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GEN

a

leur tour out appellé

gmiurier,

le cedre fauvage:

non-feolemeut Myrefple en •git aro

ti,

mais illes con–

foud toos les deux avec le cine des Romains. Qoelqucs

auteurs depuis la découvene de 1'Amérique, fonr tom–

bés daos la'meme faute, eo doonant le nom

de

ccdrts

atlantiqrus

aux

genévriers

des lodes

occideot~les.

Les

Efpagnols

com

prennent foos

le nom d'

inebro,

toute

efpece de

g.ni'

Drier

&

de cypres . Entin

il

y a plus,

ou appelle

en a

nglois

ccdres de f/irginie

&

des Bermu–

do,

les

grnivFiers

de ces pays-13.

Mais oeuteufement

les noms vulg_aires ne peuvent

caofer des erreurs, depuis qu'on a décrit

&

caraél:étifé

gml-urier

d'one maniere

a

le diflinguer infaill iblement

du cedre, du cypres,

&

de tout nutre arbre. Ses feuil–

les font longues, étroites

&

piquantes; fes 6eurs males

font de petits chatoos qui oc produifeot point de fruit;

le fruit

dl

une baie molle, pulpeufe, contenant trois

offelcts qui renfetmenr chacun une graine oblongoe.

Enue les cfpeces de

genlvrien

que compren! nos

Botlnilles, il y en a deux générales

&

principales; le

genlvritr

commuo arbriífeau,

&

le

gmévrier

commun

qui s'éleve en arbre.

Le

gmivrier

arbriffeau fe trouve par-tout ; c'efl le

juniperru vulgaris, fmti<o[a,

de

C. B. P. 488.

J.

R.

H

5"88.

Ses racines font nombreufes, érendues de rout

CÓié;

&

quelques-unes fon1 plongées profoodément daos

la ter re. Son tronc s'éleve quelquefois

a

la hauteur de

cinq ou lix piés ;

il u'efl pas gros , mais braochu

&

fort touffu. Son écorce efl raboteufe rougeaue,

&

tom–

be par morceaux. Son bois efl ferme, un peu rougea–

tre, fur-tout quand

il

efl fec: il feor bon

&

¡ette u

oc

odeur agréable de réfine. Ses feuilles fom pointues, tres–

étroites, longues d'un pouce, fouveot plus courtes, roí–

des, ptquan1e1, tnO¡ours ''e rtes, placées le plus fouvent

trois

á

trois autour de chaque nreud . Ses Heurs font

des chatons qui paroiffent ao mois d'Avril

&

de Mai,

il

l'aifldle des feuilles; ils font loogs de deux ou trois

lignes , panathés de pourpre

&

de couleur

de

fafrao,

fottnés de pluoeurs écailles, doot la partie inférieure

en garnie de

trois ou quatre bourfes plus petites que

la graine de pavot, remplles d'uoe poulli<re dorée tres–

fine: ces fortes de Heurs font !lériles. Les fruits vieo·

nent en grand nombre fur d'autres efpeces de

genivritrs

qui o'ont pas d'étamincs ; ce foot des baies ordinaire·

ment fphéríques, conteoaot une pulpe huileufe, aroma·

tique, d'un go6t réli neu•,

~ere

&

doux.

Le

genfvritr

common qoi s'éleve en arbre, ou le·

grar~d

gc::névrier,

Jllntperu.s 'tJulgariJ, arbor,

de C. B.

P.

fournef.

}ttniptrus vulgaris

1

celfior

,

de

Clotius,

ne di!l<re du pctit

gcnévrier

qu'on vient de décrire, que

par fa hauteur , qui meme varíe beaucoup fuivalll les

lieu• de la oaiffaoce. On dit qu'en plufieurs pays d' A–

frique, il égale en grandeur les arbrcs

les plus ékvés.

S ,JO bolÍS dur

&

COmpaél: efl empioyé pOUr le< bjlt.mens.

Cet arbre poulfe en-haut beaucoup de rameaux, garnis

de fcuilles épioeufes, wtt¡ours vert<S. Les chatoos font

a

plufieurs écailles

&

ne laiflcnr aucun fruit apres eu•;

car les frnits oaiflent en des endroits féparés , quoi·

que fur

le memc pié qui porte les chatons ; ils font

noirs, odoraos, aromatiques, d'un gout plus doux que

ceux du petit

genlwier.

O o difiingue cet arbre du ce–

dre, non-feu lemcnt par f<m fruit, mai< encore par fes

fetl illes qni font limpies

&

plates; au lieu que les fcuil–

lrs du cedre font

~ilférentes,

&

fcmblables

a

celles du

cypres. C'eft ce qui prouve que les Grecs en confon–

dant les cyprc<, les

genivrúrs

&

les cedres, n'ont poinr

connu les cedres du mont L iban .

Le grand

gmlvrier

cft cultivé daos les pays chauds,

comme en ltalie , en Efpagoe

&

en Afrique; il eo dé–

coa le naturellement ou par iocilions faites au tronc

&

aux grolles branches pendan! les chaleurs , une réfine

qu'on appelle

gommt du genlvrirr,

ou

fandarnqt~e

des

Arnbo. f/oyn

S

A N nA R A

Q

u E n Es

A

R A n E S .

Le

genivrier

:i

baie rouge3trc

.juniperru ma1or

1

bac–

cti rubefcentc,

de C. B.

&

de Tournefort, en du nom–

bre des graods

ge>dvriers.

11 efl commun en

L~ogue­

doc, oú il porte de gros fruils rougdtres , mats peu

favo_ureux . Oo difl ille plr la cornue (on bois, pour

en ttrer une hui le fétide, que les Maréch3uX. emp,loyen t

pour la Kalle

&

les ulceres des chevaux: e efl-la cette

hui le qu'il nomment

!'hui/e de Gade. f/oyez.

HU

t

LE

DF

GAnE.

. Le

genlvrier

d'Aiie 3 grorTes

baies,jrmiptrtll Afia·

ttca, latzfoild!, arborea, ceraji

frttéllt,

de Tournefort,

peut ctre une vanété du

~enivrier

précédent. On le

trouve, dit-on, fur les montagne

en A Jie,

&

il n:y

oroit qU::I la hauteur de Cept ou huit piés . Son frutt

GEN

srr

ell gros comme une prune de damas , rouge ·, rempli

d'une chair feche ' fooguC'J(e ' de

la meme couleur ,

d'cn gout doux , aigrelet , aflringeot ,

:~gr¿able

, fans

odeur apparente , conteoant cinq ou

Jix oflelets plus

gros que des pepius de raifios, durs, rouges,

&

oblongs.

Les

geni'Driers

de Virginie

&

des BermuJes foot du

nombre des

geni'Driers

e~otiques

qu'on cultive le plus

en Angleterre . On a trouvé le moyen de Les élever

daos ceue ílc ¡ufqu'a la hauteur de vlllgt-cioq piés, en

coupant leurs branches inférieures de tems

a

autre.

&

pas trop pri:s, pour ne point les bldfer

á

caufe de l'aboo–

dance de leur fe ve qui ne man<¡ueroit pas de s'écouler.

lls foot des progres coufidérables au bout

d~

quatre

ans,

&

réfiflent aux plus grands froids du

e

limar. On

les multiplie de graine, qo'on retire de la Carolioe ou

de la Virginie. Des que la graioe el\ levée; ce qui n'ar·

rive pas totl¡ours

a

la premiere année on a foio de ner–

royer la jeune plante des mauvaifes herbes ,

&

on la

rranfporte le prio1ems fuivant avec de la terre attachée

aux racines, dans une couche qu'on luí a préparte: on

la laifle fe fortificr daos cette couche deux aos eotiers,

en re cootentaot de couvrir le pié de terre

&

de gafan

retourné, pour le garantir de la gelée; enCuite on traof–

plaore l'artnifleau daos le lieu qu'oo fui defiine

a

d<meu–

re: ce lieu doit erre une terre fralche,

legere

&

non

fumée; fans aurre précaution, fans arrofement

&

fans

amender cette terre, l'arbufie pro(pere, s'éleve en arbre.

qui, par fa hauteor

&

fa verdure, ne déplai.t dans aucune

plaotatioo .

Le

genévrier

des Bermudes ne demande qu'uo peu

plus de foin daos

les premicrs tems.

a

caufe de fa dé–

licateffe. Le bois de l'uo

&

de

1

'autre tire fur le rou–

ge ,

&

abonde en

réfine d'une odeur charmante.

ÜD

honor~!

communémeot leur bois, fur-tout eelui des Ber–

mudes , du oom de

bois de cedre

,

quoiqu' il y ait

daos

la Gran<le-Breta¡;ne d'autres bois de ce memc

nom, qui vieonent d'arbres bieo difréreos des lodcs oc–

cidentales ; cependaot c'efl du bois de ces efpeces de

genévri",

qu'on fait en Angleterre des efcaliers, des

boíferies, des lambris ,des commodes

&

meublcs pareils.

La durée de ce bois l'emporte fur tnut autre; ce qu'il

faut peut-etre amibuer

a

!'extreme amertume de

(a

ré·

fine. On l'employe daos I'Amérique

a

la cooflruél:iou

des vaiiTeaux marchands; c'eil dommage qu 'il ne con–

vienne pas

1

la b3tiffe des vaiffeaux de guerre paree qu'il

efl

fi

caffant qu'il fe fendroir au premier coup de ca·

non.

Le bois de nos

geni'Vrirrs

n'efl d'aucuo ufage en

charpenterie ni en meouiferie; il ne

(ert

qu'a etre brQié

~

cauCe de fa bonnc odeur, pour corriger l'air corrompu

par de mauvaifes exhalaifons.

VJyez.

done

ci-npres

G

NIEVRE .

(0.'].)

GEN E V R 1 E ll, (

Chimie

&

Mnt. mid.)

To>He5

les. partics du

genivrier

contieunent une hui le eflentielle

qu¡ fe malllfd[e par une odtur forte : cette hu ile en

unie daos les rocines,

ii

une fubflanc.e réfineufe qui en

découle daos les pays chauds, par l'incifion que l'on

fait

il

Con

écorce. Cette matiere abonde fur-lout daos

le grand

genlvrier

qui crolt daos les provinces méri·

dionales du royaume,

&

qui y efl conou fous le

u

o

m–

de

cade.

On retire dans ces pays de cette derniere efpece de

genl~r~er,

une huile empyreumatique, naire

&

épairTe ,

en di!hllant le trooc

&

les braoches de cet arbriffeau

daos un appareil ou le

fourneau fert en merne tems

de vairTeau conteoant,

&

qui efl cooflruit fur les me·

mes príncipes que celui daus lequcl on prépare la poix

OO!re . Nous décrirons cette manceuvre

a

1'

article

Po

1X.

Cette hui!e empyreumatique qui efl connue fous

le nom d'

hui/e de cade

e!!

fort ufitée dans nos pro·

vioces méridionales con;re les maladics

e~térieures

des

befliaux,

&

furtout daos la maladie éruptive des mou–

tons , appellée

petite viro/e

ou

picote,

Cette huile entre daos la compofition do baume ven;

elle efl véritablernent cauftique, li l'on en

rouch~

l'inté·

rieur d'une dent creute elle caUiérife le oerf

&

calme

la douleur: mais

l'o~

cootinue

a

l'appliquer, elle fait

bien-16t tomber la dent en pieces . Quelques-uns onr

ofé la dooner intérieurement contre

la colique

&

les

vers ; mais on ne peut avojr recours

3

ce remede fans

témérité . C'e!l-13 l'onique rnédicameot que le graod

genivrier

fournit

a

la Mcdecine ; médicameOI encore

doot fes ufages foot tre >-peu érendus comme l'ou voir.

C'efl du pedr

genlvrier,

dt1

gm¿vrio·

commun ,

de eelui qui croir daos toute l'Europe, que nnus alloos

parler daos le rene de cet article . Ce font fes baies que:

l'on cmploye principalemeot en Medecinc .

O

a