GEO
confidérons d'abord une feule dimenfion , c'efi-a-diré
la longucur, puis deux dimenlions, c'ell-a-dire la fur–
facc, eofin les trois dimenfioos eníemble , c'erl-i-dire
la foliditt! : ainfi
les proprié1és des lignes , ce11es des
furfaces
&
ce11es des ío\ides fom l'ob¡et
&
la divi(ion
naturelle de la
Glomltri'.
C'erl par une fim ple 3b{lraélion de l'efprlt, qu'on
confidere les lignes comme fans largeur,
&
les furfn–
ces comme fans profondcur: la
Giomitrie,
envifage
done les corps dans uo état d'abllraél1on ou ils ne fom
pas réellement; les védt<s qu'e11e découvre
&
qu'elle
démon tre fur les corps, font done des vtírirés de pt¡re
abfiraélion, des vérités hypnthttiqoes; mais ces véri1és
n'cn font pas moios utiles. Dans la nature, par e¡;em·
ple,
il
n'y
a
poinl de cercle parfai1; mais plus un cer–
cle
a~prochera
de 1'1'1re, plus il approchera d'avnir
exaélem<nl
&
rigoureuíemeot les propriétés du cercle
parfait que la
Glomftrit
démon tre;
&
il peut en ap·
procher alkz. exaéhment pour avoir toutes ces proprié–
tés, fJnon en rigueur' au-moins
a
un degré fuffifalll pour
no
u
e ufage .
'
On conoolt en
Glomltrie,
plufieurs cnurbes qui s'ap–
prochent continuellemenl d'une ligne droile fans Jamais
la rencontrer, mais qui élant tracées fur le papiér, fe con–
fondeO! fenfiblemem avec cette ligne droite au bou1 d'un
alfez petit efpJce,
voy.
As
Y M P T
o
TE;
il
en erl de
meme des vérirés géomttriques. Elles fnm en quelque
maniere la limite,
& ,
fi on peut parler ainfJ,
l'a[ymptote
des vérités phyliqnes, le 1erme donl celles-ci peuvent
approcher auffi prcs qu'oo veut, fans jamnis y arriver
exaélemenl . Mais ti les 1héorcmes ma1hématiques n'unt
pas esaélemcnt lieu dans
la nature, ces 1hé01émes
fervent du-moins
a
lrOuver avec une précifion fuffifallte
pour la pralique' la dii!Jnce
inacceftible d'on
lieu
a
un aune, la mefure d'une fnrface dnnnée, le wifé d'un
folide;
a
calcoler le mo1Jveme01
&
la di llanee des aflres;
a
préJire les phéllomenes célerles. Pour démOOirer des
vérités en 1oure rigueor, lorfqu'il
ell
quellion de la figure
des corps, on efl obligé de confidérer ces corps daos
un é1a1 de perfeélion abllraite qu'ils o'o01 pns réellc–
lemeOI: en ef!et, li on ne s'alfu¡eui1 pas, par exem–
ple,
a
regarder le cercle comme parfait, il faudra au–
taot de théori:mes ditférens fur le cerete, qu'on ima–
ginera de figures ditrér<ntes plus ou moins approchan–
tes du cerclé parfai1;
&
ces figures
ell~s-mémes
pour–
ront etre encore abíolumelll hypolhériques
&
n'avnir
poi01 de modele exiOan1 daos la nature . Les lignes
qu'oo
con
lidere en
Glomltrie,
ne fom ni parfairement
dro'1e1 ui parfai1ement combes , les íurfaces ne font ni
parfai1emenr planes ni parfaitemen l curvilignes: mais plus
ell es approcheront de
l'etre , plus elles approchunnt
d'avoir les proprié1és qu'on démontre des lig,rcs exaéle–
m elll droites ou cou1bes, des furfaces exaélement planes
ou curvilignes. Ces reAexions fuffiron1, ce me femble ,
pour répnndre
i
deux efpeces de cenfeurs de la
G<omé·
trie:
los uns, ce font les Scepliques , accufent les lhéo–
remes math émariques de fau1Te1é , commc fu ppnfant
ce qui n 'exin e pas réellcmenr, <)es lignes fans lorgeur,
des furfac<S fans profonrl<ur ; les autres, ce
íom les
ph yúciens ignorans en Mathématique, regordent les "é–
rilés de
G;omlrrie
comme foudées fur des hypo1hefes
inutiles,
&
comme des 1eux d'efpdt qui n'ont point
d'appl icarino .
Divijion de la Géomltrie.
On peut divifer la
Géo–
rnétrie
en dilféreOies manieres :
1°,
En élémentaire
&
en lranfcendante. La
Géomé–
trie
élémen1aire ne coofidere que les proprié1és des li–
gnes droiles, des lignes
c!rcu~ai":',
des figures
&
des
íol1des les _plus _fimples , e
eil·a~d1re
des figures reélili·
gnes ou ctrcula1res ,
&
des foltdes 1erminés par ces
fi–
gure
s. Lecercle
e
O
la feu le figure curviligne dnm on
parle
da.ns. les
élémen~
de
Glom<trie;
la timplicité de
fa
deícr~puon,
la facllné avec !aquelle les propriéuis du
cercle s'en déduifem,
&
la oéceffi1é de fe íervir du cer–
cle pouc diffi!reotes opéra1ioos 1res-timples, comme pour
élever une perpendiculaire, pour meíurer un angle
&c.
IOUtes ces raiÍOns 001 déterminé
a
faire en1rer le
~ercle
&
le cercle feul dans les élémens de
Glomitrie
.
Cepen–
danl quelques courbes, comme la parabole, oor une é–
<JUa!ion plus
fim~le
que celle du cercle; d'autres, comme
1
hyperbole équila1ere, ont une é<¡uarion aulli limpie,
f/o–
yn
E
Q
U A T
1O
l<
&
C O
U R BE :
mais leur ddcripdon
en
b~aucoup
moins l'lcilc r;ue celle du ,ercle,
&
leurs
proprtélés moios aifées
a
dédoir~
. On peut rapponer
au_lli
a
la
Géomltrie
élémentaire la
folution des pro–
blcmes du fecond degré par la ligne droitc
&
p::r
le
GEO
cercle.
floyez
CON
S
T
R
U
C T
1O
N,
C O
URBE,
fS
E'QUATJON.
La
Glomi:trú
tranfceodante eft proprement celle qui
a pour objet wu1es
les courbes ditfércmes du cercle ,
cnmrne
les feél ion> cooiques
&
les courbes d 'uo geme
plus élevé .
Voyn
e
o u
R B E •
.
Ceue
Giométrre
s'occupe aufti de la foluuon des pro–
blemes du troilieme
&
du quanieme degré
&
des de–
grés fupérieurs. Les premiers
le
réfolven~,
commo l'on
fait, par le moyen de dcux Ceélions comques, ou plus
fimplentent
&
en général par le moyen d'un c.ercle
&
d'une parabole; les autrcs fe réfolvent par des hgnes Ju
troitieme ordre
&
au-del3 .
fYoye'l.
C O
O R BE ,
&
/a
art.
dlja
citll.
La panie de la
Ghmitrie
lranfceodan–
re
qm
applique le calcul ditférentiel
&
int¿gral
a
la
re–
cherche des propriétés des courbes, ell celle qu'on ap–
pelle plus proprement
Géomiuie tranfundante,
&
qu'
pn pourroit nommer avec quelques auteurs modernes ,
Glomltric jilblime.,
pour la dirlinguer non-feulement de
la
Glomltrie
élémentaire , mais de la
Géomitric
des
courbes qui n'employe pas les calculs ditféronuel
&
in–
tégral'
&
qui
fe borne ou
a
la fyntheíe des anciens'
ou
a
la Ctmple applicalion de l'analyfe ordinaire. Par·
la on auroit uois diviftoos de la
Giomltric; Glomltne
1/lmentaire
ou des lignes droites
&
du cercle;
G4oml–
tric tranfcenda>tte
ou des courbes ;
&
Gécmétrie
[11-
b/ime
ou des nouveaux calculs.
;o.
0 .
On divife aulli la
Glomitrie
en ancienne
&
01.0·
derne . On emend par
Glométrie ant ienne ,
ou ceHe
qui n'employe point \e calcul analytique, ou celle qui
emplnye le calcul analydquc ordinaire, fans
f~
(erv rr des
calculs d:treremiel
&
imégral;
&
par
Giomftrte
mo~erne,
on entend ou celle qui employe t'analyf• de D dcanes
daos la recherche des propriéré< des courbcs,
ou
celle
qui fe fcrt des nouveaux calculs. Ainli
la
Giomitrie,
eo1ant qu'elle fe borne
3
l'analy(e feule de D ekanes ,
erl ancienne ou moderno , fui vao1 les rappnns lous le f–
quels on la conlidere; rnoderne par rappor1
a
celle d'A–
pollonius
&
d' Archimede, qui n·emplnyioenr poin1 le cal–
co l ; ::mcienne
1
p9( rappOrl
:J
l~
G_iom/trie
que
OOUS
avons nommée
¡:,,b/ime,
que
Le1bn11~
&
Newron nous
Ollt apprife,
&
que leurs
ÍUCCe(feurs
Olll
pcrfeélion–
née.
D.s 1/lmem de Giométrie.
Oo a donné au
motE'–
L E'M E N s n E·s
S
e
1
E N e Es,
\les príncipes
q01
s'up–
pliquent narurellement aux
tlémens de
GlomEtrie:
on
y
a
meme traité des qtlerlions qui ont un rappllrl par–
ticulier
a
ces élémeos; par exemple, li on doi1 fuivre
dans les élémens d'une ícience l'ordre des invenreurs;
fi
on y doit préférer
la
facilité
a
la rigueur
e~aéle,
&c.
c'efl pou rquo: nous renvoyons
a
l'artide
E'L
E'–
M E N
s.
Nnus obfervons feulemeot qoe daos la JiOe d'é–
lémeos de
Giomitrie
donnée par M . de la Chapelle, on
a
oublié ceux de M . Gamos, de l'académie de> Sciences,
compofés pour \'u(age des ingénieurs,
&
qui méri!ent
qu'nn en fa !Te une memion honorable; ainfi que la
Glo–
ndtrie- de l'officier,
de M . le Btond, un de nos col–
legues ,
&
les
élt!mens de Glomltrie
do
m~me
auteur.
A¡o010ns ici quelques réAexions qui pourront n'eue pas
in urile< , fur la maniere de trairer
les
1/Jmenr de G€o·
mltri~ .
Nous obferverons d'abord,
&
ccci rfl une remarque
peu importante, mais u
ti
le, que la divition ordinaire de
1~
Géomltrie
élémemaire en L ongimé1rie, Plaoimélfie,
&
S1éreométrie, n'
ell
point exaéle,
a
parler
a
la
ri–
gueur, puif4u'on y mefure non-feulement des lignes droi–
les' des plans'
&
des folides' mais au
m
des lignes cir–
culaires
&
des li.Jrfaces fphérique
: mais nous ne pou–
vons qu'approuver la divilion naiUrelle de la
Glomltne
éléme01aire en
glom<trie
des lignes droi1es
&
des
li–
gnes circulaires,
giométrie
des forfaces,
géomltrie
dc:s
folides.
On peul voir au
mot
e
o
o
R BE '
ce que
DOUS
pen–
fons fur la meillcure d<finition poffible de la ligne droi–
le
&
de la ligne courbe. Quoiqoe la ligne droi1e
fuit
plus fimple que la eirculairo, cependnnr
il
e!l
A-
pro–
pos de 1rai1er de !'une
&
de l'au1re, enfemble
&
nou
féparémem, daos des élémens de
Géomltrie;
paree que
les propriétés de la ligne circulaire fom d'uoe u1iliré in–
finie pour démonlrer d'une maniere fimple
&
facile ce
~ui
regarde les lignos droi1es comparées eotr'elles quaut
a
leur poli!ion.
La
mefure d'un angle efi un are de
cercle décr t do fomme1
de
l'angle comme rayon. On
3
vQ
aLt
mot
De
G RE',
pp
632
&
633 dre
]I/.
vol.
pnurquoi le cerclo en la mefure naiUrellc des aogles .
Cela vient de l'uniformité des pardes
&
de la courbure
du cercle;
&
quand on dit que la mefure d'un angle
cll