Table of Contents Table of Contents
Previous Page  632 / 922 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 632 / 922 Next Page
Page Background

GLA

finilfanr en bas comme un pain de fuere

r~nve~fé;

la

profoodeur ordioeire de la foffe efl de no1s

torf<>. ou

euviron; plos une

glaeitrt

efl profonde

&

large, m1eu><

la glace

&

la

neig~

s'y confervem.

Quand on creu(e la

glacitre,

il

faut aller

toOJo,urs

en rerrécilfant par le bas de crainte que la terre oe

~

af–

faifc;

il

cfl bon de

rev~tir

la fofTe depuis

le bas Juf–

qu'en haut d'un petit mur de moilon de huir

a

d1I pon–

ces d'épaiffeur, bien enduit de mortier ,

&

percer daos

le fond un puits de deux piés de large

&

de quarre de

profondeur, garni d'une grille de fcr deffus pour rece–

voir

l'eau qui s'écoule de la glace. Quelques-uns au

lieu de mur

rev~rent

la fotfe d'une cloilon de charpen–

le, garnie de chevrons

latés ,

for.t defcendre

la char–

penre jufqu'au fond de la

glacitrt,

&

b!itrffcm

env ~ron

a

trois piés du fond une efpecc de planchee de char–

penre

&

de douves fous lequel

l'ea~

s'écoule,.

Si le rerrein ou efl creufé la

glacttre

efl rrcs-ferme,

on

peut fe palfer de charpente,

IX

meme la glace dans

le trou fans rien craindre; c'dl une grande épargn:,

mais il faut toOjours garnir le fond

&

les c6tés de paii–

Je. Le deffus de la

glaciue

fera cnuvert de pali le at ·

tachée fue une efpece de charpente, élevée en pyra–

mide, de maniere que le bas de cette couverture

~e:

fcende jufqu'a terre . On obferve que

la

g/ae~erc

n al!

aocun jour ,

&

que tous les trous en foi>nt foigneufe-

' mem bouchés.

La petire alléc par laquelle on entre daos la

J11acie–

regardera lé nord, fera

longue d'environ hu\! p1és,

Jarge de deux

~

deu><

&

demi,

&

fermée foigncufe–

rnent aus deux

bout~

par deux pones bien clofes. Tout–

amour de cene couvenure il

fauc

faire

au ·d~hors

en

terre une rigolle quí ail le en peme pour

recevoir

les

eaux ,

&

le~

éloigner, aurrement elles y croupiroient

&

fondroienr la

g

lace .

Pour rernpl1 r

la

glaciere

il

faut choifir, fi cela

fe

peut, un j<lur froid

&

fec, afin que la glace ne fe fon–

de poinr; le fvnd de la

glaciere

fera conOruit

a

claire–

voie, par le moyen des pi<ces de bois qui s'entre-croi–

feront. Avanr que

d'y

pofer

la glace on couvre ce

fond

d'all

lit de paille,

&

on

en

garnit tous les c6rés

en montant, de forre que

la glace ne touehe qu'a la

pai lle. O

o

rnet do11c d'nbord un lit de !(lace fur le fond

gami de paille; les plu< gros morceaux de glaee

&

plus

épai< bien battus f<mt les mei!leurs ,

&

plus ils font en–

ralfés fao> aueun vuide, plus ils fe conferveot; fue ce

prem;er lit on en mer un aurre de glace,

&

ainfJ fuc–

cdli•·emem Jufqu'au haur de la

glaci<rc,

fans aucun lit

de paille entre ceo' de glace. C'etl affez qu'elle !oir

bien entaffée , ce qu'on fair en la caffant avec des rnail–

loches

OU

des letes de Coignée<;

00

jette d'e

1'

eau de

tems-en-tems defTus, afio de remplir le. vuides avec les

petits gla<;ons. en forre que le tour venaot

a

fe conge–

]er, fait une matTe qu'on efl obligé de cafler par mor–

ceaux pour en pou vo¡r avoir des portions.

La

11,lacitre

pl<~ne,

on couvre la glace avec de

la

grande paille par le haut, par le bas

&

par

les córés;

&

par-deflus cene paille on met des planches qu'on char–

ge de grofTes pierres pour reo ir

la paille ferrée.

11

faut

fermer la premiere pone de la

glae~ae

avaot que d'ou–

vrir la leconde, pour que l'air de dehors n'y entre point

en été; car

il

fair fondee la glacc pour pe u qu'il la

péoetre.

La ncige fe conferve auffi -bien que la glace daos les

glacierts.

On les ramalfe en grolfes pelores, on les bar

&

on les preffe

le

plus qu'il efl poffible; on les range

&

on les accommode daos la

glaciert,

de maniere qu'il

n 'y ait pas de ¡our entr'elles , obfervant de garnir

le

fond de paille comme pour la glace . Si la neige ne

peur fe ferrer

&

faire un corps , ce qui arrive lorfque

le froid efl rri:s-vif , il faudra ¡etrer un peu d'eau par–

deífus, cetre eau fe gelera aufli-tót avee la neige,

&

pour

loes il fera nifé de la réduire en maffe . La neigc fe

tonfervera toO¡ours mieux dans la

glaciert

li elle y etl .

bien preffée

&

bien batrue.

11

faur choilir au tant qu'on

peut

le rems fec

pour ramaffer la neige, aurrernent

elle fe fondroit

a

rnefure qu'on la prendroit.

11

ne faur

pourrant pas qu'il gele trop forr , paree qu'on auroit

trop de peine

a

la lever. c·en dans les prniries

&

fur

les beauK gazons qu'on la va prendee, pour qu'il

y

ait

rnoins de recre melée . La neige

etl

fort en ufage daos

/

les poys chnuds , comrne en Efpagne

&

en lralie ou

les

glacúru

font un peu ditférenres des nórres.

L os

glacitra

en lralie fonr de fJmples fofTes profon–

des , no fond defquelles on fair une tranchée pour é–

couler les eau.• qui fe leparent de la glace oo de la

11e1ge fondue; 1ls mettent une bonoe couvetturc de chau·

GLA

me fur le fommet de la folfe; ils rernpliffenr cette folfe

de neige tri:s-pure , ou de glace <rec ae l'eau la

P!~s

netre

&

la plus

clair~

qu'on puitfe trou ver, paree qu ols

ne s'en fervent pas pour rnfraichir cornme nous

fa~fons

daos nos climars, mais pour la

m~ler

avec leur .•10

&

aurres boiffons . Jls rapiffenr

la f,llle avec quauuté de

paille dont ils fonr un tres-large lit dans toot

l'inr~rval­

le du cretlX, de maniere qu'ds en portent le rempi!!Tage

jufqu'au fommet,

&

enfoire le couvrent avec

~~~~

•.arre

grand lir de pallle. Par cor arrangernenr quand oh uront

du trou de la glace pour leur

ula~e,

ils

l'env~lopp<nt

de cetre m eme paille dont el le ell par-tour envrronnée'

&

peuvent en conféquence rranfporrer leur pttHe

pr~·

viflon de g lace a l'abri de la chalcur

&

3 qudque é(o¡–

gnernent, fans qu'elle vienne

a

fe fondee dans le rra¡et.

(D.

'}.)

G L A C 1 E R S

ou

G LE T S

CHE~

S, (

Hift.

natur.

) quelque -uns les oomment

glacr~re~,

m1is

le

nom de

glacitrs

efl le plus ulité; il

n~

tau<

~ornr

le.

con–

fondee avec la

glacitrt naturtllt

qu• a ére déeme daos

l'article précéaeot.

11

n'efl peut-étre point de fpeébcle plus frappan¡ daos

la nature que celoi des

glacitrs

de la Suiffe; on en voit

daos plulieurs endroirs des Alpes :

tour le monde fait

que ces monragnes

font

tr i:s-élevée> ; quelques-unes

d'enrr'elles onr, fuivam le célebre Scheuchur,

¡u!'qu'~

2000

brafles de haureur perpendiculaire au-dellus du ni–

veau de la

m<!~',

d'ou l'on voit qu'il doit prefque toO–

¡ours y regner un froid tres-confidérable; nuffi la cime

de ces

rnonta~nes

que l'on appeo r;oil

a

une tres-grande

. diOance, el! perpérucllement couverte de neige

&

de

¡;lace,

&

il fe

trouve pri:s de leor fommet des lacs ou

réfervoirs immenfes d'enux qui font gdées ¡ulqu'a une

tres-grande profondeur. Par les vici ffitudes des la irnos

ou lem aiférnent que cos réfervoirs Ion< fu¡ ets 3 t< dé–

geler

6t

a

fe geler enfuite de nouveau; ce fom ces auer–

oarives qui produi(em les difti!rens ph¿numenes dunr il

fera parlé dans cer arricle.

Par mi les

glacitrs

qui fe rrouvtnr dans le< Alpes, un

des plus remarquables efl celui de GrllldelWJid ; on le

voit

d 20

licues de B<rne, pri:' d 'un vi llage qui pone

fon nom; il erl

lirué daos le

monta~

u<>

qui (¿part·nt

le caoton

d~

Bcrne d'a vec le

V

ala\. Ce fameu1

glacitr

n'av oir éré décrit

qu'11nparfa~rern<nr

par plulieu"

uaru–

raliOes de la Suilfe; S t h<uchzer !u1-rni:me n'cn avoit

donoé qu'une courte defcnptiun daos

te ..

iein~ra

alpina,

pag.

280, 482

&

483:

mais enfin

M.

) <Jli-George

Alrmann n'a plus nen laillé

a

delirer aus nsrura11tles

fur eerte moliere : apees avo11 fnit un voysgc fur les

lieux,

&

avoir examiné le

glacitr

de Grindelwald avec

route

l'exa8itude qoe la dirliculté do

rerreio1 pouvo1t

permertre, il publia en allemaod en

1

7S3

un rraité des

montagna glacles

&

do glacitrs de la Suif[t,

en un

volume

m-8°.

c'efl le fruit de ks oblcrvauon> : nous

ne pouvoos mieux faire que de donner iei un précis de

cet excellent ouvrage .

Le village de Grindelwald etl firué dar.s une gorge

de monragnes longue

&

étroire ; de-lil on cornmeocc

dé¡a

a

ap~ercevoir

le

glacitr

;

mais en rnonraor plus

haut fue la montagne, on d¿couvre enrieremenr un des

plus beaux fpe8acles que l'on puitfe imaginer dans

la

narure, c'e!l une mee de glace ou une éten due immenfe

d'eau congelée. En fuivant la peore d'une haure mon–

ragne par l'endroir ou elle defcend daos

le vallon

&

forme un plan incliné ,

il

part de ce réfervoir glacé

un amas prodigieux de pyramides, formaot uoe efp<ee

de nappe qui occupe route la largeur du vallon, c'efl-

3-dire enviran

fOO

pos; ces pyramides couvrent toure

la peore de la monragne: le vallon ell bordé des dcux

córés par deux montagnes fc>rr élcvées , couverrcs

d~

verdure ,

&

d' une forét de fap111s Julqu'3 une cerra;ne

hnuteur, mais leur fommer efl

flérile

&

chauve . Cct

amas de pyramides ou de rnouragnes de g1ace re!Tt-m–

ble

a

une mer agitée par

les venrs donr les ftors au–

roier!t éré fubirement faili; par la gelée ; ou pl0r6t on

voit un arnphirhéarre formé par un

aff,•mblag~

immenfe

de rours ou de pyramiJe; hexagones, d'une cuuleur bleua –

tre, dont chacune a

30

ou 40 piés de haureur · cela

forme uo coup-d'ceil d'une boauré merveilkulc .' Rien

n'efl fue-tour comparable

a

l'et!C:r qu 'il produit lorl'qu'en

éré le fo leil vienr a darder fes

royons

fur ces group–

pes de pyramides glscées , aloe; tout

le

glaettr

com–

rnence

a

fumer,

~

¡erre un éclat que les yeux ont pei–

ne

a

foiltenir: c'efl proprement

a

la patrie qui va aiofi

en peote en fuivant l'inclinaifon de la rnontagne,

&

qui

forme une efpece de tou couvert de pyramides , que

l'on