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522

GEN

(aot pas, oo étant peu

fen~bles

daos p

lu~eurs animan~,

oo a décidé le

gcnre

de leors noms , ou par un por

caprice, oo par quelque raifon de convenance .. Tels

font en franc;ois les noms

aig le (a) , renard,

qot fonr

tOÜJOUrs mafi:olins,

&

les nom

&ourtcrellr, cbauve·fott–

ris,

qoi font totijoors féminins poor les deox

fe1es .

En latín au contraire,

&

ceci proove bien l'indépendan–

ce

&

l'empire de l'ofage, les noms correfpondaos

a–

'iuila

&

vulpe1

font toÜJOors fémioins ;

tllrtt!r

&

ve–

fpcrtilio

font toO¡our mafculins. Les Grammairiens dt–

fent que ces ooms font do

genrc lpice11e,

mot grec

compofé de la prépolition

¡.,.¡

;Juprn,

&

du mot "'"'' ,

commrmi1:

les noms épicenes our en effet comme l<s

communs, l'invariabilité de

la

terminai fon,

&

ils ont

de plus cellc do

gmre

qui efi unique pour les deux fe–

xes.

JI

ne faut done pas confondre le

genre eommrm

&

le

grnre épiccne

.

Les noms du

genrr commun

con–

vienoent au male

&

a

la femclle fans changement dans

la terminaifon; mais on les rapporte oo au

gmre

ma–

fcu lin , ou au

genre

féminin, felon la fignitica¡ion qu'

on leur donne daos l'occorrence : au

gmrr

mafculin ils

expriment le male, au

genre

féminin la femelle;

&

~

on veut marquer l'efpece, on les rapporte ao mafcu–

Jin, comme au plus noble des deux

gmrrs

compris

dans l'efpece. Au contraire les noms do

gmre lpi«"

nr

nc changent ni de terminaifon ni de

grnre,

qutlque

feos qu'on donoe

ii

leur fignification;

v11lpes

au fém i-

nin fignifie

&

l'efpece'

&

le male'

&

la femelte.

JV. Quaot aux noms des etrcs inanimés, on appclle

dott&ellx

ceui qui fons

la

meme terminaifon fe rappor–

lent 1301ÓI

a

un

geurr ,

&

tantÓI

a

un autre:

din

&

finiJ

Cont tanrót mafculins & tantót fén.in10<;

fa /

efi

quelquefois mafculin & quelqu efois neutro. Nous "''OOS

éga lemenr des noms douteux

da~s

notre langue, com–

me

bronze' gardc'

d~tcbi'

lt¡uivot¡ru'

&c.

Ce n'étoit pas l'intention du premier u[age de répan–

drc des doutes fur le

genrr

de ces motS , quand il les

a rapponés

á

différeol'

grnres;

cetu qui fout elfcélive–

ment doutcux 3UJourd'hui,

&

que l'on peut lobreonent

rapponer

~

un

grnrr

ou

á

nn autre

nc fnnt daos ce

cas que paree qu'on ignore

l~s

caufe; qui ont occafion –

né ce doute, ou qu'on a pcrdu de dle les

idées ac–

cerToircs qui originairement avoient éré auachc!e> au chotx

du

genre.

L'ufage primitif n'introduit rien d' notile dans

les langue<;

&

de meme qu'il y a lieu de prél;>m<r qu'

il

n'a autorifé aucuns mots exaél•ment fynonymes, on

peut conjeélurer qu'aucun n'cn d'uo

gcnrr

abli>tumeut

douteux'

ou que !'origine doit eo erre auibuée

:l

quel–

que mal-entendu.

En lado , par exemple,

dict

avoit deux feos différens

daos les deut

grnrti

:

au té'minin il

!ignifioir

rm trms

i11dtfini;

&

au mafculio,

un

t~mJ

dlttrmint,

un

)Ottr.

Afconius s'en explique ainli : Dies

feminino

genere,

tempus,

&

ided diminutivt

diccula

dicitur breve ttm–

pru·

&

mora:

dies

borarum dttoduim

gencris

mafculi·

ni

efl,

undr

hodie

drcimru

'l"~(i

huc die. En er!et les

compofés de

drn

pri> daos re deruier feos,

fout tous

mafculin<'

mcridteJ. {e[t¡rtidin'

&c.

&

e' en daos le

premier feos que

J

uvenat a dit,

long

a

die~

igitur quid

contulit

1

c'efl-a-dire

longum &empro;

~

Vorg. ( XJ.

./Enrid. ) Multa d,.s, variuft¡rtr

labor mu&abiliJ

<rVÍ

retulit in mrluu.

La méthuJe de Porr-R '>yal

remar–

que que

1'

on confond quelquefois ces difté'rences; &

cela peut etre vrai: mais nous dcvons obferver en pre–

mtcr lieu, que cene cunfo¡fion dl un abu' li rufage con–

Oan t

de

la langue nc l'autooiie : en fecond lieu que ks

P coetes facrificnr quelquefois la Junelfe

a

la commodité

d'une liceoce, ce qui amene iufeoliblement 1' oubli des

premiercs vOes qu'on ;'étoit propofée; daos

1'

origine:

en troifieme lieu, que les meilleurs écrivains

0111

égard

:tutant qu'ils peuvent

~

ces diflinélions délicates

fi

pro–

pre

a

enrichir une langue

&

a

en caraélérifer le génie:

enfin que malgré leur att.ention, il peut quelquef1>is leur

échapper des fautes' qut avec le rems fonr auwrité

a

caufe do mérite perfonnel de ceux a qui elles font' é·

chappées.

Finis

au mafculin exprime les extrém:tés,

le~

bornes

d'un~

chofe ércnduc;

rtdtuntn indt Ligrtrum txtrc·

mo finr

(Tite-Liv.

lib.

XXX/lf.)

Au féminin il dé–

figne ccflation d'étre;

b~c

fin u

Priami fatcrum.

(Virg.

iEnrid. ij. )

Sal

au neutre efi dans le feos propre,

&

au mafcn-

(") On .du cependant

l'aigle r•mainr,

mais alors

il

n'ell pas

qucftton de l'•mmal;

il

s' ngit d'une enfeigne,

&

peut:

GEN

lin il ne fe prend guere que dans un . fen< figuré. On

uoove daos I'Euntoque de Térence,

t¡w IMbre {tdem

t¡ui in te rft;

&

Donar fait IJ-ddTu<

la

re m

lf~Uc

loi–

vante:

(al neutralittr, 'ondimentum;

WJtJjcul11zum

1

pro

fapirntlfo.

En franc;ois,

br•n:r.e

au mafculin

~gni6e

un ortvratc

dr l'ar&,

&

au féminin

il en exprime l

a OlJ

IIerc. On

dit

la gardc du ro;,

en parlan! de la I

<Halo.té

de ceux

qui !out aéluellemcnt poflés pour garde

r la p

erfonne,

&

un garde du roi,

en parlan! d'un

militai.rc

aggrógé

a

ceue troupe paniculiere de fa matf

on, qut p

rend Con

nom de cene honorable commiffion.

Ducbl

&

Comto'

n'out pas de différcnces

íi

marquée ni

cenaines daos

les deux

genrrs;

mais il efl vraillemblable qu'ils les ont

eues,

&

peut-crre au mefculin exprimoient-ils

Ir

litre,

&

au fémiuin,

la

terre qui en étoit décorée.

.

Qui peur ignorer parmi nous que le mot

ét¡!uYJot¡t«

en

dotttmx,

&

qui ne connolt ces vers de Delpréaux?

Du langagr frallfOÍI bifarre humapbroditc.

De qurl

genre

&r fairr

équovoque mau

dite.

Ort

maudit

1

ear (ani prinr aux •·imcurs

baz.ar

deux,

L'11[agc encor ,je croii, laiffc Ir choix drs

dfUX.

Ces vers de Defprcaox rappellent le fouvenir d'une no–

te qui fe trouve doos

le~

éditions ponhumes de fes cru–

\•rcs, fur le vers

91.

dn quatrieme chanr de l'an poé–

~ique:

que votre ame

&

vq_1 mrrllf'J ptintcJ

danJ

vot

ouvragu,

&c.

&

ceue note efl tre,-propre

co11firmer

une obfervation que nous avons faite plus haut: on re–

marque done que daos toutes les édirioos l'autcur avoit

tnis

peintJ dans toJu

vo1 ouvragu

1

attribuant

:1

mrrurs

le

genrr

mafculin;

&

que quand on luí fit appercevnir

ceue faute, il en conv int fur le champ , & s'etouna fort

qu'elle eut échappé pendant li

IOIIJ\·IftnS

3

la critique

de fes amis

&

de fes ennemi• . Cene

fa ute qui avoit

fu bfiné ranr d'années fans etre

apper~ue, pouvo~t

l'etre

en:•>re ptOtard,

&

lorfqu'il n'auroit plu, éré tems de

la corriger; la JUfle célébriu! de Defpr<>UX nuro

1

pO en

impofer enfuite

:l

quelque Jeune écrh•ain qui 1' auroit

copié, pour l'etre enfuite lui-meme par que! que aotre,

s'il avoir acquis un certaiu

poid~

daos la Linéramre :

&

\•oitj

mrPIIrJ

d'un

genr~

douteux,

J

l't>ccafinn d'u·

ne f1ute cnntre laque!

le

il

n'y auruit eu d'abord aucu–

ne réclamallon, paree qu'on ne l'aoroit pas

apper~ue

ii

tems.

V.

La dcrnicre claffe des noms irrégulier< dans le

g~nre,

eft celle des

hlt¡rogent~.

R . R.

;'Tt¡e~c ,

nutre,

&

1

¡..,,

genre

.

Ce f"nt en etfet ceux qut Iom d' un

gr>~rc

au liogulier,

&

d'un autre au pluriel .

En larin. les uns !'ont mafculins au

~ngulier,

&

neo–

tres au pluriel, comme

fibilru, &artams,

plur.

jibila,

tart.1ra

:

les aurrec; au contraire neUtres au

ringulíer

,

fonr mafculins au pluriel, comme

rrelum, clyjium,

plur.

creli, ··lyfii

.

Ceux-ci féminins au lingulier foot neutres au pluriel,

carb<Jjw, fupcllcx;

plor.

earbafa, frrppellrflilra:

ceux-

13 neotres au

~ngulier,

font fémi11ins au pluriel;

deli–

ÚJtm, epulttm;

plur.

ddici.c, eprdte

Enfin qoelqucs-uns mafculins au

~ngulier,

font ma–

fcolin<

&

neutres au p!uriel, ce qui les rend rout-a-la–

fois

bitirogems

&

dou&wx; jo<ru, lo<ru,

plur.

joci

&

joca, loci

&

loca:

que!que; autres au coutrJIIC ncutres

au lingulior, fonr au pluriel neotres

&

mafculins;

fr,c–

num, raflrrrm;

plur.

fr<ena

&

fr.cni, raflra

&

r,Yiri.

B,fnwm

ne111re au lingulicr , ell au pluriel n<utre

&

féminin;

balnea

&

balnr<f!.

Ceue forte d' irrégularité vient de ce que ces nnms

ont eu autrefois au fingulier deux terminai[ous diffórco–

tes, relatives fans doute

:i

deux

genrrs,

&

vrairlembla–

blement avec difft'remes idées accelloires dont la mé–

moire s'etl infenliblement perdue; ainli noos connnif–

fous encore la dilt'érence des noms fémini111,

maitu

pommíer,

pr11nuJ

prunier

,

&

des noms neurre!l

malum

pomme,

prttnum

prune; mais oous n' ::JVons que

des

con¡eélures fur les différenccs des mots

acinm

&

ae

i-

11nm,

J,ncul~es

&

baculum.

11

étoit naturel que les

prfJnom~

avcc une lignifica–

tion vague

&

propre

3

remplacer celle de !Out nutre

nom, oe furTent auachés

:i

aucu11

grnrr

dérerminé ,

mais qu'ils fe rapportarTenr

~

celui do nom qu'ils re–

préfenrent daos le difcours ;

&

c'efi ce qui elt arrivé:

ego

étrc

y

a-t-il cllipfe;

l'aiglt rDmaint,

au lieu de

l'aigle

en–

feigne

romaint.