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GOU

mettez le tout daos une petite corone de verre , ada·

ptez·y un récipienr, luttez les joimures; place2 ·la íur

le feu de fable, le íel paifera d'abord en forme feche;

enfuite viendra l'efprit éthéré de lavande

&

de vio im·

prégné du fel volatil : voila les

gottttcJ de Goddard.

Ces

go111tcJ

ne íont done que l'efprit volatil de foie

crue, reélifi é avec l'huile eifentielle de lavande;

&

M.

de Tournefort a trouvé par expérience qu' elles o' onr

aucun avanrage íur les préparations de la carne de cerf

&

du fel ammoniac,

fi

ce n' efl par une odeur plus

fupporrable .

Cependanr leur préparation nous apprend comment il

faur faire les íels volatils huileux. En effer,

a

u licu de

fel de la íoie , on peut fe

íervir de fel ammouiac

&

du tame en parries égales . On met

le mélange daos

une cucurbite de verre ou de gres; on y verfe de bon

eíprit·de-vin ¡uíqu'a ce qu'il furpaife la matiere de qua–

tre doigts; on brouille les matieres, on a¡ufle un cha–

piteau

&

un rt.'cipienr a la cucurbite, on lutrc les join·

tores, on pofe

le vaiifeau

íur le fable ; on luí donoe

un feu leger duranr deux ou

rrois heures , il vieot un

fel

&

un eíprir; loríqu'il ne íort plus ríen, on délutte

les vailfeaux, on met le íel volatil daos une cucurbite;

fur une once , on verfe deux dragmes de quelque eí·

fence aromatique, on remue la maticre, on adapte un

chapiteau a la cucurbite avec un récipient, on lutte les

JOÍntures, on pofe cette cucurbite fur le fable ; on luí

donne un petit feu, il s'élevera un fel volatil;

&

alors

vous lailferez refroidir le vaiifeau pour retirer 'votre ícl.

Ces fels volatils huileui pafferent daos les commen–

cemens pour des panacées, de Corte qu'on les multiplia

de tous cótés. De·li vinrent plufieurs Cortes de liqueurs

ou de teinmres qu' on appella iudiflinélement

goutteJ

d'Angl<terre,

&

que l'on coofondit fouvent au grand

pré¡udice des malades , puiíque les unes étoient de

limpies mélanges de fels ou efprits volatils

&

d'effences

aromatiques,

&

les autres étoient des mélanges de teio·

ture d'opium diflillé ,

&

de quelques eíprits volatils .

Or on íent bien que les opérations de ces deux diffé·

rens remedes. fous le meme nom' devoient ctre tri:s·

différeotes. Aujourd'hui les

gouttes d' Angleterre

ou

de

Goddard

ont fait place a d' antres remedes du mi:me

genre, fel d'Angleterre, teinture de karabé, efprit-de–

fel ammoniac,

&

plufieurs autres fembl•bles

a

qui l'on

donne. tous les JOUrs de nouveaux noms pour renou·

veller leur débit ;

&

cette ruíe ne manquera jamais de

fucces.

(D. '].)

G

oUT T

E,

parmi

itJ

HorlogerJ

;

e'

efl une petite

plaque ronde convexe d'un cóté,

&

plate ou concave

de l'autre; on l'sppelle auffi quelquefois

goutte de fui

f.

Daos une montre la

goutte

de

la grande roue ftrt

a

la maintenir tOOJOUrs cootre la baíe de la fuíée. Cetre

goutte e(\

íou vent qoarrée , pom- qu'on puiife la pren–

dre avec des piocettes ,

&

1'

enfoncer avec force íur

l'arbre de la fuíáe . Elle ell ordínairemeot noyée daos

la petite creoíure de la grande roue, qui efl oppofée

a

celle otl efl l'encliquetage.

Voy.

Fu

S

I!'E' G

R A N·

DI!

RouE,

&<.

Voyez

noJ Plancha de /'Horloge·

,.;, , &

let<r explicatio».

(

T)

G

OUT TE, f. f. (

Medecine

)

maladie, douleur

des ¡oimures ou artículatioos .

La

;¡o11tte

fignitie en franc;ois ce que les Grecs oot

défigné par le mot

;;,e

1

;~,,

dérivé d'ol¡9¡or,

jointure

ou

"rtiwlation;

&

les Latías, par

morbuJ,arthulariJ, do·

/or junélttrarttm

.

Les auteurs latins, dit Senoerr , fe foot barbarement

ferv is du mot

gutta ,

goutte , pour nommer quelques

maladies aigues ou chroniques, fort difleremes entr'el·

les . De l'aveu du plus grand nombre , ils onr donoé

ce nom aux maladies brufques, íubites, indépendantes

d'aucunc cauíe connue, qui frappeot tour· d'un- coup,

&

qui ícmblent tomber du ciel comme uoe goutte de

pluie; telles fonr

1'

apoplexie ,

1'

épilepfie , la erampe ,

&<.

lis l'ont aoffi donné aux maladies, pour la pro·

duélion deíquelles ils oot cru qu' il

íuf!ifoit d' une ou

de quelqoes gouttes de

1'

homeur propre

a

les engen·

drer: tclle efl

la

goutte

ferene , la

goulte

roíe ,

&

'.a

maladie dont il

dl

queflion , qui s' efl acquiíe le dr01t

&

le privilége de porrer le oom de

go11tte,

comme par

excellence.

C'ell la douleur des articulations

lorfqu'elle efl l'ef·

fet d'uoe caufe cachée

&

igoorée ; qui caraélériíe la

gotttte

.

La doukut qui íuit les luxations , les entor·

fes, _les foulures, les coups, les chOtes, les vtoleos e·

xerctces du corps, les grandes fatigues

la 6evre , le

mauvais régime,

&r.

qui íont des

ca~fes

évidemes ,

lliC

porte point

k

nom de

go11ttr

;

les douleurs mC:me,

Tom1 VI/.

GOU

673

fi

reifemblantes

a

la

goutte

'

fi

analogues avec elle'

peut·etre auffi violentes, auffi iorolérables, qui

y

dége–

nerent quelquefois , GUÍ attaquent plufieurs articulations

en meme tems ' fouvenr roures enfemble ' ou qui les

parcourent fucceffi vcment , ces douleurs ne íont point

goutte,

quand elles font l'eflet d'une caufe connue ou

d'uoe intempérie de chaud

&

de froid, mais rhumati–

íme.

Voy.

R

H

u

M A T [ S M E

011

e

A T A R R H

1!.

11

y

a lieu de peníer que les anciens n' oot pas faít

la différencc de ces maladies , comme nous la faiíons,

&

qu'ils

001

donné le meme nom

d'arthritiJ

3

toures

les douleurs des articulations, íoit gouueufes, rhumati–

ques ou catarrhales, comme

1'

obíerve

&

le pratique

Gainerius,

de .egritudine junélurarum, <ap. j.

Auffi ne

trouve·t-on ni nom, ni defcription de rhumatifme daos

les ouvrages des premiers medecins juíqu' au tems de

Galien,

a

qui Cardan ne

laiíTe pas de reprocher qu' il

confond l'arthritis avec la podagre.

Def<ription

.

La

goutte

efl cette douleur vive

&

prefque tOUJOUrS brulaote des articulatÍOOS, qui,

a

l'i·

ge de

30

a

40

ans , comme

1'

a fi bien décrit S

y

de·

nham, commence fans aucune raiíon

&

en pldne íanré

par attaquer la ¡ointure du gros doi¡;t du pié

&

du pié

gauche le plus íouvent, quelquefois le talon ou la che–

ville ,

&

quelquefois auffi , mais rar cmenr, qutlq u' une

des articulations des doigts de la main, qui s' annonce

ordínairement

a

la ti o de Janvier ou au commenccment

de Février par un tiraillement

&

un déchiremcnr

a

la

parrie affeélée, quí fur les deux heurcs apri:s minuit é·

veillent le patient en íuríaot , vont en augmentaot juf–

qu'au matin, redoublent encore le foir,

&

ne fe cal–

menr que le lendemain vers la pointe du jour, qui au

bout des premiercs

24

heures produifent un peu de

gonHement, de la rougeur

a

la peau ,

1'

élévation

&

l'engorgement des veines , une chaleur,

&

quelquefois

un feu ícmblable a celui d'un tifon embraCé qu'on fent

avec la main en l'approchant d' aifez loin ; en fin une

impui{Jance au mouvemenr

&

une imbécillité de

for·

ces , qui rendent la partie attaquée incapable d' aucun

cxercice

.

La

goutte

prélude fouvent par quelque douleur írré·

guliere

a

quelque doigt des piés

&

des maíns '

&

par

la débilité de l'articulation attaquée, qui fe diffipe fans

qu'oo fache pourquoi , comme elle étoit veuue :

e'

efl

en ce cas qu'elle efl méconnue ,

&

qu'on ne manque

pas d'en accufer no foulier, un fanx·pas, quelque coup,

une entorfe,

&<.

Elle oe fe

fait connoi<re qu' en

fe

mettant en regle, loríque l'exci:s de la douleur furpaife

le pouvoir de la caufe qu'on accufoit ;

&

lorfqoe fes

retours, fa durée, fon fiége,

&

fes autres accidens vien–

oent

a

la caraélérifer,

a

diffiper un doute dans lequel

on fe plaifoit ,

&

a

manífefler une véríté qu' on eat

voulu pour fon repos ignorer pour jamais.

La douleur qui s' étoit d' abord fixée au gros doigt

du pié, qui n'eo avoit affligé qu'un,

les attaque daos

les paroxyfmes Íuivaos [OUS les deux a-la·fois

00

ÍUC·

ceffivemem; elle s' étend íur le tarfe

&

le

~étararfc,

monte aux malléoles, aug gcnoux, aui hanches

aux

vertebres, tandis qu 'elle fait le méme progres des doigts

de la main au méracarpe , au carpe, au coude

a

u bras

a

i'épauie,

&

grimpe eofin JUfqu'a

i'artÍCUiatÍ~n

de

~~

milchoire,

&

tneme JUÍqu'aUX Íurures des OS du craoe.

Elle étend fon domaioe eo vieillilfant,

&

tofijours plus

cruelle

&

plus opiniatre, fans abandooner les premiers

membres qu'clle a perclus

&

rendus preíqu' iníenlibles

a force de íouffrances, elle

s'

empare de ceux otl le

fent iment efl encare daos íon entier, les parcourt, les

ravage, Jofqu'a ce que le corps accablé, vaiocu, périt

enfin íous la violence du mal .

11

n'efl aucunc articulation, aucune future qui ne puif–

fe etre le fiége de la

goutte'

&

qui oe le devienne eo

effet par fucceffion ou par bizarrerie de la maladie; mais

c'efl alors un évenement extraordinaire. Elle fe borne

co!"'munément aux piés, aux mains ,

&

a

la hanche,

qm íont les

trois endroits par otl elle a coutume de

débuter . C'efl

a

raifoo de ces trois (iéges ou de ces

trois origines principales,

&

que les Grecs lui ont don–

né des noms parriculiers, compofés du nom de la partie

arraquée

&

du mot grec

"H"',

qui ligni6e

capture

ou

[4i}i./Jtm~nt.

Ainli de

~r.lcr,

pil,

ils onr fait

7rr.ltt:·n~

,

podag_re

,

c'efl-a-dire

fai(iJ!ement _dH pi<

ou

la goutte

au.

ptl;

de

x_•Íf

,

;mmn

~~~

ont

f~~(

:tttt.,n:r.,

ch~i~agr~

,

qu¡

cfl la

gouttt

11

la

m(un;

&

d

'"'.:tH,, ,

hancht,

JI~¡

out

fait

:~x.•J•,

fuatiqtte

,

qui efl la

gMttt

,l

la han<he.

Voytz

~

e t

A T

1

Q

u

E •

lis auroienr ptl multiplier les

noms autaot que les articulations, s'ils euffeot été pro·

digues de chafes inutiles, comme l'a eotrepris

A

mbroiíe

Qqqq

Paré.