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SI8

GEN

~ole

de nominatif, efl vérirablement leur regime oh·

jraif.

On lit dans Plaure

(.~tic

h. in arR·)

&

ntt 'luidrm

h.u conditio nunc non p«'nittt:

il ell évidenr que

lu:c

<onditio

e!l le fujet de

prrnittt

,

&

que

me

en eO le

régime objeaif;

&

1'

011

pnurroir rendre lirtéralement

ces mots

me

htet

tonditio non

prenit~t,

par

Ci!UX-

ci:

cett~

eondition nt me peine potnt, ne me fait

tzi/Cfl»t

peine;

c'c(l le feos lirtéral de ce ver be dans tourcs ks

CJrconOances. Cet cxemple nous indique le moyen de

ramener tous les aurres

a

l'analogi< commune, en Cup–

pléant le Cujet foufenrendu de chaque vcrbe :

panitet

me faEli,

veut dirc

confcimtin faéli

p«'~titet

me

,

le

fent iment intérieur de mon aa ion me peine .

Parei\lement daos ceue phrafe de C icéroo

(pro do·

mo),

111

me non folum pigeat flultiti<C mu

,

ftd e–

tiam pudrat

;

e' efl tour íimplement ,

u

e

confriweia

flultiti<t me<C non Jolum pigtat, fed eeiam pudeat

me.

Daos celle·ci,

Jimt homin<J quoJ infami"'

(u"'

mqtu

pudtat nequt td!dtal

(

2..

verr.);

fuppléez

turpi&udo,

&

vous aurez la conflruaion pleine :

fum hominu

quos turpitudo infamÍd! jitd! nrt¡tu pudeat ntqut

ld!–

íleat.

De meme daos certe autre qui efl encare de Cicé–

ron ,

mi(tret me inftli<it familid!

;

fopplé'ez

forJ

,

&

vous aore'l. cette phrafe complete,

forJ infeliciJ [ami·

ii.r mifrrtt mt.

On voir done que les mots

faEli, fluleiti<C

,

infa·

m

id!, familid!,

ne font au

glnitif

daos ces phrafes, que

paree qu'ils font les déterminatifs des noms

confcien·

tia, tHrpitudo, (on,

qui fonr les fujets des verbes.

Le

gtnitif

fe conOruir enca re avec d'autres verbe< ;

ljllanti emifti?

c'dl-3-dire,

pro

r~

r¡uanti pretii emi–

Jii?

Cicéroo (

dttic . viij.)

parlant de Pompée , dit

facio pl11rii omnium hominum neminem;

c'cfi comme

s'1l avoit

dir,

facio neminem ex numtro omnium bo–

minum virum pluri1

mom~nti

:

e' eft la me!me chofe

du paffage de Térence

(in Phorm.) merito te fomper

maximi feci, e'

ell- 3- dire

virum maximi momenti.

Mais (i le régime ob¡eaif eO le nom d'une chofe ina–

niméo, le no m appellarif qu'il faur fuppléer, c'efl

rtJ;

illot Jttl•fl•s qui tuum futrttnt fanum parvi (

Plaur.

in

Rudent .)

'

c'efi ·

a-dire

1

qui tuum

fecerNnt

fanron

rnn

p

IT'l'Í

pretii

.

Accufare fttrti

1

e' efl

accufare de

crimine [11rti;

undemnare

eapitiJ

,

e' efl

condemnare

ad pcrnam eapitÍJ . Oblivifci, recordari, meminíffe ali–

cuitu rei

;

fupplét.Z

memoriam alicujus reÍ

;

e' ell ce

rnéme norn qu' il faur Cous·enrondre daos cette phrafe

do Cicéron

&

daos les pareilles,

eibi tuarum virtt<tum

'lJmiat in mentem

(

de orat. ij.

6r. )

fuppléez

m•mo–

ria .

V.

Quand on trouve un

glnitif

avec uo adverbe,

il

n'y a

qu'~

fe rsppeller que l'adverbe a la valeur d'u–

ne prépoiltion avec fon complémenr,

voyn

A

D vER·

ll E;

&

que ce comolc!mcnt eil un uom appellarif: en

décompofant l'advcrbe , on rerroovcra l'ana\ogie.

Ubi

ltrrarum ,

décompoft'l. ;

in

t¡IIQ

loco urrarum:

nu{t¡uam

g entitan,

c'efi-a·dire

in nu/lo loco gentium.

11

faor remarqoer ici qu'on ne doit pas chercher par

c:ette voie 1' analogio du

génitif,

apres certains mots

que l'on prend mal·

propos pour des adverbes de

qoantité, tels que

parum, multum, piJtJ, minuJ, plw

rimum, minimum

,

jatiJ,

&c. ce fom de vrais

adjc~

&ifs employés fans un nom ex primé,

&

fouven t com–

me

compf ément d' une prépofirion égalemen t fous- en–

ter>due: daos ce fecond cas , il s font l'office de \' ad–

ve, be:

mai~

par-rout , le

g;nieif

qui les accompagne

eO le déterminatif du norn leur corrélarif;

JatÍJ nivÍ!,

e'

e(}

eopia { ati1 niviJ,

ou

eopia

cowu~nieni

nivi1

.

De

l'adjea ,f

{atis

vie nt

Jatior .

V

l.

E nfin on ren conrre quelquefois le

glnitif

a

la

fu i1e d'une prépolirion; il fe rapporte alors au complé·

ment

de

la prépofition meme qui dl fous- enrenduc .

.dd Cüflorlr,

fuppléez

ll!dtm;

tx d pollodori

(

Cic. )

fopp!éa

chroniriJ; labiomm UnttJ,

fu ppléo'l.

o.trrmi·

tdtt

.

Nous non< fommes un peu étcodus fur ces phrafes

ell iptiqoes; prem ierernen t , paree que le

gi nitif

qui efl

ici notre objer principal ,

y

parui fTanr omployé d' une

autre maniere que Ca deO ination originelle ne femble le

c:omporter, il éroit de n01re devoir de montrer que ce

ne ({"" que des écam

apparcn~,

&

que les afTerrions

-'!Ontraires

¿.,

mérhodiil<' fonr fJufl es

&

to rr

élui¡;nées

du vrai génie de la langue latine : en f(cond liru , por–

ce que nrms regardons la

co,noi!f~nce

des moyens de

fupp\éer l'ellipfo , comme une des priocip3les clés de

c:w~

langue .

GEN

On doit

~tre

fuffifamment convaincu par tout ce qui

prée<de' que le

ginitif

fair

1'

office de dérerminarif

a

l'égard du nom auquel

i1

efl fubordonué: mais il faur

bien fe garder de conclure que ce foir le feu

1

moyen

qu'on pui(fe employer pour cette dérerminarion.

1:

faut

bien qu'il

y

en ait d' autres dans les lanJIUes dont les

noms ne re<;oiven r pas les inRexious appelléos

caJ.

·

En fran<;ois on remplace

afTez

commu nément la fon–

élion du

ginitif

\ario par le Cer.vice. de la prépofirio_n

de,

qui par le vague de fa fign¡ficauon femble expn–

mer un rapport quelconque ; ce rapport eil fpécifié

daos les dilférentes occurrcnces ( qu'on nous permette

les termes propres) par la narure

de

fon amécédenr

&

de Con conféquent.

Le

crfattur

de

l'rmiverJ,

rapporr

de la caufe

a

l'etfet:

/u

icri&J

de

Cid ron,

rapporr de

l'e(fet

a

la cauCe:

rm va{e d'or,

rapport do

la

forme

a

la matiere:

/'or

de

ct

vafe,

rapport de la muriere

a

la

forme,

&e.

En hébreu, on employe des prétixes,

Cor–

tes de prépofirions inféparables , donr quelqu' une efl

fpécialemenr déterminative d'un rerme antécédent. Cha–

que langue a

Con

génie

&

fes re!fnurces .

La Iangue latine elle meme

n'

efl pas rellement re–

flrainre

a

fon

glnitif

déterminatif, qu' elle ne pui!fe

rcmplir les

me

mes vOes par d' au rres moyens:

Evan–

driut •nfis,

c'eO la meme chofe

qu'mfit E va11dri; li–

btr meus,

c'efi

líber mei, líber

pertinuu

ad me; do–

m,m

regia,

c'eO

domrtJ rtgis

.

On voir que le rapporr

de la chofe poffédée

a

u polldlcur , s' exprime

.P"!

un

adjeébf véritablement dérivé du nnm du pofldleur,

mais qui s'tccorde avec le nom

de

la chofe po!fédée;

paree que le rapport d'appartenance

e(!

réellemtnt en

elle

&

s'identifie avec elle .

Le rapporr de l'efpece

a

l'individu, n'ell pas toO–

jours annoncé par le

glnieif:

foo venr le nom propre

déterminanr dl au

m~me

cas que !e nom appellatif dé–

terminé,

ttrbr Roma, fittmtn Sequana, monJ Parnaf–

fttJ,

&c. Mais cetre concordance ne do;r pas ,. cnren–

dre comme le commun des Grammairiens l'e>pliquenr:

urbJ Roma

oe fign itie poim ,

comm~

on l'a d·r,

Ro–

ma

t¡lld!

efl 11rin;

e' eft au contrafre

tttÓ.r

l(IM! efl

Ro..

ma; urbJ

en déterminé par ks qualiré, llldiv¡duelle> ten–

fermées dans la

r.gn

ificaricm du mor

Roma.

11

y a pré–

cifémenr eorre

1trb1 Rom"'

&

ttrbt R oma ,

la meme

ditt~rence

qo' entre

vas auri

&

'l'fl.•

aureum

,

aurnon

eO un adJcaif,

Roma

en fair la fonaion; l'uu

&

\'au–

tre eO détrrminatif d'u n nom appellarif,

&

c'dl la

t'on–

a ion commone des adj<'a ·rs relativemenr aux noms .

N 'dl·if pas en effer plns que vra;llemhlable que les

noms propres

Afia

,

dfrica

,

Hifpania

,

Gallia

,

&c.

fonr des adj ea ifs dont le fubOanrif commun dl

ttrra;

que

annulariJ, auricularis,

inder

,

&

c. noms propres

des doigts, Ce rapporren t au fubflantif commun

digitur?

Qoand on veut done interpréter l'appofirion,

&

re odre

taifon de la concordance des cas,

e'

ell le uom pro–

pre qn'il faur y conlidéror comrne a.i¡<aif, paree qu'

il efl dérerminanr d'un nom appella11f .

Voyez

A

PPo–

S

J

T 1 O N.

L a langue latine a encare une maqierc qui lui efl

prnpre, de déterminer un nom appellarif d'aaiun par le

rappnrt de cette oaion a \' ob¡ot; ce n'efl pa> en met–

tanr le nom de

¡•

objer a

u

¡:lnitif,

e'

en

en le mwant

a

l'accufatif. Alors le nom dérerminé

e

O tiré du fnpin

du verbe qui exprime la rneme saiun ;

&

e'

dt

pour

cela qu'on le conflruit comme Con p6m1rif avec 1' ac–

cofatif. Ainfi , au lieu de dire,

quid tibi huj'<tJ mra

efl

rti?

Plaute dit,

quid tibi han< wraeio efl rtm

?

N nus avoos

1'0

ju{';¡u'ici la narure, la deOinariou

ge–

nérale,

&

les ufages parricoFers du

g;nitif;

n'<n diffi–

mulons pas les inconvénitns . lt dér<rrn1uo quelquefuis

en vertu du rappnrt d' une aa ion au l'uJot qui la pro–

duit , quelquefnis anffi en verru du rappnrt de cette

a

a

ion

il

l'obJer; e'eO une fource d' obfcurités dans les

aureurs larios .

EO·il aifé , par cxemple , de dire ce qu'on entend

par

amor Dei?

La quefl ioo paroirra liuguliere au pre–

mier coop·d'ceil; tout le monde répondra que c'cfl

\'a•

moiiY dt D ie11:

mais

e'

eft en

fran~ois

la méme équi–

voque; car

il

roOrra to01oors

a

favoir

fi

e' efl

amor

Dú amantir

ou

amor Dú amati .

11

faut avoüer que

11i l'expreffion fran <;oife ni l'cx pteffion latine n'en difen r

rien. Moi> mettt7. ces mots en rclation avec d'autres

& vous ;ugert'l. onfo;re.

d mor Dei eft in{inilus

c'crt

amor

Dti

.AJ.f..A N TI S;

ttmor

D~i

eft ad {aluu'm tu-–

ct.Darho,

c'cfl

amor

Dei

.A

M

.A

T 1 ,

Cene remarq ue amenc naturellemcnt celle·ci .

11

ne

futlit pas de conoolrre les mots

&

leur conOruaion

mt'chaoique, poar cntendre

ks livrcs

écrits

eo

une lan–

gue;