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GEN
faits
apres
gens,
e!l malculin . Au contraire on dit
de vieilles
gens
, de bonoes
gem
; aiofi l' ad¡eétif de–
vam
gem
cll fémioin .
ll
n'y
a
peot-etre qu"une feole
excepdoo qoi efl poor l'ad¡eétif
tOTtt,
leqoel étaot mis
devant
g<m
, efl wu¡ours mafculin , comme
tow
I<S
gms
de bien,
tot<s
les honnetes
gens
; oo ne dit poinc
;¡outes
les honnétes
gens
.
Le P. Boohoo rs demande,
íi
lorfqoe daos la meme
phrafe,
il
y
a un ad¡eétif devant,
&
un ad¡eétif oo on
participe apres, il
les
faut me me rous deux au meme
genre, felon
la regle générale; ou li
l~o
doit meme
le féminin devam,
&
le mafcolin apres; par exemple,
s'il faot dire, il
y
a de cenaines
gms
qoi font bien
foes,
oo bien
Jotes;
ce font les meilleores
g<m
que ¡'
ay
e jamais
'IJtls
oo
'/Jues;
les plus favans dans notre lan–
gue croycnt qo'il faur dire
f•t
&
'IJUS
au mafcu lin , par
la raifon que le mor de
gens
veor toO¡oors le mafco–
l in apres foi . C'e(l cependaot une
bi~arrerie
érrange ,
qu'on mor foir mafculin
&
féminio dans la méme phra–
fe,
&
ces fones d'irrégular!tés rendem une langue bien
difficile
a
favoir correétemenc .
Le mor
gens
pris dans la fignificarion de
nation,
fe
difoir aotrefois ao fingulier,
&
fe difoit meme il n'y a
pas )In fiecle. Malherbe dans une de fes odes dit :
ó
t:ombien lors aura de vettves,
la genr
qr~i
porte le tur–
ban
; mais aoJOord'hoi
il
n'efl d'ofage ao lingolier qu'
en profe oo en poéfie burlefqoe: par exemple, Scaron
nommo plaifamment les pa¡;es de fon tems' la
gene
a
gregoes retrooflées.
11
y a pourtaor tel endroir dans des
vers férieox, o
u
gent
a bonne grace , comme en cet
endroit du liv.
V.
de I'E néYde de M. de Segr'ais,
de
cette
gent
farouch( adoucira les mi.Rurs.
11
fe poorroit
bieo qu'on a ceffé de dire
la gent,
a
caofe de
l'éqoi–
voce de
l'agent
.
On demande, fi
l'on doit dire
dix gens,
ao nombre
~éterminé,
poilqo"on dit
beaucnup de gem, beatlcotlp de
Jeunes gens .
Vaog<las, M éoage , e le P. Boohoors, le
g rand cnuque de M¿oage, s'accordent onaoimement
~
prononcer que
gens
ne fe dit point d'on nombre dé–
lerminé , deforte que c'efl mal parler, que de dire
dix
gens
. [ls a¡oOtom qo'il efl vrai qo'on dir fort bien
mil–
le
gens,
mais c'eil paree que le mot de
mil/e
en ce t
endroit, efl o
o
nombre indéfini ;
&
par cene raifon,
on poorroit dire de meme
<ent
gmt'
fans la cacophonie.
Cene décilion de nos maine> parolt d'aotanr plo1 fon–
dée qo'ils a¡oilrenr, que
(j
eo etfet il y avoit cent per–
fonnes daos une maifon, ou bien mi!le de compre fait,
ce feroiE mal parler que de dire,
il
y
a oent geni ici,
j'ai vd mil/e gens dans le fa/Ion de Verfailles;
il
fau–
cjroit dire,
il
y
a cent perfnmus i&i, j'ai vú mt/le p.r·
fonnn dan! le fa/Ion de f/erfailles.
Ccpendant qooiqo'il foit
formellemenr décidé , que
c'efl mal parlcr que de dire
dix gens,
on dira
forr
bien, ce me femble,
dix jeunes gen1,
troi.s
honnétu
gens
, en parlam d' un nombre préfix ; il paroit que
qoand on mrt on ad¡cétif en tre le mor
gens
, oo on
m or qoelco,.qoe devant
goZJ
,
on pem
y
fairc précédcr
un oornbre détc:rminé,
dix jeuneJ genJ, troit honnéteJ
gens;
c'efl pour cela qo "on dit , tres· bien en prenanr
gens
poor fo lda t ou poor domefliqoe : cet officier ac–
coorm avee
dix de
fes gms;
le prince n' avoit qu'rm
de fes gens
avec lui.
11
reile
á
remarqoer qn'on dit en conféquence de la
décilioo de
Vau~elas,
Boohours,
&
Ménage,
c'eft
rm
hon_nite homme:
mais on ne dit poiot en parlan! indé–
tinlment,
ce
font d'bonniter bommes,
il faot dire
ce
font d"honnites gens;
cependant on dir ;
c'e/f u11 da
pltu honnéteJ hommeJ
que
je connoiQe;
on peor dire
auffi,
dne.x
honr;;tes
hommu
vinrent
hier chez:. moi.
(D .
J.)
GEN S
DE
LE T TRES, (
P hilofophie
&
Littér.
)
ce mor répond précif<'menr
a
celoi de
gr4mmairiens
:
che"Z.
les Grec1
&
les Rnmains: on emendoit par
gram–
mairien,
non·feulement un homme verfé dans la Gram–
maire proprement dite , qui cfl
la bnfe de
tootes les
connoiflances, mais un hornme qoi n'étoit pas étranger
daos la Géométrie, daos la Philofophie, daos I"H floi–
re générale
&
particoliere; qui for·toot faifoir fon éru–
de de la Poélie
&
de I'Einqoence : c'e!l ce que funr
nos
gem de lettrn
aujoord hui .
Q ,,
nc donne poinr
ce nom
á
on homme qoi avec peü de connoi(flnces
ne cultive qo'un feo! gen re. Cdui qui n'ayant
10
que
des romans ne fera que des romans; celoi qui fans au–
cone linératore aura compofé ao hafard quelqoes
pieces
de théatre, qoi dépoorvO de fcieoce aora fair qoelqoes
fermons, ne Cera pas compré parmi les
gens de lettrei.
Ce titre a de nos JOurs encare plus d'ércodue que le
GEN
mot
grammarrrm
n'en a'•oir chez
les
Grecs
&
chez
les
Latins. Les Grecs fe contemoienr "de leor langoe;
les R omains n' appreooient que
le grec : au¡ourd'hui
l'homme de
let&res
RIOlHe lbuvent
a
l'~ tode
do grec
&
du latín celle de
l' italien , de l'efpagnol,
&
fur -tout
de l'anglois . La carrie1e de I'Hilluire
e
O
cent
foil
plus
immenfe qu'elle oc l'étoit pour le> aucien> ;
&
1
Hi–
floire natorelie s'ell accdle
~
proportina dt cdlc des
peoples: on n'exige pas qo'uo
homme de i«trer
appro–
fondiffe tomes ces matiercs; la !"cience oniverfelle n'efl
plus
~
la ponée de l'homme : mais les vérilables
gms
de lettres
fe mettcm en étar de poner l<or
pa
daos
ces ditférens terreios, s'ils ne peuvent les coltiver toos.
Aotrefois dans le
fei~ieme
liecle,
&
bien avanr daos
le dix-feptieme , les
liu~rateors
s'occopt>i<nt beaucoup
de la critique grammaticale des auteors grecs
&
latins;
&
e' efl
~
leors rravaox que nous dtvons le
diétion–
naires , les éditions correétes , les comrneo1aires des
chefs-d'ceovres de l'amiquité ; ao¡oord'hui ceue critique
efl moins néceffaire,
&
l'efprit philofophiqoc loi a Coceé–
dé. C'efl cet efprit philofophiqoe qoi lemble confiiroer
le cara
él
ere des
gens de l•t&res;
&
qoand
il
fe ¡oinr au
bon goOt, il forme on liuéroteor accompli.
C'efl u
o
des grands avantages de notre fiecle, qué
ce nombre d'hommes inflruits qoi paffenr des épines des
Mathématiques aux fleurs de la Poéfie,
&
qui jugent
égalemenr bien d'on livre de Métaphy!iqoe
&
d' une
piece de théatre : l'efprir
du
fiecle le1 a rendus poor la
piO parr aoffi propres poor le monde que poor
le ca–
binet;
&
c'efl en quoi ils font
forr fopérieors
a
ceux
des fiecles précédens .
1
ls forent écartés de
la fociété
jofqo'ao rems de Balzac
&
de
V
oitore ; ils
en
ont fait
<lepuis une parrie de,•cnue néceffaire. Ceue raifoo ap–
profond ie
&
épnrée que plulieors ont répdndoe dans
leors écrirs
&
dans
lcurs converfations , a coorriboé
.beaocoop
ii
ioflroire
&
a
polir la narion : leur critique
ne s'efl plus confomée for des mots grecs
&
latins ;
mais appoyée d'one faioe philofophie, elle a dérroir roos
les prt'¡ogés dont la fociété ét'lit infrétóe; préd 'ét.oos
des aflrologueo, divioatious
des
magiciens, fortileges de
wote efpece,
faux prodigcs, fau ., mcrveilleox , ufa–
ges (uperflitieux; elle
a
relegué dnns
les écoles mil
le
difpu~es
puériles qoi étoienr aorrefois dangereufes
&
qu'
il< ont rendoes méprifables: par·lii ils ont en etler fer–
vi l'état. O
o
efl qoelquefois étonné que ce qoi boole–
verfoit aotrefois le monde, ne le trouble plus aoloar–
d'ho i; c'eíl aox vérirables
gens de /euro
qu'on en ell
redevable .
l ls onr d'ordinaire plus d'indépendance dans
l'efpril
que les aorres hommcs;
&
ceox qui fom nés fans lar–
tone troovenr aii"émeot dans les fondations de Louis
XIV.
de qooi afrerm ir en •os ceue indépendance: on ne
voit
poinr, comme aotrefois, de ces épitres dédicaroires que
l'intér.!r
&
la balleifc otfroient
ii
la vanité .
Vo;•e;:.
E–
P 1 T
RE.
Un
homme de lettres
n'efl pas ce qo'oo appelle
rm
be/ efprit:
le bel efprir feul foppofe moins dt! culture ,
moins d'étude, e n'exige nulle philofophie ; il coolifle
principalemcnt daos
l'irnaginalion brillante, daos
les a-'
grémens de la converfalion, aidés d'one leétore com–
mone. Un bcl efprit peor aifémenr ne pninr mériter le
tirre
d'homme de '•ttra;
&
l'bomme de lettres
peur ne
point prétendre on bril lant do be! efprir.
r
1
y
a b•aocoop de
gms de lcttres
qui ne font point
aoteurs,
&
ce foor probablement les plus heoreux ; ils
font
a
l'abri des dégoíhs que lt1 profeffion d'auteor en–
tralne qoelqoefois, des querelles que la rivalité fait nai–
tre, des animolités de partí,
&
des faux ¡ugemens; il s
font p'm unís entre eox; ils ¡oüiffent plus de la (ocié–
té;
¡¡,
font JOges,
&
les autres lonr jogés .
.Article de
JW.
DE
VOLTAIRE.
GEN S
DE
e
o R
p
S
Olt
])
E
p oESTE
Oft
D
1!
p o–
s
rE, (
'Jurifpmd.
)
quafi poteflatis aliena:
, font des
ferfs oo
gens
main-monables .
f/oyez
M
A 1
N- MoR–
TABLl!S.
(.A)
G
fi
N S M A 1 N -M
o
R T A B L E S '
VOJ<'Ii>
M
A 1 N–
MoR
T
A B LE
S' M
A 1
N- MoR TE'
&
A
F F
R
A N–
CHISSl!~IENT.
GEN S o
E
M
A 1
N-
M
o RTE,
voyez.
A Mo R
T
1
s–
SEMENT
&
MAIN-MORTI!.
GENs
D
u Ro
1, (
Jurifpr.
)
e(l
on terme géné–
riqoe qoi daos une fign ification étendue comprend tous
les officiers du roi,
(oit
de ¡udicatore, de fioaoce, ou
meme d'épée.
Par exemple, le roi en parlant des officiers de fon
parlemenr, les qualifie de
nos gms ttnant la cour de
PMI<ment.
Daos