6!0
GLA
gladiateur
mourant , daus lcquel on pou voit voir
ce
qui lui renoit encore de vie.
Nous avons pour voifin, a¡oilte avec raifon M. l'ab–
bé du
B
s, un pcuple tellr:nent avare des fouthances
des hommes, qu'il refpeéle encare !'humanicé dans les
plus grands fcélémts; tous les fopplices dont il permet
l'ufage, font de ceux qui
ter minent les jours des plus
grands criminels ,
fans Icor faire foutfrir d'autre peine
que la mon. Néanmoins ce peuple O refpeélueux en–
vers l'humanité, fe plalt
~
voir les bt1tes s'entre-déchi–
rer; i1 a
m~me
rendu capables de fe
roer , ceo x des
animaus
á
qui la nature a voulu refufer ces armes qui
puffent faire des bletrures mortclles
a
leurs femblabb:
il
leur fournit
~vec
indunrie des armes ánilicielles qui
bletT'ent
facilement
a
mort
o
Voyez
e
o
M
n
A T D
u
C
o
Q, (
Encycl. Juppllm.
)
Le peuple dont on parle, regarde toOjours avec tant
de plaifir des hommes payés pour fe battre jufqu'a fe
faire des blefTures dont le fang coule, qu'on peor croi–
re qu'il auruit de véritables
gladiateMJ
3
la
romaine ,
li
la religion chréticnne qu'il profe (fe, ne défendoit ao–
folurnent de verfer le faog des hommes , hors le cas
d'unc abfolue néceffité.
On peut af;ilrcr la meme chofe d'autres peuples po–
lis' éclairés'
&
qui font profeffion de la mcme religion
ennemie du fang humain. Nous avons dans nos anna–
les une preuve bien force' pour montrer qu'il
ea
dans
les fpeélacles crucis une efpece d'attrait. Les combats
en champ-clos, entre deux ou plufieurs champions, ont
été long· tems en ufage parmi nous,
&
les perfonnes les
plus c01¡1idémbles de la nation y tiroient l'épée, par un
motif plus férieux que de divertir l'a!femblée.; c'c!toit
pour s'entre-tuer: on accouroit cependant
~
ces com–
bar~,
comme
a
des fetes.
Apres tout, JC ne diffimulerai point que
les
Romains
n'ayent été le peuple do monde qui a fait des
JrUX
bar–
bares fon plus cher divertirl'emeot,
&
tuut ce que J'ai
dit 13-deffus ne le démontre que
trop. Cicéron a
eu
tare, ce me femble, de ne condamner' que les abus qui
s'y étoien t glitrés,
&
d'approuver le fpeélacle de !'are–
ne , lorfque les feuls criminels
y
combattoient en pré–
fence du peuple . Pour moi, Je crains fort que ces
Jeux meurtriers n'ayent enrretenu les Romains dans une
cerraine humeur faoguinaire que Rome dévoila des fon
origine ,
&
dont elle fe fit une haoirude par les guer–
rcs continuelles qu' elle foCitint pendant plus de cinq
cenes ans.
Concluons qu'il faut profcrirc, non-feolement par re–
Jigion, mais par cfprit philofophique, mais par amour
de !'humanicé, tout ¡cu, tout fpeélacle qui ponrroit in –
fenflblement familiarifer les hommes avec des príncipes
oppofés
a
la compaffion.
Ceux de la morale des A thénieos ne
leur permirent
point d'avoir d'autres fentimens que des fentirnens d'a–
verfion pour le jeu des
gladiatt11n
:
jamais ils ne vou–
lurent les admeme dans
leur ville, malgré 1' excmple
des autres peuples de la Grece;
&
quclqu'un s'érant un
jour aviCé de propofer publiquement ces Jeux, afin,
dit·il, qu' Arhenes ne
le cede pa>
a
Corinthe : , Ren–
,
verfe1. done auparavant, s'écria un athénicn avcc vi–
" vacité, renverfez l'autel que nos peres, il y a plus
,
de mille allS' Ont érigé
a
la Miféricorde,
o
(D. '].)
G
L A D
t
A T E U R S ,
(
G
U E R R E DE S )
bel/1tm
gladiatorum,
(
Hifl. rom.
)
guerre domefiique
&
dan–
gereufe que Spartacus excita en ltalie 1' an 68o de l•
fondatioo de Rome .
Ce
gladrateur
hommc de courage
&
d'une bravoure
a
toute
~preu
ve'
S.
échappa de Capoue oí\ il étoit gar–
dé
avcc
fui~ante
&
dix de fes camarades; il les exhor–
ta
de f.1crilier
leur vie p1Qr6 t pour la défcnfe de la li–
berté' que pour fervir de
fpeélacle
a
l'inhumanité de
Jeurs parrons ; il
les pcrfuada, raffembla fous fes dra–
peaus un grand nomlíre d'aurres efc ,avcs fugitifs, ani–
més du meme efprir;
il
fe mit
a
leur rete , s'empara
de la Campanie,
&
remporta de grauds avautages fur
les prétcurs romains, que le fénat fe contenta d 'abord
de lui oppofer avee pe u · de troupel .
L'atfaire ayant paro plus férieufe,
les confuls curent
ordre de march<r avee les
légions; Spartacus
le délit
entiaement , ayant choifi
fon
camp
&
le champ de
bataille comme auroit pO faire un géoéral confommé;
de fi graods Cueces attirereot une foule innombrable de
(t)
la merveilleuf.: Jlarue clu
Gladi~teor
mourant fe troave préfen–
cc~e'ª
dí\113
le Capitolc entre les auuc:s
uCs·Cl'CCÜCPICJ
il:atucs,
GLA
penples fous les enfeigne; de Spartncus,
&
ce
gladia–
tmr
redoutable fe vit JUfqu'a fix vin¡;t mrlle hummes
3 fes orércs, bandits, efclaves, transfuges, gens féro–
ees
&
cruels , qui portoient le fer
&
le feu de wus
cótés,
&
qui n'envifageoient daos lcur révulte qu'une
licence etfréoéG
&
l'impunité de lcurs crimes .
11 y avoit pres de trois ans que ceue guerre dome–
llique duroit en ltalie, avec aurant de honre que de dc–
favanrage pour la république, lorfque le fénat en don–
na la conduite en
G~h
3 Licinius·Cranus, un des pre–
miers cnpitaines du parri de Sylla,
&
qui avoit eu beau–
coup de part
a
fes viéloires
o
CrafTus favoit faire la guerre,
&
la fit hcureufcment;
il tailla en pieces en deux barailles rangées les
troupes
de Spartacus, qui cependant prouva tOCiJOUrs
qu'il ne
lui manquoit qu'unc meilleure caufe
a
défendre: on le
vit blefT.!
a
la cuille d'un coup de J••elioe cumbattre
long-rems
~
genou , tenant Con bouclier d'une main
&
fon épée de l'autte. Entin percé de eoups, il
tomba
fur un rnunceau ou de rornains qu'il avoit immolés
:i
f.1
propre fureur, óu de fes propres foldats qui s'éroient
fait tuer aux piés de leur général en le défencant.
Voya.
les dérails de la guerre célebre des
¡;ladiatrNrr
dans les hinoriens rnmains, dans Tite-Live,
lrv.
XCYll.
Athénée,
liv.
11.
Eutrope,
liv. {//.
Appian,
de
la
¡!,fUTre <ivile' liv.
JI.
Florus'
liv .
/JI .
<hap.
xx.
e¿.
lar,
commentairu liv.
l.
Valere-Maxime,
liv. VIII.
Valleius·Paterculus,
liv.
/l.
&
autrcJ.
(D. '].)
G
T.
A D
t
A T E O R
E X P l R A N T
( LE ) ,
Smlplllre
a111i9.
c'efi une admirable piecc de l'antique qui iubfi–
lle roG¡ours;
il
n'y a point d'amateurs de> btaux ares,
dit
l\1.
l'abbé du Bes, qui n'ait do· moios va des co–
pies de la figure du
gladiattttr expirant,
laquellc étoit
autreiois 3 la V igne Ludovifi,
&
qu'on a
tranfporrée
depuis an palais Chigi. Cet homrne qui vient de rece–
••oi r le eoup mnrtel veille
a
fa
contenancc ,
ut pro–
wmbnt honefle:
il en ams 3 terre'
&
a encore la t'or–
Ct de fe foütenir fur le bras droit; quoiqu' aille expircr,
on voit qu'il ne veut pas s'abandonner
a
fa douleur ni
a
fa défaillancc,
&
qu'il a l'ottent ion de renir ce main–
ti<:J
courageux , que les
gladiatmn
fe piquoienr de con–
fa ver dans ce fu nene momeu r,
&
dont
les mairrcs
d'dcrime
leur apprenoient l'attirude: il ne craint point
la more, il craindroir de faire une grimaec ou de pour–
fer un la che foupir;
'{flit mcdiocrÍJ gladiator iHgem111t,
t¡tliJ VttltJtm mutavie tlnt¡ttam, quis non modo
JI~
lit
,
•toert)m etiam duub11i1
t~~rpiter,
dit Cicérun dans l'en–
droit de fes Tufculanes ,
ou
il nous racanee
tant de
chofes étonnantes fur la fermeté de ces malheurcux
?
On fent dans celui-ci que malgré la force qui
lui re–
lle aprcs le coup done il tfl attein t, il n'a plus qu'un
moment
a
vivre,
&
l'on regarde long·tems dans l'at–
tente de le voir tomber en expirant; c'efi ainfi que les
anciens favoient animer le marbre,
&
lui donner de la
vie. On en trouvera plufieurs autrcs exemples daos cet
ouvrage.
Voyez
Se u
LPT
u
RE ANClE N Nli.
(D.
'J.
) (
I )
• G LA lE, f. f. (
Verrrrit)
c'en ainú qu'on ap–
pelle la partie de la voOte do four , compofée depuis
l'extérieur de deux
tonnelles enrre les arches
a
pot,
jufqu'3 l'cxtrémiré du
re•
erement do four.
Voycz
les
artider
T
o
N" E L LE,
F
o u
R ,
V
E R RE R 1
~.
G LA 1 RE ,
C.
f.
(
.Miduin.
)
ce terme en em–
ployé vulgairemeot pour defigner une humeur gluaotc,
••ifqucufc, une forre de mucoflté tranfparente produite
dons
le corps humain par quelque eaufe morbifique;
c'dl la meme chofe que ce qoe les medecins appelleot
phlcKme, pitttite. Voye::.
P
1 T
u
rTE .
(
d)
G LA 1RE R ,
v. aél. (
Reliwre
)
e'cn paller dn
blanc d'ccuf avec une épooge fine fur le plat de la cou–
venure d'un
livr~
pret
a
étre doré
&
poli; oo
glaire
a
plufieurs reprifcs
o
GLAISE,
t:
f. TERRE GLAISE, AR–
G 1L LE, (
Hijl.
na
t .
Mineral. llgr.)
c'en une terre
dont 1• couleur en ou blanche, ou jaune, ou brunc,
ou rougdtre, ou grife , ou bleue, ou verdltre ; elle
en tenace , peCante, compaéle, vifqueufe ou gra!fe an
toucher comme du f.won; fes parcies foot tres-fines
&
fort étroitement liées les unts aux autres: elle s'amol–
lit dans l'eau,
&
a la propriété de prendre corps,
&
de fe durcrr confiCérablemenr daos le
fe
u.
Liner compre vingt · deux efpeccs
d' argilltt
ou de
glai-
ball:eJ
&
in(cription.s tranCporrécJ p:tr ordre de
Clcmcm
Xll.
8c.
de
lJ
no!t
xrv.
d.ln.s un deJ [>3lais
tuér\lUX
du C.lpitolc: .