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528

GEN

faits

apres

gens,

e!l malculin . Au contraire on dit

de vieilles

gens

, de bonoes

gem

; aiofi l' ad¡eétif de–

vam

gem

cll fémioin .

ll

n'y

a

peot-etre qu"une feole

excepdoo qoi efl poor l'ad¡eétif

tOTtt,

leqoel étaot mis

devant

g<m

, efl wu¡ours mafculin , comme

tow

I<S

gms

de bien,

tot<s

les honnetes

gens

; oo ne dit poinc

;¡outes

les honnétes

gens

.

Le P. Boohoo rs demande,

íi

lorfqoe daos la meme

phrafe,

il

y

a un ad¡eétif devant,

&

un ad¡eétif oo on

participe apres, il

les

faut me me rous deux au meme

genre, felon

la regle générale; ou li

l~o

doit meme

le féminin devam,

&

le mafcolin apres; par exemple,

s'il faot dire, il

y

a de cenaines

gms

qoi font bien

foes,

oo bien

Jotes;

ce font les meilleores

g<m

que ¡'

ay

e jamais

'IJtls

oo

'/Jues;

les plus favans dans notre lan–

gue croycnt qo'il faur dire

f•t

&

'IJUS

au mafcu lin , par

la raifon que le mor de

gens

veor toO¡oors le mafco–

l in apres foi . C'e(l cependaot une

bi~arrerie

érrange ,

qu'on mor foir mafculin

&

féminio dans la méme phra–

fe,

&

ces fones d'irrégular!tés rendem une langue bien

difficile

a

favoir correétemenc .

Le mor

gens

pris dans la fignificarion de

nation,

fe

difoir aotrefois ao fingulier,

&

fe difoit meme il n'y a

pas )In fiecle. Malherbe dans une de fes odes dit :

ó

t:ombien lors aura de vettves,

la genr

qr~i

porte le tur–

ban

; mais aoJOord'hoi

il

n'efl d'ofage ao lingolier qu'

en profe oo en poéfie burlefqoe: par exemple, Scaron

nommo plaifamment les pa¡;es de fon tems' la

gene

a

gregoes retrooflées.

11

y a pourtaor tel endroir dans des

vers férieox, o

u

gent

a bonne grace , comme en cet

endroit du liv.

V.

de I'E néYde de M. de Segr'ais,

de

cette

gent

farouch( adoucira les mi.Rurs.

11

fe poorroit

bieo qu'on a ceffé de dire

la gent,

a

caofe de

l'éqoi–

voce de

l'agent

.

On demande, fi

l'on doit dire

dix gens,

ao nombre

~éterminé,

poilqo"on dit

beaucnup de gem, beatlcotlp de

Jeunes gens .

Vaog<las, M éoage , e le P. Boohoors, le

g rand cnuque de M¿oage, s'accordent onaoimement

~

prononcer que

gens

ne fe dit point d'on nombre dé–

lerminé , deforte que c'efl mal parler, que de dire

dix

gens

. [ls a¡oOtom qo'il efl vrai qo'on dir fort bien

mil–

le

gens,

mais c'eil paree que le mot de

mil/e

en ce t

endroit, efl o

o

nombre indéfini ;

&

par cene raifon,

on poorroit dire de meme

<ent

gmt'

fans la cacophonie.

Cene décilion de nos maine> parolt d'aotanr plo1 fon–

dée qo'ils a¡oilrenr, que

(j

eo etfet il y avoit cent per–

fonnes daos une maifon, ou bien mi!le de compre fait,

ce feroiE mal parler que de dire,

il

y

a oent geni ici,

j'ai vd mil/e gens dans le fa/Ion de Verfailles;

il

fau–

cjroit dire,

il

y

a cent perfnmus i&i, j'ai vú mt/le p.r·

fonnn dan! le fa/Ion de f/erfailles.

Ccpendant qooiqo'il foit

formellemenr décidé , que

c'efl mal parlcr que de dire

dix gens,

on dira

forr

bien, ce me femble,

dix jeunes gen1,

troi.s

honnétu

gens

, en parlam d' un nombre préfix ; il paroit que

qoand on mrt on ad¡cétif en tre le mor

gens

, oo on

m or qoelco,.qoe devant

goZJ

,

on pem

y

fairc précédcr

un oornbre détc:rminé,

dix jeuneJ genJ, troit honnéteJ

gens;

c'efl pour cela qo "on dit , tres· bien en prenanr

gens

poor fo lda t ou poor domefliqoe : cet officier ac–

coorm avee

dix de

fes gms;

le prince n' avoit qu'rm

de fes gens

avec lui.

11

reile

á

remarqoer qn'on dit en conféquence de la

décilioo de

Vau~elas,

Boohours,

&

Ménage,

c'eft

rm

hon_nite homme:

mais on ne dit poiot en parlan! indé–

tinlment,

ce

font d'bonniter bommes,

il faot dire

ce

font d"honnites gens;

cependant on dir ;

c'e/f u11 da

pltu honnéteJ hommeJ

que

je connoiQe;

on peor dire

auffi,

dne.x

honr;;tes

hommu

vinrent

hier chez:. moi.

(D .

J.)

GEN S

DE

LE T TRES, (

P hilofophie

&

Littér.

)

ce mor répond précif<'menr

a

celoi de

gr4mmairiens

:

che"Z.

les Grec1

&

les Rnmains: on emendoit par

gram–

mairien,

non·feulement un homme verfé dans la Gram–

maire proprement dite , qui cfl

la bnfe de

tootes les

connoiflances, mais un hornme qoi n'étoit pas étranger

daos la Géométrie, daos la Philofophie, daos I"H floi–

re générale

&

particoliere; qui for·toot faifoir fon éru–

de de la Poélie

&

de I'Einqoence : c'e!l ce que funr

nos

gem de lettrn

aujoord hui .

Q ,,

nc donne poinr

ce nom

á

on homme qoi avec peü de connoi(flnces

ne cultive qo'un feo! gen re. Cdui qui n'ayant

10

que

des romans ne fera que des romans; celoi qui fans au–

cone linératore aura compofé ao hafard quelqoes

pieces

de théatre, qoi dépoorvO de fcieoce aora fair qoelqoes

fermons, ne Cera pas compré parmi les

gens de lettrei.

Ce titre a de nos JOurs encare plus d'ércodue que le

GEN

mot

grammarrrm

n'en a'•oir chez

les

Grecs

&

chez

les

Latins. Les Grecs fe contemoienr "de leor langoe;

les R omains n' appreooient que

le grec : au¡ourd'hui

l'homme de

let&res

RIOlHe lbuvent

a

l'~ tode

do grec

&

du latín celle de

l' italien , de l'efpagnol,

&

fur -tout

de l'anglois . La carrie1e de I'Hilluire

e

O

cent

foil

plus

immenfe qu'elle oc l'étoit pour le> aucien> ;

&

1

Hi–

floire natorelie s'ell accdle

~

proportina dt cdlc des

peoples: on n'exige pas qo'uo

homme de i«trer

appro–

fondiffe tomes ces matiercs; la !"cience oniverfelle n'efl

plus

~

la ponée de l'homme : mais les vérilables

gms

de lettres

fe mettcm en étar de poner l<or

pa

daos

ces ditférens terreios, s'ils ne peuvent les coltiver toos.

Aotrefois dans le

fei~ieme

liecle,

&

bien avanr daos

le dix-feptieme , les

liu~rateors

s'occopt>i<nt beaucoup

de la critique grammaticale des auteors grecs

&

latins;

&

e' efl

~

leors rravaox que nous dtvons le

diétion–

naires , les éditions correétes , les comrneo1aires des

chefs-d'ceovres de l'amiquité ; ao¡oord'hui ceue critique

efl moins néceffaire,

&

l'efprit philofophiqoc loi a Coceé–

dé. C'efl cet efprit philofophiqoe qoi lemble confiiroer

le cara

él

ere des

gens de l•t&res;

&

qoand

il

fe ¡oinr au

bon goOt, il forme on liuéroteor accompli.

C'efl u

o

des grands avantages de notre fiecle, qué

ce nombre d'hommes inflruits qoi paffenr des épines des

Mathématiques aux fleurs de la Poéfie,

&

qui jugent

égalemenr bien d'on livre de Métaphy!iqoe

&

d' une

piece de théatre : l'efprir

du

fiecle le1 a rendus poor la

piO parr aoffi propres poor le monde que poor

le ca–

binet;

&

c'efl en quoi ils font

forr fopérieors

a

ceux

des fiecles précédens .

1

ls forent écartés de

la fociété

jofqo'ao rems de Balzac

&

de

V

oitore ; ils

en

ont fait

<lepuis une parrie de,•cnue néceffaire. Ceue raifoo ap–

profond ie

&

épnrée que plulieors ont répdndoe dans

leors écrirs

&

dans

lcurs converfations , a coorriboé

.beaocoop

ii

ioflroire

&

a

polir la narion : leur critique

ne s'efl plus confomée for des mots grecs

&

latins ;

mais appoyée d'one faioe philofophie, elle a dérroir roos

les prt'¡ogés dont la fociété ét'lit infrétóe; préd 'ét.oos

des aflrologueo, divioatious

des

magiciens, fortileges de

wote efpece,

faux prodigcs, fau ., mcrveilleox , ufa–

ges (uperflitieux; elle

a

relegué dnns

les écoles mil

le

difpu~es

puériles qoi étoienr aorrefois dangereufes

&

qu'

il< ont rendoes méprifables: par·lii ils ont en etler fer–

vi l'état. O

o

efl qoelquefois étonné que ce qoi boole–

verfoit aotrefois le monde, ne le trouble plus aoloar–

d'ho i; c'eíl aox vérirables

gens de /euro

qu'on en ell

redevable .

l ls onr d'ordinaire plus d'indépendance dans

l'efpril

que les aorres hommcs;

&

ceox qui fom nés fans lar–

tone troovenr aii"émeot dans les fondations de Louis

XIV.

de qooi afrerm ir en •os ceue indépendance: on ne

voit

poinr, comme aotrefois, de ces épitres dédicaroires que

l'intér.!r

&

la balleifc otfroient

ii

la vanité .

Vo;•e;:.

E–

P 1 T

RE.

Un

homme de lettres

n'efl pas ce qo'oo appelle

rm

be/ efprit:

le bel efprir feul foppofe moins dt! culture ,

moins d'étude, e n'exige nulle philofophie ; il coolifle

principalemcnt daos

l'irnaginalion brillante, daos

les a-'

grémens de la converfalion, aidés d'one leétore com–

mone. Un bcl efprit peor aifémenr ne pninr mériter le

tirre

d'homme de '•ttra;

&

l'bomme de lettres

peur ne

point prétendre on bril lant do be! efprir.

r

1

y

a b•aocoop de

gms de lcttres

qui ne font point

aoteurs,

&

ce foor probablement les plus heoreux ; ils

font

a

l'abri des dégoíhs que lt1 profeffion d'auteor en–

tralne qoelqoefois, des querelles que la rivalité fait nai–

tre, des animolités de partí,

&

des faux ¡ugemens; il s

font p'm unís entre eox; ils ¡oüiffent plus de la (ocié–

té;

¡¡,

font JOges,

&

les autres lonr jogés .

.Article de

JW.

DE

VOLTAIRE.

GEN S

DE

e

o R

p

S

Olt

])

E

p oESTE

Oft

D

1!

p o–

s

rE, (

'Jurifpmd.

)

quafi poteflatis aliena:

, font des

ferfs oo

gens

main-monables .

f/oyez

M

A 1

N- MoR–

TABLl!S.

(.A)

G

fi

N S M A 1 N -M

o

R T A B L E S '

VOJ<'Ii>

M

A 1 N–

MoR

T

A B LE

S' M

A 1

N- MoR TE'

&

A

F F

R

A N–

CHISSl!~IENT.

GEN S o

E

M

A 1

N-

M

o RTE,

voyez.

A Mo R

T

1

s–

SEMENT

&

MAIN-MORTI!.

GENs

D

u Ro

1, (

Jurifpr.

)

e(l

on terme géné–

riqoe qoi daos une fign ification étendue comprend tous

les officiers du roi,

(oit

de ¡udicatore, de fioaoce, ou

meme d'épée.

Par exemple, le roi en parlant des officiers de fon

parlemenr, les qualifie de

nos gms ttnant la cour de

PMI<ment.

Daos