GOU
inconvéniens; que la monarchie dégénéroit aifément eo
puuvoir arbitrnirc,
l'anrlocralie
en on
gowl.lerncm~»t
in–
JO
!le de quelque particulíer,
&
la démocratie tn une do–
mination aveugle
&
fans regles; Lycurgue, dis-¡e, cruc
devoir faire encrer ce
trois forces de
gouvernemens
dans
cel ui de fa patrie-,
&
les fÓndre, pour ainfi dire, en un
feul' en force qu'ils fe fervillent l'un
a
l'autre de ba–
lance
&
de contre-poids. Ce f.1ge morcel ne fe trom–
pa pas, du-moins null e république n'a confervé fi long–
tems fes lois, fes ufages
&
f.1
liberté, que cellc de La–
cédémone.
11
y a daos I'Europe uu érat extri:mement florilfant
1
ou les trois pouvoirs
font cncore
rnieu~
fondn• que
dan; la république des Spartiates. La liberté politique
efl l'objet direét de la conllitution de cet état, qui ,
felon toute apparence, ne pene périr par les defordres
du dedans, que lorfque la puillance légi1lative fera plus
corron¡pue que l'exécucrice. Perfonne n'a mieux déve–
loppé
·le
beau fyfleme du
gouverncmmt
de l'état doot
¡e parle , que l'auteur de
l'efprit des loiJ.
Au rtfle il efl tres-nécellaire d'obferver que tom
gou–
vernement
ne couvient pns
~galemcnt
a
tous les pe'u–
ples ; leur forme doit dépendre infiniment du local, du
climat, ainfi que de l'efj:>rit, du génie, du caraétere de
la nation,
&
de fon étendue.
Quelquc forme que l'on préfere, il y a toOjours u–
ne premicre fin dans
tollt
gottvernemene'
qui doit étre
prife du bien géoéral de la natioo;
&
íur ce príncipe
le mdlleur des
gorwernemms
dl celui qni fait le pltls
grand nombre d'heureux. Quelle que íoit la forme du
gouvernement
politique, le devoir de quiconque en efl
chargé , de quelque maniere que ce íoit, efl de travail–
ler á reodre hCUfCUX ]es ÍUJC!S, en leur prOCUrant d'on
cóté les commodités de la vie, ·la
fU
reté
&
la tranquil–
lité;
&
de l'autre tous les moyeos qui peuveot contri–
buce
a
leurs venus. La loi íouveraine de [OUt bon
gou–
vernement
efl le bien public,
Jalw
populi, fr<prema /ex
efto:
aufli dan• le parrage ou l'oo efl
íur
les formes
do
go11vernemmt,
on convieot de cene derniere- vérité
d'unc
\'OÍX
unanime.
JI efl íans doute importan! de rechercher, en partan!
d'apres ce príncipe, que! feroit daos le monde le plus
parfait
gouvernement
qu'on put établir, qooique d'atmes
fervent aux fins de
la íociété poor laquelle ils ont été
formés ;
&
quoiqu'il ne foit pas aum facile de fonder
un nouvcau
got~vernement,
que de
b~tir
un vailleau íur
une nouvdle théorie, le fuJe< n'en dl pas moins un des
plus dignes de n01re curioiité. Daos le cas meme ou
Ja qucfl ion fur
la meilleure forme de
gouvernement
íe–
roit décidée par
le coníeotement uoiverfel des politi–
ques, qui fait
f
i dans quelques r.ecles il oe pourroit pas
¡;,
trouver une
occar.onde réduire la théorie en prati–
que, ·Coit par la dillolotion d'un ancien
gouvernement,
foit, par d'autres évcnemeos qui demanderoiem qu'on
établit quelque part un nouveau
gouvernement?
Daos
!OUS
les
C3S
il OOUS doit etre avaotageuX de COOIJOJ!Ce
ce qo'il y a de plus parfait daos f'efpecc, afin de nous
mettre en état de rapprocher au(ant qu'il efl poffible
'
toutes confliturions de
gouvernement
de ce point de
perfeétion, par de nouvelles lois, par des altérations
imperceptibles daos celles qui regoeot,
&
par des in–
novations a\•atHageuíes au bien de la íociété. La fuc–
celfion des
fieclcs a íervi
a
perfeétiooner pluGeors arts
&
plufieurs íciences ; poorquoi ne ferviroit-elle pas
a
pcrfeétionner les différentes forres de
go11vernemens,
&
a
!eur donner la meilleure forme?
Déjá par des. pripcipes éclairés
&
des expériences
connues, oo évtteron daos one nouvelle conflitution ou
daos une réforme de
gouvernement,
tous
les défauts
palpables qui s'oppofent ou qui ne manqueroient pas de
s'oppofcr
a
Con
accroiffement,
a
fa force
&
a
fa pro–
fpérité.
Ce feroit des défauts daos uo
gouvernement,
(i
les
lois
&
les coO rumes d'un état n'étoient pas conformes
au namrel du peuple, on aux qualités
&
a
la fituarioo
du pays. Par exernple,
fi
les
lois tendoienr
a
tourncr
do
e()
té des armes uo peuple propre aux ans de la paix;
00
a
ces memes lois négligeoient d'encoorager' d'ho–
uorer le commerce
&
les manufaétures, daos un pays
fitoé favorablement pour en retirer un grand profit. Ce
feroit des défauts daos un
gH<V<rmment,
fi
la confli–
tntion des lois fondamemales n'étoit
avantag~ufe
qu'aux
grands;
li
elle tendoit
á
rendre l'expéditioo des affaires
également lente
&
difficile. Telles
íont les lois
il
ré–
former en Pologne, ou, d'un cóté, celui qui a rué un
payf.1n, en efl quitte pour une amende ·
&
oú d'un au–
¡re cóté, l'oppofition d'uo feul des
me~bres
de l'a!Tem-
GOU
blée rompt la diete' qui d'ailleurs efl bornée
a
un tems
trop coun pour
1'
expédition des
aif~tres.
En fin ( car
je n'ai pas le dea'cin de faire
la Íatyre.
d~1
états) par–
tout oü fe
rrou veroient des
réglemem
&
de> uf.•gcs
conu aires aux max imes capitales de la bonne poli tique,
ce íeroit des défauts confidérables dan> un
gouverne–
ment;
&
(¡
par malheor on pouvoit colorer ces ddimts
du prétene fpécieux de la religion, les eifets en ftroienr
beaucoup plus fundles.
Ce n'efl pa1 affez que d'abroger les lois qui íont des
défauts daos un état,
il
faut que le bien du peuple foit
la grande fin du
gorJt•trnement.
Les gouverneurs font
nommés pour la remplir;
&
la cooflitution civile qui
les revet de ce pouvoir, y efl engagée par
les lois de
la nature,
&
par la loi de la raifon , qui a déterminé
cette fin daos toute forme de
gouvermment,
comme
le mobile de fon bonheur. Le plus grand bien du peu–
ple, c'efl fa liberté. La liberté efl au corps de l'état,
ce que la fanté eil
a
chaque individu; fans la Canté ,
l'homme ne pcut gourcr de plaiflr; f.1ns
la liberté, le
booheur efl banni des états. Un gouverneur patriare
verra done que le droir de défendre
&
de mainteuir la
liberté, efl le plus Caeré de fes devoirs.
EnCuite le foin principal dom
il
doi( s' occoper, efl
de travailler 3 prévenir tautes les
trilles aaufes de la
dillolution des
gomoerntmeni;
&
cette dillolution peor
fe faire par les defordres du dedans,
&
par la violence
du dehors.
1°.
Cette difTolotion du
gor~vernemtnt
peut arrivcr,
loríqoe la puilfance législative efl altérée. La puifTance
législative efl !'ame du corps politique; c'ell de· la que
les membres de l'état tirent toot ce qui leur efl néceí–
faire pour leor confervation, pour leur union,
&
pour
leur bonheur . Si done le pouvoir législatif efl ruiné ,
la diffolutioo
&
la mort de tour le corps politique s'en–
fuivent.
1.
0 .
Un
gouvernement
pe.urfe dilloudre, lorfqoe ce–
luí qui a la puiífance fupreme
&
exécutrice abandonne
Con emploi , de maniere que -les
lois déjá
faices ne
puiffem étre mi fes en exécution. Ces lois ne font pas
établies pour elles-memes ; elles n'ont été données que
pour lltre les liens de la fociété, qui contiofrent cha–
que membre daos fa fonétion . Si les lois cdfem, le
got<vtrnement
ce!fe en meme tems '.
&
le pcuple de–
vient une multitude confufe, fans ordre
&
fans freio;
quand la juflice o'efl plus adminiflrée,
&
que par con–
íéquent les droits de chacun ne íont plus en íUreté, il
ne refle plus de
gouvernement.
D es que les lois n'ont
plus d'exécutie-o, e'e(\ la meme chofe que s'il n'
y
en
avoit poiot; un
gouvernemmt
fans lois, efl un my!le–
re daos la politique, inconcevable
~
1'
cfprit de l'hom–
me,
&
incompatible avec la fociéré hu maine .
3°. Les
gouvernemens
peuvent fe dilloudre quand la
puifTance législative ou exécuuicc agitTent par la force,
au-dela de l'autorité quí kur a été commife,
&
d'une
maniere oppofée
a
la confiance qu'on a prife en elles:
c'efl ce qui arrive, par exemple, loríque ceux qui font
revctos de ces pouvoirs' envahiífent
les bians des ci–
toyens ,
&
fe
rendent arbitres abfolus des chofes qui
appartieonent en proprc
a
la commuoauté, Je veux di–
re de la vie,
&
de la liberté,
&
des richerres du peu–
ple. La raifou pour laque!le on entre daos une fociété
politique , c'efl atin de cooferver fes bieos propres ;
&
la
fin pour laquelle on revét certaines períonoes de
l'aotorité législative
&
de la poilfance exécutrice, c'eft
pour avoir une puiff.1nce
&
des lois qui protegeut
&
coní.:rvent ce qui appartieot en propre
il
toute
la ío–
ciété.
S'il arrive
qu~
ceux qui tienneot les renes du
gor<–
vernement
trouvent de la réfiflance , lor.fqu'ils fe
fer–
vent de leur pouvoir pour la deflruétion,
&
non pour
la confervation des chofes qui appartieooenc en propre
au peuple, íls doiveot s'en prendre
a
eux-memes, par–
ce que le bien public
&
l'avantage de la
fociété font
la fin de l'inflirutlon d'un
gouvernement.
D'ou réfulte
nécefTairemeor que
le pouvoir ne peut
~tre
arbitraire,
&
qu'il doit erre exercé íuivaot des lois établies, afin
que le peuple puifTe connoltre foo devoir ,
&
fe rrou–
ver en süreté
a
l'ornbre des lois;
&
afio qu'en meme
tems les gouverneurs íoient rctenus dans de jullel bor–
nes,
&
ne foient point tentés d' employer le pouvoir
qu'ils ooc en maio, poor faire des choíes nuifibles
a
la
fociété politique.
4°. Eofio ooe force étraogere, prév(le ou imprevOe,
peur cntieremenc diffoudre une íociété politiquc; quand
cette íociété efl dilfoote par une force étraogere, il efl
certain que foo
goJtV<rn•ment
oe íauroit fubfif!er da-
van-