GLA
glaijn tn
Angleterrt ; vVallerius en compre
di~
efpe–
ces daos fa minéralogie , mai< ces
recres ne difti:renr
poinr eiTentiellem eot eOir'elles; elles ne varient que par
la
couleur, qui peur avoir un nombre infini de nuan–
ces,
&
par le plus ou moins de Joble , de gravier, de
rerreau ou de
humuJ,
de craie, de maroe, de parcies
ierrugineufes,
&
d'aurres fubflances étraogeres qu'elles
peuvent contenir.
On n
quelquefois voulu mettre de la différence en–
tre
l'nrgillr
&
la
glaife;
ceue diflin élion éroir fonMe
fur ce que
l'nrgille
é1óit, dir-on,
m~l¿e
d'un plus grand
nombre
de
parties de fable
&
de rerreau; mais l'on fent
que ce mélange purement accidcncel ne fuflh pas pour
faire di{]inguer ces
recres qui font dlenriel lemen1
les
m&mes,
&
qui ont les
m~mes
propriérós, quoiqu'on
les déligne par deux noms ditférens . Ceia pof¿ , fans
s'arrercr ici
a
faire un anicle féparé' de la
glnif<,
on
auroit p!) renvoyer
a
l'ar;.
A
R G
r
L LE;
mois comrne
cer anicle n'ert que l'expofé du fy{]cme de
M.
de Bof–
fon fur la formarion de
l'argille,
&
comme d'ailleurs
on n'y efl point entré' daos
le dérail des principales
propriérés de ce ue recre, on a crn que ce íeroir ici le
Jicu de íoppléer
a
ce qui
a
éré omis daos ce1 anide.
11
y a long-rems que les Chimifles onr obfcrvé que
l'nrgille
ou
glatfc
colorée contenoir uuc ponion plus
ou moius coufidérable de fer; ce qoi prouve cene
vé–
riré, c'efl la couleur rouge que prennenr quelques-unes
de
ces renes , loríqu'on les expoíc
a
l'oélion do feu;
mais rien ne fert mieox
a
contlater la chofe que In fa–
meufe expérience de Becher qui a obrenu une porrion
de fer ani1able par l'aimant, d'uo mélange fair avec de
la
gla•{'
&
de
1'
huile de lin: nous n'inli{]erons poinr
1ur cene expérience qoi e{] íuffifammenr dé'crire
a
i'ar–
tide
Fe
11 ,
non plus que fur la difpure qui s'éleva
:1
fon íu¡er daos l'académie royale des Sciences de Pa·
ris .
Voyez
FE R.
C'e{] ceue portion de fer conrenue
daos In
glni{c
qui conrribue
3
fes différenres couleurs .
On
peor dégager cene recre des pnrties ferrugineufes
qu'clle conricn1 en verfanr defTus de l'eau régale qui
en fair
1
'exrrnfrion ave
e
effervefcence; fa portie teeren–
fe relle bfanche, paree que ce dilfolvant ·lui a enlevé
fa parrie colorante,
&
e(l devenue ¡aune. L'eau-forte
ne produit poinr IOOjours le
m~me
etfet, paree que les
panies marriales de cene recre
font quelquefois
tres–
fines
&
cnveloppées de tant de parlies vifqueufes , que
le diílolvant ne peur poinr agir fur elles.
Voy.z la
Li–
tbogiognofie de
M .
Pon,
Dom. l . png. 99·
&
fttiv.
La
/!,laife
ou
l'argille
pure ue fnit point d'elt'ervefceo–
ce fenhble avec les acides ; quand cela arrive , c'etl une
preuve certaiue que cene terre e(\ mélangée avec quel–
que
íubflanc~
alkaline ou calcaire, re!le que In craie, la
marne'
&e.
ou avec des parties ferrugineufes.
e·
ell
faule d'avoir eu égard
a
ces mélanges que plulieurs au–
I<Urs
oot con fondo avec
In
¡:laije
d' aurres terres dont
lts
propriérés fonr forr dillerenres ; cependant l' acide
virriolique nidé par l'aélion du feu diiTout
une
ponion
de
l'argille
ou
glnife,
comme
M .
Hellot l' a prouvé
daus le>
mlmoiru de
1'
n&a,Umie
dn
Seieneu de
Pa–
,.;,,
nnnie
r 739'· Cene diflolution d'une porrion de la
terre glnife
ou argilleufe par l'ncide virrioliquc, fail un
véritnble alun ; cela avoir déjd é1é
foup~onné
par M.
Pott , mais cene vériré vient en6n d' t'trc d¿montrée
par M . Marggraf, qui prouve q
ue l' nrgilleou
glaife
conritnr la rerre nécerfaire pour la
formati.onde l'alun;
mais l' acidc virriolique no diCfou
r qu' une porrion de
ceue terre: celle qui refle
&
Í<lr laquelle le dilfolvnnt
n'a plus d'nélion , a perdu les propri¿1és de
la
glaife.
Er M. Murggraf a fni1 des espénences qui prouveur
qu'elle en de la oature des !erres vilrifiablcs' !elles que
le ínble
&
les cnillous pilés , puiíqu' elle fnit du verre
tour commc elles, lorfqu'on la fond avec du fel alka–
li;
d'ou l'on peut conclure que
l'nrgillt
ou
¡;laife
efl
compoíée de deux fobflances d'une nnrure 1oure dille–
rente.
Voy.
les
mlm. de
/',.cad
roya/e de Brrlin, an–
n/,
I7f4,
pag.
32, 34, 63
&
fuiv.
Quelquefois In
glaijt
e{] mélée de mica ou de peli–
tes parricules ralqueu!'es
1
luiíanres, qu'il efl
~rcs-diffid
lc d'en íéparer enrieremeot: on en íéparc plus aifémenr
le f.1ble, c'cfl en la faifant diffoudre daos de l'eau, par–
ce qu'alors les pnrties 1erreufes qni compofen1 In
glaife
demeureot long-tems fofpeodues dans ce Huide, tan dis
que les panicules de fable rombent tres- promptemeol
~u
food.
Plus les
argilitJ
ou
glaifu
fom blanches, plus elles
foot dégagées de mali<res é1rangercs;
&
c'efl alors qu'
on
r
remurquc feoliblement les propriétés qui
les
cara–
étérrfent . Les qualilés extérkures auxquelles on peut
Tome f/11.
GLA
6II
roconnolrre la
¡;laif<
, font ía 1enaciré qui f>it qu' elle
prend corps 1oure frule avec l'eau; ía 9rí'cofl¡¿ ou
Ion
onélooiité qui
la
fa 1 parol1re comme fa"onneufe
&
graiTe au toucher; In 6netfe de Ces parties qui fait qu'
elle s'augche a la langue ,
&
que quelquefois die pro–
duit dans la bouchc un etrer íemblnble
3
celui du beur–
re qu'on
y
lailleroir Jimdre:
rnab
le carafr,re d;llillc1it'
de
l'nrgi/1"
00
glaife
purc en de fe durcir .dans k leu
au point de formcr uno malfe compaéle
&
folide, dont
J'acier peor
tirer des ¿liucelles commc
il
fcroit d' un
morce~u
d'agare
ou
de ¡afpe. C'e{]
a
ceu
e
marque fur–
loul que l'on peut reconnolrre la préfence
de
ceue t<r–
re
1
meme lorlqu'elle en melé'< nvcc des fubnanccs
011
terres d'uoe a01re narore. La rerre dont on tau
1<5
pi–
pes efl une vroic
glaif<
; on dir que les Chinois fonr
une porcelaine d'une lrCs·grnnde beauré avec une recre
1eul< d¿layée Jans de
l'eau; elle el\
tres· blauche
&
douce au toucher comme du fa"on; il
y
a en France
&
en beaucoop d'endrous de
1'
Europe des
recres
dont
on pourroir tirer le meme parti, fi oo vouloir faire
les
expériences néceJTaires pour en découvrir les proprié–
tés.
Voy. l'nrt.
p
o
11
e
El A
r
NE.
La vifcofité
&
la reoacité de la
glaifc
fonr dOes
:i
une marierc onélueufe qui ít:rr
a
lier
res parties .
M.
Pou
a
fair un grand nombre d'expérirnces pour décou–
vrir la oarure de ce
gluten
ou lien, fans jamais
y
rrou–
ver le moiodre ve{]igc ni de íel ni de matiere inAam–
rnable, foit par la di{]illarioo, foir par la lixiviarion; íur
quoi il refute Boyle qui prétend que les
recres con–
tknneor du phlogi{]ique
1
&
prouve que celui qu' on
y
découvre ne viene que de la petire porrion de fer qui
y e{] conrenne. Becher a cru que le flegme ou la par–
tic aqueuíe qu'on obtienr par la dillillarion de
l'argille
o
u
glaifc,
avoir des venus merveilleuíes, fo'r daus
1~
medecine, íoir daos les rravaus lur
les móraux
1
fo.t
pour ls fenilifarion des
terres ; mais ce;
idées n' ont
point encore été ¡ullifiées par
1'
cxp¿ricnce , uon plus
que les pré1endoos de quelqnes nlch imi{]es qui
rcgar–
denr ce Hegme comrne
1' r(pril
de
la nature.
S'
il
fe
rrouve qudque chofe de íahn dans la
glaife,
elle ea
ert redevnble nux fub{]ances érrangeres qui y lont join–
rcs accidenrellemem . La calcinarion au feu
&
les aci–
des coocenrrés, enlevenr enrierement le
gimen
ou
la
par1ie qui íert
a
lier cene rerre, au poinr qu' elle n' efl
plus en érar de prendre du corps
&
de fe durcir dans
le feo.
Les recres alkalines ou calcaires relle que la craie, la
marne,
&c.
mclé'es avec la
glaife,
entren!
trcs-aifé–
ment en fu !ion, quoiqu'aucune de ces 1erres prife fé–
parémenr oe fe fonde point par elle meme
1
c'e{]·i·di–
re fans addirion.
M .
Pott a employé daos ceue expé–
rience ainli que dans
les autres une
argille
pure
1
car
celle qui ell bleue ell mélée de parricules mardales qui
lui íervcnr de fondaor,
&
la font entrer en fufion fans
additioo, au lieu que les
argillrr
ou
glnifa
pures n.o
peuvenr ctre fondues par le feu
le plus violen! qui
ne
faít que les durcir conlidérnblemenl,
&
au point de fai–
rc donner des étincelles loríqu'on les frapp< avec de
f'acier.
La
glnifa
pure ou
argilfe
m~lée
avec ditférenres e–
fpt•ces de pierres gypfeuíes donne des produns dif!'é–
rens , fuivant que ces fub{]aoccs foor plus ou moins
chargées de matieres étrangeres
&
colorantes ; cepen–
danr en
~én~ral
M . Pou a obfervé que lorfqu'on mé–
le
la
glaife
&
le gypfe en panies égales, il co réful!e
a
l'aide du feo une mafTe pierreufe
u
dure que l'aci<r
en fait fortir des ériocellcs .
Le mélange de la
gl•tfe
ou
nrgille
avec les pierres
&
les rerres qu'on nnmme virrifiables
prend du corps
&
s'unit rres- forremenr ; e'
el\
la-
deCf~s
qu' ell
fondé
rour le rravail de la poterie de terre
de la faycncerie,
de la briquerie,
&c.
Aum voi1-on 'que les Potiers de
recre mélenr du fable avec la
glaife
pour former r.ous
leurs ouvrages, qu'ils expofent ent'ui1e 3 l'aétion du teu.
Toutes ces espérknce1 ainti qu'un grand nombre d'au–
rres, font dnes a M. Pou favaor chimillc ,
de
1' aca–
d<!mie de Berlín
&
fe rrouvent daos fon ouvrage qui
a pour rilte
!Jithoglognofie
,
011
cxam<ll
chimt~tu
dn
ttrrts
&
da
picrru
,
&c.
tom.
l .
png.
r
2~
&
[twu.
82
&
fltiv.
&
rp
de la
1radu~iou frao~o¡Íe
..
Parfoos maimeuant aux proprrétés de la
glaife
, eu
égard ;
1'
Agricultore
&
a
l' Ecooomie ru{]ique . Plus
ceue !erre efl renace , compaéle
&
pure, moios elle en
propre 3 f•vorifer la végérarion des plames; cela vienr
1°.
de ce que la
glnife
par la liaifon étroite qui e{] en–
lre fes porties, re1ienr les eaox du ciel
&
ne leur t'our–
oit poior de paffage, ces eaux foor done
obligó<~
d'
y
Hhhh
.1.
féjour-