GEN
ma:cher dao1
la carricrc,
&
de parcourir fucceffivement
lc1
iuterva
JI
es , il part d' un poiot
&
s' élance vers
le
but ; il
tire un príncipe fécoud des téoebres, il efl ra–
rc qu'll fui ve la chaioe des cnoféqueoces; il efl
primt·
J.wticr,
pour me fervir de l'exprellioo de Montagne .
ll
itmgioe plus qu'il n'a vil ; il produit plus qu'il oe
d<~ouvre
; il etllrainc plu; qn'il oc cooduit: il anima
les Plntoo, les Defcartes, les Malebranche, les Bacon
les Leibnit2;
&
fe loo le plus ou le moins que l'imagi–
Lation domina daos ces grands hommes, il fit éclorre
des fyflcmes brillnns , ou découvrir de grandes vérités.
Daos les fciences immenícs
&
non encare approfon–
dies du gouvernemeot, le
glnic
a
Con c.traélere
&
frs
ef!ets auffi
faciles
3
recoonoitre
qu~
daos les Arts
&
daos
!.1
Philofophie: mais je dootc que le
glnit,
qui
a fi
íouvent péoétré de quelle maniere les hommes daos
certains tems devoient erre cooduits, íoit lui· memc pro·
rre
o
les condoire. Certaioes qoalité> de l'efprit, com–
mc
certaiocs qualités do cceur ,
tienncnt
a
d'autres, en
c!cluent d'autres. Tour daos
les
plus graods hommes
aonoocc des inconvéoieos on des boroes.
Le faog froid, cette qualité
li
nécell:tire
~
ceux qui
gouvernent
1
fans lequel oo fcroit rarement une appli–
cacion jufle des moycos aox circourhnces, fans lequel
on Cernir íojrt atH inconíéquences, C:1n<
leqoel on mao–
queroit de la préíeoce d'efprit ; le Can¡; froid qui fou–
met l'atbvité de l'ame
a
la raifi>n,
&
qni préfcrve dans
tous les évtnemens, de
la
crainto, de l'prelfe, de la
précipitation , n'efl-il pa1 une qualité qui ne peut exi–
fler dans les hommes que l'imaginatiou m3itrife? cetre
quali1é o'cfl-clle pas abfolumcnt oppofée au
ginit
l 11
a
fa
fource daos une
e~trcme
feofibilité qui
le rend
fufceptib le d'unc foule d'impr<ffions nouvelles par lef–
quelles il peot etre détournc! du delfein principal' con–
traint de manquer au fecret, de fortir des lois de la rai–
fi>n,
&
de perdre par l'inégnlité de
la
conduite, l'afcen–
dant qu'il auroit pris par la
fupériorité des lumieres .
Les hommes de
génit
forcés de
fentir, décidés par
lears goftts, par leors répugnances, diflraits par mil le
ob¡ets, devioant trop
1
prévoyant peu, portant
~
1
1
exces
leurs deflrs, leurs efp<.'rances , a¡oíhant ou retranchant
fans ce!fe
il
la réali1é des étres
1
me paroilfeot plus faits
pour rcnverfer on pour fonder les états que pour
les
mainteair,
&
pour retablir l'ordre que pour le íuivre.
Le
gtnie
daos les altaíres n'efl pas plus captivé par
les circonC\aoccs • par res lois
&
par les uíages, qu'il
ne l'efl daos les Beaux·Arts par les regles dft goOt,
&
dans la Philofophie par
la methode .
11
y a des mo–
mens ou il fa ove fa patrie, qo'il perdroit daos la fui te
s'il y confcrvoit do pouvoir . Les fyC\emes font plus
dangereux en Politique qa'en Ph:\ofophie: l'imagioalion
qui égare le philoíophe ne lui fnit faire que des <rreors;
J'imagination qui égare l'homme d'état lui fait fairc des
fa
utes
&
le mnlheur des bommes.
Qu'j la guerre done
&
daos le coníeil le
glnie
Ccm·
blablc :\
la divioité parcoure d'un cnup d'ceil In mul·
titude des poffibles, voye le mkux
&
l'es.!cute; mais
qu'il ne manie pas long·tems les affsires ou il faot at–
tcntion, combinaiíons, pcrfé,•érance : qu'Aiexnndre
&
Condé Coieot mairres des éveoemens,
&
paroilfcnt io–
fpirés
le jour d'one bataille, dans ces inflans ou tnJn·
que le tcms de délibérer
1
&
ou il faut que la premie–
re des peofécs foit la meill<ure ; qu'ils décident daos ces
momens ou il
f~ot
voir d
1
un coop-d'c:eil les rapports
d'un~
porition
&
d'uo mouvement a1•ec íes forces, cel·
k,
d~
loo enncmi,
&
le bu t qu'oo fe propoíe : mais
G'JC
Turen:!e
&
Malboroogh leur íoient préférés quand
il f:wdra diriger les opérarions d'unc campagne entiere.
Daos les Arrs , dans les Sciences, daos les altaíres,
le
gw:e
femble changer la nature des chafes; fnn ca–
raftcre fe
rép~nd
Cur tour ce qu'il touche;
&
fes lomie–
l
~'
>élan<;ant au·dela du parlé
&
du préfent, éclaireot
]'avenir :
il
dévaoce fon úeclc qui ne peot le
fuivre ;
il lairlC: loin
ce
tui
l'efprit qui le critique avec llifon,
ill''s qut daos fa marche égale
n~
[ort
J~•mis
de l'uni·
lormitc" de
la
oatore.
JI
efl
mieu~
Centi que conou par
\ h'tnme
t¡oi
VCUI
Je définir: ce
ferOit
O
lui-meme
1¡
pudcr de lui;
&
cet articlc que Je o'aurois pas díi iai–
rr, oevroit ctre l'ou\·rage d'uu de ces hommes
cura–
orduJairts • qoi honore ce riecle
&
qui pour connoi–
trc
.'e
gbtit
n'auroit eu qo'il
rega~der
en loi·me':le:.
C1
E~<
1
e, (
lt)
f.
m. (
llrt
mrlrt. )
ce mor hgntlie
p;opren:ent _daos notre \angue
fa
(cima dtJ lnglniwrs
;
ce qut r<nterme
'l
fon:ficatiou,
l'
3
naque
&
la défeofe
Torn• VI/.
l') •
f.
de Yolt:lirc ,
¡
ar eumple
.
GEN
5
I
5
des places. 17o¡ e.t
F
o
R T
r
F
re
A T
ro
N,
ATTA
Q
u "•
D
~;'pE
N S E .
11
úgnifie auffi
le corps des
lngentcurJ,
e'
efl-a·dirc des officiers chargés de la fnnitication
de
l'attaquc
&
de la défeníc des places.
17oya.
1
N
e
e–
N 1 E U R.
C'efl
o
M .
le maréchal de Vaubun qoe l'on doit l'é–
tablilfement du
glnie
ou du corps des
lngh:iturs
.
, Avant
crt
¿¡abliflrment ríen n'était plus
rarc en
, France, dit cet illul\ re maréchal, que les gens de
cene profeffion. Le peo qu'il y en avoit fublifloit
Ji
peu de tems, qu'il étoit plus rarc eocore d'eu voir
, qui fe furTeo t troovés
:l
cinq ou fix
fiéges. Ce re·
tit nombre d'ingénieurs obligé d'étre totl¡ours Cur les
travau~
é1oit
fi
expoíé, que prefqoe
tOUS
fe
trou–
voient ordioairrment hors d'é1at de ferv ir des le com–
mencement ou ao milieu du fiége; ce qui les empe·
, choit d'en voir la fin,
&
de s'y reodre favans. Cet
ioconvénient joint
a
plufieors aotres défauts daos lef·
, quels oo tomboit, oe cootribuoit pas peu
a
la
Ion–
" gueur des fiéges,
<'Y.
aurres pertes confidérables qu'nn
, y faifoit , .
lluar¡u• du placa
par
M.
le maréchal
de Vaubao.
Un général qui faiíoit un
fié~e
avant l'établilfement
des corps de$ [ngénieurs, choifi(foit par mi les officiers
d'infanterie ceux qui avoient acqois quelqu'espérieoce
daos l'attaque des places, pour en cooduire les 1ravaux;
mais
il
arrivoit raremeo t
1
comme le remarque M. de
Vauban, qu'on en
troov~t
d'aflc2 habiles pour répon–
dre entieremcnt aux vues du général
>
&
le déchar¡;<r
du foin
&
de la direél1on de ces
travau~
. Henri
1
V.
avoit eu cependant pour ingénieur Errard de Barleduc,
dont le troité de fortificarían mootre beaucnup d'intel·
ligence
&
de capacit¿ dans J'aureur . Soos Lauis X
111.
le chevalier de Ville fervit en qua\ité d'ing¿nieur a1•ec
la plus grande rliOinaion. Son ouvragc fur
la
íortiti–
cation des place ,
&
celui ou il a traité de la charge des
gouverneurs, font voir que ce fa1·an1 auteur étoit
~ga
lement verfé dans l'artillerie
&
le
génit;
mais ces grands
hommes qui no pouvnient agir par tOUt troovolent peu
de gens en état de les fecooder .
D aos le commencement
du
regne de Louis XIV. le
comte de Pogan fe dillingua beaucoop dans l'art de
fortitier .
11
fut
le précurleur de M. le maréchal de
Vauban, qui dans la fortification n'a guere fait que re–
élifier les
id~es
générales de ce célebre ingénieor; mais
qui
a
par- tout dooné des marques d
1
UU
glnic
fupéncur
&
in ventif,
particulier~ment
dans l'auaque des placcs,
qo'il a portée
a
un
d~gré
de p'lfeéliou auquet
il crt
dtfficile de ríen a¡ollter.
Le cheva!ier
de
Clerville parolt auffi, par les diffé–
rens mémoires fur
les troubles de
la minorité du •oi
Louis X\ V, avoir eu bcaucoup de répotation daos !'at–
raque des pinces. M . de Vauban commeny1
a
fervir
f~us
lui daos ploficuiS liégcs; mais
il
s'éleva enfuite ra–
ptdement au·de(fus de tous ceux qui l'avoient précédé
daos la me me carriere.
Par
l'établilfement du
glnic,
le roi a
tot'ljours un
corps nombreux d'ingénieors, fuffiíant pour fervir daos
fes armées en campagne
&
daos fes places . On ue t3it
poim rl.• liégc depuis long-tems qu'il oe s'y en
trouvc
trente-lrx ou quarante
1
partagés ordinairemerH en bri–
gades de
fix
ou fept hommcs, 3fin que daos chaque
attoque. on puiffe avoir trois brigades , qui fe rele1·an t
alternatJvement tous le vingt - qoatre heures
partagent
entr'eul
les Coins
&
les fatigues du travail ,'
&
le
tont
avancer contmuellement fans qu'il y ait
~ocone
pene de
tems.
~'efl
.a
~'étabi!(J"emcnt
du
glnie
que [a France doit
[a lupénomé qu elle a, de l"aHo de toare
1
1
Europe ,
daos
1'
attaque
&
la défcnlc des place> fur le> nations
voilines
.
Le
g;,,¡,
a toOjours en un mioiflte ou un
direéleu~
général, chargé des
íortitications
&
de
tour ce qut
concerne les lngénieurs .
f/oyez:-
D
1 RE
e;
E
u
R
ou
1
s–
s
P E C
T
f
U R G
!!'t<
E.R
t\
r.
D E S
f
O R T 1 F
r
C A·
T 1 O NS.
L'Artillerie qui avoit IOOJours formé un corps parti–
culicr íoos
la direa1on du grand-maltre de
1'
Artillrrie,
vieot , depuis la fupprcffi ton de cettc importante ch"ge,
d'étrc unie
o
celoi dn
gl nie.
Par
l'orjonnance du
8
Décembre I 7H, ces deux corps n'eo doi• e
m
plus fai–
re qu'uo feul loas
la dénom'nation de
&orpJ roy11l
de
I'Areillcri•
&
¿,.
Glntt .
(
.Q)
G E
[E S
m Architdl!<rc,
figures d'ernaos avec
T
tt
~
des