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GLA

Mnis 1' inclination de plufieurs empereu rs

pour ces

jeux fanguinnires, perdh l'état en en multiplinot l'ur.1-

ge. Né10n , au rapport de Suétone, tit patoitte dans

ces ungiques (cenes des chevaliers

&

des [énateurs ro–

mains en grand nombre, qu'il obligea de fe bnttre les

uns centre les nutres,

011

centre des botes

fauvages :

D ion afsílre qu'il fe trouva m eme des gens affe1. infames

dans ces deux ordres , pour s'offrir

a

combattre fur l'a·

rene comme les

gladiatettrs ,

par une honteufe cotn–

plaifance pour le prince. L 'empereur Commode fit plus,

il

exer~a

lui-mcme la gladiature ce ntre des betes

fé–

roces.

C'e(l dans ce tems-la que· cette fureur devint tellc–

metlt

a

la mode, qu'on vit auffi

les domes

romaines

exercer volontairement ceue

indigne métier,

&

com–

battre daos

l'amphith~atre

les unes centre les autres, fe

glorifiaot d'y faire paroltre leur adreffe

&

leur

intré–

pidité :

me viromm modo pugnas

,

Jed

&

f<mina·

rrlm

.....

En fin, aptes l'établiffement dé la religion chrétienne

&

le tranfport de 1' em pire

il

Byzance, de nouveaux

changemens daos les ufages commencerent a renaitre;

des mreurs plus douces femblcrenr vouloir fuccéd er . J e

ferois charmé d' ajotuer, avec la foule des écrivains ,

que ConClaotin abolit les combats de

gladiatwrs

en 0-

rient ; mais je trouve feulement qu'il ' défendit d'y em–

ployer ceux qui étoient coodamnés pour leurs forfaits,

Qrdonnaot au préfet du prétoire de les eovoyer plfitót

travailler aux mioes: Con ordonnance e(l datée du prc–

mier Oétobre 32),

~

Béryte en Phén icie. Les empe–

reurs Honorius

&

Arcadius

tenterent de faire perdre

l'ufage de ces jeux en Occident; mais ces affreux di–

vertiffemens ne fini reot en réaliré qu'avec

l'empire ro–

m ain ,

lorfqu'il s' alfaitfa tout-a-coup par 1' inufion de

Théodoric roi des Goths,

vers 1' an

) OO

de J eíus·

Chrifl .

( r)

Ce n'e(l pas

toutefois la durée de ces jcox qui doir

furprendre da vantage , ce font

les

recherches fines

&

barbares auxquelles on les porta peodant tant de fiecles,

qui íemblent iocroyables . N on-feulement on rafi n• lo r

l'art d'inClruire les

gladiatmrs,

de

les for mer, d' ani–

m er

leur courage , de les

faire expirer, pour ninú di–

re, de bonne grace;

011

rafina m eme fur les ioClrumens

mcurrriers que ces malheureux devoient m etrre en reu–

vre pour s'entre-tuer. Ce n'étoit poitlt au haíard qu'on

faiíoit battre le

gladiattt<r

thrace contre le fécuteur ,

ou qu'oo armoit le rétiaire d'uoe

fa~ on,

&

le myr–

rnil lon d'une autre; on cherchoit entre

les armes of–

fenlives

&

défeoúves de ces quadrille<, une combioai–

fon qui rendir

leurs combars plus

tardifs

&

plus af·

freux. En diverlifiant leurs armes , on fe propoíoit de

divertifier le gen re de leur morr; on les nourrilfoit m e–

me ave¡: des p11!es d'orge

&

des alimens propres

a

les

enrrerenir daos l'embonpoint , afio que le fang s'écou–

Ut plus lenrement par les bleffures qu' ils

recevoien t ,

&

que les Ípeétareors pufTent JOÜir auffi plus long-tems

de leur agooie.

Qn'on ne peo(e point gue ces ípeétateurs fuitent ' la

lie du pcuple, rous

les ordres les plus diClingnés de

l'empire affirloiellt

a

ces cruels amuíemens ; les vena–

les

e1les-m~ mes

ne manquoieot pas de s'y trouver: el–

l es y étoicnt placées avec éclat au prem icr degré de

1'

amphithéatre.

11

en bon de lire le tableau poétique

que Prudence fair de cette pudeur qui coloraot leur

front, íe plaiíoit dans le mouvement de !'arene ; de ces

regards facrés avides de bleffures;

d~ ce~

ornemens

fi

refpeétablcs que l'on revetoir pour joüir de la

cruell~

adreífe des hommes; de ces ames rendres qui s' éva-

Tome f7ll.

(tl

La loi de Conftancin abolit évidernmenr le,., jeux: de' Gl;tdiateurs

commc cnfei¡;nent ces mots

om~Jino

t.ladiaroro ejfe prohibem¡u

;

mais

cornme ln peme duC :tux criminels pouvo¡t étrc uo prétexu: pour les

continuer, pour cela on ordonne que les condamnés

&d

·rr·enotll'

(oienc

;\

l'avt=nir

con~larnnéJ t~.d

mttlll/lf. :

mtta.llo

m4go f4,ieJ

inftrvir•

,

11r

Jitu

fang~tih,

{uaru¡n

fceltrum f"'"'l

ll!/HI[fiiM .

l.'c:xplicarion done

qu'on llonne dans cct ardclc a la lot

~olt!

ConO:nnun

eíl:

f,moe.

Et

en cffi:.t le célebre Gochfredu, favammenc obferve

(

CtuJ

Tluod .

To_,., ....

Li1.1.

XV.

rlt.

X II

pag

397· )

que Conftandn publia c:etcc

lo1 fous

le

Confulat de Julien,

&

Paulin,

c'ett

:\-dire, lanné.! 31.;.

qui

dt

la

m~mc

du Concile de Nicl!e. Le

Concite

eut

(,,

fin Ir!

moi

~l'Aoilt,

&

la loi

eR:

Ju

J.

d'08:obre publié;e

en Réritt:: de

Phénicic:.

11

eft

pourtant a!t.:2

vr~iiTemblable

qnc les

EvCque.s

nf~

fe!Tiblt:s en

Nicée

cxhott3ífenr Conftantin

a

publicr

cette

loi

:\ll'fi

fernblable 1 la douceur chrétienne . Cene

loi

vraiment

ne

fut

p:u

alfe?. pour annu\ler le$

jeux:

des i;ladiatcurs dont on trouve

plufieuu

exemplc:s

julqu';\

l'année

~o

4

.

oU furent au!fi

abrogés

en Rome par

l'Empereur

Ronotius.

Le Cardinal B:tronius

Jit

que

Théodofe

le

¡;rand

óta de: Rome

l'annéc

39f·

ludoJ

glttd,'~tr'"' •

maiJ cela

n'cft

GLA

609

noüiffoient aux coups les plus

íanglans ,

&

fe

réveil–

l01etlt

toures les fors que le coutoau re plongeoit daos

la gorge d'ún malheureu x; en fin de la cotnpafi1on de

ces vierge

ti

m ides , qui par un

t1gne

fatal décidoieot

des refles de la 1•ie d ' uo

gladintcur:

.

.

P dlrl[t¡tu jacentir

f7irgo modefta

j11bet conv erfo

po/lite rumpi

1

N e la&eat

paYII

tdla animte viealibru imis

Altiru impref!o dr)m palpitat cnfe fautor.

11

ne faut pas cependant que ce tablean pittore(que

joior aux nutres dérails hiCloriques qu'on a expofés JUÍ–

qu'ici, nons infpire trop d'horreur pour les R omains

&

pour

les Verlales; il y avoir long· rcms que les R o –

maios blamoienr leur goll.r pour les Ípeétacles de !'are–

ne, il y avoit loog- tern> qu'ils connoilloient les atfreux

abus qui s'y éroicnt gliaél: l'humanité n'é'toit point bao ·

nie de lem creur

¡¡

d'aarres égard< . I;> ans

le rems me–

me doot nous parlons , un homme paffoir ch cz eux

pour barbare, s'il faifoir marquer d'un fcr chaud fou e–

Celave qui avoit volé

le

linge de

rabie ; aétion pour

laquelle les lois de plulicurs pays chrérieos conoamnent

:l

mort nos domefliques , qui lun r des homm es d'une

condition libre. D 'ou vient done, me dira- t- on

1

ce

contraCle bilarre dans lcurs mreurs? d'oli vient ce plai–

fir extreme qu'ils trouvoietH aux fpeétacles de l'am phi'

théatre? ll 1•enoit principalement, ce plaitir, d'une efpe–

ce de mouvement machina! qne 13 raifon réprime mal,

&

qui fait par-tour courir les hommes npres

les objets

les plus propres

a

déchirer le creur . L e pcuple daos

rous les pays va voir un fp eétacle des plus afiieux, Je

veux dire le íupplice d'un autre homme , ínr-rout fi cet

homme doit íubir

la rigueur des

lois fur u•1 échafaur

par d'horribles tourmeos; l'émotion qu' on éprouve

it

un tel ípeétacle, devient une efpece de paffion dont les

mouvemens remuent l'arne nvcc violence;

&

1

1

011

s·y

laitfe eurralner , nulgré les idécs triCles

&

importunes

qui accompagnent

&

qui íuiveot ces mouvemens. Re–

pa(fe1.

fi

vous

le voule"L , avec M. l'abbé du Bos ,

qui a 'ti bien prouvé ccttc vériré, l'hiCloire de

toures

les nations les plus policées, vons les verre1.

toures fe

!ivrer

a

l'amair des ípeétacles barbares • daos

le

tems

que la nature témoigoe par un frémiiTcment intérieur ,

q n'elle fe ío Oieve contre Con propre plaifir.

L es G recs , que r.1os doute pcrfonne ne taxera

d~

penchant 3 \a cruauté

1

s'accoluumcrent

eux· mCmes au

fpcétacle des

gladiateur.J,

quoiqu'ils

n'eurr~nt

point été

fnmiliariíés

3

ces horreurs des l' enfance. Sous le regne

d' Antiochus • Epiphane rol de Syrie, le Arts

&

les

Scie nces faites pour corríger la férociré de 1' homme ,

fl oriffoien t depuis long-tems dans

tous les pays habi té•

par les Grecs; quelques ufages pratiq ués autrefois daos

les J<llK funebres ,

&

qui pouvoient raflemhler aux com–

bats des

g ladintmrs ,

y éroieot abolis depuis plulieurs

Jiecles . Antiochus qui vouloit par

ía magnificence íe

coocilier la bienvoilkincc des narioos , tit venir de R o–

me

a

graods fra is des

gladiate/lrJ

,

pour donner

au~

Grecs, am o urcux de tou tcs les fetes, ce fpeétacle nou–

veau . D 'abord , dit T ite· Livc, !'arene ne

leur parut

qu'un objet d'horreur. Anti ochus ne íe rebuta point, il

fit combnttre les champinn< feulement Jufqu'au

íang .

Oo regnrda ces combats m itigés avee plailir: bkntót on

ne déwurna plus les yet\ x des combnts :\ toure nutran–

ce ; enCuite on s'y accoOtuma

iní~n11blement,

aux dé·

pens dt >'hnmanité . l i

forma enfi n des

gladiatwrl

dans le pays ,

&

ces

fp~étncles

devinrent encore des

écGies pour les artilles: ce fut-la ·au Ctélilas éwd¡n íon

Hhhh

gla-

r•u

vrai.

puiftJUC

en

397· Arcadiu!

1

&

Honol'ius f

t!ll

fih publiercnt

une loi p:tr

l3qu~ll.:

on

défendoit

aux

glacli:tteur.s

de pouvoir

~hro

adm-is au (l!n•icc de,

fennn~urs

. 11 f.1ut

p

ourt;tiH ~t:

tblir cett~ époc.:¡n~

en

404.

:1vec GothfceJus

q1li

éclnircit

fon (étnimcnt

3vcc

l'j,Utorité

de 1.'hcodorcfl,

&

Jc Prut.lcncc.

De phu

il

fnut

rcmnrt}UCr , que

1' i.nvnlion de

ThéoJoric

fit

ce.ffer

en

Rome

plufieur.s

:tutrc'

fpeétac.les

pnblics; m:tis il s'en al..

Joit

prefqu'un ficclc que: le fpeéb.cle Jcs glndialllurs éroit cefi!:;

&

l'autcur

de

cct

:trricl..:. nc

pourrn

p;u

dt!ruontrer. que les

glot.liateurt

fe

trou.vnifent

jufqu'.1u

cero~

Jes

Goth~, c'efi~(l.dirr! ,

jufqu"an

com~

mencement

du Vl

iiccle Jnns

lcqud

.s'crepnrcrl!nt de

l'll~lie.

Que!..,

ques

politique~

prétcoJc

nt en

care que les

Romalns

perdm:nt

nlor3

cettc v.a.lcur

moycnn \nt

la.qu!

!llc

s'étoi~nt

cmp.1rl:• de

l'ancien

mon..

de.

lorfqu'ib

n'eurent

p:u p

lus

l:t

coO.tume

Jc

reg:uder

de

f.1n{;

froid le

mcurtre \les

GlaJia.teur~

dan• l'Ampbithc!nrre. Si cene

re–

fl~xion

eR: vraie (

V11tt..

/11.

d/fTcttAti•n dt M. dt

B~trhqrac

fur lo

dutls,

t~

la lmre dt 8 . D. S

l~tc¡Htllt

prEttdt

ltt

fofdite cUjf'trttf–

tion

l

il faudra nvoner que

les

sladiareurs

ceífcrent

fort

aupnrav:~:n

t

1'invafian

Jo

Th~odoric\