~IO
GEN
,. d' hui abominable ,. . Nous croyoos
que
les
éloges
dOs
á
eme noble liberté de penfer
&
d'écrire, font
a
part3ger également entre
~·auteur,.
Con
fi~cle:
&
Gc~e
ve
.
Combien de pays ou la Phtlofophte n
a
pas tatt
moins de progres, mais ou la vérité en encare capti–
ve, ou la rait'on n' o fe élever la voix
pour foudroyer
ce qu'elle condamnc e
u
filen ce, o
u
meme trop d'
é–
crivains puli llanimes, qu'on appelle
fagu,
refpeétent les
préjugés qu'ils pourroient combattre avec autant de dé–
cence que de ftireté?
L'eofer, un des points principaux de ootre croyao–
ce, n'eo en pas un aUJ DUrd'hui pour plulieurs minifhes
de
Geneve;
ce feroit, felon eux, faire injure
a
la divi–
Dité, d'imaginer que cet Etre p!ein de bomé
&
de ju–
fiice, fOt capable de punir nos faut<S par une éteroité
de
tourmens : ils expliquent le moios mal qu' ils peu–
vcm les pafTages formels de l'Ecriture qui foot contrai–
res
a
leur opioion' prétendant qu'il ne faut jamais pren–
dre
a
la teme daos les Liv res faiots'
lOUl ce qui pa–
rolt bldfer l' humaoité
&
la raifon .
lis croyent done
qu'il y a des peines daos une aurre vie, mais pour on
tems; ainfi le purgatoire·, qui a été une des principales
caufes de la féparatioo des Prote11ans d' avec l' Eglife
ro maine, en 3UJOUrd' hui la
feo!
e
peine que piulieurS
rl•emr'eux ndmctten[ aprCs
la mort: nouveau trai[
a
a–
jol1ter
a
l'hinoire des cootradiaions humaines.
Pour tout dire en un mot, plufieurs paneurs de
Ge–
neve
u'ont d'autre rcligion qu'un focinianifme parfait'
reJeltant tout ce qu'on appelle
my(fern,
&
s'imaginant
que le premier príncipe d'une relrgion véritable, en de
De rien
propo fer
a
croire qui heurte la
raifon : auffi
quand on les pr<fTe fur
la
nlct./Jitr!
de la
révélstion ,
ce dogme fi efTentiel do Chrillianifme, plufieur"s y fub·
fiituem le terme
d'utilitl,
qui leur paroit plus doux:
en cela s'ils ne font pas otthodo1es; ils foot au· moins
cooféquens
~
leurs príncipes .
1/oyn.
S o
e
t N
1 A
N¡–
S M E .
Un clergé qui penfe aiofi doit erre tolérant,
&
l'efl
en elfet aife1. pour n'etre
pas regardé de bon ceil par
les m ini11res des autres églifes réformées. On peul di–
re
e~core,
fans prétendre approuver d'ailleurs la
reli"
gion de
Geneve,
qu'il y a peu de
P'Y'
oii l<s théolo–
giens
&
le>
eccléhafliques foienr plus ennemis de
la
fupern iiion . Mais en récompenfe, comme l'inroléran–
ce
&
la fuperll ition ne
fen•em qu'a mulriplier les
in–
cr édules, on fe plainr moros á
Geneve
qu'ailleurs des
progres de l'incrédulité, ce qui oe doit pas furprendre:
l a religion
y
en prefque réduite
á
l'adoration d'un feul
D ieu , du morns chez prefqtie
tour ce qui n'
ell
pas
pe
upie :
le refpea pour
J.
C.
&
pour les Ecritures ,
font peut- etre la
fe ule chnfe qui dtningue
d'
un pur
déiCme le chrin ianiCme de
Gent<•e.
Les ecclérian iq ues fnm eocore mieux
~
Gencve
que
d'étre tolérans; ils fe renfermcnt uoiquemem dans, leurs
fon8 ioos , en donnant les premiers aux citoyens
l'exem·
pie de
la
foOmiffion aux
lvis. Le conrilloire établi
pour veiller
fur
les mreurs, u' inflige que des peines
fpiriruelles. La grande querelle do facerdoce
&
de l'em–
pire, qui daus des liecles d'ignoraoce
a
ébranlé la cou–
ronne de tant d'empereurs,
&
qui, comme nous ne le
favons que trap, caufe des rroubles facheux dans les
fi ecles plus éclairés, n'en poim connue
ii
Geneve;
le
clergé n'y fait rien faus
1'
approbation des maginrats .
L_e
~ulre e~
for,t
fimple; poiot d' images, poior de
lumtnalte, pomr d oruemens dans les églifes . On vient
- pounant de donner 3 la csrhéd rale un ponail d' olTn
boa goOt; p<ut-etre parviendra-t-oo peu-a-peu 3 déco–
cer l'imérieur des temples . Oii feroit en elfet l'incoo–
\léoient d'avoir des tableaur
&
des natues
en nvertif–
fanl le peuple, !i l'oo vouloit, de oe
leo;
rendre au–
cun cuhe,
&
de ne les regarder que comme des mo–
numens
deflin~s ~
retracer d ' une maniere
frappaote
&
agréable les prtncrpaux évenemens de la re ligion? Les
Ans
y
gagn.roicnt fons que la fupernition en protirat.
Nous parlan• ici, comme le kéteur doit le fentir, daos
(1) Le,s P;tlleun,
&
Profclf~ors
de I'Eglife,
&
de l'aca.démte de Ge.
nh~
(e fonr (uffifamme(lt délivrés de
la
debe
d'Irretigíon qu'on
lcur imputan pJr
l'aun:ur
de
!'anide
iaferé d.ans
I'Enc)·dopédie.
(l) L'amcu.r Je
ccr .lrtlcle
avoue de
t
'é.tr~pl115
étenda
dan~
la dc=(cri–
prion de
Gen~ve
de ce qu'
ti
a
f.tit
d..:lns celle des
Mon.t.rchtu
ler
~lu.s
nftes;
&.
s' excufe pour
:~infi
dire en comparam cene Ville
a
la Rérubhque des :abctlln, finiff3m fon
long
difcoun en
dif.tnt
que
6
la rc:h¡;ton nous défcnd de croire
lts
G~nevois
heureu:c
daos
l"a~.tre
monde,
l::t raifon
noo,_obJige
de le croíre beoreux au–
.-a; qa
ti
ei poffible tbnt ctlut-CI. Or DDC
teUe protcfiation
dt
GEN
les príncipes des paneurs génevois,
&
non dans ceox
de I' EgliCe catholique.
.
Le lcrvice divin reoferme deux chafes , les préd•c:r–
tioos ,
&
le chane. Les prédicatioos fe borneur prelqu'
uniqucrnent 3 la morale,
&
n' en vaknt que micux .
Le chant en d'allez mauvais go(lr,
&
le. vers
fran–
~ois
qu'oo chante, plus mauvais encore.
11
faur el"pé–
rer que
Geneve
fe réformera fur ce. deux poims. On
vienr de placer un orgue daos la cathédrale,
&
peut-e –
tre parvieudra-t-on 3 loüer Dieu en mtilleur langage_
&
en meilleure mulique. Du refle la vérllé nons oblrge
de dire que I'Etre fupreme e(l honoré
a
Geneve
avec
une déceoce
&
un
recueillemem qu' on ne
remarsue
point dans nos églifes . (
1)
Nous ne dooneroos peut-etre pas d'auffi grands ani·
eles aux plus vanes monarchie1; mais aux yeux du phi–
lofophe la république des abeilles n'el1 pas moios imé–
re!fante que
1'
hj(loire des grands empires ,
&
ce n' el1
· peut-i!tre que daos
les petits érats qu' on peor
trouver
le modele d'uoe parfarte admroinration politique . Si la
religion ne oous permer pas de penfer que les Géoe–
vois ayent efficacement rravaillé
a
leur bonheur daos
l'autre monde, la raifon nous oblige
il
croire qu'tls (ont
a-peu- pres auffi heureux qu' on le peut etre daos ce–
lui-ci :
O fortmtatos nimir)m, (ua
fi
bona norint! (0)
(2)
GENEVOIS, (LE)
Giog.
petit état entre
la
France, la Savoie
&
la Suilfe; il en exrremement fer–
tile, beau
&
peup'é. Geneve en· el1
la
capirale.
//oye;:.
ci·devant
G
F N
t
1V E,
(D. '].)
•
GENEVRETTE,
f.
f.
(Econ. r11ftiq.}
c'efl
le vin de geoievre' doot la boi!Ton en agr¿able' fJ íne
- &
peu cnl1teufe.
1/oyez
GENtE
v
RE.
Cttte boifTon
tient lieu de vin aux pauvre ,
&
feroit un bon
rnédi–
camenr pour les riches . On foit
la
genevrett<
a,ec fi.x
boifTcaux de baies de genievre pilées
&
concarrées que
J'on mtt in furer
&
fermr:nter d3ns
cent
pintes d' eau
pend:tnc
rrois
femaines ou un mois, au boul
duquel
tem s la liqueur ell bonne 3 boire; mais en vieilli!Ton t
davanta¡te , elle acquiert encore do goOt
&
de la
for–
ce: on peor en lailler tomber le marc ,
&
la
tirer au
clair; oo y méle aut!i quelquefois trois
<lU
quatre poi–
goées d'abfynthe. Le JOurnal h noriq ue
(
Awil
1710)
enfeigne la maniere de faire de bunne
genevrette;
mai•
fimpli6e7. fa maniere,
&
vous réulfirc7. encere mieux.
(D . '}.)
GEN
E V R
1
E R ,
f.
m.
']rmiperru
, (
Hift . nat.
bot.)
genre de plante
a
~eur
en chaton ' compofée de
p lu!ieurs petites feuilles qui ont des fommets . Cette
fienr en !lérile. Le fruit en une baie qur renferme des
ollelets anguleux, daos lefquels il fe trouve une femence
oblongue. L es feuilles de lo plante fonr limpies
&
piates,
T o urnefort,
infl. rci herb. 1/o:rez
P
r.
A N rE .
(1)
C et arbrifleau' qudque'fois arbre' en coonu de !OUt
le monde; paree qu'il ero
ir
dans toute l'Europe, daos
les pays fepteorrionaox
&
dans ceux do midi, daos les
forets' dans les bruyeres'
&
fur
les mootagoes .
11
en
lauvage ou cultivé, plus grand ou plus petit, nérile ou
portant du frnit , domellique o
u
étrsnger.
On a autrefois confondu fous le meme nom
les
ce–
dres
&
les
gmlvriers.
Théophr&fie nous dit
q~e
quoi–
qu'il y eOt deux fones de cedres, le licien
&
le phéni–
cien, oéonmoins c'é1oient !'un
&
l'autre des arbres de
m€me na
m
re que le
genivrier,
ovec cette feule ditlé–
rence qoe !e
genr!vritr
s'élevoit plas hao! ,
&
que fes
feu~lles
étoteot douces ;
au
lieu que celles da cedre
étoreot dures, pointues
&
piquantos : c'el1 3-peu-pres
le contraire ; mais cette coofufion de noms qui étoit
plus aocieooe que Théophral1e,
&
qui ne changea pas
de fon tems, s'el1 perpétuée
d'~ge
en age. Le, Grecs
appelloient indifféremment
tbion,
l'un
&
l'autre de ces
deux orbres ; de
forte qae le rhion ,
le cedre
&
le
gmévrier
deviorent fynonymes. Ces rnémes Grecs nom–
moíent
~uffigmlvrier,
le cyp1es
(~uvage;
&
les Arabes
a
leur
indigne d'un
¿criv~in
cat_bolique qai pc!rfu.adé de la f.wl1e doB:ri.
oc: qu'on profclfe_ a Geneve. dolt-
connoten~
qa'on ne dCJit
poiot
comparer
le-1
abtlltet <iiUX"
h;ab1tanr de
cene
Ville; pntfque les mini–
ares
pron:fians
de cene
R~~u~hque
engen:Jrent le
po
1
fon.
&
non
p~
le
m1~l,
pour b perdinon
~
mor1
t:tt!melle det Ames
La
raif
on éci:u.rée
~ar
l'
~(corte
de
b. .
re!igion nou.s oblige de aoire
!~
_Gé.ne•ou
rr~- m~bea.reox:
; putfque Je banheur .:1pp3rent dont
ib J
OUJifent
n:
(en
q?
-i
les poalfcr vcrs
l'écernclle mifcrc;
&:
poar
cet
dfc_r
le Orv10
R~t;ec:"pteur
noo• avenit
que l.a
conqu~re
da
mon•
de: eoru:r oe
t1
n
de neo lorfqu•¡t a'c:o(utt le préjudJce de l'ame.