GEO
metres dont
il
nous reile des écrits que lé tems
!
é–
pargnés; car s'il falloit nommer tous ceux qui daos l'an–
tiquité fe font diflingués en
Glomltrie,
la liflc en fe–
roit trop loogue ; il faudroit faire mention d' Eudoxe
de Cnide, d'Archytas de Tarentc,
de
Philolaüs, d'E–
rato{lhene, d'Arillarque de Samos, de Dinoflrate fi coo–
nu par fa qua;Jratrice (
Voycz
Q
u
A
o
R
AT R
1
e
E ) ,
de Menechme fon frere, difciple de Plawn. des deux
Ari(lées, l'ancien
&
le J<Une , de Conoo, de Thrafi–
dée, ce N icotelc, de Lcon, de Theudius, d'Hermo–
tirne, de N icornedc, inventeur de la concho'!de (
Vo–
yez
C
O
NeH
O
'iD
E ) ,
&
un peu plus )CUne qu' Archi–
mede
&
qu' Apollonius,
&
de plufieurs autres.
Les Grecs continuerent
~
cultiver la Philofophie, la
Giom;erie,
&
les Lettres, meme apres qu'ils eurent
été fubjugués par les Rornains . La
Géomftrie
&
les
Scieoces en général, ne furcnt pas fort en honneur che7-
ce
dernier peuple qui ne penfoit qu'
:l
fubjuguer
&
ii
gouverner le monde,
&
qui oc
commen~a
guere a cul–
tiver l'éloqueoce méme que vers la
fin de la républi–
que . On a vil daos
l'article
E R
u
D
1
T toN avec quel–
Je
legereté Ciceron parle d' Archimedc , qui puurtam
ne lui étoit poiot inférieur; peut-otre meme efl-ce fai–
re quelque tort
a
un génie auffi fub lime qu' Archime–
de, de ne le placer qu':\ c6té d'uo ,bel efprit, qui daos
les matiores philofophiques qu' il a traitées, n' a guere
fait qu'expofer en longs
&
beau>< difcours, les chimeres
qu'avoient peofées les autres. On étoit fi
ignorant
a
Rome fu r les Mathématiqoes , qu'on dooooit en géné–
ral
le nom de
mathématicienJ
,
comrne on
le voit
daos Tacite,
ii
tous ceux qui fe mé .oieot de diviner,
quoiqu'il y ait encare plus de di(lance des chimeres de
la D ivination
&
de 1'Aflrologic JUdiciaire aux Mathé–
mariques, que de
11
pierre philofophale
ii
la Chimie .
Ce meme Tacite, un des plus grands efprits qui ayent
jamais écrit, nous donne par fes propres ouvrages une
preuve de l'ignorance des Romains, daos les quenions
de
Géomltrie
&
d'A!lronornie les plus élérneo:aires
&
les plus fimples.
11
dit dans la vie d'Agricola, en fai–
fant la defcription de
1'
Angleterre, que vers l'cxrrémi–
té fepremrionalc de cetle ile , les grands jours d'éré
n'ont prefque point de nuir;
&
voici
la raifon qu'il en
apporte:
Jcilicet extrema
&
plana terrarum h"mili
umbrá non <rigunt ten<hraJ , infraqur
cadum
&
fyde–
ra nox
cadit.
N ous n' entrepreudrons poinr avec
les
commentareurs de Tacite, de donoer un feos
~
ce qui
n'en a point ; nous nous contenterons d'avoir montré
par cet exemple, que la manic d'éraler un faux fa,•oir
&
de parler de ce qu'on n'enrend pas, cfl fort ancien–
ne . Un traduéCeur de Tacitc dit que cet hiflorien re–
garde la
Terr~
daos ce paffage commc
une Jpher.
do:zt
la baft t{f environn¡e
d'ea:.,
&e
Nous oe favons ce
que e'e(! que la bafe <!'une fphere.
Si les Romaim cultiverent peu la
Giomltrie
daos les
tems les plus Horiffans de la
re!
publique, il n'e(l pas fur–
prenam qu' ils
1'
ayent encare moios culth·ée daos la
décadence de l'empire -
11
n'en fut pas de meme des
Grecs; ils eurent depuis !'ere chrétienoe meme,
&
af–
fe7-
long -rems apres la translation de l'empire, des géo–
metres habiles. Ptolumée grand a!lrooorne
&
par con–
féquent grand géometre, car on ne peut étre l'un fans
taurre, vivoit fous Marc-Aurele;
&
on peut voir au
rAot
A
S
T Ro No
M 1E,
les noms de plufieurs autres.
Nous avons encore les ouvrages de Pappus d'Alexan–
drie, qui vivoir du rems de Théodofe · Eutocius Afca–
lonite, qui vivoit aprl:s lui vers l'an r4o de !'ere chré–
ttenne , nous a donné un commentaire lur la mefure du
cercle par Archimede . Proclus qui vivoit fous !'cm–
pire d' Anaflafe au cinquieme
&
fixieme fiecles
démon–
tra les
théoremes d'Euclide,
&
fon
comme~taire
fur
ce: auteur efl parveou jufqu'
a
nous . Ce Proclus efl
eocor~
plus fan_¡eux _par les rniroirs ( vrais ou fuppofés)
dont ti fe fervtt, dtt-on, pour briller la flottc de Vita–
lien qui affiégeoit Connantinople .
Voyez
ARDE NT
&
M
1
Ro
1
R. Entre Eutocius
&
Pappus, il
y
a ap–
parence qu'on doir placer Diocll:s, conou par fa cilfo'i-
. de (
Voyez
C t
s
so ·,- DE
)
, mais door on ne connoit
guere que le nom, car on oe fait pas précifément le
tems ou il a vécu .
L'
ignorance profoode qui couvrit la furface de
la
Terre
&
fur-tour I'Occident
depuis la de(lruéCion de
l'empire par les Barbares, nu'ifit
a
la
Glomftrit
corn–
me
a
'<?"tes les nutres conooilfances ; oo oe trou ve plus
guere
DI
chez les Latios
ni rneme che7-
les Grecs
d'hommes verfés daos cette partie; il y en eur feulemen;
quelques uns qu'on appelloit favaos, paree qu'ils étoieot
GEO
rnoins ignoraos que les aurres,
&
quelques-uos de ceux-
13, comme Gerbert, pallercnr
~our
magicieos ; mais s'ils
eurem quelque conn011lance de> découverre> de
leurs
prédéceaeurs, il n'y aJoílr<rent rien, du rnoins quant
3
la
Glomitrie;
nous ne connoíflons aucun théoreme ím–
porranr doot ceue fcienc e kur
lo11 redevable :
e'
étoit
principalement par rappnn
a
1'
1\llronurníe qu' on éru–
dioit alors le peu de
GlomteYit
qu'on vouloir favoir ,
&
c'étoit principal<rnent par rapport au calcndricr
&
au
comput eccléfiatl ique qu'on étudiuir
1'
Allronomie; ain fi
l'érude de la
Glométrie
n'étoir pa> poul!ée tort loin ,
On peor voir au
m•t
As T
R
o
N
o
M 1E ,
les noms des
principaux mathémariciens des
fi ecle> d' ignorance.
JI
en e(l un que nous ne devon
pa> oubtier; c'e(l Virel–
lion favaot polonois du tre;-z.iemt fiecle, dont nous a–
vons un trairé d' Optique rrc;-efl imable pour ce rems–
Ia,
&
qui fuppofe des conno;ffance< géométriques . Ce
Vitellion nous rappelle l'arabe Alhaun. qui v•voir en–
viran un liecle avant lui,
&
qui cultivoit auffi les Ma–
thématiques avec fucces . Les fiecles d'ignorance che?–
les Chrétiens Cnt été les tiecles de lumiere
&
de ra–
voir che7-
les Arabes; ceue nation a produit depui
le
9•
JUfqu'au
14•
fi ecle , d<> aflrooomes, des gécomerres,
des géographes, des chimifles,
&c.
11
y a appareoce
qu'on doit aux Arabes les
prernier~
élémens de 1'Algc–
bre: mais leurs ouvrages de
Géomltrie
dom il di ici
priocipalement que{jjon, ne foot poin t parvenus Jufqn'a
nous pour la plOpart, ou font encare manufcrits.
'efl
fur une traduéCioo arabe d' Apolloniu> qu'a été faite en
1661
l'éditioo do cinquierne, du fixieme
&
du
feptie–
me liv re de cet autcur.
Voyn
A PoLLo
N 1 E
N. Cer–
te traduéCion étoit d'uo géomerre arabe nommé
llbal–
·phat,
qui vivoit a la fin du dixieme fiecle . l
1
n'y a–
voit peut-etre pas alors parrni les Chrt'riens un feul géo–
metre qui filt en état d'entendre Apollonius; il auroit
fallo d'ailleurs pour le traduire favuire en méme rems
le grcc
&
1~
Giomitrie,
ce qui n'efl pas fort commuo,
meme daos notre fiecle.
A la renaiCJance des Jettres, on fe borna prefque uni–
quernent
a
rraduire
&
a
cornmenter les ouvrage> de
Glomltrie
des anciens ;
&
ceue fcience
tir d'ailleurs
peu de progrl:s JUfqu'a Defcartes: ce grand homme pu–
blia en
1637
fagiomltrie,
&
la
conunen~a
par la folu–
tion d'un probleme ou Pappus dit que les anciens ma–
thérnaticiens étoient rellés . Mais ce qui efl plus pré–
cieux eocore que
la folution de ce proble rne , c'efl
l'in(lrurnent dont il fe fervit pour y parvenir ,
&
qui
ouvrit la route
a
la folution d'une iutinité d'autres que–
flions plus ·difiiciles. Nous vou lous parler de l'applica–
tion de
1'
Algebre
a
la
Giomltrie;
application dont
nou~
ferons fenrir le mérire
&
J'ufoge daos la fu ite
C:e
cet
article: c'étoit la
le plus graod pas que la
Glom.:rie
eilr fgit depuis Archirnede;
&
c'efl !'origine des progri:s
furpreoans que cette fcience a faits daos la luite.
On doit
a
D efcarres non-feulement
1'
application de
1'
A lgebre
a
la
G;omitrie
,
mais les premiers dfais de
l'applicatioo de la
Glomltrie
a
la Phyfique, qut a
~té
poulfée fi
loin daos ces derniers rems . Ces ellais qui
fe voyent principalernent daos fa
dioptriqut
,
&
daos
quelques endroits de fes
m¡t¡oreJ
,
faifoient dire
a
ce
philofophe que
roure
fa
phyfiqru
n'étoit aurre chule
que
Glométrie:
elle n'en auroit valu que mieux
fi elle
eílr eu en etfet cet avaorage; rnais malheureufement
la phyfique de Defcarres conlilloir plus en hypothHes
qu'en calculs;
&
l'Analyfe a renverfé depuis la p!Opart
de ces hypothefes. Ainfi la
GEomitrie
qui doir ta nr
:i
Defcanes, efl ce qui a nui le plus
a
fa phyfique. Mais
ce grand hommc n'en a pas moios
la gloire d'avoir
appliqué le prernier avec quelque fucci:s la
Giom<trie
a
la fcience de la nature; comme il a le rnérire d'avoir
penfé le premier qu'il y avoit des lois du mouvemeot
quoiqu'il fe foit trompé fur ces lois.
V oye<.
e
o
M M
u~
NteATION DU MoUVEMENT.
Tandis que D efcartes ouvro;t daos la
G;omhrie
une
carriere nou vello, d'autres mathémat iciens s'y fraynien t
auffi des routes
a
d'autres égards,
&
préparoienr, quoi--.
que foiblement, cette
Géom;tri•
de l'infini, qui
a
I'aidc
de
1'
Analyle , devoir faire daos la fuite de li grands
progres. En
163¡,
deux ans avant
la publicat'oo de
la
Glomftrie
de Defcarres , Bnnaventure Cavalérius
religieux italieo de l'ordre des jéfuares, qui ne
fublifl~
plus , avoit donoé fa
glomltrie deJ indtvtjib/,
1 :
daos
cet ou_vrag_e'
i!
confi~ere
les r.lans comme forrnés par
d~s
futres
m
tintes
~e
ltgnes, qu ti
~ppel_le qr~antith
indi–
vifiblu,
&
les foltdes par des futres
10
fi
nies de plons ·
&
p~r
ce moyen ,
il
parvient
a
trouver la furface
d~
cer-