GEN
accidenrelles qo'aux noms m emes , afin de déterminer
par la concordancc des termiuailons , la corrél • on des
uns
&
des autres. Aioli les adJeaifs om des nombres
&
des eas comme les noms,
&
Cont comm'eu1 a{fu–
jertis
a
des déclinailons, dans les langues qui admettent
ceu e maniere d'eJprimcr les rapports des rnots . C'dl
pour rendre
la corrél ation des noms
&
des adJeaifs
plos palpoble encore, qu'on a introduit daos ces lan–
gues la concordancc
de~
genrei,
dont les adJeaifs prcn–
nent les ditférentes livrées fclon l'exigence des conJon·
étures
&
l'éuu des norns au
ferv ice defquels ils font
a!Tujettis .
L es ver bes fervent auffi ,
a
leur
fa~on,
pour préfen–
ter
a
l'elprit la combinaifon des modifications avec leurs
fujets; ils en expriment avec précilion
tdle ou tel le
m oditication ; ils n'indiquent pareillement le fu¡et que
d'une maniere vague qui
leur laiífe auffi
la
liberté de
s'adaprer aoJ noms de tous les objets lufceptiblcs de la
m eme modificarion:
Dieu veut ' les roÍI veulent , nOIU
tJoulons, vous voultz
,
&c.
En. introd uifant done daos les laogues
l'ufa~e
des
gen–
rer,
on a píl revetir les verbes de rerrninailons relati–
ves
a
cette diílioaion. afio d'óter
a
leur fignification
l 'équivoque d'uoe applicarion doureufe au
fuJet auquel
elle
a rapport: c'cfi une conféquence que
les Orien–
tan~
ont fent ie
&
appl iquée daos leurs langues,
&
doot
les Grecs, les Latins,
&
nous·memes n'avons fait ola–
ge qu':l l'égard des participes, appar<mmcm paree qu'ils
rentrent daos
1
'ordre des adJeétifs .
C'e(l done d'apres ces ulages cooflatés ,
&
d'apre;
les obfervations précédentes , que nous croyons que ,
par rappor t aux norns, lci
genru
oe lont que les dif–
f~re~te<
clalfcs daos lefqoelles on les a rangés alfez ar·
blrra•rement ' pour fervir
a
détermioer le choix des ter–
m inailons des mots qui oot avec eox un rapport d'iden–
tité ;_
&
daus les mots qoi oot avec eo x ce rapport d'i–
denrn é , les
genru
font les diverfes terminaifoos qu'ils
pronnent daos
le dilcours relativement
3
la cla!Te des
n oms lcors corrélatifs . Ainli puree qu'il a plu
a
l'ulage
de la
langue latin e, que le nom
vir
ra. du
gmre
ma–
fctl lin, que l
e nummuli<r
ftlr du
genre
fém inin,
&
que
le nom
ear.mmfOr do
genr<
neotr<;
il
faur que
l'ad¡eaif prenne avec le premier la rerminaiFon mafcu·
line,
v ir piui;
ave
e
le (econd, la
rermina~lon
fémini–
ne,
mulier pia;,
&
av(c le troifiemi: , la
term inaifon
ne.utre,
&armen
pi-u
m: piuJ
'
pia, pium,
c'dl le
me–
me mot
loos trois l<rminaifon s dilférentes, paree que
c 'efi la tneme idée rapportée
a
des obJets dont les oom s
font de rrois
genrer
différens.
JI
noos lemble que ceue diflinaion des noms
&
des
adjeaif> efl ablolument néceflaire pour bien é<ablir la
nature
&
l'ulage des
genru:
mais ceue oéceffité ne prou–
ve-t-elle pas que les ooms
&
les adJeaifs Iom deux
elpeces de mors , deux parties d'orailon réellement dif–
férenres?
M.
l'abbé Fromaot, daos Ion fopplément aux
eh. i¡. iij.
&
jv de
ltJ
ll.
partie de la Grammaire
glnlrale,
décide nertement conrre M. l'abbé Girard,
que
faire du
[~tbjlantif
&
de
/'
"d¡eélrf det<x partía
d'orai[on difflrmtu, ee n'eft pai
f(¡
pofer de vrati prin–
eipu .
Ce n'efl pas
ici le licu de JUllifier ce lyOcmc;
rnais nous ferons obferver
a
M. Fromant, que M . do
M orlais loi-méme, dont il paroi t admeme la doéhine
fur les
genrti,
a éré con traint, cornme noos, de di–
fiinguer entre lubOantif
&
adjeaif , pour
pofer de vraÍI
principt~,
ao-moins
a
cet égard. Oo ne manquera pas
de rép liquer que
les
fubltam ifs
&
les adJea ifs éraot
deux efpeces dilférentes de ooms, il n'efi pas lorprenant
qu'on difl :ngue les uns des autres; mais que certe di–
fi inaion ne proove point que ce loient deox parties d'o–
railun ditférenres. , Car, dit M . Fromant, comme
,
tout adJeaif uniquement employé pour qualilier , efl
, nécelfairemeo r uni
a
fon fobOamif , pour ne faite a•
, vec lui qu'un leul
&
m eme fujet du verbe, ou qu'
, un leul
&
meme régime , loit du verbe
loit de
la
, prépofirion: comme on ne
coo~oir
pas qu'onc lub–
"
llanee puilfe exiflcr daos la
nator~
fans étre rever oe
d'un mode ou d'une propriéré: comme la propriété
,
efl ce qui cfl
con~ u
daos la
fubfi once, ce qui ne
peut
lubfifler fans elle . ce qui la décermine
a
erre
d'une ccrtoine fa<;oo, ce qui la f3it nommer telle _;
un grammairicn vraiment logicien voit que l'adJealf
n'c(l qu'une
m~me
chofe avec le lubflandf; que par
,
conCéquem ils ne doiveot faire qu'une meme partie
, d'ornifnn; que le nom eil un mot génériqoe qui a
,
lous lui deux fottcs de noms
favoir le fubflantif
&
,. l'adjeétif , .
'
U
o
logicieo attentif doit vofr
&
avoücr toutcs
les
T om<
flll.
GE N
52!
conféquenccs de fes principes; mettons done
a
l'épreu–
ve la fécoodité de celoi qu'on avance- ici. Toot verbe
tft
nlee./Jairement uni
{¡
fon ft•jee, pour ne fa;re ave<
lui t¡u'un [tul
&
mime
tQttt;
il
exprrrne
une
prfJpril–
tt! '!'" l'on con¡oit dam le {ttjet,
'fUÍ
ne pme fubjzjler
fam le Jttjet, r¡ui dltermine le Jujet
{¡
étre d'une eer–
taine fa¡on,
&
qtti le fait nommer
e.J:
un grammai–
rien vraiment logicic11
doje
done voir
'/Ue
1~
ver/u n'eft
'!"'une méme ebofe avte le [ttiet.
On l'a vO en erri:t,
puilqoe l'un efi toliJOors en concordance avec l'aurre ,
&
fur le meme principe qui fonde la cnncordance de
l'adJta if avee le lobfiamif ,
le principe meme d' ideo–
tiré approu ,· é par
M.
Fromant:
le verbe
&
le fubfian–
tif ne doivent done faire attffi '{tt'une méme partic d'o–
•aifon.
Conféquence abforde qui dévo•le oo la
faolfe–
té ou l'abus du principe d'ou die ell déduire; mais elle
en efl dóduite par les mémes voies que celle
a
laq odle
nous l'oppofons, pour détruire, ou du·moins poo r con–
tre-balancer !'une pa r l'autre; ce qui foflit aauellement
pour la jofiificarion du parti que noos avons pris lur
les
genrti .
N ous renverrons
a
l'articlt
N o
M,
les é –
claircilfemens néce!Taires :l la diflina ,on des noms & des
adJeaifs. R eprenons narre matiere.
C'efl
a
la grammaire particuliere de chaque langue,
a
faire connoirre les terminailons que le bon uíage don–
ne aux adjeélifs , re lari vemen< aux
genr<I
des noms lcurs
corrélatifs;
&
c'efl de l'habimde conflan te de parler u–
ne langue qu'il faot altendre la connoi!Tance
,are des
genrer
auxquels elle rappotte les noms memes . Le plan
qoi nous efl prcfcrit ne nous permet 2ucun dérail
lur
ces deux obj<<s. Cependan t
M.
du Marfais a donoé
de bonnes obferllations lor les
genr<I
des adj<él fs.
Vo–
yez
A
D
J
E
e r
t
F.
Noos allons
feolomeot faire quel–
ques remarques générales fur les
genrti
des ooms
&
des proooms.
Parmi les ditférens noms qoi ex primen! des aoimaux
ou des erres- inanimés' il
y
en
3
un u i!s-grand nom–
bre qui lont d'un
genre dt!ttrminé:
entre
~es
noms des
animaux
il s'en trouvc quelque;-ons qu• lont do
gen–
re
eomm~n
d'aurres qui font do
genre lpicrne:
&
par–
mi les noms des etres inanimé•' quelques-ons font
dolt–
tttex,
&
quelques autres
hltirogenti.
Voila autant de
termes qu'il conv ient d'expliquer 1ci pour faciliter l'in–
tell ige nce des grammaires paniculieres oú ils
lont em–
ployés.
l.
Les nom s d'un
genre dlterminl
foot ceu x qui lont
fi xés déterminément
&
immoabl<menr, ou au
genre
marcolin ' comme
pata ·
&
oculul,
ou au
g~nre
té
mi·
nin, commc:
foror
&
11te11[a
,
ou au
g enre
neurre, conl–
me
m
are
&
templum .
11.
A
l'égard des noms d'hommes
&
d'aoimaux, la
JUfielfe & l'analogie e>i¡;eroicnt que le rapport réd au
fe xe ffi t tOUJOUrs caraaér•fe OU par
des
mors ditfé reos,
comme en la!in
aries
&
ovii,
&
en fraut;ois
bllier
&
brebii;
ou par
les ditférentes ter mmaifon; d'un meme
mot, comme en latin
lupui
&
lt<pa,
&
en
fran~uis
loup
&
louve.
Cepeodaot on rrouve dans toutes les langues
des ooms, qoi , lous la mémc terminaifoo, exprunent
tamll t le m aJe
&
tantllt la fe melle,
&.
fon t en confe–
quence tamót du
genre
malculin,
&
ran ró t du
genre
féminin: ce foot ceux-U que l'on dit erre du
genr.
commun,
paree que ce font de> expreffions communes
aox deux lexes
&
aux deux
genrti.
Tels lont en latin
bor,
[tu,
&c. on rroove
boJ maélatur
&
boi nata, fus
immtmdus
&
[tu
pigra;
rel ell
en
fran<;:ois le oom
m–
fa,;,
poilqu'on die en parla
m
d'uo
oar~oo ,
le be/ en·
fant;
&
en parlan t d 'une fi lle,
la be/!. enfant, m" ebe–
re enfawt.
On voir done que quand on employ.e ces noms pour
déligoer le male . l'adjeaif corrélauf prend la termioai·
fon malculine;
&
que qoand on
indique la f<melle,
l'adJea'f prend la termin01ion fém ininc: mais lo précl–
fion qo'il lemble qu'on ait env il'agée daos l'inlli<ouon
des
grnru
n'auroir-el le pas éré plus grande
encor~,
a
on avoit dooné aux adjeélifs une termina ifon
rel~11 v.e
a_u
genre
common pour les occafions
ou
l'on aur.o1t md l–
qué l'efpece fans aueorion au lexe, comme qoand ·on
dit
l'homme eft mortell
ll
ne s'agrt ici ni do
m~le
ni
de la femelte exclulivemenr, les deux fexes
y
font com–
pris.
111. 11
y
a des ooms qui lont invariablerncnt du me·
me
genre'
&
qui gordent conflammen t
la meme ter·
minaifcn, quoiqu'on les employe pour ex primer les in–
d<vidus des deux lexes. C 'ell une nutre elpece d'irré–
gulorité, oppol'ée encore
~
la précifJon qui
a
donné nail–
fance
a
la diflioélioo des
genru;
&
cene irrégularité
vicn¡
apparernment de ce que les carafureo du feie n'é-
y
v
y
tan!