GEN
morphofes! mais nous nous arretons aux
fi
celes de l'an–
tiquiré,
&
nous tirons le rideau fur les nótres.
Les
gbJies
habitoient daos la vafie écendue de l'air,
&
daos tout cct e(pace qui occupe le milieu entre
le
ciel
&
la terre; leur corps étoit de maciere aérienne .
On rcgardoit ces efprics fubcils comme les minifires des
dieux' qui ne daigoanc pas
re rneler direétemenc de la
conduice du monde,
&
ne voulant pas auffi la négliger
tout-ií ·fait, en commeccoient le foin
a
ces
~eres
inférieurs.
l is étoient envoyés fur la terre par un malcre commun,
qui leur affignoit leur pofie aupres des hommes pen–
dant cette vie,
&
la cooduite de !'ame apres leur rnort .
Ces Cortes de divinicés fubalcern
es avoiencl'irnrnorta–
lité des dieux
&
les paf!ioos des
hnmm.es,fe réJoÜif–
foieot
&
s'affligeoient felon l'écat
de ceuxa
qui elles
étoieot liée>.
Les
g éni.s
accordés achaque particulier ne joüiffoient
pas ri'uu pouvoir égal,
&
les uns étoieot plus puiffans que
les aucrcs; c·efl pour cela qu'un devin répondit
a
Marc–
Aotdioe, qu'il teroic fagemenr de s'éloigoer d'Augufie,
paree que Con
ginie
craigooir cclui d'Augufle.
De plus oo penfoir qu'il y avoit un bon
&
un mau–
vais
génie
attaché
a
chaque perfonne. Le bon
génie
écoit cenfé procurcr touces forres de félicités,
&
le
mauvais cous les grands malheurs. De cette maniere,
le fon de chaque particnlier d.!pendoit de
la fupério–
ricé de !'un de ces
génie1
fur l'aucre. On
con~oit
bien
de-Ja que le bon
ginie
devoit erre tres-honoré. Des
que oous naitTons, dit Servius commentateur de Virgile,
deux
génieJ
fonc députés pour nous accompagoer; !'un
nous exhorte au bien, l'autre uous pouffe au mal; ils font
2ppellés
glnie1
fort
~-propos,
paree qu'au momeot de
!'origine de chaque monel,
eum unuft¡tti{'[«e
genitruf~te·
rit,
ils fonc commis pour obferver les hommes
&
les
veiller julqu'aprcs le trépas;
&
alors nous fommes ou de–
fiine<
a
une m ·illeure vie, ou condamn és
a
une plus
fa–
cheufe . Les Romaios doonoienc daos leur langue le oom
de
gini<J
a
ceux- lii feulemen c qui gardoient les hommes,
&
le no m de
j rmom
aux
glnieJ
gardiens des f¿mmes.
Ce n'efi pas-lá touce la nomenclacure des
glnie1:
il
y
avoic encare les
glnie1
propres de chaque lieu; les
glnic1
dr;s peuples, les
génicJ
des provinces, les
génieJ
des vi!les, qu'..Hl appelloit les
grand1 g!nic1.
AioG
Pli–
ne
a raifon de rcmarquer qu'il devoir
y
a
voir
un bien
plus grand nombre de divioités daos la région do ciel,
que d'hommes fur
la terre.
On adnnit
a
Rome le
ginic public,
c'efi-a·dire la
divinic¿ tutélaire de
l'ernpire ; ríen n'efi plus commun
que cette infcription fur les médailles ,
geniu1 pop. rom.
le
ghtie
du peuple romain, on
genio pop. rom.
au
génic
du peuple romain .
Apees l'cxtinétion de la république, la flaterie fit qu'
on vint
a
j urer par le
g! nie
de
l'empereur, comme
les efclaves JUroient pnr celui de leor maitre;
&
l'on
faifoir des libations au
g<nú
des céfars, comme
a
la
divinité de laq uellc ils tenoient lenr puiffance.
M ais perfonne ne manquoit d'offrir des facr ifices
a
foo
g l nie
paniculier
le JOUr de fa naiffance . Ces fa–
crifices éroient des Beurs, des gáteaux
&
du vio; on
n'y employoit Jamais
le lang , paree qu'il paroiffo ir in·
ju!lc d' imm'>kr des viétimes au dieu qui préfidoit
ii
la
vie ,
&
qo i étoit le plus grand enuemi de la rnort :
quaud le luxe eut établi des recherches
fenfoe lles, on
crut devoir ajofic er les parfums
&
les ellcnces aux
~ eurs
&
au vio ; prodiguer tooces ces ehofes un
jour de naif–
fance, c'ell, dans le
O
y
le d'Horace, appaifer fon
g/nie .
JI
faut, dic-il,
travailler
a
l'appnifer de cette ma–
,; niere , paree que ce dieu nous avertiffnnt
cha~u~
année
que la vie erl coune, il oous preCfe d'eo prohter,
&
, de l'hooorer par des
feces
&
des feflins. , Qae le
T pme
171I.
,
turellemcnr cxceHens,
&:
narurcllemenr abondnns . Or
d.ln5
la famille
••
des VCgeraux rien di! plus gr.1nd
&
de
phu
propre 3 ce de(fein, qoe
••
l'union philofophiquc du pain , du vio,
&
du genevrc en une douce
•.
elfence,
Ad:.¡-~rez
done (ur la
cucurbice
un rrCs-granJ
vaiiT'~an
de reo–
..
conm: , fa
o~
luter rrop
exn.éh~ment
les joiw:ures; ;m contr:tire les di–
..
fpofant Je ro:tnicre 3
y pouvoir faire quclque petire ouverture.
a~cc
• ,
une é¡1ingle , pour
lainCr
c!chappt!t
le
ga~,
c'l!ft-:1-dire
les cfpnts ID–
"
coCrc1bte".
C)\\i
pm1rro1ent
calft:( les vaitfe:mx. Mettez, en
Ji~c:ftion
..
,J~ns
du fumu:r de chc.:val
penJant
quarante jours;
&
aprcs .:lVOir
uh..
••
blCI1
htt~
la
CUCUrbi~c
&
ffi1$
nn chapite:m
a
bcc
deífu', ex.:t6\:ement
,.
lu_t~
au \ien
~u
vaitl'eau de
renconue,
que vous
aure~ 0!~.;.
\'ous
_di–
••
fitllcr.::t.
a teu gr:.dué jufqu' au dernier degré ·h:
liccue
pa~lam:.
•• (
ponrL.m
fJ.ns torre:falt.ionni utl:lon )
tomes
lcJ fublb.oces qut. vou–
••
Jront p.1
Rer, d .m, un granel Balon bien hm: nn bec du chapueau
·
..
rnit
\'OU!
fo!p.ncrcl.
p:a
In re&ifiC::ltioo
ft:lon
l';ut, l'cfprit. le flegme
·~
&.
l'hnile ,
qttc
vota
g.nrderel. 3 part. Remettez le Regme fur
I~ c~tpuJ
.,
merr•,w¡ n
uouvelle digt!ftion
pen~bnt
huit ou di11: jours; puu ver–
••
{~z.
.
toute
13
liqueur par inclination daos une
autrecucurhite .
8c.
la
,.
dilhlh..'Z jufqn'). fcc
pour
avoir le Sel , R<:iterez.
ctt.teopérauon. jufq1.1'
GEN
S
I
3
,
g<nie
vienne done
lui-m~me
affifler aux honneurs que
, noas loi reodous, s'écrie Tibulle; que fes cheveux
,
foieot ornés de bouquecs de fleurs; qne le nard le plus
, pur coule de fes joues; qu'il foit ratfafié de gateaux;
&
qa'on lui verfe do vio
a
pleines coupes. ,
lpfe fuoJ adfit geniuJ vifttr«J honoreJ,
'
Ctti decorent fanélaJ mollia f erta comaJ
,
l lliM pnro diftillent tempora nardo;
Atr¡~te
fatur libo
./it
madeatr¡ue mero
.
Le placan" étoit lpécialemenc con(acré au
g énie;
on
lui failoi t des couronnes de f<s feuilles
&
de fes fleurs;
on en ornoit fes autels.
Pour ce qui regarde les repréfentacions des
géniu,
on fait que l'antiquiré les repréfentoir diverfement, tan–
tót fous la figure de vieillards, tagcót en hommes bar–
bus, fouvcnr en Jeunes enfans allés,
&
qnelquefois fous
la forme de
lerp~~s
; fur plulieurs médailles, c'efl un
hornme nud renanc d'une maio une patere qu'il avance
fur un aurel,
&
de l'aucre un foüet.
L e
glnie
du peuple romaio éroic un
jeuoe homme
ii
derni-vecu de fon manteau, appuyé d'uoe main
fur
une pique,
&
ceonnt de l'autre la carne d'aboodance.
L es
génie1
des villes, des colonies,
&
des provioces,
pon oieo c une tour fur la tete .
17oyez
Vaillanc ,
numifm.
impcr.
Spon.
rccherchcJ d'antit¡uit. diffrrt. ij.
&
le P.
Kircher, en ploGeurs endroits de fes ouvrages.
On trouve auf!i fouvent dans les
inlcriptions lépul–
cralcs, que les
génie1
y font mis pour les manes, paree
qu'avec le cems on vint a les
identifier;
&
le paffage
fuivant d"Apu lée le prouve: ., L e
génie,
dit-il, efl l'a–
" me de l'homme délivrée
&
dégagée des lieos du corps.
, D e ces
g éniu,
les uns qui prennent foio de ceux
, qui demeorent aprcs eux daos la maifon,
&
qui font
doux
&
pacifiques, s'appellent
génie1 fami lierJ;
ceux
no concraire qui errans de
ct>t~
&
d'aucre caufenr
,
fur leur rouce des terreurs paniques aux gens de bien,
, &
font véritablement do mal aux méchans, ces
gé–
"
nio-Ja
ont le nom de
diettx maneJ,
&
plus ordi–
,,
nairemem celui de
lares:
ainfi
l'oo voit que le nom
de
glnle
vint
a
paíTer aux manes
&
nux lares; en fin
il devin e comrnun aux péoates , aux lémures,
&
aux
, démon.: rnais
d~ns
le príncipe des chofes, ce fut
, une p\aifance imagination des philo(ophes, d'avoir fait
, de leur
génie
un die u qu'il fal·loit honorer , .
( D.
J .)
GEN
e
E , (
Philofophie
&
Littlrat. )
L étendue de
l'efprit , la force de l'imagioation ,
&
l'aétivicé de !'ame,
voil3 le
génie .
De la maniere don e on
re~oit
fes idées
dépend cellc dont on fe
les rappel\e. L'homme jecté
dalls l' univers
re~oit
avec des fenfations plus ou moins
vives' les idées de toUI les erres. La plt.part des hom–
mes n"éprouvent de fenfarions vives que par l'impref–
lion des objets qui ont un rapport immédiat
a
leurs be–
íoios,
a
leur g:oac ,
&c.
Tour ce qui efi étranger
a
!eurs
paffions, tour ce qui efl fans aoalogie
ii
leur maniere
d'exifier ,ou n'efl point
apper~O
par eux, ou n'en efl vü
qu'un infiaoc fans etre fenci,
&
pour etre
a
jamais oublié.
L'homme de
génie
efl celui dont !'ame plus
écéndu~;
froppée par les fenfations de tous les
e
tres, incéreffée ii to'ur
ce qui efl daos la nature,
o
e
re~oit
pas une idée qu'elle
n'éveille un fentirnent, tour !'anime
&
cout s'y conferve .
Lorfque !'ame a été affeétée par l'objec meme,
elle
l'efl encare par le fouveoir ; mais daos l'homme de
gi–
nie,
l'imagination va plus loin ; il fe rappelle des idées
avec uo fentimen t plus vif qu'il ne les a
re~ues,
paree
qu'a ces idées mille autres fe lient, plus propres ii faire
naitre le fenc imenc.
L e
glnie
eutouré des objets dont il s'occupe ne fe
fouvieot pas, il voit; il oc
Ce
borne pas
a
voir, il efl
ému : daos le filence
&
l'obfcurité do cabioec, il joüit
de cene campagne riance
&
fécoode;
il
efl glacé par
Ttt
le
u
a
ce que le
c•p14t 11JOrfHH1D
ne vous donne plus de Sel,
&
foit_ devenu
..
inodl~:.
Jettc:z-le comme un limpie excrément,
&:
g-:¡rJez:
le Ae$me
..
pour
fervu
de \•éhicnle
i
r~rnenez
I'Efprit ,
l'Huile
&
le Sel en
d•ge-
••
Uion; circulez pcndnnt qua.rante jour.s, ,, Et ce eft fuir:
..
.•.
L'uf.1gc
d.,
os
les
e.xtrl:mitl!s,eft
d'cn
prendre:
dcpuis
qutnze ou.
vm.gt..
juf9u'ií
rreme, quarantc . cinqn.1nre
&
foix.:tme
g?uue.,
da?" une
CUII–"
lc:rc.e de fon
propre Aegme_; oo.d.:ws quclque
véb1cule
fp~ctfique&
ap-o
,.
proprié
a
la mal:ldie;
avecdifcrétion ,
felon
¡·~ge ,
le
te~péram~ot.
.,
l'état du malade,
&
tes aurrC!
clrcon(bnces;
puu row les
JOUr.s fo1r
&:
.•
matin
daru un boilillon oonveoable jufqu'3
parfaite convalefcence. Et
u
en préfervatif, l'on en pem prendre
~roi.s
ou_quarre fois l'aoné.e, cbJ.–
"
que fois pend.lnt quinze
jo~n
Qtl
rrou
rerna:nes
¡
plu_s
~u
rooms'
re:
,.
Ion
le
b~(oin
0
tous
le$
m:mns.
daos un
boUlllon ordm:ure.
Cenx
qw
••
lont
fuí.:u .
ou qui ont de
b
difpolition
a
qu~lque.s
infirmité!
particu–
..
lieres, peuvcnt prenltre cene
Ell~nce
un tc:ms foffifant,
&
des
dofe!l
.,
conveu-:tbles , dan' des véhicule.s fpeciliques ou appropriés, dont le.t
.,
livre.s ord.innire.s
fonr
rcmplis: entre lefquels ih pourronr choiGr. pilr
u l':.wis Jc
leur Mcdecin
ceux
qui leur
(cront
les piM propres.