/
GEO
puifqué l'Evnngilc n'a point défendu l'étude de la Géo –
métrie ,
il
ea
a
croire que les
Giometres
Cont auffi
fufceptibles de ce
u
e grace que le reae du genre humain.
(0)
GE'OM ETR 1E ,
f.
f. (
Ordu encyel. E11tcnd.
Raif. Philo[oph.
ou
Science, Scicncc de la Na
t.
M a·
thlmath. Mathémath_.
P"''',
Géomltric,)
ea
la fcieo·
ce des propriétés de l'étendue, en tant qu'on la con–
fidere comme fimplement éteodue
&
tigurée.
Ce mor
ea
formé de deux mots grecs
,¡¡
ou
)'si.. ,
terre,
&
,..;~
1
., ,
mefurc;
&
cene étymologie femble
nous indiquer ce qui a donné naiffance
a
la
Glomltrie:
imparfaite
&
obCcure dans fon origine comme toures
les nutres fciences, elle a commencé par une efpece de
tatonnement, par des mefures
&
des opérntions groC-
1ieres,
&
s'efl élevée peu·a-peu
i\
ce degré d'exaétitu–
de
&
de Cublimité ou oous In voyons .
Hiftoire abregle de la Glométrie.
l1
y a appnrence
que la
Glomltrie,
comme la plüpart des autres (cien–
ces,
ea
née en Egypte, qui paroir avoir été le ber–
cenu des connoilfances humaines, ou, pour pnrler plus
exaétement, qui efl de tous les pays que nous connoif–
fous, celui ou les Sciences paroi!Tent avoir été le plus
ancieonement
c~ltivées.
Seloo H érodote
&
Straben ,
les Egyptiens ne pouvanr reconooitre les bornes de leurs
· héritages confondues par les inondations du N il, inven–
terent l'art de mefurer
&
de divifer les terres, afio de
diainguer les leurs par la conúdération de la fi gure qu'
elles avoient,
&
de la furface qu'elles pouvoient con·
tenir. Telle fut, dit·on, la premiere aurore de la
Glo·
métrie
.
J
ofephe, hHlorieo zélé pour fa natioo , en at–
tribue l'invemioo aux Hébreux ; d'autres
a
Mercure .
Que ces faits foiem vrais ou non, il paroit certain que
quaod les hommes ont commencé
ii
pofféder des ter–
res,
&
a
vivre
fous des lois différentes , ils n'ont pas
été loog-tems fans faire fur le terrein quelques opéra–
tions pour le mefurer, taot en longueur qu'eo furface,
en cntier ou par parties;
&
voila
la
Géométrie
dans
foo origine.
De
l'Egypte elle palfa en Grece, ou on prétend que
Thalcs la porta.
11
ne fe contenta pas d'apprendre aux
Grecs ce qu'il avoit rec;u des Egyptiens ; il ajotlta
a
ce qu'il avoit appris,
&
enrichit cette fcience de plu-
1ieurs propolitions. Apres lui viot Pythagore, qui cul–
tiva auffi la
Giomltrie
avec Cueces,
&
a
qui on at–
tribue la fameufe propofition du quarré de l'hypothéou–
fe .
Voyez
H
Y
Po
T HE'N usE .
On préteod qu'il fut
fi ravi de cette découverte, qu'il facritia de joie cent
bteufs aux M ufes.
11
y a apparence, dit un.auteur mo–
derne , que
e'
étoient des bteufs de cire ou de pate ;
car Pythagore défeodoit de
tuer les animaux , en con–
féquence de Con fyfleme de la métempfycofe, qui ( pour
tlD
philofophe payen) o'étoit pas l'opinion du monde la
plus abfurde.
Voyez
ME'TEMPSYC OSE. Mais il
y
a
plus d'apparence encare que le fait n'ell pas vrai; ce
qui difpenfe de l'expliquer . Apres Pythagore , les phi–
lofophes
&
les écoles qu'ils formerent' continuerent
a
cultiver l'étude de
la
Glométrie
.
Plutarque nous ap–
prend qu' Anaxagore de Clazomeoe s' occupa du pro–
bleme de la quadrature du cercle dans la priCon ou
i1
avoit été reofermé,
&
qu'il compofa meme un ouvra–
ge fur ce fu¡et. Cet Anuagore avoit été accufé d'im–
piété, pour avoir dit que les aftres étoieot
matéri~ls
;
&
il eur été condamoé
a
more , fans Pericles qui tui
fauva la vie. O o voit par cet exemple, s'il efl permis
de le dire en paífaot, que ce n'ea pas d'aujourd'hui que
les Pbilofophes font peFfécutés pour avoir eu ralfon ;
&
que les pretres grecs étoien t auffi habites que certains
théologiens modernes ,
a
ériger en articles de religion
ce qui n'co étoit pas.
Piaton qui donnoit
a
Anaxagore de grnnds élogc9
fur fon habileté en
Glomltrie,
en méritoit aufli bcau·
Tome VII.
J)lufieuu annécs des principes
canéüens m!s.difficilernent
embr
n(ftt 1~ doéhine.s de Newton. l!bis
ce
n'cft
p:u
un vice
inc~
n.un a.ux Vtc.ux!lgés . Les anciens Grecs
&
Latins
nous en
fourn~fier:t
des clairs excmp\c.s;
&
Cicéron
dao.s
fes Tufculnnes bl:\roe ceux: , qui
eng::tgés en fuveur
de qttelque feél:e
s'efforcent
t1i4m t¡u•
,,,.
prdarc
(.!tan~
unftAnti;e Cti.IIIÁ
dtjcndtrt.
.
_''o·otla
~urquoi
l'lnquilirion n'empCchepasl'étudede b
Géo~écn_e,
P._Utfque.
l
lrtbodo:cil
ltt plu
1
dtliu'tt,
&
/.:s
piHJ
frrupult~fe
11 .4
~ua
A
dmultr
a11r'
la
Gl.m(rrir . En
e!fl!t
le
Tnbunal de 1tnqulliuon
ctt
~n
lralie,
&
on
étudie
en ftnlie la Géoméuie
qu'cmbra!fe
une
p3rtiC
.de Cette
é~uca~ion
qu'on
3
col\tume
de
donner
3.
la
JCUnef–
(e
lmhenne,
&
1l
y
a en Italie.. un nombre coofidérable de Géo–
metre.s trCs-f:tvans entre lefqueh fera affez de
f:tire
menw;m de
e~
Yt~ltrmJ
nommé dans cet article avec
Domim'q14e CtJfini
qtu
de
Bo1.~
GEO
SS3
coop
tui-m~
me . On fait qu'il donna une folution tres–
limpie du problcme de la duplication du cube.
Voyez
D
u
P
L1
e
A
T 1o
N •
On fait auffi que ce grand ph
1
¡
0 •
fophe appelloit Dieu
l'ltcrnel giometre
(
idée vralment
jufle
&
digne de ·I'Etre fupreme),
&
qu'il "gardoit
la
Géométric
comme fi nécetTaire
a
l'étude de la Philofo–
phie, qu'il avoit écrit fur la porte de Con école ces pa–
roles mémorables ,
qu'
aucun ignorant
en
Giomltrie
n'mtre
ici .
Emre Anaxagore
&
Platon, oo doit pln·
cer Hippocrate de Chio, qui rnérite qu'oo en faüe men–
tion par fa fameufe quadrature de la lunu le.
f/oyez
Lo–
N
u
LE . Feo_ M. Cramer' profeiTeur
de
Philofophie
a
Geneve, nous n donné dnns les mémoircs de l'ncadé–
mie des Sciences de Prulfe pour l'année
1748,
une tri:s–
bonne dilfertadon Cur ce géometre: on
y
lit qu'Hippo–
cra!e daos uo voyage qu'il fit
ii
Athenes, ayaut eu oc·
calion d'écouter les philofophes , prit tant de goCtt pour
la
Géomlerir,
qu'il fit des progres admirables ; ou
a–
JOt'lle que cette étude développa Con talent,
&
qu'il avoit
pour tout le refle l'efpri t lent
&
bouché; ce qu'on ra·
come auffi de Clavius, bon géomc1re du fdzieme
lie-
' ele.
ll
n'y
a
rieo d'étonnnnt
a
tour cela; mais le cam–
bie de l'inéptie elt d'en faire une regle.
Voyez
G
1:.'0·
METRE.
Euclide qui vivoit enviren cinquame nos apres
Pia–
ron,
&
qu' il ne faot pas confondre avec Euclide de
Megare cootempornin de ce philofophe , recueillit ce
que fes prédécefieurs avoient trouvé (ur les élémens de
Glomltrie;
il
en compofa
1'
ouvrage que nous avons
de lui,
&
que bien des moderncs regardent comme le
meilleur en ce geore. Daos ces élémens
il
ne conlide–
re que les propriétés de la ligne droite
&
do ccrcle ,
&
celles des furfaces
&
des folides reétilignes ou cir–
culaires : ce n' ea pas néanmoins que du
tems d'
E
u–
elide
il n'
y
etlt d'autre courbe coonue que le cercle;
les Géometres s'étoient
déJ~
apperc;us qu'en coupnnt
un cone de <lifférentes manieres , oo formoit des cour·
bes différentes du cercle, qu' ils nommerent
{ellions
coniqrtes
.
Voyez
e
o
N
1
Q.
u
E'
&
S
E
e
T
to N .
Le¡
différentes propriétés de ces courbes, que plufieurs ma·
thématicieos découvrirenl Cucceffi vement , furen t re–
cueillis en huit liv1es par Apollonios de Perge, qui vi–
voit eoviron
l.fOans avatH
J.
C.
floyn
AP
o L
Lo–
N
1
E N •
Ce fut
lui,
:1
ce qu'on prétend, qui donoa
aux trois feétions coniques les noms qu' elles porcent ,
de
parabole , d'cllip(•,
&
d'hyperbole,
&
dont on peut
voir les raifons
a
leurs anicles . A·peu-pres en meme
tems
qu' Apollonius , Horilfoit Archimede , dont nous
avoos de
fi
beaux ouvrages fur la fphere
&
le cylin–
dre, Cor
les cono'ides
&
les fphéro'ides, fur la quadra–
ture du cercle qu'il trouva par une approximation tres–
limpie
&
trcs·ingénicufe (
V
oye::.
QuA D R A r u RE),
&
fur celle de la parabole qu'il détertntna exaétement.
Nous avons auffi de
lui un traité de
la lpirale, qui
peut palfer pour uo chef-d'teuvre de fagacité
&
de pé–
nétratioo. Les démonflrations qu'il donoe dans cet ou–
vrage, qnoique trcs-exaéles, Cont
ti
d"itficiles
a
embraC–
fer,
qu'un favaot mathématicien modero e , Bouillaud
avoue ne les nvoir jamais bien entendues,
&
qu'un
ma:
théma!icieo de la plus grande force, narre illultre
Vie–
te, les a injuflement
foup~onnées
de paralogifme, fau–
te de les avoir bien comprifes .
Voycz
la p.-lfare
d~
l'analyfe des injiniment petits
de M. de l'Hópital. Dan>
cene préfncc, qui ell l'ouvrage de M . de Footendle,
on a rapporté les deux palfages de Bouillaud
&
de Vie–
te, qui v¿rificnt ce que nous avanc;ons ici. On doil
encere
a
Archimede d'autres écrits noh moins admira–
bles , qui oot rapport
a
la Méchanique plus qn'
3
la
Géométrie
,
de
d!'f11Ípond<rantibus ,
de
;,¡fidrnlibrts
h14-
mido;
&
quelques nutres dont ce o•ea pas ici
le
lietr
de faire mention .
N ous ne parlons daos cette hifioire que des Géo-
Aa aa
me-
logne fut appellé U Paris
pour
donoer de l'écl:u
a.
la. Royale acn–
démie des Soience'. L'lnquifition domine en Efpagne ;
&
de I'Ef ..
pagne nous avons vú pnrdr dcux grands Gl!ometres pour le
P~rou
pour méfurcr a.vec- les académicicm de
P~ris
le.5. degré.s r:rre[he3
fous I'Equateur .
En
Lisbonnc:
auffi fue
étabhe le.s ;mnées paflées une
Ac.:¡démie des Sciences;
cxeru~les
qui nous _font connohre que l'[n.
quifition
n'eít p:u
contraire
i\
In
Géométne.
La fin
0
¡)
tcnd
I'Cnqu¡lition c'eft.
de
confcrver
In pureté de la
foi;
&
¡¡
fuut obferver que daos les pays d'lnquintion font mi3
nu jour plurieuu ouvmge11 a>ntre lc.s incréüules
&
librruns avcc
une
méth~Jde
gé:nmérrique fort
favo~ó\ble p~nr
le rri,ompbe_ de l_:t vé–
ritc!. De plu! . on
:1
vO. auffi de! c.h(fcrtataons oU 1on
f.m
votr
l'u...
rilité
&
l'ufase
Jc.J
mathéJUltiqt¡cs
pour l'étude
da,éologlque. .