
(i
véhémentc,
fi
iotolérable, qui furprend quelque partie
du corps, qu'elle jettc le loulfrant daos le defeípoir,
&
q•1'e!le leroit capable de lui arracher la vie,
fi
elle ne
fe diffipolt prefqu'auffi brnfquemenr qu'elle arrive. Ils
font
~uffi
fu¡ets
a
des perites douleurs vagues
&
irré–
gulieres indt'pendaotes des
acd~<
qui dorent plus ou
moins, felon les circoofianccs,
&
qui peuvent meoacer
de qodque paroxyfrne furnoméraire ou de quelque ono–
Dl;llité, felon le fiége c¡u'elles occupent.
Q ;1and la
golltte
s'e(! une fois emparée d' un corps,
elle
y
regoe fe ule ordioairement; les autrcs maladies
en fnnt prerque baonies;
&
s'il o'en décbre quelqu'u–
ne, elle en fort lufpcéle d'erre une
¡;orttt•
déguifée,
a
c~o(e
de
la propriété qu' elle a d'afl·éler, comme un
¡:;roth¿e, t<Hlte. tPrte de formes. Cc:ile qu'elle s'affo–
cie,
&
qui cíl fa compagne 1.1 plus ordinaire, e' ei1 la
pi~rre
daos la veffie,
&
qoelq11efois les hémorrhoi'dcs;
GOU
comrnc
fi
ce n' étoit pas alfez d'elle Ceule pour tour–
m"mer un malt¡eureux gourreux,
&
qu'il
fall
Gt la réu·
nior1 de deux amres terribles maladies pour achever de
le defefpérer .
Dijflrmccs.
Les nrticulations, principalement cel!es
des extrémités, lonr le liége naturel de la
goutte
régu!te–
re qui ·:ieot d'erre Qécrite; mnis
11
o'ell aucnne partí
e
du corps, ni aucun 'vifcere qui ne puiiTe le devenir dans
fon irrégularité. c•e(l pourquoi on difiiogne la
gotttfe
en r<'auliere
&
en
ir~éguliere.
L orfque
le
levatn ne fe
porte "que fur
les piés
&
les mains , comme for
fou
propre domaine, elle c(l parfaitement réguliere; lorfqu'
il tombe fur les aotres articulations, coo¡ointement ou
féparément' elle e(l imparfaitement réguliere;
&
me·
me
irréguliere, fe!on quelques auteurs, quand elle alfe·
éle !es articulations du tronc. Mnis ce n'c(l pas-1:\ la
vraie irrégularité. La
qomte
irrégu!iere véritable, celle
qui mérite le nom
d'~11oma/e,
qu'on appelle auffi
re·
montie,
efi celle qui ;Htaque les
vifc~res
ou
¡ ·¡ntérieu~
du corps,
&
qui fai t autant de malad1es d11féreotes q,u
elle affiige de partics, foit qu'elle s'y jette avan t de tolll·
ber fur le3 aniculations, fui t qu'ellc abandonne les ar·
ticolations pour rentrer dans l'intérieur du corps.
11
y
a des npoplexies , des eíquinancies, des ftuxions de poi–
trine , de" coliques gour teufes ,
&<.
qoi fon t
l'effet du
levain goutteux qui fe porte au cerveau, au gofier, fur
le poumon , dans le bas-ventre,
& c.
La
go11tte
confidérée en
elle·
m~
me
1.
e(l d'un boo ,ou
d'un mauvais caraélere, fimple ou nouée: elle
e(\
d un
caraélere benio , ou benigne, quand fes dou!eurs font
fupportables , qu' elle o:cupe une petite étendue , qu'elle
en bornée aux extrémttés ,
&
que fes parox yfmes foot
courts. Elle efi d' u
o
caraélere nlalin , ou maligne,
quand les fouffrances íont exceffives, qu'elle occupe plu–
fieurs membres a-la-fois ou fucceffivemenr ' qu'elle
me–
nace l'intérieur en s'attachant au tronc ou
a
la té!te '
&
que les paroxyfmes font
li
longs ou re répetenr
¡¡
fou-.
vent , qu'elle dure la meilleure partie de
l'année . Ell e
en fimple, quaod elle le ré(out
par~aitemeo r.,
&
qu:tlle
ne laiffe aucune trace apre< la Colutton parfatte de. 1ac–
ccs. Elle e(l noüée, lorlqu'elle contourne les art•cu a–
tions
qn'elle les déplace,
les gonfte , en dérruit la
moov'erneot,
&
qu'elle y lailfc des concrérion, platreu–
fes , pierreufes,
&•.
O o fait encare plufieurs différences de la
goueee;
l'u·
ne en réccnte ou douteufe; 1' autre ancietllle ou con–
tirmée . L'une etl fixe
&
féden taire , quand elle ;'atta–
che
it
la parrie qu'elle occupe pendnnt route In dur.:e
du paroxyfme . L 'autre efi vague , ambulan te
&
indé·
terminée , quand elle parcoun
plulieu rs articulations
fucceffive ment, fans fe décider pour aucune. L 'une efi
particulie re, quand elle n'atraque qu'uoe an iculation ou
un fe ul membre. L 'aurre e(l univerfelle, quand elle les
atraque tous ou prefque tOUS a· la-fois. Enti n !' une e(l
héréditaire, quand elle e(l
tranfmife par les pareos.
L 'autre e(l accidente!le , quaud elle etl acquiíe
&
née
d'elle-meme.
11 a plu
a
Mufgrave, oo ne Cait pas pourquoi , de
confidérer la
goutte
ou comme mnladie eCTeotielle
&
indépcodante, ou comme rnaladie fubordonuée
&
pro–
duite par une aurre, de difiinguer par conféquenr la
gout–
te
etl idiopatique
&
en fymptomatique,
&
íe bornan t
a
cettc derniere ' de donner un traité détaillé de la fi–
liation de la
goutte
par le rhümatifme , le fcorbnt,
1.1
chlorofe, l'a(lhme, &e, Cornme s'il n'étoit pas plus
raifonnabl<' de eroire que la
goutte
e(l une maladie
wa–
jours premiere, idiopntique
&
elfeutielle; qu'el!e o'ell
engendrée par aucone nutre,
&
que célles dont il la
fait defcendre ne foot qo'une
goutt•
déguifée, ou tour–
au-plus compliquée avec elles, puilqu' on cooooir
la
propriété qu'elle a de fo métamorphofer lous route for–
te de formes,
&
que feloo Mufgrave mcme, elle e(l
tres-difficile, pour ne pas dire impoffible,
a
recooooitre
nvant qu'elle ait pris celle qui lui e(l propre.
Cauf.s.
Nous recevons de oos pilrens au morneot
de la cooception, on nous engendrons en naos
me
mes
&
de notre propre food, ou, comme le penfe Boe
1-
haave, oous acquéroos par la commuoication
&
la con–
tagian, le. levain propre
a
former la
go,.tte.
Ce levaio,
comme btcn d'aurres auxquels le corps c(l fuJet, pro–
doit tant6t un etfet prompt
&
prématuré, tant6t il n'a–
git qu'apres plufreors aonées . Quaod il
~'e(l
une fois
aononcé,
&
qu'il n donoé des marques certaines de
fon exillcnce, (oo propre e(l de fe renouvel!er chaque
anoée, loir que le corps une fois
infeélé foit capable
d'en engendrer une nouvel!e qoantité, ioit que quelqoe
parcelle da premier dompté pour un tems fans erre
M·
uuit ,.